samedi 10 décembre 2016

JOURNAL D'UNE FEMME DE CHAMBRE

   Bien le bonjour, tout le monde !

   Aujourd'hui, une fois n'est pas coutume, on va parler d'un classique de la littérature française. J'ai le grand plaisir de vous présenter Journal d'une femme de chambre, écrit par Octave Mirbeau et publié en 1900 chez Fasquelle

  
   Alors, qu'est-ce ? Ce roman, je l'ai étudié en classe et c'est pourquoi je voudrais vous en parler. Parce que, whaou, il est… très particulier.  Je vais vous dire cela tout de suite.

   Parlons un peu de l'histoire. On se retrouve dans l'esprit de Célestine R., une jeune femme qui sert sous les ordres des Lanlaire, un couple bourgeois particulièrement avare et ridicule. A travers le point de vue de notre narratrice, on découvre la France anti-dreyfusarde dans toute son horreur. Et bon sang, quel voyage !

   Ce roman est vraiment un coup de coeur. On découvre la France de 1898 dans sa plus grande intimité grâce à une écriture à la fois belle et acérée. Le personnage de Célestine est très intéressant et attachant à la fois, même s'il est parfois très dur.

     Mirbeau avait l'ambition de secouer les consciences avec cet ouvrage et c'est pourquoi il ne va pas hésiter à mettre sur pied des scènes parfois dures, voire dérangeantes (le passage sur le viol et le meurtre de la petite Claire, même si on n'y assiste pas, en est un bon exemple). A ses yeux, le scandale est un excellent moyen de diffuser son oeuvre car la littérature est un engagement qui vise à déranger. Et l'on peut dire qu'il y parvient parfaitement avec ce roman.

  
   C'est une oeuvre construite sur beaucoup d'analepses, c'est-à-dire que Célestine partage énormément ses souvenirs avec les lecteurs, on revient toujours sur ce qu'elle a vécu dans sa vie. C'est très intéressant et cela donne au personnage une épaisseur considérable. Grâce à elle, on se rend compte à quel point les domestiques étaient maltraités au 19e (même si la gente domestique n'est pas épargnée par la plume assassine d'Octave Mirbeau).

   Je ne conseillerai pas ce roman à tous. Il est super, là n'est pas la question, mais il peut être difficile à appréhender. De plus, la sexualité y est fortement présente, et pas sous son meilleur jour. Le traitement des domestiques est abominable et aucune institution n'échappe à l'oeil critique de notre ami Mirbeau, pas même le clergé et l'armée (ou devrais-je dire surtout pas). 

   Et, bien sûr, l'antisémitisme prend une place particulièrement importante dans le roman. C'est à la fois fascinant et terrifiant. Plutôt que vous en parler longuement, car je pourrais continuer ainsi longtemps, je vais juste vous conseiller de foncer le lire. Si cela vous tente, en plus, Léa Seydoux a joué dans une interprétation du roman en 2015 et le film est un petit bijou qui suit parfaitement le déroulement de l'intrigue.

   J'espère avoir tout de même réussi à susciter votre intérêt. Je n'ai rien lu d'autre de Mirbeau, mais j'aimerais vraiment me plonger dans 21 jours d'un neurasthénique qui doit être proprement fabuleux. Si vous êtes partant, n'hésitez pas, je ne pense pas que vous regretterez cette plongée dans l'intimité des boudoirs et des cabinets de toilette.  
 
   Voilà, ce sera tout pour cet article, j'espère qu'il vous a plu. En attendant de vous retrouver, merci de m'avoir écouté jusqu'au bout ! N'hésitez pas à commenter et à partager. Venez me rendre une petite visite sur les réseaux sociaux où je poste de nombreuses choses en dehors de mes articles. A très bientôt !
  
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    Marine Lafontaine

mercredi 23 novembre 2016

STUDIO LAIKA

Bien le bonjour, tout le monde !
Aujourd'hui, un petit article pour vous parler non pas d'un film, mais de quatre, tous produits par un studio d'animation absolument fascinant, j'ai nommé le studio Laika !

Le studio Laika a été fondé en 2005 en Amérique. Ils n'ont que peu de films à leur actif, mais cela se comprend car chaque film est un travail de titan absolument phénoménal car chaque histoire est entièrement en stop-motion.

Tourner une seconde peut leur prendre une journée entière, c'est absolument stupéfiant. Il faut être des passionnés pour faire un tel travail de fourmi. De plus, chaque personnage est entièrement fabriqué et il prend vie dans des décors bien réels. Les figurines sont fabriquées en silicone et en plasticine, des matières facilement modulables. 

Là, sur la photo, vous pouvez voir le décor des Boxtrolls (2014). Sur le site du studio, quand vous allez voir l'histoire du studio, vous avez un aperçu du Pink Mansion de Coraline (2009) en construction. Il est gigantesque !
A la fin de chaque film, à l'exception de Coraline, je crois, vous avez la possibilité de découvrir un
extrait de leur travail. Dans Kubo, c'est la mise en mouvement du géant que nous avons rencontré ci-dessus. Dans The Boxtrolls (2014), c'est l'animation de deux méchants qui philosophent en passant le balais. Et dans Paranorman, nous avons la construction de Norman, le personnage principal.
Bon, c'est bien gentil de vous parler de l'animation, mais d'autres le font bien mieux que moi (sur Allô Ciné, sur la page consacrée à Paranorman, il y a des secrets du tournage qui sont très intéressants). Alors la question qui vous vient c'est, bien entendu, que valent les films en termes d'histoires ? Hé bien, ils sont excellents !

Chaque histoire a un univers très particulier, mais incroyablement travaillé, fascinant, riche ! Les personnages ont des personnalités incroyables, et tous nous transportent le temps d'une aventure. Pour ainsi dire, je suis complètement conquise. J'avais déjà vu Coraline il y a fort longtemps. Son histoire m'avait fortement marqué, mais ce n'est que récemment que j'ai découvert ses petits frères. Et tous sans exception sont… magiques !

Je vais vous parler un peu des histoires maintenant, mais assez rapidement, sinon l'article va être d'une trop grande longueur.

Coraline : Coraline Jones est une jeune fille intrépide qui vient d'emménager dans une nouvelle maison. Entre les voisins dingos, les parents absents, le foyer en mauvais état et le temps lugubre, Coraline a de quoi être malheureuse. Un soir, elle découvre une petite porte qui l'emmène dans une sorte de réalité alternative où tout est identique… mais en plus merveilleux ! Une mère à l'écoute, un père qui lui cuisine des plats délicieux… Mais tous les habitants de cet endroit une particularité : ils ont des boutons à la place des yeux. Pour Coraline, un choix s'impose : elle peut demeurer ici pour toujours, mais, en échange, elle devra laisser son autre mère lui coudre à elle aussi des boutons.

