Notre chapitre du jour est tout mignon ! En cette journée grisâtre, et si nous prenions un joyeux petit déjeuner en compagnie des héros de Disney ? Bien sûr, Félix et Sheba seront de la partie !
Bonne lecture !
Donald s’était levé de bonne heure ce
matin-là pour préparer le petit déjeuner pour l’ensemble de sa grande famille. Alors
qu’il s’activait en cuisine, les lapereaux l’avaient salué joyeusement avant de
sortir pour leur promenade quotidienne dans les rues encore ensommeillées.
Le canard passa dans la cour. Le large
portail qui donnait sur la rue était grand ouvert et les passants faisaient
signe à Donald de loin. Ce dernier leur rendait leur salut tout en installant
la table. Il était en train de servir les jus d’orange quand il entendit une
voix dans son dos.
- Bonjour, Donald.
- Ouais, ouais, b’jour, Oswald, répondit
l’intéressé par réflexe.
Le canard reposa soudain le cruchon.
Attends un peu… Oswald venait-il tout juste de le saluer ? Il fit
brusquement volte face, les yeux écarquillés. Non loin de là, le lapin le
fixait tranquillement, deux doigts levés pour former le « V » de la
« victoire ».
Le père des lapereaux s’approcha de la
table dans l’intention de piocher dans les plats. Son choix se porta sur les
pancakes qui fumaient encore dans une assiette. Le veuf en déchira un bout
alors que Donald rivait toujours sur lui un regard halluciné, comme s’il avait
affaire à un revenant. Les yeux d’Oswald tombèrent alors sur le pansement qui
enserrait le bout de la queue du canard.
- Qu’est-ce qu’il est arrivé à ta
queue ? demanda-t-il.
- Je devrais être celui qui pose des
questions ici, rétorqua son ami.
Le veuf poussa un soupir et porta la
sucrerie à ses lèvres.
- Ecoute, je ne suis pas un grand fan de
toute cette conversation, alors fais-y toi, tout simplement.
Le lapin savoura son morceau de pancake.
Il avait l’impression que cela faisait une éternité qu’il n’avait pas goûté à
la cuisine de son ami… C’était chaud, ça fondait sur sa langue.
C’est
agréable…
Le canard haussa un sourcil méfiant.
Bon… Il ne tirerait rien de plus, n’est-ce pas ?
- Peu importe, grogna-t-il. En tout cas, tu
as l’air mieux que ton état habituel merdique.
- Tu es jaloux ? lui demanda Oswald,
bon joueur, en passant sa main dans ses oreilles pour les rejeter en arrière.
Donald sentit un sourire moqueur lui
monter aux lèvres.
- Je dois admettre que ton culot m’avait
manqué.
Les deux amis s’attablèrent sous le
soleil et, sans plus attendre, commencèrent leur petit déjeuner. Mickey ne
tarda pas à les rejoindre, les yeux encore embrumés par le soleil. Même son
poil était en bataille ! En voilà un qui venait assurément de tomber du
lit…
- Bonjour, Donald, le salua-t-il. Désolé de
m’être levé tard, hier a été une folle journée…
La souris s’attabla à son tour. Donald
déposa alors devant lui une tasse de café brûlante.
- Salut, Mick’. Tu ne devineras jamais qui
a décidé ce matin de partager sa voix avec nous !
- Je sais ! s’exclama le directeur du
cirque avec un grand sourire. C’est pourquoi je n’arrive pas à dormir cette
nuit, j’étais tellement heureux !
Oswald adressa à son benjamin un sourire
timide. Tout à coup, ses oreilles se redressèrent sur son crâne quand un
« Papa ! » angoissé fendit les airs. Les trois amis virent un
des lapereaux surgir dans leur champ de vision et bondir dans la cour,
poursuivi par une Sheba énamourée.
- Allez, je veux juste te faire des bisous
et des câlins ! le suppliait-elle. Tu es tellement mignon !
