samedi 28 octobre 2017

BENDY AND BORIS, CHAPITRE 14

Bien le bonjour, tout le monde !

Le chapitre arrive un peu en retard car je suis en vacances ! Je vous écris depuis l'aéroport de Bruxelles, alors, forcément, c'est un peu compliqué. Mais heureusement, j'ai réussi à l'écrire dans les temps ! 

Bonne lecture !




Bendy et Cuphead s’étaient rendus dans un café proche de leur auberge afin d’y prendre le petit déjeuner. Ils avaient trouvé une place libre et s’y étaient installés tranquillement. Le mécanicien, encore fatigué de sa nuit avinée, s’était aussitôt à moitié allongé sur le plateau dans un grognement satisfait. Son attitude enfantine avait fait rire son interlocuteur qui avait alors appelé la jolie serveuse du café afin de passer commande.
-       Salut, poupée. Deux cafés crème et deux muffins, s’il te plaît.
La jeune fille prit les demandes en note avant de s’éloigner rapidement pour les préparer. Satisfait, le frère de Mugman reporta son attention sur son invité.
-       Tu vois ? Je t’invite pour boire un coup, comme un ami cool le ferait. Je ne fais pas ça pour n’importe qui, tu sais ? ajouta-t-il, moqueur, en pinçant la joue de Bendy comme le ferait un pépé gâteux.
Geste qui ne semblait pas vraiment au goût de l’intéressé.


Le mécanicien chassa les doigts pinceurs d’un revers de bras, agacé.
-       Arrête ça, mec, grogna-t-il.
Loin d’en prendre ombrage, ledit mec se mit à rire. Loin d’être amusé, Bendy se désintéressa de son voisin de table pour jouer avec les serviettes d’un air absent. Cuphead riva son regard surpris sur lui. Que lui prenait-il… ? Son invité semblait perdu dans ses pensées !
-       Bon, sérieusement, qu’est-ce qui se passe, Bends ? lui demanda-t-il alors doucement pour l’inciter à de se confier.
Bendy poussa un soupir. Le moment était venu aux explications, hein ? Toujours sans poser son regard sur son vis-à-vis, il se mit alors à lui confier ce qu’il pensait.  
-       Alors… Si je reprends, vous, les gars, vous avez été envoyés pour nous arrêter. Ce qui veut dire que vous savez ce que nous essayons d’accomplir, pas vrai ?
Le nervi du Diable approuva en hochant la tête. Le mécanicien lui coula un regard des plus méfiants.
-       Comment ? grogna-t-il.
Oh, tout simplement parce que nous sommes à l’origine de toute cette merde et que c’est le grand patron qui veut absolument que vous n’enrailliez pas ces projets !
Impossible de répondre ça, pas vrai ?
-       J’ignore totalement l’identité de celui qui nous fait chanter, mentit Cuphead avec une facilité étonnante. Et je ne connais pas non plus ses intentions.
Cuphead hésita à embrayer un court instant, mais, puisque le thème était venu sur la table, il devait s’en saisir avant que Bendy n’embraye sur autre chose.
-       Puisqu’on est sur le sujet, je pensais à ça… Vous avez besoin de nous pour ce voyage.
-       Attends… Vous voulez nous suivre ? lui demanda de confirmer un malade incrédule.


Cuphead serait tombé sur la tête en quittant son lit, ce matin ? Il voulait les accompagner, lui et Boris, dans la quête de l’Ink Machine ? Il voudrait donc l’aider à réparer l’artéfact qui lui permettrait de vaincre l’Inkness alors qu’il avait essayé, des semaines durant, de lui faire la peau ?
Comprenant dans le silence buté du mécanicien qu’il ne croyait absolument pas en ses paroles, le frère de Mugman déroula son argumentation. Il posa une main sur son épaule, comme s’il cherchait, par ce geste, à donner plus de poids à ses mots.
-       Bien sûr ! Réfléchis-y, plus on est, mieux c’est. Boris et toi seriez plus en sécurité avec nous deux dans les alentours.
Bendy ne sut que répondre, sceptique. Bien entendu, avoir les deux frères sous les yeux lui permettrait de les surveiller avec plus d’aisance. Mais pouvait-il réellement placer sa confiance en eux ? Mugman ne lui semblait pas réellement dangereux, mais ce n’était pas le cas de son aîné qui manipulait avec aisance son pouvoir de destruction. Même si ce dernier lui affirmait que ces rayons le répugnaient désormais, il n’était sûr de donner du crédit à ce discours.


