samedi 30 juin 2018

MELISSA ET AMANDA

Bien le bonjour, tout le monde !

Aujourd'hui, c'est la Pride à Paris ! A cette occasion, pourquoi ne pas demeurer un moment dans la communauté LGBT et aborder le sujet de la transexualité, plus particulièrement des héros transgenres dans la littérature jeunesse ?


Aujourd'hui, je tenais donc à vous parler de deux livres en particulier que sont George d'Alex Gino et Celle dont j'ai toujours rêvé de Meredith Russo

Je vais commencer par George, car ce livre s'adresse à un public plus jeune que le second ouvrage. L'histoire porte sur le héros éponyme, un jeune garçon en primaire, qui désire jouer le rôle de l'araignée Charlotte dans la pièce de son école pour faire comprendre à tous qu'il est une fille. 


Ce bouquin est destiné aux 9-12 ans, d'après l'éditeur et je pense qu'on peut même élargir cette tranche d'âge car George est vraiment un livre à mettre entre toutes les mains. Il aborde un thème trop peu porté au public, surtout à un public jeune. Bien écrite et prenante, l'intrigue vous transporte dans le quotidien étouffant de George qui tente tant bien que mal de faire comprendre à son entourage que oui, elle est une fille.

On suit avec assiduité le récit cette Melissa, nom que George s'octroie en secret. Certaines scènes m'ont vraiment donné mal au ventre tant j'étais stressée pour le personnage ! Je ne peux donc que saluer l'auteur et les éditeurs (français et américains) qui ont eu le courage de porter cette histoire au grand jour. 

Il en va de même pour Meredith Russo avec son roman pour adolescent Celle dont j'ai toujours rêvé. L'histoire porte sur Amanda qui déménage et entre donc dans un nouveau lycée. Elle va s'y faire des amis, vivre ses premiers émois amoureux, rien de bien extraordinaire en somme. Mais Amanda a un secret. En effet, avant, elle s'appelait Andrew. 


Un roman bien écrit qui se lit avec une grande facilité. On s'attache très vite à Amanda qui manque terriblement de confiance en elle. A travers ses amis et l'amour, elle va parvenir peu à peu à grandir et s'affirmer. Tout ce qu'elle souhaite, c'est juste vivre en étant elle-même.

Si George évoquait les premiers pas et l'acceptation de soi en tant que fille, Celle dont j'ai toujours rêvé nous transporte plus loin. Amanda, en effet, a déjà sauté le pas des hormones et de la chirurgie, ce qui nous offre d'avoir un autre point de vue sur la transexualité. 

Cela permet à l'auteur d'évoquer la douleur du corps qui change, le regard d'autrui, le soutien psychologique qui est nécessaire aux transexuels pour qu'ils puissent s'accepter eux-même. Ainsi, Meredith Russo va aussi parler à demi mot de l'horreur que peuvent vivre au quotidien ces personnes au point que certaines choisissent la mort qui leur apparaît comme le seul échappatoire possible. 

Alex Gino et Meredith Russo sont tous deux transgenres. S'ils ont choisi de porter leurs héroïnes, c'était donc en connaissance de cause puisqu'ils ont vécu des situations semblables à celles de Melissa et Amanda. Et ce qu'il faut en retenir, je pense, c'est que les personnages qu'ils ont mis en scène sont des jeunes filles ordinaires avec leurs sentiments, leurs doutes, leurs certitudes et leur soif de vivre. Pourquoi les discriminer alors que, tous ce qu'elles souhaitent, elles, c'est pouvoir exister ? Peut-on vraiment leur reprocher cela ? 


A Paris, des arc-en-ciels ont été peints au niveau des passages piétons. Ces peintures n'ont eu de cesse d'être vandalisées. Pourquoi ? Pourquoi se battre contre le droit de s'aimer ? Voilà bien quelque chose qui me dépasse… 

Alors, voilà, aujourd'hui, nous allons marcher dans la capitale. Et je suis très fière de participer à cette manifestation qui est une magnifique expression de joie et d'amour.

A très bientôt ! 

   marine.lafontaine@gmail.com


PS : le premier chapitre du Masque de la Princesse sort demain ! J'espère que vous serez au rendez-vous !

dimanche 24 juin 2018

PROJET MYSTERE

Bien le bonjour, tout le monde. 


