lundi 23 octobre 2017

BENDY AND BORIS, CHAPITRE 9

Bien le bonjour, tout le monde ! 

Récemment, j'ai eu quelques retours de personnes qui aimaient le projet que je partageais actuellement avec vous… mais qui n'avaient pas bien compris la démarche. Peut-être me suis-je mal exprimée, après tout ! Alors, avant de vous laisser lire le neuvième chapitre, je tenais à faire un petit point avec vous afin de clarifier les choses. 

Bendy and Boris : The Quest for the Ink Machine est un webcomic écrit et dessiné par Rouge, une artiste que j'ai rencontrée sur Tumblr. La bande dessinée a un univers qui lui est entièrement propre, mais elle emprunte des personnages de diverses licences que voici : 

- Bendy et Boris : le jeu vidéo Bendy and the Ink Machine, des studios TheMealty Games
- Cuphead et Mugman : le jeu vidéo Cuphead, des studios MDHR
- Donald, Oswald, Dingo, Max, Mickey, Fanny et Ortensia : Disney

Des personnages vont se rajouter au fur et à mesure, notamment deux personnages de Cartoon Network, mais je ne vous dis pas encore lesquels ! 

Quant à moi, mon travail, c'est de traduire et d'adapter. La bande dessinée est anglaise, alors il faut que je passer les dialogues de cette langue à la nôtre. Ensuite, je la transforme en une sorte de roman, mais je garde les cases du comic en guise d'illustrations. Alors, bien sûr, je brode autour des cases, j'invente des choses de-ci, de-là, mais en aucun cas je ne change le déroulé de l'histoire… Ah, quoique, cette affirmation est fausse car il m'arrive de regrouper des scènes et d'en effacer d'autres pour une meilleure cohérence. 

Comme je vous le disais, l'histoire que vous lisez est une adaptation, donc, bien sûr, je ne peux respecter à la lettre le comic. C'est aussi pour ça que c'est si intéressant de travailler sur ce projet !

Mais ni le scénario ni les dessins ne sont de moi !

J'espère que ce petit aparté aura permis à chacun d'y voir plus clair. 

Alors je n'ai plus qu'à vous souhaiter une bonne lecture !

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Bendy la sentait arriver. Une nouvelle crise. Elle commençait à étendre ses griffes, insidieuses… douloureuses… Le mécanicien coula un regard inquisiteur à son jeune frère qui avait la queue et les oreilles basses. Ces derniers jours avaient été suffisamment difficiles pour lui, il ne voulait pas lui infliger ça.
-       Boris, et si on prenait une chambre pour la nuit ? lui proposa-t-il avec un sourire forcé. On est épuisés tous les deux, ce ne serait pas raisonnable de partir maintenant. Surtout qu’on n’a plus rien à craindre de Cuphead, pour le moment.
L’intéressé leva un sourcil circonspect, mais il devait admettre que son aîné avait raison. Ils se rendirent dans l’auberge la plus proche, tenue par une minuscule boule de poils à lunettes. Le jeune loup dut se pencher par-dessus le comptoir pour apercevoir la gérante dont Bendy ne pouvait qu’entrevoir les oreilles.
-       Oh, vous voilà ! s’exclama le cadet. Nous aimerions louer une chambre avec deux lits, s’il vous plaît.
-       Bien sûr, jeune homme ! lui répondit avec enthousiasme la petite chatte.
Elle bondit de son tabouret pour attraper les clés sous le comptoir puis indiqua aux deux frères de la suivre. Quand ils parvinrent à leur chambre, Boris l’examina rapidement puis remercia la gérante. Cependant, celle-ci avait disparue, enlevée par un Bendy des plus enflammés qui discourait sur les avantages des personnes de petites tailles.
-       Et n’oubliez jamais de regarder en haut ! Pensez à tous les lieux minuscules où vous êtes à l’aise ! Vous êtes toujours en première ligne d’un concert ! Et vous pouvez toujours vous payer une bonne tranche de rire en voyant la réaction de ceux qui pensez que vous n’étiez qu’une enfant !