La jolie serveuse revint avec leurs commandes. Elle plaça la tasse fumante de Cuphead devant lui avant de lui remettre son muffin en main propre, un sourire enjôleur sur les lèvres.   
-       Voici pour vous, monsieur.
-       Merci.
La jeune femme se tourna ensuite vers Bendy.
-       Et ça, c’est pour toi, bonhomme. C’est la maison qui offre.
L’intéressé se raidit. Il avait rêvé ou elle venait tout juste de le confondre avec un enfant ? Il était majeur, tout de même ! Petit de taille, certes, mais grand d’esprit ! Cependant, avant qu’il ne puisse ouvrir la bouche pour protester, son voisin de table le devança :
-       Heu, M’dame, mon ami ici présent est un homme adulte, vous savez. Ce qu’il n’a pas en taille, il le compense avec son intelligence, sa force et son style.
Le visage de la pauvre serveuse se contracta sous l’embarras. Elle porta une main à sa bouche, horriblement gênée de son erreur.
-       Oh, mon Dieu ! Je suis tellement désolée ! Je ne voulais pas… !


Cuphead rit afin de désamorcer la situation. 
-       Pas d’inquiétude, lui assura-t-il. Au moins, sa commande n’est plus gratuite.
La jeune fille essaya de suivre le mouvement, mais elle ne parvint qu’à sortir un rire nerveux, encore confuse de sa maladresse.
-       Ouais… Vraiment désolée, encore.
Elle s’empressa de s’éloigner d’un pas nerveux pour s’occuper d’un autre client. Cuphead, satisfait de son petit tour, but une gorgée de café. Il sentit alors le regard de Bendy sur lui. Ce dernier avait rivé son regard tranquille sur lui, un sourire amusé au coin de la lèvre.
-       Hé bien, tu es plutôt cool tout à coup ! le complimenta-t-il d’un ton moqueur.
-       Je ne vois pas de quoi tu parles, répliqua son interlocuteur qui se prêtait au jeu de bonne grâce. Je suis toujours cool.
Bendy posa son menton dans le creux de sa paume, amusé par le comportement enfantin de son vieil ennemi. Voilà une facette plus qu’intéressante de celui qu’il n’avait jamais considéré autrement que comme une machine à tuer ! Un assassin capable d’humour… On aura tout vu !
-       Et tu ne penses pas être allé trop loin avec tous ces compliments ? poursuivit le mécanicien.
-       Oh, j’avais tort ? rétorqua le frère de Mugman en haussant un sourcil.
-       Non, non, c’est vrai. Je suis bien tout ce que tu as dit.
Une fois encore, il était surpris par la facilité avec laquelle il pouvait converser avec Cuphead. Finalement, dans une autre vie, là où ils n’auraient jamais été ennemis… Sûrement ce seraient-ils bien entendus, tous les deux. Ils semblaient avoir tellement plus en commun qu’il ne le supposait au premier abord ! Bendy observa un moment le frère de Mugman mordre joyeusement dans son muffin. Peut-être avait-il vraiment changé après tout… Peut-être qu’il souhaitait sincèrement lui venir en aide. Le mécanicien sentit un sourire sincère lui monter aux lèvres. En fait, ça pourrait même être amusant de voyager avec les deux frères !  
-       Très bien, j’en parlerai avec Boris, promit-il.
Il n’avait pas besoin de spécifier à quoi il faisait allusion. Le visage de Cuphead s’éclaira et un sourire ravi fendit son visage en deux.

 
Il attrapa une main de Bendy dans la sienne et la secoua vigoureusement, tout à sa joie d’avoir réussi à convaincre le malade.
-       Oh, je le savais ! affirma-t-il alors que son sourire s’agrandissait encore. Je savais que tu ne me laisserais pas tomber.
Le mécanicien eut un petit rire alors qu’il essayait désespérément de récupérer sa main. Comment dire à Cuphead qu’il n’avait encore rien accepté ? Il préféra se taire et attaquer son petit déjeuner. Les deux frères aînés burent leur café et mangèrent leur pâtisserie dans le silence. Quand ils eurent terminé, ils se rendirent à la caisse, tenue par un chien à l’air fatigué. Alors que le frère de Mugman payait, une magnifique dame aux cheveux noirs et aux courbes voluptueuses débarqua dans la salle.  
-       Bimbo, chéri ! s’exclama-t-elle. Tu es allé à la librairie chercher les posters que j’avais commandés ?
-       Non, mon rayon de miel, répondit le caissier en levant un sourcil surpris. Tu me l’avais demandé ?
-       Bien sûr, voyons ! Oh, misère, je ne peux pas y aller moi-même, il y a tant à faire ici !
La demoiselle semblait vraiment embêtée par la situation. Ne pouvant s’empêcher de voler au secours d’une si charmante créature, Bendy s’approcha.
-       Si vous avez besoin que j’aille chercher vos posters, moi, je peux le faire, Madame !
-       Oh, mon chou, ce serait si adorable ! se réjouit la dame. Il y a une librairie à quelques rues d’ici tenue par une chatte du nom de Sheba. Je lui ai commandé des posters pour le café. Ils sont déjà réglés, ajouta-t-elle, et c’est au nom de Betty, Betty Boop !
Cuphead leva les yeux au ciel. Allons bon, voilà maintenant que le frère de Boris faisait le coursier ! Il l’appela et lui signala que, lui, il rentrait à l’auberge. Le mécanicien grogna au traître, mais sa mauvaise humeur s’envola quand Betty se pencha sur lui pour lui embrasser la joue.
-       Merci encore.
-       D… De rien, miss Betty, lui répondit le mécanicien avec un sourire béat.
Puis, après un dernier signe de la main, il s’en fut joyeusement dans les rues de la ville.