L’enfant apeuré sauta dans les bras de
son père. Ce dernier se redressa brusquement, menaçant. Il adressa un regard
sombre à la chatte qui lui faisait maintenant face.
- Qu’est-ce que vous voulez à mon
fils ? gronda-t-il.
- Ozzy, non, chuchota Mickey pour l’inciter
au calme.
Avant que Sheba ne puisse balbutier
quelque réponse, une horde de lapereaux envahit la cour ! Ils étaient
suivis de près par un Félix complètement affolé.
- Sheba, arrête, s’il te plaît ! Tu
effraies le petit ! s’époumonait-il.
- Quel est le problème ? grommela
l’intéressée, fort peu contente que son ami soit contre elle. Je veux juste le
câliner.
- Dites-lui de me laisser tranquille,
monsieur Félix ! cria la victime de la chatte passionnée.
Félix aurait bien voulu lui répondre qu’il
allait tout arranger, mais ses mots moururent au fond de sa gorge quand il
aperçut entre quels bras le petiot s’était réfugié. En une fraction de
seconde, le cœur de l’écrivain s’emballa comme un fou et son visage vira
complètement à l’écarlate. Même l’air parvenait difficilement à ses poumons. Bon
sang de bois ! Monsieur Ozzy ! Celui-ci lui adressa un magnifique
sourire (sûrement tenait-il à ce que le pauvre chat tombe raide mort à ses
pieds). Avec une douceur qui resterait à jamais gravé dans les tréfonds de la
cervelle de l’amoureux transi, le veuf lui adressa alors la parole pour la
toute première fois :
- Salut.
Il se passa alors la chose la plus
inattendue qui soit. Sous le regard alarmé de l’assistance, Félix perdit
purement et simplement connaissance dans les bras de Sheba.
*
Quand Félix revint à lui, il vit le
visage inquiet de son amie d’enfance penché sur le sien.
- Oh, Dieu merci, soupira celle-ci,
terriblement anxieuse. Tu m’as fait peur, là, Feel’ !
L’intéressé porta une main à son front,
étourdi. Il était assis sur une chaise… ? Mais, pourquoi ? Pendant un
instant, il avait cru voir monsieur Ozzy…
- Tout était un rêve ?
bredouilla-t-il. C’était tellement réel…
- D’quoi tu parles ? le questionna
Sheba. Quel rêve ?
Avant qu’elle ne puisse poser d’avantages
de questions, les lapereaux, qui avaient remarqué avec soulagement le réveil du
chat, avaient entouré leur invité. Ils lui demandaient tous à la fois comment
il allait, terriblement soucieux à l’idée de perdre leur nouvel ami. Oswald se
posta derrière la chaise, inquiet lui aussi pour l’état de santé de l’écrivain.
- Comment allez-vous maintenant,
monsieur ?
De nouveau, des rougeurs traîtresses
envahirent les joues du chat. Ce dernier se retourna aussitôt sur sa chaise
pour faire face au veuf sous le regard d’abord étonné puis grandement amusé de
son amie. Oh, oh… En voilà une réaction intéressante !
Félix, lui, avait l’impression de fondre
sur place. Sa voix était si… sexy !
- Oh, je vais bien ! répondit-il à
toute vitesse. J’ai juste eu de la f… fièvre !
Sheba se pencha à l’oreille de l’écrivain
pétri d’amour, moqueuse.
- Alors c’est lui le « magnifique
lapin » dont tu n’as cessé de me rabattre les oreilles ? lui
demanda-t-elle d’un ton étouffé.
- Hmm… répondit simplement Félix, trop
absorbé dans la contemplation du lapin en question pour formuler des phrases.
- C’est sûr que tu sais les choisir !
C’est un con, mais un con bien roulé, admit-elle toujours à voix basse.
- Siiii beau, gargouilla son ami.