La pauvre gérante ne savait pas du tout où se mettre, gênée par l’enthousiasme de son client. Il fallait dire qu’il était rare que Bendy rencontre des personnes plus petites que lui… Alors, forcément, quand cela se produisait, il ne pouvait s’empêcher d’énumérer tous les aspects positifs d’une taille modeste, aspects positifs qu’il balançait aussi volontiers à la tête des personnes qui osaient se moquer de son un mètre vingt…
Boris récupéra lestement la pauvre chatte et la reposa à terre. Il lui présenta rapidement ses excuses, embarrassé par le comportement de son frère. Puis le jeune loup se tourna vers son aîné pour lui faire la morale, mais celui-ci s’en était allé.

*

Bendy avait réussi à se traîner dans une ruelle, la respiration sifflante. Sa poitrine le brûlait, son cœur palpitait. De l’encre commençait à couler sur son visage alors que la souffrance s’éveillait dans son ventre. Elle étirait ses pattes armées de terribles serres, prête à labourer ses organes. Le mécanicien sentait qu’il ne pourrait continuer longtemps à marcher, mais il voulait s’éloigner le plus possible. Il n’avait pas besoin de faire souffrir son frère avec lui à chaque crise.
Je dois juste prendre sur moi… et combattre par moi-même.
Boris ne devait pas le voir. Il s’y refusait ! Tous les jours, tous les jours il voyait son jeune frère pleurer, le cœur et l’âme torturés. Pourquoi devait-il tant l’inquiéter ? Ce n’était qu’un enfant !


Il commençait à suffoquer, écrasé par la première pique de douleur. Il avait l’impression qu’on lui avait plongé un tison chauffé à blanc dans le torse ! L’Inkness poursuivait son œuvre terrible, elle s’amusait à le dévorer de l’intérieur. Les jambes du malade ne purent soutenir son corps vacillant plus longtemps et Bendy s’effondra sur les pavés, bavant, pleurant, ahanant. Ça fait si mal ! Il n’y arriverait pas… Il ne pouvait y arriver ! Il souffrait… Il souffrait trop !
-       B… Boris, articula-t-il avec difficulté. Boris… B… oris… Je suis si… désolé… Je ne suis pas… assez fort…
Avec des gestes désarticulés, ses doigts tremblants parvinrent à défaire les boutons de sa chemise. Il allait étouffer, mourir écartelé par la douleur ! Ses larmes ne parvenaient plus à se tarir.
Mal, mal, mal, mal, mal, mal…
Que ça s’arrête !
Il n’y arriverait pas seul… Il avait besoin de Boris ! Boris… Boris, Boris, Boris !
-       BOORIIIS !!


Une autre lame de douleur le transperça de part en part. Bendy porta sa main à sa gorge, le souffle coupé, les yeux révulsés. Sa conscience s’étiolait alors que les contours du monde disparaissaient derrière un voile de brume noire. Le mécanicien sentit ses paupières s’abattre sur ses yeux. Il allait perdre connaissance d’un moment à un autre… 
Un bruit de pas dans le lointain parvint jusqu’à ses oreilles. Il sentit deux bras passer sous son corps et le soulever dans les airs. Luttant contre la sensation d’engourdissement qui lestait ses membres, Bendy rouvrit les yeux. Ah… Sa vision était rendue floue par la fièvre.
-       B… Boris ? murmura-t-il, hésitant.
Au bout de quelques secondes, les traits devinrent plus nets. Avec horreur, il se rendit alors compte que ce n’était pas son frère qui l’avait retrouvé.
C’était Cuphead.