Si vous me suivez sur les réseaux sociaux, vous avez du remarquer que, depuis une semaine, des dessins accompagnés de phrases énigmatiques ont fleuri sur mes comptes, accompagnés du fameux #projetmystere. Hé bien, il est temps de lever le voile et de vous révéler ce que cache ce petit jeu.  

Tous mes posts avaient pour but de titiller votre curiosité et de vous annoncer la venue d'un petit nouveau. Mais commençons par le commencement ! Les phrases étaient toutes issues d'un seul et même livre. Je vous ai déjà parlé de mon roman, Le Masque de la Princesse. Je vous remets le résumé ci-dessous : 

Liam Sefa est un jeune homme issu d’une famille tombée en disgrâce à cause des actions passées de son grand-père. Il a été condamné à mort par pendaison pour une longue liste de méfaits. Mais, alors qu’il était sur le point de rendre son dernier souffle, il est gracié par Eliya d’Asrestos, l’héritière du trône. Cette dernière lui fait une proposition : elle pourra oublier le passé s’il accepte en échange de devenir son maître d’armes. Pour Liam commence ainsi une longue quête sur le chemin de la vérité et cela pourrait bien l’amener à comprendre ce qui se cache derrière la mort de son ami d’enfance, le frère jumeau d’Eliya.   

Avant d'en venir véritablement au projet, parlons un peu des images qui accompagnaient nos énigmatiques extraits. Je voulais une couverture pour ce roman. Alors j'ai contacté Marcia, qui n'est autre que l'artiste qui a dessiné la magnifique bannière de ce blog. 

Le projet l'a tout de suite enthousiasmée et elle s'est attelée au travail. Tous les dessins sont donc ici des croquis préparatoires en vue de la couverture finale. Je vous les remets tous ci-dessous :



Les trois croquis ci-dessous sont des tentatives de couverture :



Après une longue réflexion, j'ai décidé de finalement partir sur le troisième essai. Et je vous joins en plus les différentes colorisations proposées par Marcia :

A l'heure où j'écris cet article, je ne possède pas encore la couverture finalisée, alors je ne peux vous la partager. Mais j'ai entièrement confiance en les doigts de fée de Marcia et je sais qu'elle sera magnifique. 

Mais alors, quel est ce #projetmystere, en fin de compte ? Hé bien, entre 2016 et 2017, Le Masque de la Princesse a parcouru pas mal de chemin, il est passé par la case "comité de lecture" de quelques maisons sans, hélas, rencontrer de franc succès. J'ai donc décidé qu'on allait se débrouiller sans les maisons d'édition et de mettre en ligne mon roman.

Tous les dimanches matins, aux alentours de 10h, je pense, je publierai un chapitre sur mes comptes Wattpad et Tapas. Le roman sera donc disponible gratuitement pour tous ceux qui souhaiteraient le découvrir. L'ouvrage est composé de dix-neuf chapitres avec, en plus, un prologue et un épilogue (de quoi tenir tout l'été sans problème, en somme !). 

Demain soir, pour voue mettre l'eau à la bouche, je publierai le prologue. Le premier chapitre, quant à lui, surviendra le 1er juillet.

J'espère que ce roman, que j'ai pris beaucoup de plaisir à écrire, saura vous séduire et vous transporter. N'hésitez pas à en parler autour de vous, à venir jeter un coup d'oeil et à partager. Ce livre ne pourra vivre qu'à travers vous et j'espère de tout coeur qu'il parviendra à vous toucher, vous lecteurs.

Et je vous joins ci-dessous des liens pour les différents comptes de Marcia pour que vous puissiez pleinement découvrir son travail d'orfèvre : Tumblr, Instagram, DeviantArt et Redbubble (ce dernier étant un site marchand). Je ne peux que vous conseiller aussi de lire son webcomic sur Tapas qui est tout bonnement génial !


 Pour le moment, ce sera tout pour cet article, j'espère qu'il vous a plu. En attendant de vous retrouver, merci de m'avoir écouté jusqu'au bout ! N'hésitez pas à commenter et à partager. Venez me rendre une petite visite sur les réseaux sociaux où je poste de nombreuses choses en dehors de mes articles.
 
A très bientôt ! 

   marine.lafontaine@gmail.com

samedi 16 juin 2018

BENDY AND BORIS, CHAPITRE 29

Bien le bonjour, tout le monde !

Rien à vous signaler de particulier avec ce chapitre, alors je n'ai plus qu'à vous souhaiter à tous une très bonne lecture !