Fort, interloquant, poignant par moment, un grand instant de bonheur ! Coraline est dérangeant, mais aussi imaginatif et rêveur.  
Paranorman : Norman est un petit garçon rejeté de tous car il possède un pouvoir très particulier, celui de voir les morts. Un jour, son oncle fou à lier lui confie qu'il a une mission pour lui : Norman doit lire une incantation pour endormir pendant un an la sorcière qui a autrefois menacé leur ville et qui est enterrée non loin. S'il n'y parvient pas, les morts reviendront à la ville et sèmeront la terreur !

Drôle, beau, Paranorman est un gros coup de coeur (et pourtant, moi et les zombies, c'est une longue histoire de… de rien du tout, je déteste ça). Une très belle histoire qui vous emmènera loin.


The Boxtrolls :  A Cheesbridge, les gens sont obnubilés par le luxe et le fromage. Ils mènent une vie paisible sans se soucier des désagréments de la vie. Leur seule crainte ? Les Boxtrolls, d'infâmes créatures qui vivent dans leurs égouts. Tout du moins, c'est ce qu'ils croient. Les Boxtrolls sont en réalité de gentilles créatures qui on un goût prononcé pour les inventions. Parmi eux, il y a Oeuf, un humain qu'ils ont élevé tous ensemble. Mais leur quotidien est bouleversé par Archibald Trappenard, un déparasiteur qui n'a qu'un rêve : obtenir un chapeau blanc et ainsi déguster les meilleurs fromages au monde avec les plus grands de la ville. Et pour réaliser son rêve, il a trouvé un moyen : éradiquer toutes les Boxtrolls.

Je pense que ce film est mon préféré. Il est inventif et porte un message très fort, digne d'une fable de La Fontaine. Les Boxtrolls sont adorables et les personnages sont tous très bien construits.

Kubo and the two strings : Kubo est un petit garçon qui vit avec sa mère à la raison vacillante. Pour gagner sa vie, il utilise un pouvoir assez étrange : celui de donner vie à des origamis. Mais une menace le guette : ses tantes et son grand-père sont à sa recherche et veulent lui prendre l'unique oeil qui lui reste, l'autre lui étant été volé quand il n'était qu'un nourrisson. Un jour, alors qu'il avait rompu le couvre feu, il se retrouve poursuivi par ses tantes. Sa mère l'envoie alors au loin pour qu'il retrouve une armure magique et pour qu'il puisse ainsi survivre.

Kubo est un film grandiose, il est magnifique (niveau réalisation) et d'une grande imagination. Néanmoins, certains choix scénaristiques m'ont laissé perplexe, mais ce n'est que mon avis. 
Voilà, ce sera tout pour cet article, j'espère qu'il vous a plu. En attendant de vous retrouver, merci de m'avoir écouté jusqu'au bout ! N'hésitez pas à commenter et à partager. Venez me rendre une petite visite sur les réseaux sociaux où je poste de nombreuses choses en dehors de mes articles. A très bientôt !
  
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dimanche 13 novembre 2016

LES GENS HEUREUX LISENT ET BOIVENT DU CAFE

Bien le bonjour, tout le monde. 

Avant de commencer cet article, j'aimerais juste consacrer un mot aux survivants des attentats du 13 novembre 2015. Nous n'oublions pas votre douleur, nous n'oublions pas ce que vous avez vécu. Ce qu'il s'est passé est inhumain, nous ne pouvons l'effacer, juste soutenir ceux qui porteront à jamais les stigmates d'une peur immense. Nous sommes là, avec vous. 

Le livre d'aujourd'hui est une commande de Margaux R., merci à elle, cela faisait longtemps que nous n'avions pas eu d'article de ce genre ! Le livre qu'elle m'a demandé est Les gens heureux lisent et boivent du café d'Agnès Martin-Lugand. J'avais déjà entendu parler de ce roman pour son titre très particulier qui renvoie à un café dans l'univers de l'auteur. Mais l'histoire n'est pas du tout aussi joyeuse que le laisse entendre le titre… 


L'histoire est celle de Diane, une parisienne qui a perdu son mari et sa fille dans un accident de voiture. Un an plus tard, elle ne parvient toujours pas à sortir la tête de l'eau. Elle prend donc la décision de s'isoler en Irlande, une destination dont rêvait autrefois son mari. Là, peut-être, enfin, parviendra-t-elle à se reconstruire. 

J'ai commencé le roman sans rien savoir de l'histoire. J'ai été très vite frappée par le style très lapidaire de l'auteur qui privilégie les phrases courtes et les dialogues. On se situe exclusivement du point de vue de Diane, plongée dans un brouillard de fumée de cigarette où elle revit sans cesse son horrible perte. On s'attache vite à cette jeune femme blessée qui ne parvient plus à garder pied dans la réalité. Mais…

Le roman est cousu de fil blanc. Le personnage principal masculin, un dénommé Edward, est le cliché de l'artiste maudit à l'enfance compliqué et au coeur brisé. On voit venir la fin de loin, ce que je trouve un peu dommage, étant donné que l'histoire est bien traitée, ce qui n'est pas facile quand on s'attaque à un sujet aussi lourd. Même le personnage de Félix, un homosexuel fêtard, ressemble à une caricature, ce qui est dommage, il aurait pu apporter plus à la trame. 

Après, on ne lit pas ce roman parce que l'histoire est complexe, immensément riche et extrêmement bien écrite. C'est un bon roman, intéressant, sympa, qui se lit avec facilité. De plus, il a un format assez petit, ce qui permet de le glisser dans un sac. Donc, c'est pour ces raisons-ci que je vous le conseille. 

Voilà, ce sera tout pour cet article, j'espère qu'il vous a plu. En attendant de vous retrouver, merci de m'avoir écouté jusqu'au bout ! N'hésitez pas à commenter et à partager. Venez me rendre une petite visite sur les réseaux sociaux où je poste de nombreuses choses en dehors de mes articles. A très bientôt !
  
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    Marine Lafontaine

mercredi 26 octobre 2016

CARTE 11, QUE TREMBLENT CEUX QUI CRAIGNENT LA PEUR…

   Bien le bonjour, tout le monde.

   Cela faisait un petit bout de temps que je nous vous avais pas écrit un texte pour illustrer une carte de Dixit ! Et comme Halloween arrive à grands pas, je me suis dit qu'il fallait que je vous en écrive un sur ce thème-ci. Le hasard fait bien les choses car j'ai tiré une carte qui sied parfaitement au sujet. Je ne vous en dit pas plus, je vous laisse découvrir les mille mots du jour.



Depuis trois générations, ma famille a été isolée de la cité. Nous n’étions pas les bienvenus entre les murs de la ville fortifiée qui était pourtant un des seuls remparts contre les fléaux qui peuplaient le monde depuis le Conflit des Entités.

Le Conflit des Entités, c’est cette immense guerre qui a ravagé le monde. Un jour, nous avons appris de la plus violente des manières que les hommes n’étaient pas les maîtres de ce monde. Qu’il existait dans les entrailles de notre bonne vieille Terre des créatures extraordinaires, des créatures qui ne peuplent habituellement que les légendes.