Bendy sut alors qu’il allait mourir. Il était bien trop affaibli pour lutter. Cuphead allait le tuer… Tout ce qu’il espérait, c’était que Boris parviendrait à lui échapper. Cependant, son adversaire ne semblait pas décidé à l’attaquer immédiatement.
-       Où est ton frère ? le questionna-t-il.
-       Q… Quoi ? Comme si j’allais te le d… !
-       Je n’ai pas l’intention de vous tuer, ni lui, ni toi, pour le moment. Vous avez besoin l’un de l’autre.
Le malade écarquilla les yeux, le souffle coupé par la surprise. Cuphead aurait abandonné l’idée de les descendre ? Mais… pourquoi ?
-       Je ne te demande pas de me faire confiance, enchaîna son ennemi. Mais, puisque j’ai gagné ton respect, tu peux au moins me croire pour ce coup-là.
-       Q… Quoi ?
-       C’est ce que tu m’as dit à l’hôpital.
Bendy fouilla dans ses souvenirs. Après avoir couché Cuphead sous la direction d’une infirmière, Boris avait quitté rapidement la chambre. Mais le mécanicien, lui, était demeuré quelques instants auprès de leur poursuivant. Il avait posé sa main sur son épaule, calme, presque… fraternel.  
-       Tu n’es pas aussi idiot que je le croyais, avait-il confié à son adversaire endormi. Si tu aimes ton frère à ce point, alors tu as gagné mon respect… Sois fort, je suis sûr qu’il voudrait le meilleur pour toi.
Le malade rougit comme une pivoine, envahi par un sentiment de honte. Bon sang, c’était tellement embarrassant !
-       Oh, merde, tu as entendu ça ?
Cuphead approuva d’un hochement de tête, un petit sourire aux lèvres, attendri par la gêne de son ennemi.
-       Maintenant, dis-moi où il est pour que nous puissions le rejoindre.
Bendy sentit un sourire soulagé s’inscrire sur ses lèvres.
-       Attend, donc, tu es gentil, maintenant ? Tu ne vas pas essayer de nouveau de te débarrasser de nous ?


Un air coupable traversa le visage de Cuphead. Il détourna le regard et serra les mâchoires.
-       J’aurais souhaité que ce soit le cas, lui confia-t-il, mais… 
Un silence de plomb leur tomba dessus. Bendy comprit rapidement qu’il n’en tirerait rien de plus, alors il indiqua le chemin à suivre pour retourner à son auberge. De toute manière, il était incapable de se déplacer par lui-même pour le moment.
Sans un mot, le nervi du Diable se mit en route. Ils remontèrent plusieurs rues sans oser prendre la parole. Le plus gros de la crise de Bendy était passé. La douleur se faisait de plus en plus sourde et la température de son corps baissait lentement. Le frère de Mugman pouvait tout de même sentir les vestiges de la fièvre de ce corps faible abandonné entre ses bras.
Choisissez, les frères. Votre vie ou l’Inkness ? Quelle est votre décision ?
Cuphead secoua la tête pour chasser les paroles du Diable de ses pensées. Ce n’était pas le moment de songer à tout cela ! Un faible cri parvint tout à coup à ses oreilles. Bendy dut l’entendre également car il se redressa contre son torse. Une grande joie transparut sur ses traits fatigués. Boris, il venait d’entendre son frère l’appeler !
Le nervi du Diable allongea le pas pour trouver la source de ce son. Les deux adversaires parvinrent enfin dans une nouvelle rue où ils aperçurent la silhouette du petit loup. Mais Boris n’était pas seul. Ils se rendirent compte avec horreur qu’un sinistre individu lui faisait face. Dans sa main, il serrait un couteau qu’il avait placé sous la gorge du louveteau apeuré.  
-       Arrête de crier et donne-moi ce que tu as, mon garçon, lui ordonna le brigand.
-       J… Je n’ai rien sur moi, monsieur, lui assura Boris. S’il vous plaît, laissez-moi partir. Mon frère a besoin de moi.


Sans hésiter, tenant toujours Bendy contre lui d’un bras, Cuphead s’avança. Il leva alors sa main libre vers le voleur et de la lumière bleue commença à s’accumuler au bout de son doigt.
-       Enlève tes mains du gamin, tout de suite ! lui cria-t-il.
Néanmoins, il ne tint pas le bandit en joue bien longtemps. Le mécanicien, agrippé à son sauveur, sentit soudain une violente remontée d’encre lui exploser en bouche. Il plaqua sa main contre son visage, mais le liquide noir filtra entre ses doigts. Cuphead, déconcentré, laissa son pouvoir mourir au bout de son doigt. Boris, affolé, cessa de réfléchir. Profitant de l’inattention du forban, qui ne comprenait pas ce qu’il se passait, il lui fila entre les pattes et se mit à courir vers son grand frère.  
-       Hé, reviens ! gueula le malfaiteur.
Il tenta bien de le retenir, mais on ne lui en laissa pas le loisir. Surgissant des ombres, Mugman saisit sa main armée qu’il broya sans pitié dans sa poigne de fer.