*

Profitant de l’heure encore matinale, Boris s’était rendu au marché afin de renouveler leurs provisions. Mugman avait évidemment voulu l’accompagner, plus qu’enthousiaste à l’idée de partager un moment privilégié avec son nouvel ami. Cependant, son attention s’était très vite détournée des pommes, oignons et autres pour se focaliser plutôt sur les objets les plus bizarres qui se trouvaient à sa portée. Il avait notamment déniché deux verres qui déformaient complètement le monde quand on les plaçait sur ses yeux ! Quelle fantastique découverte… 


Boris prit le parti d’ignorer les enfantillages de son nouvel ami. Il se pencha sur un sac de châtaignes, intéressé par le prix. Il s’apprêtait à demander au marchand s’il pouvait les examiner de plus près quand un cri aigu attira son attention. Il se retourna et vit que Mugman avait attrapé un souriceau par la peau du cou et soulevé de terre d’une main, un air mauvais sur le visage. L’enfant se débattait violemment, serrant entre ses minuscules menottes une pomme qui faisait presque la taille de sa tête. Le louveteau s’empressa d’intervenir.  
-         Mugman, que… ? Laisse partir ce pauvre petit !
L’intéressé ne répondit pas, le regard sombre. De sa main libre, il subtilisa le fruit qu’il tendit au frère de Bendy. Le souriceau se mit à pleurer, affolé. Il tendait ses petits bras dans le vain espoir de récupérer son bien.

 
Alors l’apprenti mécanicien comprit. Il venait de l’acheter, cette pomme ! Et l’enfant la lui avait volée. Il devait certainement être mort de faim pour en venir à de telles extrémités. Sous le regard halluciné de Mugman, Boris rendit alors la pomme au petit.
-       Tu n’avais qu’à demander, petit gars, lui sourit le louveteau. Tiens… 
L’expression du frère de Cuphead passa de l’étonnement au contentement. Il avait vraiment un bon ami… Doucement, il reposa l’enfant à terre.  
-       Et ne t’attire plus d’ennuis, d’accord ? lui recommanda Boris.
Le souriceau hocha timidement la tête puis s’enfuit sans demander son reste, serrant précieusement son bien entre ses mains. Boris l’observa s’en aller, un sourire satisfait sur les lèvres. Il leva son regard sur Mugman qui souriait également. L’apprenti mécanicien lui donna un léger coup d’épaule en riant.  


-       Je savais que tu avais un bon fond, lui confia le louveteau.
-       Merci…
Les deux amis reprirent leurs emplettes en papotant comme s’ils se connaissaient depuis toujours. Une superbe journée s’annonçait et, pour l’ensemble de nos protagonistes, ce serait une journée pleine de surprises.

vendredi 27 octobre 2017

BENDY AND BORIS, CHAPITRE 13

Bien le bonjour, tout le monde !

Notre chapitre du jour est tout mignon ! En cette journée grisâtre, et si nous prenions un joyeux petit déjeuner en compagnie des héros de Disney ? Bien sûr, Félix et Sheba seront de la partie !

Bonne lecture !




Donald s’était levé de bonne heure ce matin-là pour préparer le petit déjeuner pour l’ensemble de sa grande famille. Alors qu’il s’activait en cuisine, les lapereaux l’avaient salué joyeusement avant de sortir pour leur promenade quotidienne dans les rues encore ensommeillées.
Le canard passa dans la cour. Le large portail qui donnait sur la rue était grand ouvert et les passants faisaient signe à Donald de loin. Ce dernier leur rendait leur salut tout en installant la table. Il était en train de servir les jus d’orange quand il entendit une voix dans son dos. 
-       Bonjour, Donald.
-       Ouais, ouais, b’jour, Oswald, répondit l’intéressé par réflexe.
Le canard reposa soudain le cruchon. Attends un peu… Oswald venait-il tout juste de le saluer ? Il fit brusquement volte face, les yeux écarquillés. Non loin de là, le lapin le fixait tranquillement, deux doigts levés pour former le « V » de la « victoire ».


