Bien le bonjour, tout le monde !
Le chapitre arrive un peu en retard car je suis en vacances ! Je vous écris depuis l'aéroport de Bruxelles, alors, forcément, c'est un peu compliqué. Mais heureusement, j'ai réussi à l'écrire dans les temps !
Bonne lecture !
Bendy et Cuphead s’étaient rendus dans un
café proche de leur auberge afin d’y prendre le petit déjeuner. Ils avaient
trouvé une place libre et s’y étaient installés tranquillement. Le mécanicien,
encore fatigué de sa nuit avinée, s’était aussitôt à moitié allongé sur le
plateau dans un grognement satisfait. Son attitude enfantine avait fait rire
son interlocuteur qui avait alors appelé la jolie serveuse du café afin de
passer commande.
- Salut, poupée. Deux cafés crème et deux
muffins, s’il te plaît.
La jeune fille prit les demandes en note
avant de s’éloigner rapidement pour les préparer. Satisfait, le frère de Mugman
reporta son attention sur son invité.
- Tu vois ? Je t’invite pour boire un
coup, comme un ami cool le ferait. Je ne fais pas ça pour n’importe qui, tu
sais ? ajouta-t-il, moqueur, en pinçant la joue de Bendy comme le ferait
un pépé gâteux.
Geste qui ne semblait pas vraiment au
goût de l’intéressé.
Le mécanicien chassa les doigts pinceurs
d’un revers de bras, agacé.
- Arrête ça, mec, grogna-t-il.
Loin d’en prendre ombrage, ledit mec se
mit à rire. Loin d’être amusé, Bendy se désintéressa de son voisin de table
pour jouer avec les serviettes d’un air absent. Cuphead riva son regard surpris
sur lui. Que lui prenait-il… ? Son invité semblait perdu dans ses
pensées !
- Bon, sérieusement, qu’est-ce qui se
passe, Bends ? lui demanda-t-il alors doucement pour l’inciter à de se
confier.
Bendy poussa un soupir. Le moment était
venu aux explications, hein ? Toujours sans poser son regard sur son
vis-à-vis, il se mit alors à lui confier ce qu’il pensait.
- Alors… Si je reprends, vous, les
gars, vous avez été envoyés pour nous arrêter. Ce qui veut dire que vous savez
ce que nous essayons d’accomplir, pas vrai ?
Le nervi du Diable approuva en hochant la
tête. Le mécanicien lui coula un regard des plus méfiants.
- Comment ? grogna-t-il.
Oh,
tout simplement parce que nous sommes à l’origine de toute cette merde et que
c’est le grand patron qui veut absolument que vous n’enrailliez pas ces
projets !
Impossible de répondre ça, pas
vrai ?
- J’ignore totalement l’identité de celui
qui nous fait chanter, mentit Cuphead avec une facilité étonnante. Et je ne
connais pas non plus ses intentions.
Cuphead hésita à embrayer un court
instant, mais, puisque le thème était venu sur la table, il devait s’en saisir
avant que Bendy n’embraye sur autre chose.
- Puisqu’on est sur le sujet, je pensais
à ça… Vous avez besoin de nous pour ce voyage.
- Attends… Vous voulez nous
suivre ? lui demanda de confirmer un malade incrédule.
Cuphead serait tombé sur la tête en
quittant son lit, ce matin ? Il voulait les accompagner, lui et Boris,
dans la quête de l’Ink Machine ? Il voudrait donc l’aider à réparer
l’artéfact qui lui permettrait de vaincre l’Inkness alors qu’il avait essayé,
des semaines durant, de lui faire la peau ?
Comprenant dans le silence buté du
mécanicien qu’il ne croyait absolument pas en ses paroles, le frère de Mugman
déroula son argumentation. Il posa une main sur son épaule, comme s’il
cherchait, par ce geste, à donner plus de poids à ses mots.
- Bien sûr ! Réfléchis-y, plus on est,
mieux c’est. Boris et toi seriez plus en sécurité avec nous deux dans les
alentours.
Bendy ne sut que répondre, sceptique.
Bien entendu, avoir les deux frères sous les yeux lui permettrait de les
surveiller avec plus d’aisance. Mais pouvait-il réellement placer sa confiance
en eux ? Mugman ne lui semblait pas réellement dangereux, mais ce n’était
pas le cas de son aîné qui manipulait avec aisance son pouvoir de destruction. Même
si ce dernier lui affirmait que ces rayons le répugnaient désormais, il n’était
sûr de donner du crédit à ce discours.
