mercredi 19 septembre 2018

LE PRINCE ET LA COUTURIÈRE

Bien le bonjour, tout le monde. 

Aujourd'hui, je souhaitais vous faire part d'un de mes derniers coups de cœur en lecture, une belle bande dessinée qui vous remue de l'intérieur et vous fait sourire, j'ai nommé Le Prince et la Couturière.

Cette bande dessinée a été publiée en mai dernier par les éditions Akileos. L'auteure est Jen Wang dont je ne connaissais pas le travail jusqu'alors. Comment cette BD est alors arrivée dans mes mains ? Sur les conseils d'une des libraires de BDnet Nation, la librairie spécialisée où j'avais travaillé en mars. Et, ce que je peux vous affirmer, c'est que je suis heureuse de l'avoir écoutée !

De quoi parle donc cette pépite ? L'histoire tourne autour de Francès, une jeune couturière de talent. Ses créations ont attiré l'attention d'une cliente fortunée qui souhaite faire d'elle sa styliste personnelle. Seulement, Francès découvre très vite que sa cliente est en réalité un client, le prince Sébastien en personne. Ce dernier lui fait promettre de ne surtout pas éventer son secret et tous deux se lient très vite d'amitié. Ensemble, ils inventent lady Cristallia, un personnage iconique qui permet à Sébastien d'enfin devenir qui il est véritablement. Mais le poids des secrets et de l'ombre du prince sont bien lourds pour Francès… 


Que dire…? Comme je vous l'ai déjà souligné plus haut, j'ai adoré cette lecture. Le style de dessin de Jen Wang est très léger, ce qui confère à l'ensemble de l'œuvre une allure de conte de fées. Les couleurs sont douces et les décors sont aussi très beaux. Et les robes, bien sûr ! Les robes imaginées par Francès pour le prince sont magnifiques, toutes plus imaginatives les unes que les autres.

J'ai particulièrement aimé la scène où Francès et Sébastien sortent ensemble et se rendent sur un manège. Je l'ai trouvée… magique.


D'ailleurs, un mot sur les personnages principaux. Francès, qui renonce à ses rêves pour servir le prince. Il s'agit d'une artiste de talent qui, peu à peu, va s'affirmer à travers son art. Et Sébastien, rongé par ses propres mensonges. C'est un jeune homme timide qui ne se révèle assuré qu'une fois grimé en lady Crystallia. 

Tous deux sont doux, touchants. Leur relation aussi est très belle et connaît un développement, peut-être attendu, mais qui ne peut que plaire au lecteur. Chacun a son caractère, ses ambitions, ses angoisses. Ce sont des personnages forts intéressants qui nous transportent. 

Quant à l'histoire, elle traite avec délicatesse le thème du travestissement, du sacrifice de soi et de l'acceptation des autres. C'est une leçon de tolérance que nous livre Jen Wang, sans pour autant partir dans de grands discours grandiloquents. Elle montre juste l'humain.     


Pour le moment, ce sera tout pour cet article, j'espère qu'il vous a plu. En attendant de vous retrouver, merci de m'avoir écouté jusqu'au bout ! N'hésitez pas à commenter et à partager. Et venez me rendre une petite visite sur les réseaux sociaux où je poste de nombreuses choses en dehors de mes articles.
 
A très bientôt ! 

marine.lafontaine@gmail.com

samedi 15 septembre 2018

BENDY AND BORIS, CHAPITRE 31

Bien le bonjour, tout le monde. 


J'ai une super nouvelle à vous annoncer avant que vous ne vous lanciez dans la lecture du chapitre 31. Il y a quelques mois, j'ai soumis cette fanfiction aux Wattys, un grand concours qui se déroule sur Wattpad, l'une des plateformes de lecture où je poste des écrits, notamment mon roman, Le Masque de la Princesse. 

Hé bien, j'ai bien fait de soumettre Bendy and Boris, car nos amis aventuriers font partie des heureux élus ! Ils sont parmi les 200 présélectionnés, sur près de 20 000 histoires ! Le prix n'est pas encore à portée de main, mais c'est déjà énorme et je suis vraiment heureuse de partager cette aventure avec vous tous. Nous n'avons plus qu'à croiser les doigts pour la suite des évènements. 