Le père des lapereaux s’approcha de la table dans l’intention de piocher dans les plats. Son choix se porta sur les pancakes qui fumaient encore dans une assiette. Le veuf en déchira un bout alors que Donald rivait toujours sur lui un regard halluciné, comme s’il avait affaire à un revenant. Les yeux d’Oswald tombèrent alors sur le pansement qui enserrait le bout de la queue du canard.  
-       Qu’est-ce qu’il est arrivé à ta queue ? demanda-t-il.
-       Je devrais être celui qui pose des questions ici, rétorqua son ami.
Le veuf poussa un soupir et porta la sucrerie à ses lèvres.
-       Ecoute, je ne suis pas un grand fan de toute cette conversation, alors fais-y toi, tout simplement.   
Le lapin savoura son morceau de pancake. Il avait l’impression que cela faisait une éternité qu’il n’avait pas goûté à la cuisine de son ami… C’était chaud, ça fondait sur sa langue.
C’est agréable… 
Le canard haussa un sourcil méfiant. Bon… Il ne tirerait rien de plus, n’est-ce pas ?   
-       Peu importe, grogna-t-il. En tout cas, tu as l’air mieux que ton état habituel merdique.
-       Tu es jaloux ? lui demanda Oswald, bon joueur, en passant sa main dans ses oreilles pour les rejeter en arrière.



Donald sentit un sourire moqueur lui monter aux lèvres.  
-       Je dois admettre que ton culot m’avait manqué.  
Les deux amis s’attablèrent sous le soleil et, sans plus attendre, commencèrent leur petit déjeuner. Mickey ne tarda pas à les rejoindre, les yeux encore embrumés par le soleil. Même son poil était en bataille ! En voilà un qui venait assurément de tomber du lit… 
-       Bonjour, Donald, le salua-t-il. Désolé de m’être levé tard, hier a été une folle journée… 
La souris s’attabla à son tour. Donald déposa alors devant lui une tasse de café brûlante.  
-       Salut, Mick’. Tu ne devineras jamais qui a décidé ce matin de partager sa voix avec nous !
-       Je sais ! s’exclama le directeur du cirque avec un grand sourire. C’est pourquoi je n’arrive pas à dormir cette nuit, j’étais tellement heureux !
Oswald adressa à son benjamin un sourire timide. Tout à coup, ses oreilles se redressèrent sur son crâne quand un « Papa ! » angoissé fendit les airs. Les trois amis virent un des lapereaux surgir dans leur champ de vision et bondir dans la cour, poursuivi par une Sheba énamourée.
-       Allez, je veux juste te faire des bisous et des câlins ! le suppliait-elle. Tu es tellement mignon !
L’enfant apeuré sauta dans les bras de son père. Ce dernier se redressa brusquement, menaçant. Il adressa un regard sombre à la chatte qui lui faisait maintenant face.
-       Qu’est-ce que vous voulez à mon fils ? gronda-t-il.
-       Ozzy, non, chuchota Mickey pour l’inciter au calme.


Avant que Sheba ne puisse balbutier quelque réponse, une horde de lapereaux envahit la cour ! Ils étaient suivis de près par un Félix complètement affolé.
-       Sheba, arrête, s’il te plaît ! Tu effraies le petit ! s’époumonait-il.
-       Quel est le problème ? grommela l’intéressée, fort peu contente que son ami soit contre elle. Je veux juste le câliner.
-       Dites-lui de me laisser tranquille, monsieur Félix ! cria la victime de la chatte passionnée.
Félix aurait bien voulu lui répondre qu’il allait tout arranger, mais ses mots moururent au fond de sa gorge quand il aperçut entre quels bras le petiot s’était réfugié. En une fraction de seconde, le cœur de l’écrivain s’emballa comme un fou et son visage vira complètement à l’écarlate. Même l’air parvenait difficilement à ses poumons. Bon sang de bois ! Monsieur Ozzy ! Celui-ci lui adressa un magnifique sourire (sûrement tenait-il à ce que le pauvre chat tombe raide mort à ses pieds). Avec une douceur qui resterait à jamais gravé dans les tréfonds de la cervelle de l’amoureux transi, le veuf lui adressa alors la parole pour la toute première fois :
-       Salut.



Il se passa alors la chose la plus inattendue qui soit. Sous le regard alarmé de l’assistance, Félix perdit purement et simplement connaissance dans les bras de Sheba.