Pourtant, elles étaient bel et bien réelles.

Elles ont été vomies des Enfers et s’en sont pris aux êtres humains. Mes ancêtres ont assisté à des massacres si épouvantables que certains en ont perdu la parole. J’en avais lu certains dans de gros livres interdits, couverts de toutes sortes de cadenas épouvantables qui vous mordent quand vous tentez de les forcer. Comme si quelques morsures pouvaient étouffer ma curiosité insatiable à propos de ce monde.

J’en ai découvert, des choses, grâce à cette fichue curiosité. Des secrets que je n’aurais jamais dû entendre, qui n’auraient jamais dû tomber des langues des adultes. Comme le fait que notre famille était maudite. Qu’elle avait autrefois perpétré des massacres, sous l’impulsion de folies meurtrières épouvantables. Que nous étions destinés à toujours avoir plus de sang dans la gueule et sur les griffes.

Car nous sommes communément ce qu’on appelle des loups-garous. Enfin, pas tous les membres de notre famille, bien sûr. Les premiers nés sont les seuls à porter cette infamie dans leurs veines. Alors, bien sûr, l’une des pires choses qui puissent arriver à notre famille, c’est la naissance de jumeaux.

Ce qui est notre cas.

Ma sœur et moi partageons ce terrible destin. Sortis ensemble du ventre de notre génitrice, nous sommes le symbole de la haine qui nous accable depuis maintenant tant d’années. Parfois, nous nous réveillons la nuit tous les deux, serrés l’un contre l’autre, au fond du jardin entouré de hautes clôtures, pour que nous puissions sortir assouvir nos soifs de sang. On en a la gorge brûlante, les membres tremblants, on frissonne autant d’effroi que de froid. Et notre mère alors se met à pleurer d’épouvante, terrassée à l’idée que l’on puisse un jour s’en prendre à elle.

Je ne sais pas vraiment comment cela serait possible. Après tout, nous passons la plupart de notre temps enfermés à double tour dans une pièce grinçante. Les murs sont tapissés de talismans, au plafond sont accrochés des centaines de grigris qui sont censés canaliser la bête en nous, cette bête infâme aux crocs incroyablement aiguisés. Parfois, la nuit, quand ma chère sœur est endormie, je me tourne vers la lucarne ouverte dans le plafond pour pleurer sur notre triste destinée. Je suis le garçon, le premier à avoir vu le jour, mais je ne sais pas être fort pour nous deux.

Une chose que je ne pourrai jamais me pardonner.

Aujourd’hui, nous fêtons nos huit ans avec ma sœur. Nos parents ont déverrouillé la porte de notre prison, avec des sourires sur leurs lèvres gercées par le froid. Ils nous ont habillé de nos plus beaux habits, des haillons, mais qui avaient tellement d’importance pour nous. Et alors, les portes de la cité nous ont été ouvertes.

Ma sœur et moi avons pénétré un royaume moins merveilleux que nous ne l’avions fantasmé. Nous étions peut-être miséreux, mais eux l’étaient également. Quelles mines étroites et opalescentes ! Pourtant, à notre approche, nous les avons vu se métamorphoser. Leurs épaules se sont tendues, leurs dos se sont redressés, il m’a même semblé que leurs visages s’arrondissaient, comme si notre seule présence les guérissait des affres de la faim.

Nous avons été séparés de nos parents, ma sœur et moi. Assis à une table, on nous a offert des plats de viandes en sauce, des légumes bouillis et de magnifiques morceaux de pain chaud. Jamais nous n’avions rien mangé d’aussi bon ! Et tout le monde était aimable avec nous. Je ne comprenais pas pourquoi tout à coup la ville nous fêtait. Mais cela m’importait peu, j’étais si heureux.

Puis, la nuit est tombée. Et les faces joyeuses sont devenues extrêmement graves. Les plats et les chaleurs se sont évanouis comme des flammèches qu’une bouche perfide aurait soudainement soufflées. Ma sœur serrait étroitement son doudou dans son poing, un vulgaire chiffon qu’elle chérissait tant. Ils lui ont enlevé.

Des ombres nous ont encerclés et j’ai vu des hommes sans visage jeter des brasiers sur un immense bûcher. Les flammes se sont élevées et des cris d’effroi ont jailli des gorges. J’ai jeté un coup d’œil derrière moi, serrant la petite main de ma sœur entre mes doigts crispés par la terreur. Et j’ai vu pour la première fois la bête qui nous liait. Qu’elle était grande et terrible, quelles dents, quelles griffes ! Oh, qu’elle me faisait peur ! J’aurais voulu être fort, mais des gémissements pitoyables sortirent de ma gorge. 

Des mains nous ont saisis et nous ont soulevés. J’ai alors compris qu’ils allaient tuer le loup. Ah… Quel soulagement. Ils allaient enfin nous débarrasser de cette chose immonde. Merci, merci !

Je peux enfin être libre.

Ah, mon cher frère, quel pauvre esprit. Je t’ai vu tellement de fois pleurer. On t’a tellement dit que tu étais une bête que tu as fini par t’en persuader. Ne regarde pas ton ombre avec tant d’effroi, ce n’est que ton image. Mais ne t’en fais pas, je ne vais pas lâcher ta main. Nous partons ensemble et, dans l’au-delà, je serai toujours là près de toi. Tu n’as pas  à avoir peur. Les hommes sont stupides, ils pensent pratiquer un exorcisme, ils ne font qu’assassiner de petits innocents.

   Exorcisez, exorcisez tant que vous pouvez. Mais soyez sûrs, qu’un jour, je vous ferai payer chaque larme de mon frère. Vous pensiez me tuer ? Vos flammes vont donner naissance à la plus terrible des créatures.

Marine Lafontaine 

jeudi 20 octobre 2016

CES ARTISTES DE LA TOILE

   Bien le bonjour, tout le monde !

   Aujourd'hui, un article sur un sujet que je n'avais jamais abordé sur ce blog. J'ai eu cette idée en contemplant ma bannière (oui, ça m'arrive assez souvent…). Je me suis fait alors la réflexion que beaucoup d'artistes, telle Marcia, je les avais connus grâce à Internet. Et c'est donc de cela que j'aimerais vous parler aujourd'hui, afin de vous faire découvrir ces fabuleux artistes que la toile a un jour placé sur ma route.

   De nos jours, un artiste se sert d'Internet pour faire connaître son travail. Ainsi, il peut avoir une très grande visibilité puisque tout le monde peut y avoir accès. S'il multiplie les réseaux (Tumblr, Facebook, Twitter, DevienArt, Pinterest, YouTube ne sont que des exemples parmi d'autres), il a encore plus de chances de se faire remarquer. Et cela concerne toutes les formes d'art ! Photos, sculptures, performances, peintures, dessins et j'en passe ! Quelque soit le domaine d'activité, Internet saura le mettre en valeur. 