La jolie serveuse revint avec leurs
commandes. Elle plaça la tasse fumante de Cuphead devant lui avant de lui
remettre son muffin en main propre, un sourire enjôleur sur les lèvres.
- Voici pour vous, monsieur.
- Merci.
La jeune femme se tourna ensuite vers
Bendy.
- Et ça, c’est pour toi, bonhomme. C’est la
maison qui offre.
L’intéressé se raidit. Il avait rêvé ou
elle venait tout juste de le confondre avec un enfant ? Il était majeur,
tout de même ! Petit de taille, certes, mais grand d’esprit ! Cependant,
avant qu’il ne puisse ouvrir la bouche pour protester, son voisin de table le
devança :
- Heu, M’dame, mon ami ici présent est un
homme adulte, vous savez. Ce qu’il n’a pas en taille, il le compense avec son
intelligence, sa force et son style.
Le visage de la pauvre serveuse se
contracta sous l’embarras. Elle porta une main à sa bouche, horriblement gênée
de son erreur.
- Oh, mon Dieu ! Je suis tellement
désolée ! Je ne voulais pas… !
Cuphead rit afin de désamorcer la
situation.
- Pas d’inquiétude, lui assura-t-il. Au
moins, sa commande n’est plus gratuite.
La jeune fille essaya de suivre le
mouvement, mais elle ne parvint qu’à sortir un rire nerveux, encore confuse de
sa maladresse.
- Ouais… Vraiment désolée, encore.
Elle s’empressa de s’éloigner d’un pas
nerveux pour s’occuper d’un autre client. Cuphead, satisfait de son petit tour,
but une gorgée de café. Il sentit alors le regard de Bendy sur lui. Ce dernier
avait rivé son regard tranquille sur lui, un sourire amusé au coin de la lèvre.
- Hé bien, tu es plutôt cool tout à
coup ! le complimenta-t-il d’un ton moqueur.
- Je ne vois pas de quoi tu parles,
répliqua son interlocuteur qui se prêtait au jeu de bonne grâce. Je suis
toujours cool.
Bendy posa son menton dans
le creux de sa paume, amusé par le comportement enfantin de son vieil ennemi.
Voilà une facette plus qu’intéressante de celui qu’il n’avait jamais considéré
autrement que comme une machine à tuer ! Un assassin capable d’humour… On
aura tout vu !
- Et tu ne penses pas être allé trop loin
avec tous ces compliments ? poursuivit le mécanicien.
- Oh, j’avais tort ? rétorqua le frère
de Mugman en haussant un sourcil.
- Non, non, c’est vrai. Je suis bien tout
ce que tu as dit.
Une fois encore, il était surpris par la facilité
avec laquelle il pouvait converser avec Cuphead. Finalement, dans une autre
vie, là où ils n’auraient jamais été ennemis… Sûrement ce seraient-ils bien
entendus, tous les deux. Ils semblaient avoir tellement plus en commun qu’il ne
le supposait au premier abord ! Bendy observa un moment le frère de Mugman
mordre joyeusement dans son muffin. Peut-être avait-il vraiment changé après
tout… Peut-être qu’il souhaitait sincèrement lui venir en aide. Le mécanicien
sentit un sourire sincère lui monter aux lèvres. En fait, ça pourrait même être
amusant de voyager avec les deux frères !
- Très bien, j’en parlerai avec Boris,
promit-il.
Il n’avait pas besoin de spécifier à quoi
il faisait allusion. Le visage de Cuphead s’éclaira et un sourire ravi fendit
son visage en deux.
Il attrapa une main de Bendy dans la
sienne et la secoua vigoureusement, tout à sa joie d’avoir réussi à convaincre
le malade.
- Oh, je le savais ! affirma-t-il
alors que son sourire s’agrandissait encore. Je savais que tu ne me laisserais
pas tomber.
Le mécanicien eut un petit rire alors
qu’il essayait désespérément de récupérer sa main. Comment dire à Cuphead qu’il
n’avait encore rien accepté ? Il préféra se taire et attaquer son petit
déjeuner. Les deux frères aînés burent leur café et mangèrent leur pâtisserie
dans le silence. Quand ils eurent terminé, ils se rendirent à la caisse, tenue
par un chien à l’air fatigué. Alors que le frère de Mugman payait, une magnifique
dame aux cheveux noirs et aux courbes voluptueuses débarqua dans la salle.