*

Quand Félix revint à lui, il vit le visage inquiet de son amie d’enfance penché sur le sien.
-       Oh, Dieu merci, soupira celle-ci, terriblement anxieuse. Tu m’as fait peur, là, Feel’ !
L’intéressé porta une main à son front, étourdi. Il était assis sur une chaise… ? Mais, pourquoi ? Pendant un instant, il avait cru voir monsieur Ozzy…
-       Tout était un rêve ? bredouilla-t-il. C’était tellement réel… 
-       D’quoi tu parles ? le questionna Sheba. Quel rêve ?
Avant qu’elle ne puisse poser d’avantages de questions, les lapereaux, qui avaient remarqué avec soulagement le réveil du chat, avaient entouré leur invité. Ils lui demandaient tous à la fois comment il allait, terriblement soucieux à l’idée de perdre leur nouvel ami. Oswald se posta derrière la chaise, inquiet lui aussi pour l’état de santé de l’écrivain.
-       Comment allez-vous maintenant, monsieur ?
De nouveau, des rougeurs traîtresses envahirent les joues du chat. Ce dernier se retourna aussitôt sur sa chaise pour faire face au veuf sous le regard d’abord étonné puis grandement amusé de son amie. Oh, oh… En voilà une réaction intéressante !
Félix, lui, avait l’impression de fondre sur place. Sa voix était si… sexy !
-       Oh, je vais bien ! répondit-il à toute vitesse. J’ai juste eu de la f… fièvre !
Sheba se pencha à l’oreille de l’écrivain pétri d’amour, moqueuse.
-       Alors c’est lui le « magnifique lapin » dont tu n’as cessé de me rabattre les oreilles ? lui demanda-t-elle d’un ton étouffé.
-       Hmm… répondit simplement Félix, trop absorbé dans la contemplation du lapin en question pour formuler des phrases.
-       C’est sûr que tu sais les choisir ! C’est un con, mais un con bien roulé, admit-elle toujours à voix basse.
-       Siiii beau, gargouilla son ami.


Sheba, qui avait énormément de mal à se contenir, dut s’éloigner pour ne pas exploser de rire. Plusieurs lapereaux sautèrent aussitôt dans les bras du chat afin de lui réclamer des câlins. Oswald en profita également pour engager la conversation :
-       Je ne veux pas vous faire perdre votre temps, mais j’ai besoin de vous dire que…
-       Non, pas du tout ! s’empressa de l’interrompre Félix, des étincelles plein les yeux. En fait, j’aime vraiment votre voix ! C’est divin !
Son accès de sincérité, aussi subit qu’abrupte, fit rougir Oswald qui n’avait pas reçu de tels compliments depuis bien des années !


Félix lui-même se rendit soudain compte de ce qu’il venait de dire et perdit subitement ses belles couleurs. Il dissimula son visage derrière un des lapereaux qu’il tenait dans ses bras, terriblement gêné.  
-       Heu… Merci ? supposa le lapin. Je voulais juste vous dire que j’étais désolé pour la manière dont je vous avais traité la dernière fois.
-       Quoi ? Ça, pfff ! Pas besoin de s’excuser, répondit l’écrivain, toujours caché derrière l’enfant.
Ouf, il n’avait pas relevé sa bêtise ! Félix se permit de pousser un peu plus son observation. Ses yeux coururent sur le visage de son vis-à-vis. Il lui paraissait si différent de celui qu’il avait rencontré la veille ! Pas juste parce qu’il avait relevé ses manches, non. Il lui semblait… moins triste. Il était soulagé de voir que le veuf allait mieux.


Sheba observait le comportement de son ami de loin, un sourire satisfait sur les lèvres. Elle se tourna soudain vers Mickey qui regardait lui aussi la scène, surpris de la proximité qui existait entre son frère et celui qui était encore un parfait inconnu la veille. La chatte, ne pouvant résister à l’envie de taquiner une innocente souris, l’attrapa par les épaules.
-       Tu as vu les étincelles, mec ! Les étincelles qui existent entre ces deux-là !
Elle coula un regard moqueur au directeur de cirque qui se tenait tout droit à côté d’elle, tous muscles tendus.
-       C’est exactement comme les étincelles que je vois entre nous, ne put-elle s’empêcher de poursuivre, joueuse. C’est quoi ton nom, mon mignon ?
L’effet fut instantané : Mickey se mit à rougir jusqu’aux oreilles, les yeux écarquillés, le souffle court ! Assurément, le domaine du flirt était une grande inconnue pour lui, ce qui accentua l’amusement de Sheba.