En attendant d'avoir plus de nouvelles à vous communiquer, je n'ai plus qu'à vous souhaiter une très bonne lecture… 


***


Mugman avait repris l’exploration de la caverne. Grâce à l’étincelle qu’il gardait sur le sommet de son ongle, il avait pu examiner les parois lisses et courbes. Il n’avait trouvé aucune ouverture qui leur permettrait, à la sirène et à lui, de s’échapper. Etaient-ils vraiment à l’intérieur de la sirène ? Où, alors ? Sa tête ? Mais c’était si vide… La sirène ne serait donc pas réelle ? Quoi, une sorte de golem ? Cela expliquerait pourquoi Bendy parvenait à la blesser ainsi.
-       Bon, voyons ce qu’on peut trouver, marmonna-t-il.
-       Oh ! s’exclama la prisonnière. Il y a une sorte d’appareil qui fait fonctionner tout cet… « endroit. » Mais je ne peux ni le voir, ni le chercher.
-       Merci, hum… 
Le frère de Cuphead s’arrêta subitement de marcher, les yeux écarquillés, alors qu’un fait lui traversait l’esprit.
-       Mince, alors ! Je ne t’ai même pas demandé ton nom, souligna-t-il avec un grand sourire.
La petite sirène pouffa doucement, rassurée et amusée par cet étrange visiteur qui avait soudainement débarqué de nulle part. Elle porta une main à sa poitrine.
-       Mon nom, c’est Maria, se présenta-t-elle en souriant à son tour. Cala Maria.
-       Enchanté, lui répondit son interlocuteur. Moi, c’est Mugman.


Son regard courut sur sa nouvelle amie au sourire angélique. C’était vrai qu’elle était mignonne, bien plus que la sirène folle furieuse que ses amis combattaient à l’extérieur. Un nouveau détail attira son attention. La queue de Maria disparaissait dans le sol en-dessous de ses fesses, comme si une faille s’était refermée autour d’elle.
-       Wha, attends, je n’avais pas vu ça ! Tu es coincée, un truc comme ça ?


Les grands yeux de la petite sirène se posèrent sur sa pauvre queue aux écailles abîmées. Un soupir sortit de sa gorge.
-       Coincée, ça, je le suis… murmura-t-elle.
Pour le jeune frère de Cuphead, hors de question de laisser une jeune demoiselle en danger. Il chercherait une sortie plus tard. Pour le moment, seule comptait Maria. Il étouffa son pouvoir et se plaça derrière la prisonnière.
-       Laisse-moi t’aider à sortir de là.
-       Je ne pense pas que tu puisses…
-       Essayons d’abord, la coupa-t-il avec gentillesse.
Doucement, comme s’il craignait d’effrayer la jeune fille, il glissa ses mains sous ses aisselles. Puis, prenant appui sur ses jambes, il se mit à tirer. Malheureusement, au bout de plusieurs essais, il dut se rendre à l’évidence : impossible de sortir Maria de là. Le sol semblait la retenir, comme s’il refusait de voir s’échapper la sirène. Le jeune homme chercha un autre angle pour tirer son amie de là sans lui faire de mal, mais cette tentative aussi échoua. A bout de souffle et les muscles en feu, Mugman recula, mains sur les genoux.  
-       Je pensais que ça serait plus facile, avoua-t-il, une fois qu’il eut récupéré sa respiration.
-       Je te l’avais dit, marmonna Maria.
Même si elle savait le résultat courut d’avance, elle ne put s’empêcher de ressentir un soupçon de déception et de tristesse mêlées. Peut-être, en définitive, qu’il n’y avait aucun moyen pour elle d’échapper à sa prison… 

*

Sur le rivage, le combat se poursuivait. Cuphead avait du mal à suivre le rythme de Bendy. Cela faisait longtemps qu’il n’avait pas utilisé son pouvoir et il se fatiguait rapidement. Alors qu’il reprenait son souffle, son regard ne quittait pas le mécanicien dont le nouveau corps semblait doté de muscles phénoménaux. Il sautait, virevoltetait avec une aisance tout bonnement stupéfiante.
Un bruit de course attira soudain son attention. Boris, le visage déformé par la tristesse, s’était armé d’une clé à molette  et se précipitait dans leur direction.
-       Mugman, je vais te sauver ! hurla-t-il.


Cuphead réagit instantanément. Il dressa son bras entre le louveteau et la sirène carnassière.
-       Où penses-tu aller ? siffla-t-il.
-       Je… Je dois… ! Je dois sauver mon ami !
Incappable de prononcer un mot de plus, Boris fondit en larmes tout en s’agrippant au bras du nervi du Diable. Ses mains tremblaient, mais refusaient de lâcher son arme improvisée. Il ne pouvait pas laisser son ami entre les dents de cette sirène, il s’y refusait ! Il devait faire quelque chose pour le tirer de là. Sinon, il s’en voudrait toute sa vie.
Et Cuphead ne pouvait que trop bien comprendre ce sentiment…
Il poussa un soupir et passa une main sur le crâne du louveteau pour le calmer. Mugman s’était fait un bon ami…
-       Ecoute, gamin. Mon frère t’aime beaucoup, alors, jusqu’à ce que je le sauve, tu es sous ma protection.