Blessé, aussi bien dans son intégrité physique que dans son orgueil, le voleur s’enfuit après avoir balancé un « Vous paierez pour ça ! ». Mais Boris n’en avait cure. Il parvint à la hauteur de son frère qui reposait toujours contre le torse de Cuphead, ahanant.  
-       Bendy !
-       Boris !!
Le malade sauta des bras de sa némésis pour atterrir dans ceux de son cadet. Ce dernier l’enlaça de toutes ses forces. Il pouvait sentir Bendy trembler contre lui !
-       Tu vas bien ! n’en revenait pas le mécanicien. Tu m’as fait si peur !
-       Toi et tes priorités bizarres, lui répondit doucement Boris, infiniment soulagé de le tenir enfin contre lui.
Le jeune loup leva un regard perdu sur celui qui lui avait rendu son frère. Cup… head ? Oui, il s’agissait bien de lui ! Mais alors, cela signifiait que Cuphead venait juste… de les aider ? Mais, hier encore, il avait essayé de les tuer ! Cela n’avait aucun sens… Puis il aperçut une autre silhouette. Oui, une seconde personne s’était portée à leur secours ! Mais… Ce ne serait pas… ? Mugman se posta à la hauteur de son aîné, un grand sourire aux lèvres.
-       Coucou !


De plus en plus perdu, Boris lui rendit faiblement sa salutation. Mugman… était vivant ? Mugman était vivant ! Quel soulagement ! Serait-ce pour cela que Cuphead aurait abandonné l’idée de les tuer ? Cela lui paraissait tout de même peu probable !
-       M… Merci ? finit par balbutier le louveteau, désorienté.   
-       Ouais, qu’importe, pas le temps pour toute cette merde, grogna Cuphead. Ton frangin a besoin de repos.
Mugman lui coula un regard taquin. Oh, oh, voilà un Cuppy rouge de gêne ! Une vraie tomate ! Amusé, il salua joyeusement Boris avant de courir sur les traces de son aîné qui avait déjà commencé à s’éloigner, mains dans les poches. L’apprenti mécanicien les observa un moment, déconcerté par leur attitude des plus étranges, puis il retourna sur ses pas. Quand il franchit le seuil de l’auberge, la gérante vint à sa rencontre. A la vue de Bendy évanoui, elle se mit à paniquer. Elle suivit les deux frères jusque dans leur chambre en courant dans tous les sens.
-       Es-ce que le petiot va bien ? Que s’est-il passé ? Est-ce grave ? Est-il blessé ? Est-il malade ?
Boris tentait bien de la rassurer tout en couchant Bendy, mais rien n’y faisait. La petite chatte finit par perdre tous ses moyens et se mit à crier à pleins poumons :
-       Y’a-t-il un docteur dans la maison !?
-       Pas besoin, madame, il va bien, lui promit une nouvelle fois Boris.


La gérante finit par recouvrir à son calme. Elle demanda tout de même à Boris de bien prendre soin de son petit frère. Le jeune loup se mit à rire doucement, amusé qu’elle l’ait prise pour l’aîné. D’ailleurs, ces mots n’étaient pas tombés dans l’oreille d’un sourd car Bendy se redressa violemment sur son lit, courroucé. Sa queue se mit à fendre dangereusement l’air alors qu’il jetait un regard d’une noirceur peu commune à la pauvre chatte.
-       Petit frère ! Comment ça, petit frère ! Je suis l’aîné ! s’emporta-t-il.


Incapable de se retenir plus longtemps, Boris explosa de rire. Leur hôtesse présenta moult excuses à un Bendy boudeur. La soirée avait certes été mouvementée, mais elle s’achevait sur une note chaleureuse. Une fois encore, le mécanicien avait vaincu l’Inkness.
N’était-ce pas là ce qui comptait le plus ?

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