   Depuis toujours, je suis une férue d'images. Mon dossier “Images” est l'un des plus gros fichiers sur mon ordinateur, c'est fou. Et comme mes parents sont des amateurs d'art, j'ai toujours été entourée de grands noms. Alors, évidemment, la découverte de certains sites (je pourrai me perdre sur Pinterest pendant des heures !) m'a conduite à rencontrer certains noms.

   La première que je citerai sera Fa, une jeune femme découverte grâce à sa page Facebook “Les dessins de Fa”. Je vais procéder ici à un voyage chronologique et Fa est la toute première que j'ai été amenée à découvrir. Ces dessins joyeux et plein de couleurs m'ont très vite séduite. C'est mon premier coup de coeur du net. D'ailleurs, si cela vous intéresse, elle a dessiné un manga écrit par Le Rire Jaune. Je ne l'ai pas encore lu, mais il a l'air très drôle.

 

   Je vais parler un peu plus longuement de mon second amour, il s'agit de Gabriel Picolo, que vous pouvez retrouver sur Facebook, Tumblr, Printerest, mais aussi sur DevienArt. Cet artiste, ah, comment dire… Mais que c'est magnifique ! Je suis tombée amoureuse de son travail depuis plusieurs années maintenant, et je suis toujours aussi fascinée par son coup de crayon merveilleux et ses couleurs absolument douces et graves à la fois.

   Gabriel Picolo dessine tout avec une certaine mélancolie, toujours avec une grande force. Pendant ma prépa, j'avais ses dessins en fond d'écran (ça encourage, mine de rien) et j'ai essayé de convertir ma promotion. Je vous conseille vraiment de vous pencher sur son travail, vous ne le regretterez pas. Entre les dessins sur l'amour d'une bougie et d'une flamme, ceux qui ont trait à la culture populaire et ceux qui sont de véritables poésies muettes, ceux qui entrent dans sa série sur Harry Potter, ceux sur les constellations… Je vais vous mettre quelques exemples ci-dessous !






   J'aurais pu encore vous mettre plus, mais il faut bien s'arrêter à un moment et donner voix aux autres artistes qui peuplent cet océan de la toile. Mais il y en a tellement… Je pourrai vous parler de Akije Hirodi, mais aussi Sukalee ou encore Elentori

   Mais je vais m'attarder un instant sur Meash, ce qui est un peu de la triche car ce n'est pas internet qui me l'a fait connaître. Par contre, je suis ses travaux avec assiduité et je lui ai même acheté deux lithographies (c'est pour vous dire à quel point je suis conquise). Son art, c'est la porte ouverte sur un nouveau monde, un monde tortueux et torturé où des figures dépourvues de bouches vous observent à travers leurs yeux symbolisés simplement par de trous noirs.

   Son art, ça vous coupe le souffle et ça vous attrape, je ne sais pas vraiment comment le définir autrement. Ma mère est aussi sous le charme, donc on trouve des extraits du monde de Meash partout dans l'appartement. De plus, cet artiste se plaît à travailler sur des supports peu conventionnels, qui donne naissance à des œuvres incroyables.


   Evidemment, il y a aussi Marcia, l'artiste qui a créé la nouvelle bannière de ce blog et dont je vous avais déjà parlé. Un univers coloré, décalé, un coup de crayon véritablement stupéfiant. D'ailleurs, si vous le souhaitez, Marcia possède un compte sur YouTube où on peut suivre toutes les étapes de réalisation de certains de ses dessins grâce au SpeedPaint.


   Oh, et j'ai découvert il n'y a pas longtemps Cameron Stewart, aussi, qui a un style de dessin issu de l'univers des comics. Et je vais arrêter ici avec TaylorDraws (car cet article commence à être assez long), une artiste qui crée ses propres personnages qu'elle aime à mettre en scène. Je vous laisse la découvrir.

   Voilà, j'espère vous avoir donné envie d'aller faire un petit tour du côté de ces artistes. Bien sûr, je n'en ai présenté que très peu, peut-être que je ferai un autre article sur ce sujet plus tard. En attendant, ce sera tout pour cet article, j'espère qu'il vous a plu. En attendant de vous retrouver, merci de m'avoir écouté jusqu'au bout ! N'hésitez pas à commenter et à partager. Venez me rendre une petite visite sur les réseaux sociaux où je poste de nombreuses choses en dehors de mes articles. A très bientôt !
  
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vendredi 7 octobre 2016

LA VOIE DE L'ECRIVAIN, 6

Bien le bonjour, tout le monde !

Cela faisait longtemps que nous n'avions pas eu de nouvelles par rapport à ma quête pour devenir le roi des écrivains. Et pour cause ? Je me suis retrouvée en prépa et là-bas, c'était un peu compliqué d'écrire.

Mais l'erreur est réparée et me voilà de nouveau en train de battre le pavé du chemin des ambitions. Et, comme compagnon de route, j'ai choisi cette fois-ci un autre de mes enfants que j'ai le plaisir de vous présenter aujourd'hui : Le Masque de la Princesse.

Alors, le Masque de la Princesse, qu'est-ce que c'est, quelle est donc sa genèse ? Alors, c'est un roman que j'ai écrit pour la première fois quand j'étais hum… en première, si je me souviens bien. L'écriture en était très facile et j'ai beaucoup aimé mettre en scène Liam, un personnage très insolent, un genre de caractère que j'ai assez peu l'habitude de manipuler, en fait. 

Donc, c'était un vrai plaisir d'écriture. Et quand je suis arrivée à la fin, j'en étais assez fière. Puis le temps à passer… et j'ai trouvé ça très mauvais ! Quand j'étais en hypokhâgne, soit environ deux ans plus tard, je me suis relancée dans une écriture sans grande conviction. Et là, surprise, les mots ont de nouveau coulé tout seul ! En quelques mois, la seconde version était achevée, ce qui m'a grandement étonnée. 

Puis est arrivée la khâgne… Rah, là, là, quelle période ! Et j'ai laissé de côté tous mes écrits. Enfin, j'ai passé le concours, je suis allée faire mon stage et les vacances ce sont offertes à moi, heures infinies de vide. Alors, évidemment, je me suis remise à écrire. Et j'ai forcé mon papa à lire Le Masque de la Princesse. 

Je procède toujours ainsi, en fait. L'étape “papa” est encore indispensable pour moi. Je lui envoie le roman sous format docx afin qu'il corrige les erreurs (type orthographe et grammaire), mais il émet aussi son avis sur certains termes utilisés, des choses de genre. Après, je repasse derrière afin de valider ou non ses choix. 

C'est là encore que Le Masque de la Princesse m'a surpris. Car, normalement, quand toutes ces étapes sont passées, je me lance dans une ultime relecture pour corriger des oublis. Et là, je me suis retrouvée à faire correction sur correction… J'ai même réécris des passages complets ! Comme quoi, ce qu'on dit est vrai : un roman est un objet sans cesse en construction. 

Puis j'ai dit stop et je me suis tournée vers l'avenir. Il était temps de l'envoyer, ce roman !… ce qui est une façon très théâtrale de dire que j'ai perfo-relié des pages et des pages pendant deux heures. 