Sheba, qui avait énormément de mal à se
contenir, dut s’éloigner pour ne pas exploser de rire. Plusieurs lapereaux
sautèrent aussitôt dans les bras du chat afin de lui réclamer des câlins.
Oswald en profita également pour engager la conversation :
- Je ne veux pas vous faire perdre votre
temps, mais j’ai besoin de vous dire que…
- Non, pas du tout ! s’empressa de
l’interrompre Félix, des étincelles plein les yeux. En fait, j’aime vraiment
votre voix ! C’est divin !
Son accès de sincérité, aussi subit
qu’abrupte, fit rougir Oswald qui n’avait pas reçu de tels compliments depuis
bien des années !
Félix lui-même se rendit soudain compte
de ce qu’il venait de dire et perdit subitement ses belles couleurs. Il
dissimula son visage derrière un des lapereaux qu’il tenait dans ses bras,
terriblement gêné.
- Heu… Merci ? supposa le lapin. Je
voulais juste vous dire que j’étais désolé pour la manière dont je vous avais
traité la dernière fois.
- Quoi ? Ça, pfff ! Pas besoin de
s’excuser, répondit l’écrivain, toujours caché derrière l’enfant.
Ouf, il n’avait pas relevé sa
bêtise ! Félix se permit de pousser un peu plus son observation. Ses yeux
coururent sur le visage de son vis-à-vis. Il lui paraissait si différent de
celui qu’il avait rencontré la veille ! Pas juste parce qu’il avait relevé
ses manches, non. Il lui semblait… moins triste. Il était soulagé de voir
que le veuf allait mieux.
Sheba observait le comportement de son
ami de loin, un sourire satisfait sur les lèvres. Elle se tourna soudain vers
Mickey qui regardait lui aussi la scène, surpris de la proximité qui existait
entre son frère et celui qui était encore un parfait inconnu la veille. La
chatte, ne pouvant résister à l’envie de taquiner une innocente souris,
l’attrapa par les épaules.
- Tu as vu les étincelles, mec ! Les
étincelles qui existent entre ces deux-là !
Elle coula un regard moqueur au directeur
de cirque qui se tenait tout droit à côté d’elle, tous muscles tendus.
- C’est exactement comme les étincelles que
je vois entre nous, ne put-elle s’empêcher de poursuivre, joueuse. C’est quoi
ton nom, mon mignon ?
L’effet fut instantané : Mickey se
mit à rougir jusqu’aux oreilles, les yeux écarquillés, le souffle court !
Assurément, le domaine du flirt était une grande inconnue pour lui, ce qui
accentua l’amusement de Sheba.
Heureusement pour Mickey, il existait une
technique imparable pour répondre à toute sorte d’avance : la fuite !
Technique qu’il s’empressa de mettre en place.
- Oh, hé ! J… J’ai oublié quelque
chose… quelque part !
Sheba haussa un sourcil sceptique en voyant
sa proie du jour lui échapper.
- Tu veux jouer au chat et à la
souris ? On est littéralement faits pour ça, mec.
Donald poussa un profond soupir. Et lui
qui avait voulu prendre son petit déjeuner en paix. Quand est-ce que ces deux
invités surprise allaient-ils s’en aller ? Bien sûr, c’était sans compter
sur l’enthousiasme des lapereaux qui, ravis, invitèrent les deux chats à rester
avec eux pour manger. Sheba, heureuse qu’on lui propose les pancakes sur
lesquels elle louchait depuis tout à l’heure, s’empressa d’accepter.
- Sh… Sheba, bredouilla Félix, embarrassé,
on les a déjà suffisamment dérangés comme ça !
- Oh, vous pouvez rester, proposa Oswald.
Cela nous permettra de faire plus ample connaissance.
Il n’en fallut évidemment pas plus pour
convaincre l’écrivain. Toute cette joyeuse bande s’attabla donc dans la joie et
la bonne humeur pour déguster un délicieux repas sous le soleil.
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