Devinez qui est de retour dans ce chapitre ? Notre antagoniste préféré, bien entendu ! Mais il revient vers nous dans un sacré état… Je vous laisse le découvrir par vous-même.
Bonne lecture !
Quand Félix fut parti, Boris s’installa
avec son aîné qui souriait tranquillement, heureux d’avoir finalement pris la
décision de rester un peu plus longtemps en ville.
- Mec, j’ai rencontré le Félix, murmurait-il d’un air rêveur. Et en plus, il écrit un
nouveau livre !
Boris rit, amusé par l’expression
émerveillée de son aîné.
- Dire qu’on a rencontré nos deux idoles,
s’exclama le jeune loup. Sacrée journée !
La porte du restaurant fut tout à coup
écartée. Le battant s’écrasa contre le mur dans un violent claquement, attirant
l’attention de l’ensemble des clients présents. Un homme se tenait sur le seuil
de l’établissement, le regard sombre, le visage plus lisse qu’un masque. Avec
horreur, les deux frères reconnurent Cuphead.
Ce dernier fit courir ses yeux morts sur
l’ensemble de la salle. Quand ils parvinrent à ses cibles, un horrible sourire vint
défigurer son visage. Boris descendit de son tabouret, les oreilles couchées en
arrière.
- Monsieur, votre frère… ? Votre frère
va bien ?
Bendy l’attrapa par le coude pour le
forcer à reculer. L’expression de leur agresseur n’était que haine. Il devait
certainement les tenir responsable pour l’accident !
- Boris, on doit sortir d’ici, le pressa
l’aîné.
- Mais… !
- Maintenant !
Une lumière bleue envahit soudainement le
restaurant. Bendy et Boris virent avec horreur Cuphead s’avancer d’un pas
mécanique vers eux, paume levée, prêt à lâcher de nouveau un laser mortel. Il
les aurait… Cette fois-ci, il les aurait ! Il allait les tuer !
Ils
ont tué Mug !
Les deux mécaniciens prirent la fuite le
plus vite possible. Dans leur dos, Cuphead venait de relâcher son pouvoir. Les
clients se jetèrent sous les tables en hurlant alors que la vague d’énergie pure
frappait les murs du restaurant. Les frères coururent vers les cuisines et Bendy
défonça d’un coup d’épaule la porte de sortie. Riant tel un fou furieux, Cuphead
les prit en chasse.
Tuer,
tuer ! Tuer ! Je vais les tuer !
Le nervi du Diable se lança à la poursuite des frères à travers les rues de la ville. Cuphead ne pouvait s’empêcher de rire, de rire comme un hystérique. Son pouvoir le torturait, il fourmillait dans ses doigts, il pulsait, il brûlait ! Il allait perforer d’abord le corps de Boris. Oui, rien que pour voir l’expression de désespoir de Bendy. Puis, après, oui, seulement après, il tuerait le malade. Il l’achèverait avec joie !
Le frère de Mugman lâcha une injure quand
il s’aperçut que ses deux proies lui avaient échappé. Il s’arrêta et fit courir
son regard dément sur les rues alentours. Où étaient-ils ? Où étaient ces
ordures ?
- Hé, les gars ! les appela-t-il. Pas
besoin de se cacher ! Allez, venez ! Putain, je veux juste vous
buter, c’est tout ! Et je vais adorer ça…
Mais où s’étaient cachés ces
raclures ? Revenez !
Revenez ! S’il les tuait, peut-être, peut-être que le Diable
accepterait de sauver Mugman. Son petit frère, il fallait qu’il vive ! Il
allait devenir fou sans lui… Complètement fou !
- Je vais vous trouver !
enchaîna-t-il, un sourire de plus en plus illuminé sur les lèvres. Je le fais
toujours ! Et je vais m’assurer que vous ne vous reposiez jamais !
Jamais !
Oh oui, il allait les traquer ! Les
poursuivre ! Et leur retirer la vie ! Il ne s’arrêterait
jamais ! A cause d’eux, Mugman… Mugman était… Son petit
frère… Un violent sentiment le saisit à la gorge et à la poitrine. C’était
comme si une main griffue s’amusait à empoigner son cœur pour le réduire en
charpie.
Mugman !
Des larmes se mirent à rouler sur les
joues pâles de Cuphead. Ses jambes ne purent le soutenir et il s’effondra à
genoux sur place, dévoré par le désespoir. Non… C’était lui… Il avait tué
Mugman… Tout était de sa faute ! Ses sanglots secouaient son corps
tout entier alors qu’il se recroquevillait sur lui-même. Puis un nouveau
sourire malade se dessina sur son visage. Des phrases dépourvues de sens tombaient
de ses lèvres, brouillonnes, confuses.
- Oui, oui, débitait-il. C’est ça, Mug, on
se sépare. E… Et r… regarde à… d… droite ! N… Non, ma d… droite,
idiot !
Mugman aurait certainement ri d’un air
gêné. Il avait cette adorable petite bouille… Et lui, il aurait soupiré,
agacé, mais, au fond, attendri. Après tout, ils formaient le parfait duo.
Cuphead sentit une fois encore un rire gonfler dans sa poitrine. Il rejeta la
tête en arrière pour laisser exploser dans l’atmosphère sa folie.
- Ouais ! Travail d’équipe !