Car oui, après avoir choisi les éditeurs vient l'heure de la création du manuscrit. Donc, passage par la case boîte à copie. Et, pour éviter de payer une fortune pour faire relier les petits, je le fais moi-même à la maison.  

Enfin, cela est fait ! L'envoie comprend 8 Masques de la Princesse, 6 par la poste et 2 par internet. 190 pages de rêves partent sur les routes, ça y est, et vont rejoindre mes précédents éclaireurs (Chassé-Croisé, Réflexions d'une marionnette de papier et Eros et Thanatos). 


Comme quoi, quoiqu'il arrive… L'aventure continue ! 

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Marine Lafontaine

lundi 26 septembre 2016

CARTE 10, QUAND LE MAGICIEN ME SOURIT

   Bien le bonjour, tout le monde !

   Aujourd'hui, carte un peu spéciale car elle signale notre entrée dans l'ère des nombres à deux chiffres ! Hé oui, ça y est, nous y sommes, c'est la dixième carte ! En espérant que vous l'apprécierez, je vous laisse à votre lecture…



Aujourd’hui, mon ampoule est morte. Ou bien hier. Cela doit paraître idiot, une ampoule, et c’est vrai que cela n’a pas vraiment d’importance en soi. L’objet n’a guère de signification pour moi.

Mais ce n’était pas le cas du petit magicien qui vivait à l’intérieur.

Si j’avais été un cliché, je pense que j’aurais été une pauvre fille de conte de fées. Une petite vendeuse d’allumette paumée, une gamine que les parents ont choisi d’abandonner dans un cabanon. Une enfant qu’on préfère laisser et partir. Je ne sus jamais vraiment pourquoi mes parents avaient décidé d’agir ainsi. Pourquoi ils ont emporté les autres petits et ils m’ont laissée seule. Mais c’était ce qui s’était passé.

Je me suis réveillée un matin et toute ma famille avait disparu. J’étais seule, dans le grand lit que je partageais avec mes frères et sœurs, dans cette minuscule baraque perdue au cœur des bois. Mon père, ma mère, tous les autres… Ils s’étaient volatilisés.

Je n’ai pas ressenti de tristesse, juste une immense, écrasante et écœurante solitude. Je me suis mise à vivre sans l’aide de personne, mais comment une fillette de dix ans peut-elle survivre toute seule ? J’ai essayé, pourtant. J’ai nourri nos chèvres, j’ai cultivé le potager, j’ai même réparé le toit. Mais mes mains étaient petites et mes bras faibles. Je ne savais pas manier une houe correctement, ni traire les chèvres et j’ignorais où mon père rangeait ses outils.

Je ne pouvais pas me qualifier de personne vivante. Je mourrais à petit feu. Mes parents, en m’abandonnant si cruellement, m’avaient infligé le pire des supplices. J’ai pourtant tenté de survivre, j’ai vraiment essayé ! Mais, quoique que j’ai pu faire, je n’y suis pas parvenu. Alors, j’ai peu à peu sombré dans une apathie poisseuse.

Jusqu’à ce qu’une lueur me tire de ma souffrance. J’étais allongée sur mon lit, ce lit bien vaste pour une personne, quand un éclat a attiré mon œil. Sur une étagère, une lumière venait de naître. Je suis montée sur une chaise pour pouvoir l’observer de plus près, curieuse. Ne pouvant parvenir à la bonne hauteur, je me suis mise sur la pointe des pieds et j’ai tendu la main afin de la recueillir. Quelle n’a pas été ma surprise quand j’ai compris ce qui émettait cette étrange petite chaleur… 

A l’intérieur d’une ampoule plus grosse que la paume de ma main, il y avait un être minuscule qui tenait entre ses doigts une sorte de soucoupe où brûlait une bougie. Il était vêtu d’un manteau étoilé avec de gros boutons dorés et d’un chapeau pointu décoré de semblables motifs stellaires. Et il me souriait tendrement, comme s’il m’avait attendue, non… Comme s’il était né pour moi. Je n’avais vu de visage humain depuis bien des mois, à ce moment-là… Alors j’ai fondu en sanglots amers.

J’ai pleuré des heures durant en serrant contre moi ce petit magicien. Lui, il s’était assis, tenant toujours sa bougie à deux mains, tout en chantant. Peut-être était-ce une berceuse car je me suis endormie, apaisée, épuisée.

Le lendemain, tout a recommencé. J’ai mis à terre le sablier gelé et j’ai piétiné le bloc figé pour que le sable s’éparpille de nouveau. J’ai accroché l’ampoule à un cordon de cuir pour le porter en collier. Et, avec le petit magicien, j’ai repris ma vie. Même si je ne parvenais pas à l’entendre, mon tendre ami me parlait tout le temps. Avec de grands gestes et des sourires, il m’indiquait certaines choses, me prodiguait des conseils. Ensemble, nous avons réparé cette vieille maison et mis à l’abri nos chèvres du froid de l’hiver naissant. Puisque j’avais un peu de place, nous nous sommes mis à faire pousser des pommes de terre à même le plancher de la maison, en ramenant de la terre de la forêt afin de créer un nouveau jardin.

J’ai même grossi ! Je n’y croyais plus. Mon magicien m’a paru très heureux de cette nouvelle, lui aussi. On en a ri beaucoup. Je n’avais plus besoin de famille, je n’avais même plus besoin de pays. Tant que j’avais ce petit être avec moi, je pouvais affronter le monde entier. Et j’ai cru alors que ce bonheur durerait jusqu’à la fin.

Sauf que cette fin est arrivée bien plus tôt que je ne l’aurais cru. Un jour, j’ai remarqué que la flamme de sa bougie s’était amenuisée. Mon petit magicien lui-même semblait très fatigué. J’ai bien essayé de lui parler, inquiète, mais nous ne parvenions toujours pas à entendre la voix de l’autre. Il tenta bien de m’expliquer son malheur, mais aucun son ne me parvenait. Je lui indiquai que j’allais briser son ampoule car je crus que c’était là le seul moyen de le sauver.

Mais il me l’interdit.

Alors je l’ai vu dépérir. J’ai essayé de l’aider du mieux que je pouvais en lui parlant, lui souriant. J’ai même dansé avec lui, mais rien n’y fit… Un matin, il s’est éteint, en même temps que sa petite bougie. Pourquoi m’a-t-on donné cette fée d’ampoule si c’était pour me la retirer aussi vite ?

J’ai délicatement effeuillé le verre de l’ampoule pour tenir dans le creux de ma paume le petit corps. Mon magicien semblait dormir doucement comme un enfant sage. J’ai pleuré, de nouveau, et mes larmes ont recouvert le vêtement étoilé de mon ami. Je me suis roulé dans un creux de matelas, abasourdie de douleur, étourdie et engourdie par la perte. Je suis demeurée immobile dans le noir, les yeux écarquillés, les mains serrées autour du magicien, liées l’une à l’autre par mes doigts entremêlés.

