samedi 10 décembre 2016

JOURNAL D'UNE FEMME DE CHAMBRE

   Bien le bonjour, tout le monde !

   Aujourd'hui, une fois n'est pas coutume, on va parler d'un classique de la littérature française. J'ai le grand plaisir de vous présenter Journal d'une femme de chambre, écrit par Octave Mirbeau et publié en 1900 chez Fasquelle

  
   Alors, qu'est-ce ? Ce roman, je l'ai étudié en classe et c'est pourquoi je voudrais vous en parler. Parce que, whaou, il est… très particulier.  Je vais vous dire cela tout de suite.

   Parlons un peu de l'histoire. On se retrouve dans l'esprit de Célestine R., une jeune femme qui sert sous les ordres des Lanlaire, un couple bourgeois particulièrement avare et ridicule. A travers le point de vue de notre narratrice, on découvre la France anti-dreyfusarde dans toute son horreur. Et bon sang, quel voyage !

   Ce roman est vraiment un coup de coeur. On découvre la France de 1898 dans sa plus grande intimité grâce à une écriture à la fois belle et acérée. Le personnage de Célestine est très intéressant et attachant à la fois, même s'il est parfois très dur.

     Mirbeau avait l'ambition de secouer les consciences avec cet ouvrage et c'est pourquoi il ne va pas hésiter à mettre sur pied des scènes parfois dures, voire dérangeantes (le passage sur le viol et le meurtre de la petite Claire, même si on n'y assiste pas, en est un bon exemple). A ses yeux, le scandale est un excellent moyen de diffuser son oeuvre car la littérature est un engagement qui vise à déranger. Et l'on peut dire qu'il y parvient parfaitement avec ce roman.

  
   C'est une oeuvre construite sur beaucoup d'analepses, c'est-à-dire que Célestine partage énormément ses souvenirs avec les lecteurs, on revient toujours sur ce qu'elle a vécu dans sa vie. C'est très intéressant et cela donne au personnage une épaisseur considérable. Grâce à elle, on se rend compte à quel point les domestiques étaient maltraités au 19e (même si la gente domestique n'est pas épargnée par la plume assassine d'Octave Mirbeau).

   Je ne conseillerai pas ce roman à tous. Il est super, là n'est pas la question, mais il peut être difficile à appréhender. De plus, la sexualité y est fortement présente, et pas sous son meilleur jour. Le traitement des domestiques est abominable et aucune institution n'échappe à l'oeil critique de notre ami Mirbeau, pas même le clergé et l'armée (ou devrais-je dire surtout pas). 

   Et, bien sûr, l'antisémitisme prend une place particulièrement importante dans le roman. C'est à la fois fascinant et terrifiant. Plutôt que vous en parler longuement, car je pourrais continuer ainsi longtemps, je vais juste vous conseiller de foncer le lire. Si cela vous tente, en plus, Léa Seydoux a joué dans une interprétation du roman en 2015 et le film est un petit bijou qui suit parfaitement le déroulement de l'intrigue.

   J'espère avoir tout de même réussi à susciter votre intérêt. Je n'ai rien lu d'autre de Mirbeau, mais j'aimerais vraiment me plonger dans 21 jours d'un neurasthénique qui doit être proprement fabuleux. Si vous êtes partant, n'hésitez pas, je ne pense pas que vous regretterez cette plongée dans l'intimité des boudoirs et des cabinets de toilette.  
 
   Voilà, ce sera tout pour cet article, j'espère qu'il vous a plu. En attendant de vous retrouver, merci de m'avoir écouté jusqu'au bout ! N'hésitez pas à commenter et à partager. Venez me rendre une petite visite sur les réseaux sociaux où je poste de nombreuses choses en dehors de mes articles. A très bientôt !
  
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    Marine Lafontaine

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