A genoux dans cette rue déserte, Cuphead
riait à en perdre haleine. Ses larmes ne pouvaient être séchées, son désespoir
ne pouvait être apaisé. Il avait tué son propre frère !
Toujours dissimulés derrière un pan de
mur, Bendy et Boris n’osaient plus esquisser un seul mouvement. Le jeune loup
avait porté ses mains à ses oreilles, le regard noyé sous les larmes. Son aîné
serra les mâchoires au point de se faire mal. Non… Ils ne pouvaient y
retourner… Cuphead ne les laisserait pas s’expliquer, il les tuerait dès
qu’il les apercevrait.
Cependant, peu à peu, le rire fou se
mourait. Finalement, ce fut un silence d’une pesanteur abominable qui tomba sur
les deux frères. Ces derniers échangèrent un regard hagard. C’était
terminé ? Boris voulut s’en assurer, mais Bendy lui fit signe de ne pas
bouger.
- Je sais à quoi tu penses, mais je ne te
laisserai pas prendre un tel risque, frérot, lui chuchota-t-il. Je vais y
aller, moi.
Boris renifla puis hocha doucement la
tête.
- M… Merci… Sois prudent…
Prudemment, le mécanicien s’approcha de
la limite du mur qui les cachait jusqu’alors.
Il jeta alors un coup d’œil dans la rue.
Ce qu’il vit lui glaça le sang dans les veines. Toujours agenouillé, tête
basse, le visage souillé de traces de larmes séchées, Cuphead avait posé un
doigt contre sa tempe, prêt à décocher un nouveau laser.
Sans plus réfléchir, le malade bondit
hors de sa cachette. Il courut jusqu’à leur poursuivant dont il saisit violemment
le poignet.
- Mais qu’est-ce que tu fous ?
s’époumona-t-il. Tu es complètement malade !
Sans que Cuphead puisse les retenir, les
larmes se remirent à courir sur ses joues. Il se recroquevilla contre le torse
de son ennemi, enfant brisé, piétiné.
- De qui je me moque ? articula-t-il
difficilement entre deux sanglots. Je suis c… celui qui l’ai tué… C’est
moi qui dois… mourir…
Bendy le contempla sans un mot, ce
terrible adversaire devant lequel il fuyait depuis si longtemps. Il lui
paraissait tellement petit, maintenant, tellement fragile. Malgré lui, le
mécanicien ressentit la morsure de la pitié dans sa poitrine.
- Tu sais très bien que c’était un
accident, tenta-t-il de le raisonner.
- Que ce soit ma faute ou non, un accident
ou non, qu’est-ce que ça peut faire ? rétorqua le frère de Mugman dans un
filet de voix. Tout est fini… C’est nous deux ou rien…
Le visage de Cuphead se contacta alors
qu’une autre vague de chagrin s’abattait sur lui. Ses épaules s’affaissèrent
alors que de violents tremblements prenaient possession de son corps.
- J’aurais juste voulu lui dire que je
l’aimais ! hurla le frère en deuil.
Touché par l’abattement de Cuphead, Bendy
l’enlaça afin de le laisser déverser son désespoir. Accroché à lui, son
agresseur n’était plus qu’un petit garçon perdu. Le mécanicien ne pouvait que
trop bien comprendre son désespoir. Un monde sans Boris… Un frisson le
parcourut. Il n’osait même pas y penser. Son frère était la seule personne qui
lui restait dans ce monde. S’il n’était plus là… S’il venait à
disparaître…
Alors l’Inkness avait intérêt à le tuer
vite.
Le mécanicien sentit soudain le corps de
Cuphead s’affaisser contre lui. Surpris par ce poids, Bendy passa ses bras dans
son dos pour le soutenir.
- Hé, tu vas bien ? lui demanda-t-il.
Son adversaire respirait toujours… Il
venait de s’endormir. Le mécanicien poussa un soupir de soulagement. Pendant un
moment, il avait cru qu’il venait de passer l’arme à gauche. Cuphead n’avait
pas du prendre de repos depuis l’accident…
- Boris, c’est bon, tu peux sortir !
lui indiqua-t-il.
Alors qu’il soulevait aisément son ennemi
dans ses bras, le jeune loup s’avança timidement.
- Est-ce qu’il va bien ?
l’interrogea-t-il avec angoisse.
- Ouais, juste endormi. Trouvons un endroit
sûr où on pourra le laisser. Puis on pourra enfin reprendre la route.
A ces mots, Boris eut un violent sursaut.
- Attends, on va le laisser ?
s’enquit-il d’une petite voix.
- Heu, oui ! rétorqua son aîné sur le
ton de l’évidence. Pourquoi, tu avais autre chose en tête ?
- Mais…
- Je suis désolé, Boris, mais il n’y a plus
d’espoir pour lui.
Oui, Cuphead avait essayé de se suicider.
Sûrement recommencerait-il, d’ailleurs. Mais Bendy ne pouvait placer sa
confiance en lui. Il ne pouvait décider de demeurer auprès de l’homme qui avait
tenté à plusieurs reprises de leur ôter la vie. Alors, maintenant, ils devaient
le laisser.
Avant de s’attacher pour de bon.
1 commentaire:
Mais c'est horrible ! O_O Pauv' Cup…
Enregistrer un commentaire