Au matin, il n’existait plus aucune trace de mon minuscule sauveur. Je n’ai pas pleuré. Pourtant, j’aurais voulu hurler, me débattre, tout fracasser. Mais je n’ai rien fait.

On a frappé à ma porte. Je ne sais pas où j’ai tiré la force de lever mes membres plus lourds que le plomb. J’ai écarté le battant.

Il y avait un magicien sur le pas de ma porte.  

Marine Lafontaine
 

dimanche 18 septembre 2016

JUSTE LA FIN DU MONDE

   Bien le bonjour, tout le monde ! 

  Aujourd'hui, un article sur l'adaptation cinématographique d'une pièce de théâtre par ce jeune virtuose du cinéma qu'est Xavier Dolan. Je veux bien entendu parler de Juste la fin du monde

   
Alors, qu'est-ce ? Juste la fin du monde est à l'origine une pièce de théâtre de Jean-Luc Lagarce, publiée en 1990. Xavier Dolan s'est approprié l'histoire pour la mettre en scène sur le grand écran. Je n'ai pas encore lu la pièce (mais cela ne saurait tarder !), alors, aujourd'hui, je ne vous parlerai que du film. Et quel film !

   Un ami, très grand cinéphile, devait aller le voir avec une amie et j'ai eu la possibilité d'y aller avec eux. Une avant première, je n'en avais jamais vécu ! On a débarqué dans la salle du Majestic de Lille sous une chaleur à couper le souffle, ce qui nous a aidés à complètement nous immerger dans le film. Sans plus tarder, je vais vous parler un peu de l'histoire. 

   L'histoire est celle d'un écrivain, Louis (Gaspard Ulliel), qui revient auprès de sa famille après douze ans d'absence. Et, lors du repas, il n'a qu'une seule idée en tête : parvenir à annoncer sa mort prochaine à ses proches. 

   Une histoire très forte servie par des acteurs d'exception. Le film comporte énormément de gros plans et de longs silences pesants. Il était alors primordial que les acteurs (peu nombreux) parviennent à soutenir ce cadre lourd. Et, à mon humble avis, ils ont relevé le défi avec brio. Entre Marion Cotillard, Vincent Cassel, Nathalie Baye et Léa Seydoux, l'émotion était présente à chaque instant. Et la prestation de Gaspard Ulliel en tant que personnage principal, énormément dans le silence et le regard, était plus qu'impressionnante. 

   J'ai hâte de pouvoir lire la pièce afin de pouvoir y comparer le film. D'après une interview de Dolan sur France Inter, certaines scènes ont été très “bricolées” (selon ses propres termes) et d'autres ont carrément été évincées. La comparaison sera certainement très riche.  Je me demande si la pièce saura provoquer autant d'émotions que le film. Car c'est bien cela qui se passe quand on se retrouve face à ces personnages broyés par les non-dits. On est submergé, étranglés par l'atmosphère convoquée sous nos yeux.

   Aurais-je des reproches ? Il s'agissait du premier film de Xalier Dolan que je voyais, alors, évidemment, je ne pourrai le comparer à ces précédents travaux (même si, apparemment, Mommy est mille fois meilleur selon mon ami cinéphile). Il y a tout de même la présence de quelques longueurs à certains moments. Et il arrive que certaines chansons écrasent les scènes qu'elles sont censées accompagner. Mais ce serait tout. 

   En résumé, Juste la fin du monde est un très bon film qui saura vous faire frissonner. Je vous mets ici le lien vers le blog de mon ami qui a aussi écrit sur ce film et qui saura vous éclairer mieux que moi que certains points. 

    Voilà, ce sera tout pour cet article, j'espère qu'il vous a plu. En attendant de vous retrouver, merci de m'avoir écouté jusqu'au bout ! N'hésitez pas à commenter et à partager. Venez me rendre une petite visite sur les réseaux sociaux où je poste de nombreuses choses en dehors de mes articles. A très bientôt !
  
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    Marine Lafontaine
   

jeudi 15 septembre 2016

CARTE 9, MOI, QU'A'RI'LO, JE DÉCLARE… (+ ECOSIA)


Bien le bonjour, tout le monde !

 Et voilà, je viens d'écouler ma première semaine de cours en tant qu'étudiante à l'université de Lille 3. Quelle épopée, dis donc… C'est compliqué la fac ! 

Et pour démarrer de bon pied une nouvelle année, quoi de mieux qu'un petit texte de mille mots pour illustrer une magnifique carte de Dixit ? Je vous souhaite une agréable lecture.




Je suis sûr que beaucoup d’entre vous ont toujours cru que la nature se régulait d’elle-même. Qu’elle poursuivait un cycle précis, ponctué par la course du soleil, par la venue de la pluie, du vent et tout un tas d’autres trucs de ce genre. Les plus rationnels avanceront certainement des théories et les plus scientifiques seront capables d’expliquer le processus.

Sauf que vous vous trompez.

Je ne dis pas cela pour vous énerver. Ce n’est pas un reproche, loin de là. Je veux juste vous faire partager quelque chose. C’est la première fois qu’un membre de mon espèce prend la parole face aux humains. Je dois vous avouer être un peu nerveux.

Mon nom est Qua’ri’lo. Ma famille est dans le gonflage de raisins depuis toujours. J’aimerais vous parler un peu des autres, aujourd’hui, et vous parler de moi. Car il y a des choses que vous ignorez. Nous avons fait en sorte que vous les ignoriez, en réalité. Et nous aurions continué à le faire si la situation n’avait pas exigé que nous sortions de notre cachette.

La nature a des enfants, tout comme vous. Ces enfants, c’est nous, les Killipiras. Nous sommes des êtres minuscules chargés de prendre soin de tous les végétaux dans le monde. Certains, par le passé, nous ont appelé les fées. C’est un terme que nous aimons bien utiliser entre nous, aussi. Sauf que personne ne possède d’ailes chez nous. Nous possédons bien un duvet de plumes qui couronne notre tête et cascade dans notre dos, mais voilà tout. Ça ne nous permet pas de voler. Pourtant, ça aurait été chouette ! Et ça nous aurait bien facilité le travail.

Les Killipiras sont divisés entre plusieurs classes et chaque classe est chargée de veiller sur un type de végétal. Ma cousine, par exemple, est dans une famille de courgettes. Ils veillent sur le tubercule, puis sur la fleur, puis sur le légume. C’est un travail fastidieux, mais nous aimons tous le moindre brin d’herbe avec passion. Alors, pour nous, le voir s’épanouir est un moment de joie intense. Le printemps est une période de réjouissance absolue. Tous les Killipiras dansent et chantent sous les physalis. C’est un moment que j’adore. Les lumières qui sont promenées au bout de longues branches et qui forment des colonnes mouvantes dans l’obscurité… Quelle beauté !