Figaro, d’aussi loin qu’il s’en souvienne, avait toujours connu la sécurité des bras de sa gentille maîtresse Minnie. Ce délicat chaton n’était pas sujet à la prudence. Pourquoi l’aurait-il, après tout, lui qui avait grandi dans un environnement serein et délicieusement doux ?
Ainsi, quand le surnommé Jackpot quitta la grotte pour explorer les abords de l’océan, il ne prêta pas le moins du monde attention à la sirène carnassière qui se trouvait juste à quelques pas de lui, complètement absorbé par son exploration des fragrances apportées par l’air iodé. C’est à peine, d’ailleurs, s’il réagit quand la main gigantesque du monstre s’approcha de lui dans l’intention de le saisir entre ses doigts calleux. Ce ne fut que lorsque son nouvel ami hurla son nom qu’il consentit à s’arracher à ses recherches olfactives.
Cuphead, en effet, à la vue de la menace imminente, bondit à découvert sans même réfléchir. Il saisit la pierre la plus proche qu’il balança contre la main de la sirène tout en hurlant le prénom du petit animal. Quand les yeux du félin se posèrent sur lui, il lui fit signe d’approcher tout en continuant à l’appeler d’une voix tremblante d’anxiété :
-       Viens là, p’tit gars !


Le chat poussa un miaulement plaintif et se précipita dans le refuge des bras du nervi du Diable en quelques bonds. Celui-ci le serra contre son cœur, soulagé à en crever. Cependant, le calme fut de courte durée. Furieuse que son amuse-gueule lui ait filé entre les doigts, la sirène poussa un rugissement inhumain et bondit en avant, le visage transfiguré par la haine et la faim.


Tétanisé, Cuphead ne put qu’observer la mort approcher. Heureusement pour lui, Félix n’était pas du genre à fuir devant la peur. Au contraire, l’écrivain adorait singulièrement se jeter face au danger. C’est pourquoi il bondit avec l’agilité d’un guépard, son sabre à la main. Sa lame trouva la chair de leur ennemie dans une épaisse et chaude gerbe de sang noir.
L’écrivain voulut reculer, mais son adversaire ne lui en laissa pas le temps. Un tentacule de la pieuvre située sur le sommet du crâne de la sirène claqua soudain dans l’atmosphère et vint s’enrouler autour de la taille du chat pour le soulever dans les airs. Cependant, l’aventurier n’était pas seul. Lorsqu’il avait vu son idole se jeter dans la bataille, le sang de Bendy n’avait fait qu’un tour. Il avait soulevé le plus gros rocher qu’il avait pu trouver et l’avait lancé de toutes ses forces. Son projectile se fracassa contre la joue de leur ennemie qui hurla à la mort. Mugman se jeta à son tour dans la mêlée. Il bondit et tira sans même prendre la peine de viser.  
-       Recule, monstre ! ordonna-t-il avant de lancer une seconde salve.


Boris, qui était demeuré à l’abri dans la pénombre de la grotte, se redressa violemment à la vue de son ami en première ligne.
-       Mugs ! Fait attention ! cria-t-il.
La main gauche de la sirène avait été gravement endommagée les attaques combinées du frère de Cuphead et de l’aventurier. Les fissures craquelèrent et devinrent béances. La chair, comme s’il s’agissait de roche, se brisa et les phalanges ainsi que la paume s’écroulèrent sur eux-même avant de disparaître dans le ventre avide de l’océan. Boris porta une main horrifiée à sa bouche. Mon dieu, mais quel était ce cauchemar… ?
L’entièreté de l’attention de l’apprenti mécanicien était portée sur le combat qui se déroulait à quelques pas d’eux, si bien qu’il ne remarqua pas son aîné à la démarche vacillante. Bendy, avec horreur, venait de se heurter à une paroi de la caverne, le souffle court. Il porta une main à son front où commençait à pulser l’insidieuse chaleur douloureuse. Quand il retira ses doigts, il constata qu’un filet d’encre imprégnait sa paume. Non… Non, non, pas maintenant !
Comme si l’Inkness allait écouter ses suppliques.
Un voile de brouillard s’abattit sur son regard alors que la fièvre prenait possession de ses membres gourds ; c’était à peine s’il parvenait à les mouvoir. Le goût si haï de l’encre avait envahi son palet. Le mécanicien tentait tant bien que mal de lutter contre les vertiges qui l’assaillaient, mais il ne parvenait même pas à décoller son dos de la paroi de pierre. Non, non, non… Il ne pouvait pas faire une crise, pas maintenant, pas alors que tous risquaient leur vie. Il voulait aider ! Il ne pouvait laisser cette affreuse sirène les blesser. Son frère, ses amis, son idole… 
Il devait les protéger ! Il le… devait…