Heureusement pour Mickey, il existait une technique imparable pour répondre à toute sorte d’avance : la fuite ! Technique qu’il s’empressa de mettre en place.
-       Oh, hé ! J… J’ai oublié quelque chose… quelque part !
Sheba haussa un sourcil sceptique en voyant sa proie du jour lui échapper.  
-       Tu veux jouer au chat et à la souris ? On est littéralement faits pour ça, mec.
Donald poussa un profond soupir. Et lui qui avait voulu prendre son petit déjeuner en paix. Quand est-ce que ces deux invités surprise allaient-ils s’en aller ? Bien sûr, c’était sans compter sur l’enthousiasme des lapereaux qui, ravis, invitèrent les deux chats à rester avec eux pour manger. Sheba, heureuse qu’on lui propose les pancakes sur lesquels elle louchait depuis tout à l’heure, s’empressa d’accepter.
-       Sh… Sheba, bredouilla Félix, embarrassé, on les a déjà suffisamment dérangés comme ça !
-       Oh, vous pouvez rester, proposa Oswald. Cela nous permettra de faire plus ample connaissance.
Il n’en fallut évidemment pas plus pour convaincre l’écrivain. Toute cette joyeuse bande s’attabla donc dans la joie et la bonne humeur pour déguster un délicieux repas sous le soleil.

jeudi 26 octobre 2017

BENDY AND BORIS, CHAPITRE 12

Bien le bonjour, tout le monde !

Les chapitres sont vraiment quotidiens, en ce moment ! Il faut dire que j'en profite tant que j'ai un peu de temps car mes cours et ma charge de travail dans mon master vont s'alourdir après les vacances. Adviendra que pourra comme on dit !

Bonne lecture !




Cuphead était en train de fumer tranquillement, allongé dans son lit, quand son frère débarqua comme une joyeuse tornade dans leur chambre. Il se laissa tomber à ses côtés, un immense sourire sur les lèvres.  
-       Boris a dit qu’il allait y penser ! s’exclama-t-il, excité comme jamais.
-       Super, approuva son aîné.

 
-       Et comment se présente les choses pour Bendy et toi ?
-       Il est têtu, mais, pour moi, il ne devrait pas tarder à céder.
Un air coupable vint troubler l’air festif de Mugman. Céder… hein ? Au final, on y revenait toujours, à cette fichue histoire de manipulation. Cuphead dénota ce changement d’humeur avec mécontentement.  
-       Muuugs, c’est quoi ce regard ? gronda-t-il doucement. On a déjà parlé de ce plan. On prétend, seulement.
-       Je sais, le coupa son cadet. Mais j’aurais aimé qu’ils soient réellement nos copains… Je veux juste savoir ce qu’est une vraie amitié, pour une fois…
Un silence agacé suivit ses paroles. Le nervi du Diable détourna ostensiblement la tête, comme s’il cherchait à bouder. Mugman comprit alors la nature de sa gaffe et tenta de se racheter par un discours maladroit :
-       Non, C… Cuppy ! Ce n’est pas comme si tu n’étais pas mon ami ou quoique ce soit ! T’es mon frangin ! Le meilleur de tous mes meilleurs amis !
Cuphead grogna pour approuver les dires de son cadet, mais il refusait toujours de le regarder, gamin buté.
-       Tu n’as besoin de personne, tu m’as, moi, rétorqua-t-il finalement.
Cet aveu arracha un « Mooh » attendri à Mugman. Celui-ci se coucha sur son aîné, un sourire taquin sur les lèvres.
-       Mon frangin serait jaloux ? se moqua-t-il gentiment.
Cuphead sourit à son tour, incapable de résister à l’adorable bouille enjôleuse de son petit frère.


Il serra un instant Mugman contre lui avant lui donner une pichenette contre sa tempe.
-       Allez, terreur, au lit, maintenant. Demain, je vais convaincre Bendy de nous laisser partir avec lui.
-       Super ! On part à l’aventure !
Tout excité, le plus jeune des frères gagna son propre lit en chantonnant. Cuphead pouffa légèrement. Il ne changerait jamais, hein… Tant mieux.
-       Bonne nuit, Mug.
-       Bonne nuit, Cuppy !

*

Dans la pièce d’à côté, Boris était tranquillement allongé sur le ventre, les yeux dans le vague. Il rêvait doucement à des souvenirs lointains que le temps délavait. Alors qu’il se perdait de plus en plus profondément dans ses pensées, la porte de la chambre claqua subitement. Le louveteau vit alors apparaître son grand frère, le visage rougi par l’alcool.  
-       Tu es déjà de retour ? s’étonna-t-il.
Son aîné avait un sourire stupidement heureux sur les lèvres. Il sauta sur le matelas et s’installa contre l’apprenti mécanicien. Visiblement, le malade avait encore une fois abusé de la bouteille… 
-       Tu sais ! lança soudain Bendy en levant un doigt dans une attitude docte vacillante. A chaque fois que j’ai l’béguin pour une fille… J’finis par devenir tout triste et tout l’bazar ! Maaais, quand j’suis avec toua, je suis touuut content de nouveau.
Ravi de sa propre bêtise, Bendy se laissa tomber en arrière et pointa le museau de son petit frère de son doigt savant. Le louveteau se mit à loucher, surpris par cette intrusion dans son champ de vision.  
-       Aloooors, tant pis !  Tuuu s’ras ma nana !