Comme je vous disais, moi, je suis dans une famille de raisins. On est chargés de les gonfler jusqu’à maturation à l’aide de nos petites pompes. Il y a quelques générations, mes arrières grands-parents ont emménagé en France car le marché du travail y prospérait. Nous nous sommes installés dans un petit vignoble où nous vivons tous harmonieusement, la nature, les humains et nous.

Puis les temps ont changé. Nous avons vu les hommes adopter des comportements étranges. Au départ, nous n’avons pas fait attention. Ils nous aidaient dans notre travail, en fait. Le fumier sur les pieds des plantes, l’irrigation… De formidables inventions, vraiment ! Nous voyions nos raisins pousser plus vite, devenir plus forts, s’élever, tourbillonner. J’adorais ça. J’aimais sentir l’ombre des larges feuilles sur mon duvet bleu. J’aimais caresser les ventres rebondis des fruits. Mais, le temps a continué à s’écouler.

Et la vague noire a déferlé sur notre famille.

Le vignoble n’a cessé de s’étendre. Nous avions sans cesse plus de travail, si bien que nous avons fini par manquer de main-d’œuvre. Nous essayions tout de même de faire de notre mieux pour accomplir nos tâches dans les temps. C’est là que les premiers signes de maladie sont apparus. D’abord chez papa. Puis chez mes frères et sœurs aussi. Ils se mettaient à tousser, des marbrures violacées apparaissaient sur leurs membres. Nous ne comprenions pas. Et les raisins… Ils grossissaient de façon anormale, leur texture changeait, ils puaient la mort !

Les chefs des Killipiras se sont réunis et ont constaté avec horreur que le fléau s’était étendu sur le monde tout entier, comme si un vicieux magicien avait emprisonné la terre dans un charme maléfique. L’air lui-même semblait saturé d’ondes empoisonnées. Les Killipiras qui vivaient en ville, près des serres, nous ont alors rapporté que les humains avaient découvert de nouvelles manières de “soumettre la nature”. Que de noms désagréables vous avez donnés à vos machines infernales ! Pesticides ? Insecticides ? OGM ? Et vous continuiez à manger tous ces végétaux ? Ils étaient devenus si laids ! Nos avions du mal à expliquer aux plus jeunes que la nature était bien différente auparavant. Qu’elle était magnifique, grandiose ! Comme si leur cerveau confit dans la pollution pouvait imaginer quoique ce soit…

Nos compatriotes ont commencé à quitter la Chine où, pour la première fois, des Killipiras avaient trouvé la mort. Les membres de mon espèce ne meurent pas, ils retournent parfois auprès de la Grande Mère, mais ils reviennent toujours quand il est temps pour d’autres de se reposer. Mais, à cause des humains et de leurs armes, beaucoup d’entre nous ne sont jamais revenus.

Nous avons dû nous vêtir pour nous protéger. Nous portons dorénavant des capuchons rayés et de larges manteaux. Pour nous détourner de nos pensées noires, maman s’était amusée à les décorer du mieux qu’elle le pouvait. Mais ces stupides tissus pesaient plus lourds que du plomb sur nos dos. Nous ne parvenions même plus à sourire.

Puis papa a succombé. Son corps était affreux, si vous l’aviez vu ! C’était comme si on l’avait roué de coups… Il a expiré dans la douleur, savez-vous ? Et quand les premières marques de dégénérescence sont apparues sur moi, j’ai décidé qu’il en était assez. J’ai alors entrepris un très long voyage jusqu’à la Grande Mère. Quand elle ne nous rappelle pas auprès d’elle, il est très difficile de la trouver. Quand je parvins à elle, j’étais mourant. La pauvre était dans un état… Je lui ai soumis ma requête qu’elle n’a accepté d’exaucer qu’après de longues négociations.

Mais voilà, humains, aujourd’hui je me tiens enfin devant vous. Et je viens demander la paix.

Le texte d'aujourd'hui était un peu spécial. Mais il me donne l'occasion de vous parler d'Ecosia. Il s'agit d'un moteur de recherches que j'utilise actuellement où, pour chaque recherche faite, vous plantez un arbre. Je vous met un lien vers leur site, je pense qu'ils sauront bien mieux vous éclairer que moi à ce sujet. Notre planète a besoin de nous, aujourd'hui plus que jamais. Et même s'il est infime, un geste compte.


     Marine Lafontaine

dimanche 4 septembre 2016

AMAAMA TO INAZUMA

   Bien le bonjour, tout le monde !

   Cette année, nous avons eu un été particulièrement riche en bons animés en tout genre. Et je me suis dit qu'il fallait bien que je vous en présente au moins un de la saison. Alors, j'aurais pu encore vous parler de DanganRonpa, ou j'aurais pu vous écrire à propos cette perle d'humour qu'est Saiki Kusuo no Ψ Nan, ou j'aurais même pu vous bassiner avec le nouvel animé de D.Gray-Man… Mais j'ai choisi plutôt l'émotion et l'amour de la nourriture comme sujet.
 
L'animé choisi est nommé Amaama to Inazuma, tiré du manga Sweetness and Lightning. Le manga est d'Amagura Gido et l'animé est produit par les studios TMS Entertainment depuis juillet 2016. C'est de ce support dont je vais vous parler aujourd'hui.

   L'histoire porte sur un professeur de lycée, Inuzuka Kohei, veuf depuis peu. Ayant des capacités en cuisine limitée, il nourrit sa fille, Tsumugi, avec des plats déjà préparés. Un jour, il rencontre une jeune fille qui se révèle être plus tard une de ses élèves, Iida Kotori. Et celle-ci lui fait une proposition plutôt étonnante : en échange du fait de manger avec elle le soir, elle propose à Inuzuka de lui apprendre à cuisiner.

   Cet animé est un concentré de bonne humeur et d'émotions en pilules. C'est impressionnant toutes les sensations qui nous passent à travers le corps en seulement vingt minutes. Chaque épisode présente une nouvelle recette, accompagnée du rire de la petite Tsumugi, élève de maternelle. Sentiments cristallisées et gastronomie vont en effet de pair dans cette perle estivale. Je n'ai pas encore testé les plats proposés, mais il faudra vraiment que je tente l'expérience…

   Le design des personnages est génial, plein de vie, et l'animé est rempli de couleurs. Le personnage du professeur est très touchant dans la mesure où il essaie de tout faire pour rendre sa fille heureuse tout en faisant son deuil. Le couple père-enfant est ici une belle réussite et le trio, avec Kotori, est plein de douceur. Chaque épisode apporte son lot d'émotions et, malgré le schéma répétitif, on ne s'ennuie pas.

   En résumé, un très beau coup de coeur pour cette saison d'animation. Je crois que seulement douze épisodes doivent sortir, ce qui veut dire que l'animé devrait s'arrêter d'ici quelques semaines. Je ne peux que vous conseiller d'y jeter un coup d'oeil.