Le malade se recroquevilla sur lui-même, masse pathétique de chair prise de convulsion. L’encre le recouvrait presque entièrement d’un linceul noir et gluant. Boris finit par le remarquer et il comprit instantanément de quoi il en retournait. Il se précipita vers son aîné, l’estomac broyé par l’inquiétude.
-       Bendy ? Tu vas bien ?
Le louveteau avança sa main, mais retint son geste juste avant que ses doigts n’entrent en contact avec la peau de son frère. Ce dernier venait de brusquement se redresser et de se tourner vers lui. Boris recula d’un pas, la gorge broyée par une vague de terreur. Qu’est-ce que… ? Il tenta d’appeler le mécanicien, mais sa voix n’était qu’un misérable filet de voix bafouillant. C… Cette chose… ce n’était pas Bendy ! Cette créature, ce ne pouvait pas être son frère !
Le monstre se détourna de lui dans une volte face. Sans plus lui accorder la moindre attention, il s’élança vers le champ de bataille où luttaient Félix et Mugman côte à côte. Alors que le benjamin de Cuphead balançait une nouvelle salve, l’écrivain fit sauter son arme dans sa main, prêt à repartir à l’assaut. Cependant, il fut interrompu dans son mouvement d’attaquepar une silhouette inconnue qui passa en coup de vent près de lui. Le nouvel arrivant se propulsa dans les airs d’une prodigieuse détente sous le regard stupéfait de l’ensemble des combattants.


Sa queue immense s’enroula autour du bras blessé de la sirène alors qu’il atterrissait dans le creux de son coude en grognant tel un animal enragé. Son ennemie, appréciant peu qu’un insecte ne lui grimpe dessus, leva sa main valide avec la ferme attention de l’écraser. C’était sans compter sur l’agilité de son adversaire. Ce dernier, d’un nouveau bond, se projeta sur l’épaule de la créature aquatique pour lui griffer le visage. La gueule de la sirène s’ouvrit largement pour laisser sortir un hurlement de fureur. Sans perdre un seul instant, le combattant poursuivit son assaut en mordant à pleins crocs le tentacule qui essayait de le déloger de son perchoir. Puis il descendit à quatre pattes sur le bras où il avait initialement débuté son ascension. Sa queue, affreux serpent animé d’une volonté propre, vint ceinturer le moignon de la sirène. Puis elle se contracta pour étreindre la chair jusqu’à la rupture.
Les fragments de sirène churent et éclatèrent la surface de l’eau. Le combattant dut effectuer de nouveau un de ses bonds prodigieux dont il avait le secret pour éviter de sombrer avec les membres épars de son adversaire. Il se ramassa sur lui-même puis se jeta en avant. Il parvint à atteindre le rivage, à quelques pas seulement de Félix qui dardait sur lui un regard éberlué. L’écrivain s’apprêtait à lui demander de décliner son identité quand le mystérieux nouveau venu se redressa. C’est alors qu’il comprit.
Il s’agissait de Bendy.


Il avait certainement doublé de taille. Ses membres, plus musclés, étaient rehaussés de redoutables ergots et de griffes. Entre ses crocs aiguisés sinuaient des filets épais d’encre. Sa peau toute entière, d’ailleurs, luisait, recouverte de cette même substance visqueuse qui semblait l’envelopper comme un costume. Et ses yeux… L’écrivain n’en avait jamais vu de pareils, plus sombres qu’une nuit sans lune, plus impénétrables qu’un puit sans fond.
Mugman et Cuphead, eux aussi, avaient identifié leur allié. L’aîné, les yeux écarquillés, ne parvenait pas à prononcer une seule parole, estomaqué par la vision de ce Bendy somme toute terrifiant. Néanmoins, son frère n’était pas d’accord, bien au contraire.
-       C’est tellement cool ! s’exclama-t-il.


Avant que son aîné n’ait pu le retenir, Mugman s’était avancé, le regard étincelant d’admiration.
-       Je ne savais pas que tu pouvais faire ça, confessa le jeune ingénu.
Le mécanicien se tourna vers lui. Son regard noir, dépourvu d’émotions, se posa sur le visage de son interlocuteur, comme s’il ne le reconnaissait pas.