Boris haussa un sourcil moqueur.
-       Heu, d’accord… ?
-       Ouuuais, j’sais, j’suis bourré, rit le malade.
Il se laissa glisser sur le ventre pour se coucher auprès du louveteau qui n’avait toujours pas esquissé un mouvement, habitué depuis longtemps à tout ce cirque. Bendy riait et hoquetait bruyamment, la tête baignée de brumes alcoolisées.  
-       Passons, je vais juste sortir avec moi-même ! déclara-t-il, un sourire béat sur les lèvres. Youpi, j’suis gay !
Boris leva les yeux au ciel. Quand son aîné en arrivait à de telles extrémités, ils en avaient pour une bonne partie de la nuit. Le lendemain serait difficile… 
-       Allez, Bendy, au dodo ! décréta le louveteau.
-       Ah ? Mais, pourquoi ? J’veux pas !
-       Si, si, dans ton lit ! Tu dois te reposer !
Le louveteau saisit son aîné à bras le corps et le souleva sans difficulté. Amusé, Bendy éclata de rire et noua ses bras autour du cou de son frère. Boris l’emmena jusqu’à son propre lit et le coucha entre les draps. Tel un petit enfant, le malade se laissa border avec délice.
-       Un bisou, un bisou ! réclama-t-il.
Bon joueur, l’apprenti mécanicien lui baisa la tempe. Puis il lui ordonna de ne dormir d’un air sévère. Gloussant d’un air espiègle, Bendy eut toutes les difficultés du monde à prononcer sa promesse. Finalement, au bout de longues secondes de luttes, le louveteau parvint à lui arracher un serment. Il put donc enfin se coucher, un léger sourire aux lèvres.  
-       Bonne nuit, Bendy.
-       Bonne nuit, chéri !

*

Effectivement, le lendemain fut difficile pour le pauvre louveteau. Un Bendy aviné était un Bendy ronfleur ! Quelle plaie…  Les yeux bouffis de sommeil, le louveteau sortit de sa chambre d’un pas lourd. Manger… Après, il réfléchirait. C’est alors que, tout comme la veille, il entendit son nom être crié au loin. Il eut à peine le temps de se retourner que Mugman lui sautait dans les bras !
-       Bonjour ! le salua le petit frère de Cuphead, un immense sourire sur les lèvres.
Boris, écrasé contre le torse de son vis-à-vis, n’osait pas bouger. Oh, oui, maintenant, il avait un ami… enfin, il le supposait.


Mugman, transporté de joie, câlinait Boris avec grand plaisir, frottant sa joue contre la sienne. Celui-ci se laissait faire de bon cœur, appréciant lui aussi l’étreinte. Néanmoins, sa bonne humeur s’envola quand il aperçut Cuphead sortir de la chambre voisine à la sienne en bâillant, les cheveux en bataille. Tous les muscles de l’apprenti mécanicien se verrouillèrent alors que ses pensées s’affolaient.
Zut, le frère fou ! Est-ce qu’il même au courant des derniers évènements !?
Mugman remarqua la présence de son aîné. Il lui sourit en se détachant de Boris et l’accueillit avec un grand « B’jour, frangin ! ». Pendant quelques secondes, sur le visage de Cuphead plana un air de haine farouche, destinée au pauvre louveteau qui souhaitait disparaître de toutes ses forces. Puis l’émotion négative qui habitait les traits de l’aîné fondit pour laisser place à un délicieux sourire.  
-       B’jour Mug, lui répondit-il. Oh, et à toi aussi, Boris.  


Les deux frères échangèrent quelques paroles que ne le louveteau, véritable statue de sel, ne suivit pas. Un Cuphead souriant était encore plus perturbant qu’un Cuphead normal… Celui-ci se tourna justement vers lui.
-       Ton frère est où ? J’aimerais l’inviter à prendre le p’tit déj’ avec moi.
-       D… dans la chambre, bredouilla timidement le louveteau.
-       Oh, super ! Amusez-vous bien, les gamins.
Avant que Boris n’ait eu le temps de comprendre ce qu’il venait de se passer, Mugman le saisit par la main pour l’entraîner à sa suite. De son côté, Cuphead se glissa dans la chambre où il trouva le mécanicien en train de boutonner sa chemise.
-       Tu promets toujours d’arrêter de boire, grommelait-il envers lui-même, absorbé par sa tâche. Mais nooon, tu adores juste te torturer toi-même, n’est-ce pas, Bendy ?
Le frère de Boris vit soudain deux mains apparaître devant lui puis obstruer dans son champ de vision.
-       Devine qui c’est ! le défia une voix affreusement familière.
Oh non… Il connaissait ce timbre ! Pourvu que ce ne soit pas la personne à laquelle il pensait, pourvu, pourvu !
-       Cup… head ? hésita-t-il.
Satisfait, le nervi du Diable le libéra et lui offrit un grand sourire en guise de récompense.
-       Bingo !
-       Oh, Cup’, quelle surprise, lâcha le mécanicien avec un sourire forcé.
Et c’était bien lui… Avisant son air crispé, l’humeur du frère de Mugman s’assombrit. Hum, il n’aurait pas Bendy aussi facilement… Peut-être qu’il devrait plutôt jouer la carte de l’innocence alors ?
-       Tu ne me fais pas confiance, n’est-ce pas ? chuchota-t-il en lui offrant son plus bel air de chiot abandonné.