- Bimbo, chéri ! s’exclama-t-elle. Tu
es allé à la librairie chercher les posters que j’avais commandés ?
- Non, mon rayon de miel, répondit le
caissier en levant un sourcil surpris. Tu me l’avais demandé ?
- Bien sûr, voyons ! Oh, misère, je ne
peux pas y aller moi-même, il y a tant à faire ici !
La demoiselle semblait vraiment embêtée
par la situation. Ne pouvant s’empêcher de voler au secours d’une si charmante
créature, Bendy s’approcha.
- Si vous avez besoin que j’aille chercher
vos posters, moi, je peux le faire, Madame !
- Oh, mon chou, ce serait si
adorable ! se réjouit la dame. Il y a une librairie à quelques rues d’ici
tenue par une chatte du nom de Sheba. Je lui ai commandé des posters pour le
café. Ils sont déjà réglés, ajouta-t-elle, et c’est au nom de Betty, Betty
Boop !
Cuphead leva les yeux au ciel. Allons
bon, voilà maintenant que le frère de Boris faisait le coursier ! Il
l’appela et lui signala que, lui, il rentrait à l’auberge. Le mécanicien grogna
au traître, mais sa mauvaise humeur s’envola quand Betty se pencha sur lui pour
lui embrasser la joue.
- Merci encore.
- D… De rien, miss Betty, lui répondit le
mécanicien avec un sourire béat.
Puis, après un dernier signe de la main,
il s’en fut joyeusement dans les rues de la ville.
*
Profitant de l’heure encore matinale,
Boris s’était rendu au marché afin de renouveler leurs provisions. Mugman avait
évidemment voulu l’accompagner, plus qu’enthousiaste à l’idée de partager un
moment privilégié avec son nouvel ami. Cependant, son attention s’était très
vite détournée des pommes, oignons et autres pour se focaliser plutôt sur les
objets les plus bizarres qui se trouvaient à sa portée. Il avait notamment
déniché deux verres qui déformaient complètement le monde quand on les plaçait
sur ses yeux ! Quelle fantastique découverte…
Boris prit le parti d’ignorer les
enfantillages de son nouvel ami. Il se pencha sur un sac de châtaignes,
intéressé par le prix. Il s’apprêtait à demander au marchand s’il pouvait les
examiner de plus près quand un cri aigu attira son attention. Il se retourna et
vit que Mugman avait attrapé un souriceau par la peau du cou et soulevé de
terre d’une main, un air mauvais sur le visage. L’enfant se débattait
violemment, serrant entre ses minuscules menottes une pomme qui faisait presque
la taille de sa tête. Le louveteau s’empressa d’intervenir.
- Mugman, que… ?
Laisse partir ce pauvre petit !
L’intéressé ne répondit pas, le regard
sombre. De sa main libre, il subtilisa le fruit qu’il tendit au frère de Bendy.
Le souriceau se mit à pleurer, affolé. Il tendait ses petits bras dans le vain
espoir de récupérer son bien.
Alors l’apprenti mécanicien comprit. Il
venait de l’acheter, cette pomme ! Et l’enfant la lui avait volée. Il
devait certainement être mort de faim pour en venir à de telles extrémités.
Sous le regard halluciné de Mugman, Boris rendit alors la pomme au petit.
- Tu n’avais qu’à demander, petit gars, lui
sourit le louveteau. Tiens…
L’expression du frère de Cuphead passa de
l’étonnement au contentement. Il avait vraiment un bon ami… Doucement, il
reposa l’enfant à terre.
- Et ne t’attire plus d’ennuis,
d’accord ? lui recommanda Boris.
Le souriceau hocha timidement la tête
puis s’enfuit sans demander son reste, serrant précieusement son bien entre ses
mains. Boris l’observa s’en aller, un sourire satisfait sur les lèvres. Il leva
son regard sur Mugman qui souriait également. L’apprenti mécanicien lui donna
un léger coup d’épaule en riant.
- Je savais que tu avais un bon fond, lui
confia le louveteau.
- Merci…
Les deux amis reprirent leurs emplettes
en papotant comme s’ils se connaissaient depuis toujours. Une superbe journée
s’annonçait et, pour l’ensemble de nos protagonistes, ce serait une journée pleine
de surprises.