Mugman, sous l’intensité de ces yeux semblables à deux gouffres, ne put s’empêcher d’avoir un mouvement de recul. Il tenta une plaisanterie pour détendre l’atmosphère soudainement chargée d’une tension sans précédent :
-       Bon sang, tu as un look un peu… effrayant.
L’instinct de grand frère de Cuphead ne fit qu’un tour. Il s’interposa entre Bendy et son benjamin, le bras tendu pour empêcher le malade de s’approcher de lui. De son autre main, il tenait fermement Jackpot contre sa poitrine. Jamais il ne se serait douté que Bendy était capable d’un tel prodige. Un rapide coup d’œil lui indiqua que Boris non plus ne semblait pas en revenir. Il ignorait ce qu’il s’était passé et, surtout, les conséquences de cette violente transformation. Nul ne savait si le mécanicien ne s’était pas fait engloutir…
-       B… Bendy ! l’interpella-t-il, maudissant intérieurement sa langue qui avait fourché. C’est vraiment toi ?
Pour toute réponse, la patte hérissée de terribles griffes s’avança vers lui. Cuphead sentit l’ensemble des muscles de son corps se tendre. Il ferma instinctivement les yeux, attendant l’affreuse brûlure des ongles aiguisés dans sa chair. Que ne fut pas sa surprise quand les doigts du mécanicien se perdirent dans sa chevelure. Avec un plaisir évident, le malade défit la chevelure élastique de son ami en passant énergiquement sa paume dedans.
-       Oh, regarde qui est en bas.
La voix, grave, presque rocailleuse, était bel et bien sortie de la gorge de Bendy, même si elle n’avait rien à voir avec celle que l’intéressé utilisait en temps normal.
-       Je suppose que cela explique ta tendance à l’emportement, enchaîna le malade. Tu n’as qu’une petite patience ! Ça fait écho à ta petite taille !
Sur ce trait d’esprit qu’il trouvait particulièrement hilarant, Bendy éclata de rire, les poings vissés sur les hanches. 



Consterné par son attitude, Cuphead ne trouva rien à répondre, contrairement à Mugman qui se joignit son ami dans sa crise d’hilarité. Il semblerait donc que Bendy ait conservé l’entièreté de sa raison ! Un soupir de soulagement franchit discrètement le seuil de ses lèvres. Au moins, ils n’avaient pas deux fronts à mener à la fois !
Le mécanicien contemplait ses paumes gigantesques, un sourire béat sur le visage. Il passa le revers de sa manche sur ses yeux pour essuyer l’encre qui obstruait sa vision.
-       J’espère que c’est réel, murmura-t-il dans un souffle.
Cuphead eut un violent sursaut quand ce chuchotement, pourtant infime, lui parvint. Il aurait souhaité demander de plus amples explications au mécanicien, mais il n’en eut pas le temps. En effet, ce dernier s’avançait déjà vers son adversaire tout en faisant craquer ses jointures, une expression carnassière gravée sur ses traits. Il pouvait se battre… Il allait se battre ! Il allait écraser cette fichue sirène ! En cet instant, rien n’aurait pu le rendre plus heureux. Il allait être utile à monsieur Félix, à son frère, à ses amis !
-       Désolé, mesdames, lança-t-il par-dessus son épaule, mordant. J’aurais adoré rester et discuter, mais je dois montrer à cette salope qui est le patron, ici. 



Et, sans ajouter un mot de plus ou ne serait-ce accorder une œillade à ses compagnons, Bendy se lança de nouveau dans son duel mortel avec la sirène.

dimanche 10 juin 2018

BENDY AND BORIS, CHAPITRE 28

Bien le bonjour, tout le monde ! 

Le truc pratique, quand fait des nuits de quatre heures, c'est qu'on se retrouve avec pas mal de temps libre ! Et comme vos réactions sur le dernier chapitre ont été plus que géniales, j'ai décidé de mettre mes heures de sommeil en moins à profit pour écrire le chapitre 28 des aventures de nos héros. 

J'espère que leurs péripéties vous plairont. Sur ce, je n'ai plus qu'à vous souhaiter une bonne lecture !