Boris voulut protester, mais son interlocuteur reprit la parole, l’empêchant d’émettre le moindre son :
-       Tu as vu combien il est fort. Il va bien. Et je vais m’en assurer.
Peut-être que c’était surtout lui qu’il tentait de convaincre en prononçant ces mots. Bien sûr que son idiot de frangin était fort et bien sûr qu’il s’en tirerait. Il était sorti de l’hôpital à peine quelques jours plus tôt, après tout. Ce n’était pas pour y retourner de si tôt, les pieds devant. Non. Mugman allait leur revenir sain et sauf. Il lui souriait et lui, il pourrait l’enguirlander de tout son saoul pour avoir pris de tels risques.
Et tout irait bien.
En tout cas, son discours sembla toucher Boris dont les larmes se tarirent. Cuphead le relâcha, soudainement embarassé. Décidemment, les deux frères mécaniciens avaient l’art de faire ressortir le côté guimauve qu’il tentait tant bien que mal d’enfouir au fond de lui.
-       N… Ne parle pas aux autres de ce… côté de moi.
Boris s’empressa d’hocher la tête, alors que sa queue battait l’air avec vigueur. Cependant, un ricanement les fit sursauter. Bendy, à quelques pas, rivait sur eux un regard moqueur alors qu’il était occupé à étrangler l’un des serpents de la chevelure de son adversaire.
-       J’ai tout entendu, cœur tendre, sifflota-t-il.
-       Non, tu n’as rien entendu ! protesta avec véhémence Cuphead.
Bendy haussa un sourcil, ravi d’avoir un nouveau sujet sur lequel il pourrait taquiner Cuphead. Mais cela serait pour plus tard. Pour le moment, ils avaient une sirène géante à achever…

*

A l’intérieur du monstre, un phénomène venait de se mettre en route. Une puissante lumière dorée inonda brusquement la grotte dans laquelle Mugman et Maria étaient retenus prisonniers.
-       Wow ! s’exclama le petit frère de Cuphead. Qu’est-ce que… ?
-       C’est le rouage, indiqua Maria. Il brille à chaque fois que ce lieu a besoin de pouvoir.
Mugman s’en approcha, fasciné. Dans le noir, il n’avait rien remarqué, mais une énorme roue dentée s’était incrustée à même la paroi. Effectivement, c’était elle qui émettait cette étrange lueur.


Les doigts du jeune homme l’effleurèrent. Etrange… Le métal était chaud, presque comme s’il était… vivant. Pour lui, l’évidence s’imposa d’elle-même. Il sut tout de suite à quoi il avait à faire.
-       C’est la pièce dont on a besoin, non ? chuchota-t-il. La pièce de l’Ink Machine… Peut-être que je peux la retirer.
Maria secoua tristement la tête.
-       Ne t’embête pas avec ça. C’est aussi aussi coincé que je le suis ici… 
Agacé par son pessimisme, Mugman se tourna vers elle.
-       Un petit peu d’espoir, ça ne te ferait pas de mal, tu sais ? grogna-t-il.
-       J… Je suis désolée, murmura la sirène, peinée par son ton froid. C’est juste que je suis fatiguée d’espérer pour rien.
Mugman pouvait comprendre. Il avait déjà expérimenté le désespoir, il savait ce que l’on ressentait quand tout semblait tout perdu. Mais si la vie lui avait bien appris quelque chose, c’était qu’on pouvait s’en sortir et remonter la pente.
-       Même si ça craint à chaque fois, il y a toujours une autre chance. Toujours !
Ses doigts se refermèrent sur les dents de la roue. Il banda l’ensemble de ses muscles et fit appel à toute sa force pour imprimer un mouvement.
-       Je te promets qu’on sortira d’ici – sa voix dérailla en un geignement, les bras mis à l’épreuve. Alors, crois en moi !
Le mécanisme était d’une dureté incroyable ! Mugman prit une grande inspiration, tremblant sous l’effort. Il ne laisserait pas tomber Maria. Il allait la sortir de là ! Il reviendrait auprès de son frère, la pièce de l’Ink Machine dans les bras. Il n’échouerait pas, hors de question.