    Voilà, ce sera tout pour cet article, j'espère qu'il vous a plu. En attendant de vous retrouver, merci de m'avoir écouté jusqu'au bout ! N'hésitez pas à commenter et à partager. Venez me rendre une petite visite sur les réseaux sociaux où je poste de nombreuses choses en dehors de mes articles. A très bientôt !
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Marine Lafontaine

mardi 30 août 2016

CARTE 8, LES PENSÉES D'UNE POUPÉE D'EAU

Bien le bonjour, tout le monde !

La voici, la voilà enfin ! La nouvelle carte. En plus, nous sommes arrivés au nombre huit, mon chiffre préféré. Alors j'espère que le texte vous plaira ! Une image, mille mots, nous revoilà partis, ensemble.




Je ne pense pas que mes créateurs avaient en tête mon éveil lorsqu’ils m’ont fabriquée. Parfois, j’entraperçois des bribes de souvenirs de ma mise au monde. Le fer que l’on tord et que l’on soude, le visage que l’on moule, les yeux que l’on peint. J’ai partout sur le corps les sensations de leurs mains qui travaillent, qui me taillent et qui me modèlent. C’est très agréable car c’est la seule fois où j’ai pu ressentir le contact avec une chaleur humaine avant qu’on ne me plonge dans l’eau.

Je suis une poupée.

Ou, plus exactement, je suis une sorte de décoration d’aquarium. Mes créateurs m’ont dessiné pour que je donne un côté mystérieux au bassin des poissons. C’est pourquoi je ressemble à une sorte de créature fantastique avec un buste de femme et une structure métallique en lieu et place des jambes. Des arceaux bleutés forment une sorte de jupe sans texture. Toutes les créatures aquatiques du coin s’y frottent, serpentent à l’intérieur, les frôlent. Parfois, elles ne font que traverser, tranquilles et, parfois, elles s’amusent à se poursuivre les unes les autres. C’est assez amusant à regarder.

Je me souviens de mes premières années dans cet aquarium. J’adorais voir la réaction des visiteurs qui ouvraient des yeux émerveillés à ma vue. Il faut dire que j’étais belle dans ma jeunesse. Celui qui avait fabriqué mon visage était un artiste délicat qui avait pris beaucoup de soin à finaliser chaque détail. Et il m’avait aussi donné de très longues anglaises blondes qui flottaient avec élégance dans l’eau. J’étais comme une reine des eaux, une créature qui veillait sur les siens avec la bienveillance d’une petite sainte. C’était d’ailleurs ainsi qu’on m’avait nommé. La petite sainte de l’aquarium.

Je pense que l’on peut dire que j’ai été heureuse à cette époque. Je n’y connais pas grand-chose, il est vrai, mais je crois que les sentiments dans ma poitrine étaient ainsi nommés. Les poissons étaient des créatures tranquilles, toutes pacifiques et les humains étaient tellement multiples ! J’aimais tellement les observer depuis l’autre côté de ma vitre. Leurs sourires, leurs yeux brillants, leurs petits nez écrasés sur la glace pour observer au plus près tout ce qu’il y avait à voir… J’aimais les voir parler entre eux, s’arrêter, se tenir la main, froncer les sourcils, prendre des notes, nous montrer du doigt, nous dessiner.

Et, dans un même temps, je me sentais incroyablement triste. Ils repartaient toujours, ces visiteurs. Aucun ne restait. Et ils ne me parlaient pas. Ils posaient leurs yeux sur moi, me caressaient un moment du regard, puis se détournaient de moi. Jamais ils n’ont essayé de me poser une question ou quoique ce soit. De toute manière, je ne pense pas que j’aurais pu entendre leurs voix depuis l’autre côté… 

J’aurais bien aimé naître en tant qu’humaine.

Avec le temps, les choses ont évolué. Les visiteurs ont commencé à se faire plus rares, il a fallu faire des choix. Comme arrêter d’entretenir la décoration que j’étais. Un jour, on a cessé de me nettoyer, de me protéger des dégâts du temps et de l’eau. J’ai très vite ressenti les conséquences de cet abandon. Mon corps se désagrégea rapidement, la peinture s’écailla, mes cheveux se mirent à tomber. Mes bras et ma robe furent très vite dévorés par la lèpre écarlate de la rouille. En peu de temps, je fus destituée de mon rôle de sainte. Je n’osais même plus regarder mon reflet dans la vitre de l’aquarium tant j’étais devenue laide.

Et les enfants se mirent à avoir peur de moi. Cela acheva de convaincre les humains de mon inutilité. Ils m’ont sortie de l’aquarium et m’ont privée de mes jambes. Apparemment, le métal n’était pas encore en trop mauvais état, ils espéraient assurément pouvoir en faire encore quelque chose. Ils ont discuté un moment pour savoir s’ils pouvaient aussi recycler le reste. Apparemment, non, c’était impossible.

J’ai fini dans un sac poubelle. Ils m’ont mis dans cet affreux plastique noir où je me suis mise très vite à étouffer. J’avais peur… Oh que j’avais peur ! J’ai essayé de crier, de me débattre, mais mon corps rigide ne me le permit pas. Etais-je condamnée à simplement disparaître ?

Lumière. Des mains qui plongent dans le sac et m’extirpent des ténèbres. Un homme âgé s’est mis à m’observer sous un lorgnon. Il parlait avec un gamin, lui souriait, lui expliquait ce que j’étais. Apparemment, il était venu me voir autrefois à l’aquarium et m’avait récupérée. Tous deux me manipulaient avec une grande délicatesse, comme si j’étais incroyablement fragile. Leurs doigts étaient tellement doux et chauds… J’en aurais pleuré si j’en avais eu la possibilité.

Ils m’ont réparée, le grand-père et le petit-fils, ensemble. Ils m’ont donné des jambes articulées, ont changé mes bras et ont repeint mon visage. Même mes cheveux avaient repris leur éclat d’autrefois. Ils semblaient si heureux de me voir belle, tous les deux. Le temps a passé. A mesure que le petit-fils grandissait, il me modifiait, jusqu’à que mon corps tout entier soit articulé. Un jour, il apprit la couture pour me créer des vêtements. C’était un peu gênant d’être sans cesse déshabillée, mais ses expressions de ravissement étaient telles que je ne pouvais protester.

Un jour, le grand-père mourut. Le petit-fils me prit avec lui pour l’enterrement. J’avais l’impression de perdre un membre de ma famille, moi aussi. Le petit-fils m’a gardé contre lui pendant toute la cérémonie. Puis il m’a ramenée chez lui. Il m’a déposée sur une commode et m’a souri. “Il n’y a plus que nous deux”, m’a-t-il dit.

C’est peut-être vrai. Mais ne t’en fais pas. Je veille sur toi. Je vais apprendre à me servir de ce corps que tu m’as donné, je te le promets. Et, un jour, je te rendrai tout ton amour. J’ai envie de te parler, de te sourire, de te bercer contre moi et de sécher les larmes qui maculent tes joues.

Moi, la décoration d’aquarium, j’aimerais devenir humaine à tes côtés.

Marine Lafontaine