Dans la grotte souterraine, au sein d’un lieu caché de tous, un groupe de cinq personnes (et un chat, tout de même, n’oublions pas le délicieux petit Jackpot) était en train de mener un débat houleux sur le meilleur moyen de dégager les rochers qui obstruaient son passage, chacun y allant avec sa méthode. Profitant de l’occupation de ses amis, Mugman avait fini par se détacher de l’assemblée pour s’approcher de leur obstacle. Ses yeux coururent sur la pierre, à la recherche de failles. Hum… Ça devrait le faire.
-       C’est bon, les gars, on s’y colle ! annonça-t-il, mettant fin au conciliabule. On va détruire ce mur en un rien de temps, hein, Cup ?
L’intéressé écarquilla les yeux, n’ayant pas envie le moins du monde être impliqué dans un acte quelconque qui impliquerait une nouvelle utilisation de son pouvoir. Son frère lui balança un immense sourire, totalement confiant et complètement ignorant des monstres qui détruisaient les entrailles de son aîné. Il lui donna un coup d’épaule en riant.
-       Faisons-le, frérot !
-       Heu, OK, parvint à balbutier Cuphead.
Son regard tomba sur ses doigts, ses doigts porteurs de ce don qu’il haïssait chaque jour davantage. Auparavant, il était si fier de ses rayons mortels… Il en avait usé et abusé, se délectant de ses capacités, confiant, régalien. Puis, il y avait eu cet horrible accident.
Sang, sang… Gerbe rouge, écarlate, flot qui inonde les pavés. Les yeux de sa victime qui se vident de leur vie.
Mugman !


-       Cup ? Tu es prêt ?
La voix de son cadet parvint à l’arracher à ses immondes réminiscences. Le nervi du Diable se rendit alors compte qu’il avait cessé de respirer. Il fourragea ses doigts dans la fourrure de Jacpot dans l’espoir que cela l’aide à réguler son souffle.
-       Je ne veux pas, OK ? cria-t-il en se détournant brutalement. Ma vision est toujours flou !
-       D’accord, d’accord, bon sang, marmonna Mugman qui se demandait ce qu’il avait encore fait pour mériter qu’on l’enguirlande.
Il s’avança sans plus se soucier de son aîné.
-       Bon, double charge pour moi ! déclara-t-il d’un ton joyeux. Vous devriez reculer, les gars !
Tous s’empressèrent d’obéir, curieux de voir Mugman à l’œuvre. Félix avait même discrètement sorti un carnet de sa sacoche pour pouvoir y consigner l’exploit du garçon, excité à l’idée de pouvoir de nouveau contempler ses pouvoirs. Bendy fronça les sourcils quand il s’aperçut que Cuphead, lui, n’avait pas encore bougé, complètement perdu dans ses pensées douloureuses. Il l’attrapa par le coude et le tira sans ménagement en arrière.  
-       La terre à la tête vide, tu écoutes un peu ? grogna-t-il. Ton frère nous a demandé de nous tenir loin.
-       Oh… Désolé…


Bendy fut tellement interloqué qu’il lâcha Cuphead. Venait-il à l’instant de s’excuser ? C’était nouveau, ça ! Et son visage… On aurait dit qu’il était hanté par quelque chose. Il aurait souhaité le questionner plus en avant, une pointe d’inquiétude dans l’estomac, lorsqu’une lueur bleue attira son attention. Mugman venait d’entrer en action ! Tous firent le silence alors que le benjamin de Cuphead rassemblait son pouvoir dans le creux de ses deux paumes. Yeux clos, bras croisés à hauteur de sa tête, il amenait à ses doigts toutes les particules de pouvoir qu’il pouvait trouver. Quand il fut satisfait de la quantité accumulée, il recula son pied droit afin d’assurer son équilibre puis balança ses bras en avant de toutes ses forces ! Les rayons bondirent en avant et se fracassèrent contre la paroi rocheuse. Celle-ci explosa littéralement sous l’impact et les yeux ébahis de la petite troupe.


Bendy, Boris et Félix bondirent en avant en piaillant, plus qu’impressionnés par le tour de force de leur jeune ami. Le seul qui semblait mécontent, en réalité, c’était Jackpot, terré sur l’épaule de Cuphead. Tout ce vacarme, c’était bien trop pour ses pauvres oreilles sensibles… 
Le louveteau sauta dans les bras de Mugman en riant.
-       Mon ami est meilleur que le tien, Bendy ! déclara-t-il en riant, extrêmement fier.
-       Pas moyen, répliqua l’intéressé avec un sourire en coin. Mug est mon copain aussi. Tu peux avoir l’autre.
L’autre en question se contenta de répondre à la pique par un soupir désobligé.