Dans son dos, la jeune sirène semblait prête à abandonner. Il n’y avait rien à faire. Mais si elle possédait encore quelques fragments d’espoir au fond de sa poitrine, elle se devait de les rassembler, maintenant. Afin qu’elle apporte son soutien à Mugman, qui était en train de tout faire pour lui venir en aide. Oui, elle devait placer sa confiance en lui.
-       J… Je crois en… chuchota-t-elle.
Un grincement de fin du monde résonna dans l’ensemble de la grotte. Maria écarquilla les yeux dans un hoquet de stupeur. La… La roue ! La roue venait de bouger ! Mugman était en train de faire tourner l’engrenage !
-       Oh mon Dieu ! s’exclama-t-elle, estomaquée. C’est…
Elle ne rêvait pas, non… Dans son ventre, une vague de chaleur monta, la traversa, fit battre son cœur la chamade. Il y avait de l’espoir, il y avait toujours de l’espoir. Ils allaient quitter cet endroit !
-       Je crois en toi, mon héros ! cria-t-elle.
Sur le rivage, la sirène carnassière se mit soudainement à hurler. Elle attrapa son crâne entre ses mains et poussa un cri inhumain qui déchira l’atmosphère.


Leur terrible combat tirait enfin sur sa fin.

mardi 4 septembre 2018

PORCELAINE

Bien le bonjour, tout le monde !

Cela fait longtemps (très) que je ne vous ai pas partagé une de mes lectures. Pour se remettre en train, rien de telle qu'une magnifique trilogie en bande dessinée que j'ai eu le plaisir de découvrir lors de mon stage en librairie. 


Porcelaine est une série en trois tomes dessinée par Chris Wildgoose et écrite par Benjamin Read (deux personnes absolument adorables avec qui j'ai eu énormément de plaisir à échanger lors de notre rencontre). La trilogie a été publiée en France par Delcourt entre 2014 et 2018. 

Mais que racontent donc ces tomes ? L'histoire tourne autour de Gamine, une orpheline des rues qui pénètre chez un homme riche pour lui dérober de l'argenterie. Cependant ce dernier, qui vit entouré d'automates en porcelaine, la prend sous son aile. La vie dans son manoir est confortable et douce. Néanmoins, Gamine est intriguée par la seule règle qu'elle ne doit absolument pas transgresser : ne pas pénétrer dans l'atelier de son bienfaiteur. 


Comment vous dire…? Cette histoire est un pur bijou. A chaque tome, Gamine grandit, passant du statut d'enfant à celui de jeune fille puis de femme accomplie à la fin de la trilogie. C'est un personnage très, très fort, d'une construction admirable. On la suit dans cet univers, à la fois si proche du nôtre et si lointain. Elle a compris très jeune qu'il fallait lutter pour sa survie et elle est prête à bien des sacrifices pour cela. Par contre, elle ne va pas jusqu'à fouler du pied ses principes et idéaux, bien au contraire. 

Les automates de porcelaine du sorcier qui sont au centre de l'intrigue sont incroyables. Ce sont des sortes de figures immuables qui prennent vie et qui vont devenir le centre de toutes les pensées de Gamine. Ce sont de puissants golems, mais fabriqués dans une matière d'une telle fragilité qu'on a peur qu'ils se brisent en un claquement de doigts. Et c'est aussi ce paradoxe qui les rend si intéressant. Ça… et ce que Gamine parvient à en faire !


Et à l'histoire de notre héroïne se mêle la grande Histoire. Devenue une puissante alchimiste dans le tome deux de ses aventures, elle se retrouve mêlée à la guerre et aux complots politiques qui en découlent. Ce tome-ci est certainement mon préféré pour tout un tas de raisons avec lesquelles je ne vais pas vous embêter ici (sinon, on y est encore demain !).

Et les dessins… Ah, parlons-en ! Les dessins sont aussi fantastiques, d'une grande finesse. Un véritable coup de coeur. Chaque décor est d'une grande minutie, chaque personnage a un superbe design. 

Et la fin est… époustouflante. Je ne vous donne aucun indice sur le déroulé de l'intrigue volontairement car c'est vraiment une série à découvrir et je m'en voudrais de vous gâcher ce plaisir de lecture. Je ne peux que vous conseiller de foncer. 

PS : lorsque je reviendrai sur Paris, je vous mettrai sur mes réseaux une photo de la dédicace que les auteurs m'ont dessinée !

Pour le moment, ce sera tout pour cet article, j'espère qu'il vous a plu. En attendant de vous retrouver, merci de m'avoir écouté jusqu'au bout ! N'hésitez pas à commenter et à partager. Et venez me rendre une petite visite sur les réseaux sociaux où je poste de nombreuses choses en dehors de mes articles.
 
A très bientôt ! 

marine.lafontaine@gmail.com