Bendy ne sut réellement quoi répondre. Ce gars avait vraiment besoin de poser la question ? Et voulait-il vraiment entendre son avis sur le sujet ? Son interlocuteur dut comprendre qu’il avait trop attendu de sa proie. Il poussa un soupir et se détourna.  
-       Désolé, je vais m’en aller, marmonna-t-il.
Sa ravisant, Bendy l’attrapa par l’épaule pour l’obliger à s’asseoir sur le lit le plus proche. Il aurait été bien plus simple d’envoyer ce fou dangereux sur les roses, mais, quelque part, il savait que Cuphead ne méritait pas une telle froideur. De plus, s’il parvenait à le comprendre, peut-être que lui et Boris seraient enfin débarrassé de la menace des deux frères !
-       Très bien, pose ton derrière là et jouons franc jeu une seconde. Certes, on s’est sauvé les fesses les uns les autres, et c’était cool et tout, mais pourquoi ce conflit entre nous a démarré en premier lieu ?


Une lointaine conversation que Bendy avait eue avec son cadet lui revint en tête. Quand Cuphead avait tiré sur Mugman, Boris avait énormément pleuré. Il lui assuré, entre deux crises de larmes, que les deux frères semblaient obligés d’agir ainsi, comme si une personne les poussait à s’en prendre à eux… 
-       Est-ce que vous avez été… forcés, d’une certaine manière ? questionna le mécanicien.
Timidement, son interlocuteur hocha la tête en détournant le regard.
-       Tout ce que je peux te dire, c’est que nous avons agi contre notre volonté, confessa-t-il rapidement. Mais j’espère que tu comprends que je ne peux pas te dire qui nous a fait chanter !
Les yeux de Cuphead étaient sincères en prononçant ses mots, tout autant que sa voix. Bendy sut tout de suite qu’il lui disait la vérité.
-       Hé bien, je suppose que je peux respecter ça, admit le malade. Mais toute cette situation est un peu soudaine, et tu restes une dangereuse machine à tuer avec ton pouvoir.
Ces mots transpercèrent Cuphead de part en part. Une machine à tuer… n’est-ce pas ? Il contempla ses mains un instant. Ces mains qui contenaient ce pouvoir dévastateur, mortel… 
Un pouvoir qui a failli coûter la vie à Mugman !
-       J… Je n’aime pas ce pouvoir du tout, avoua-t-il d’une voix tremblante. Je pensais qu’il était génial et tout, mais après qu’il ait transpercé mon frère comme ça… J… Je ne peux plus le supporter !
Submergé par l’émotion et par l’horreur de ces souvenirs, Cuphead ne put retenir ses larmes.


Bendy n’aurait jamais cru qu’une simple phrase mettrait son vis-à-vis dans un tel état ! Il s’empressa de s’excuser.
-       Tu n’as pas à te rappeler de ça ! lui promit-il.
Cuphead hocha la tête et écrasa les perles qui roulaient sur ses joues. Il lui fallut quelques secondes pour recouvrir à son calme et cesser de pleurer. Bendy, mal à l’aise, ne savait que faire pour consoler son ennemi d’hier. Finalement, il lui tapota maladroitement le dos, gêné.
-       Là, là, grommela-t-il.
Le frère de Mugman lui jeta un regard moqueur. C’était là tout ce dont il était capable ?
-       Wha, t’es nul pour réconforter les gens… 
Piqué au vif, le malade se redressa et foudroya Cuphead du regard.
-       Mec, au moins, j’essaie ! se défendit-il.
Les deux adversaires se jaugèrent. Qui aurait pu dire, il y a encore deux jours à peine, qu’ils étaient capables de tenir une conversation sans se sauter à la gorge ? A y réfléchir, la situation était des plus coquasses ! N’y tenant plus, tous deux se mirent à rire.
-       Tu n’as pas l’air d’avoir beaucoup d’amis, asséna un Cuphead des plus taquins.
-       Oh, la ferme ! rétorqua Bendy.


Quand ils se turent, les deux vieux ennemis échangèrent un sourire entendu.
-       P’tit déj’ ? proposa le malade.
-       C’est ma tournée ! répondit le nervi du Diable.