*

Une fois l’euphorie retombée, les aventuriers se remirent en route. Comme l’avait déduit Félix auparavant, il y avait bel et bien une cascade de l’autre côté de la paroi. Mais ce ne fut pas cet élément que retinrent les compagnons de route. Ce qui les stupéfia, en effet, c’était que la chute d’eau était inondée de soleil ! Boris poussa un cri de ravissement.
-       Enfin, la lumière du jour !
-       J’espère qu’on a trouvé une sortie, soupira Félix, soulagé à l’idée de pouvoir faire sortir ses compagnons de ce traquenard infernal.
Ils se mirent à avancer en silence. Alors qu’ils évoluaient vers la cascade, ils remarquèrent de nouveau cadavres d’araignées géantes, sauvagement démembrées, comme si on avait… mordu dedans. Un frisson parcourut le dos du mécanicien.
-       Vous aviez raison, monsieur Félix, concéda-t-il en essayant de ne pas laisser paraître l’anxiété qui perçait dans sa voix. Il y a vraiment une chose qui mange ces araignées… 
-       Mais, hé, peut-être que la chose en question est morte depuis longtemps ! proposa l’écrivain.
-       Hum…
-       C’est une théorie !
Mais on ignorait surtout qui le chat tentait de convaincre en avançant une telle hypothèse ; lui ou ses amis ? Jackpot, insensible à l’ambiance générale, s’était de nouveau faufiler entre les mains habiles de Cuphead afin de se faire câliner. Ce dernier, ravi de plus prodiguer des caresses, en oubliait presque son environnement macabre. Le doux sourire qui flottait sur ses lèvres attendrit son benjamin.
-       Il est tout doux… fit-il remarquer. Il te rappelle quelqu’un, n’est-ce pas ?
Un lointain souvenir enfantin, duveteux et chaleureux, affleura à la mémoire des deux frères. La maison leur manquait… Ils échangèrent un sourire, simples et heureux.


Quant à Boris, il avait à peine remarqué les cadavres qui jalonnaient leur parcours tant son attention était focalisée sur la carte léguée par les anges. Si bien que, lorsque le parchemin lui livra finalement l’emplacement exact du fragment de la machine, il s’exclama à voix haute, inconscient du danger :
-       Bon sang, c’est juste là, un peu plus haut ! On y est, les gars !
Félix s’empressa de lui indiquer de se taire, les yeux écarquillés. Le louveteau n’eut pas le loisir de le questionner sur l’urgence qui transparaissait soudain dans son regard. Un craquement associé à un monstrueux bruit de succion déchira soudain l’atmosphère. Les aventuriers s’empressèrent de gagner l’extrémité de la grotte et se dissimulèrent derrière un pan de la paroi. Puis, timidement, ils jetèrent un coup d’œil à l’extérieur. Ce qu’ils découvrirent les statufia sur place.


Leur tournant le dos, se délectant d’une araignée fraichement cueillie, à en croire les spasmes qui agitaient encore les pattes, une sirène se tenait à quelques mètres à peine d’eux. Elle était tout simplement gigantesque ! Au sommet de son crâne, une pieuvre endormie lui servait de couvre chef. Elle croquait délicatement dans son amuse gueule, sereine, ses immenses yeux noirs tournés vers l’infini de la mer qui se déroulait devant elle comme un immense tapi de miroir frappé de soleil.
Il n’en fallait pas moins pour que Bendy en tombe instantanément sous le charme. Il s’accouda au semblant de pan de mur pierreux qui les cachait, un soupir accroché aux lèvres. Son attitude surprit Cuphead qui se tourna vers Boris dans l’espoir d’obtenir des explications.  
-       Heu, donc, il les aime… grandes ? en déduit-il.
-       Celles-là sont ses préférées, répondit le louveteau dans un soupir désabusé, certainement habitué aux frasques amoureuses de son aîné.
C’était sans compter sur Félix qui rappela sèchement son lecteur à l’ordre. Balbutiant, celui-ci se détourna de sa contemplation, le rouge aux joues. L’écrivain leva les yeux au ciel puis se retrancha dans ses pensées. Oh, cela lui revenait maintenant !
-       C’est pourquoi le symbole à l’entrée de la grotte m’était familier. Il représentait une sirène de haute mer. Je suppose que je ne l’avais pas reconnue car elle était sous sa forme endormie. Mais tout comme les araignées de terre… Pourquoi est-elle géante ?
Boris sortit alors le nez de sa carte dans une grimace. Il avait une mauvaise nouvelle… 
-       Je ne crois pas qu’il faille la contourner, malheureusement… La pièce est dans sa tête.


Cette révélation sema le trouble parmi ses camarades. Dans la tête de la sirène ? Mais qu’est-ce qu’une pièce de l’Ink Machine pouvait bien faire dans la tête d’une sirène ! Un soupir découragé échappa à Félix.
-       Pourquoi doit-on tuer une si majestueuse créature ? se désola-t-il.
-       La question est surtout comment on va faire cette merde ? rétorqua Cuphead.
Tous les regards convergèrent vers Mugman qui observait avec attention leur nouvel adversaire. Quand il comprit que ses amis comptaient de nouveau se reposer sur lui, il chercha du soutien auprès de son frère. Cependant, celui-ci se contenta de lever un pouce en l’air avec un sourire crispé.
-       Allez, tu y vas et tu tires ! l’encouragea-t-il. Je crois en toi, frangin !
C’est là que le benjamin se rendit compte qu’il ne pouvait pas le moins du monde compter sur son frère. Quelle plaie… Il grommela quelque chose puis s’éloigna de quelques pas, vexé et déçu. L’attitude de Cuphead, plus que suspecte, poussa Bendy à se poser de sérieuses questions par rapport à son compagnon de route. Pourquoi diable refusait-il de les aider ? Reviendrait-il sur la promesse qu’ils avaient échangée ? C’était presque comme s’il était effrayé à l’idée de ti… rer… ?
Oh… 
Alors c’était ça.
Un discret sourire vint soulever le coin des lèvres du mécanicien. Il posa un regard neuf sur son ami, plus tendre, plus compréhensif. Ledit regard fut capté par Cuphead qui fronça les sourcils.
-       Pourquoi tu me fixes comme ça ? grogna-t-il.

 
Le sourire du malade s’élargit, amusé par l’attitude défensive du jeune homme.
-       Tu sais, Cup, tu n’as pas besoin d’abandonner ton pouvoir, lui indiqua-t-il avec une simplicité désarmante. Tu ne blesseras pas de nouveau ton frère, surtout si tu l’aimes autant.
Son conseil ne tomba évidemment pas dans l’oreille d’un sourd. Boris et Mugman, qui se tenaient juste à quelques pas, écarquillèrent les yeux, un éclair de compréhension coincé au fond de leurs pupilles. Le benjamin de Cuphead sentit le rouge lui monter aux joues en même temps qu’une éclosion de chaleur dans sa poitrine. Son frère était décidément… incroyable… 
De son côté, Cuphead se sentit rougir, mais alors rougir ! Il se terra dans le col de son manteau, plus gêné que jamais. Mais qu’est-ce qui avait bien pu traversé la tête de Bendy pour qu’il pense qu’exposer ses états d’âmes à lui était une bonne idée ?

 
Il jeta un regard incendiaire au petit mécanicien qui continuait à sourire. Un sourire qui l’empêcha de sombrer totalement dans une sorte de honte poisseuse, un sourire qui disait simplement que ce n’était pas grave, que c’était juste… normal. Quelque peu rasséréné, Cuphead accepta de sortir la tête d’entre ses épaules et croisa les bras au niveau de son torse.  
-       OK, c’est peut-être la raison ! admit-il avec le plus de mauvaise grâce possible. Mais je peux facilement tirer sur n’importe quoi, n’importe quand !
Mugman bondit alors dans ses bras pour une séance de câlinage dans les règles de l’art. Malheureusement, cette joie ne fut qu’éphémère. Soudain, la voix crispée de Félix s’éleva :
-       Désolé de ruiner le moment, mais Cuphead, tu dois voir ça !
Intrigué, l’intéressé s’avança. Un cri de stupeur et de peur mêlées lui échappa.
-       Jackpot !
Le chaton avait profité de l’inattention générale pour se faufiler en dehors de la grotte et entamer une balade en bord de mer, le museau au vent, irrésistiblement attiré par l’odeur iodée et poissonneuse d’une certaine sirène carnassière.
Et ladite sirène venait à l’instant de poser son regard noir sur son prochain repas.