Bien le bonjour, tout le monde !
Hé bien, ça y est, une nouvelle année se profile devant nous. Et pour célébrer cela, quoi de mieux qu'une carte Dixit ? Mais attention, pas n'importe laquelle. Une carte issue de la dernière extension, cette petite merveille qui porte le nom délicat de Revelations.
En effet, pour noël, mon petit frère a eu la merveilleuse idée de m'offrir la dernière extension. Vous imaginez ma joie ! Les cartes de cette boîte sont à couper le souffle et, petite particularité, certaines sont dorées ! Un régal en perspective. Quand on a essayé l'extension, plusieurs amis sont tombés en extase devant ces petits bijoux.
Mais bon, assez parloté. Chers lecteurs, je vous souhaite à tous une année 2017 comblée de merveilles. Santé et bonheur, voilà ce que je souhaite à tous de trouver. Et pour débuter, et si nous partions à la pêche aux étoiles en 1000 mots…
La nuit dernière, des perles sont tombées
sur la plage.
Les adultes l’ont oublié, mais, nous, les
enfants, nous avons un rôle tout à fait spécial. En effet, nous veillons
scrupuleusement au bon fonctionnement de l’univers. En fait, nous sommes des
pêcheurs d’étoile. Cela peut paraître étrange, surtout dit comme cela, mais
c’est une mission sacrée que nous exerçons depuis la nuit des temps.
Même si ce rôle ne nous incombe que
jusqu’à nos treize ans. Après quoi, j’ignore comment, mais cette information
est rayée de nos mémoires. Bien sûr, tous les enfants du monde ont bien essayé
d’en parler au moins une fois à leurs parents, mais les adultes oublient aussitôt
cette conversation. Il faut donc se rendre à l’évidence : l’univers ne
compte que sur les âmes les plus innocentes pour l’entretenir.
Ainsi, nous avons pour but de préserver
l’équilibre du monde, nous qui sommes appelés tendrement les pêcheurs d’étoiles
par les forces telluriques et célestes. Personnellement, je fais partie des
chercheurs de perles. Et c’est mon ultime mission. Cette semaine, je vais avoir
treize ans, je serai rayé de ce cercle privilégié, alors je dois faire preuve
de sérieux.
Avec mes camarades, nous nous sommes
rendus sur la plage. J’adorais chercher des perles. C’était une tâche très
belle. Autour de moi, les recherches avaient commencé. Les enfants attrapaient
entre leurs petites mains des perles rondes et blanches, bien plus grosses que
des ballons de galactien. On devait plier les genoux et tirer de toutes nos
forces pour les arracher du sol. Mais, dès qu’elles n’étaient plus en contact
avec la croûte de notre planète, les perles étaient plus légères que des bulles
de savon.
Mon œil fut attiré par une chevelure
rousse où se perdait un nœud bleu. Une fillette en robe blanche venait de
lâcher sa première perle. Avec la grâce d’une plume, le globe s’éleva dans les
airs avec sa chercheuse. Cette dernière ouvrit ses bras pour encourager notre
belle étoile à aller plus haut encore. Son corps se souleva également au-dessus
de l’étendue de sable blanc. Autour d’elle, d’autres enfants avaient entamé
également leur ascension.
Ah… C’était mon moment favori. Un
chant nous enveloppa alors tout entier. Les perles chantaient, elles
prononçaient leurs adieux. La perle de l’enfant rousse se mit à vibrer et une
onde dorée s’échappa de sa coquille nacrée. La vibration se déploya, suivie de
près par une autre, puis par une suivante encore. Les splendides émanations se
répandaient sous la forme de cercles concentriques, pour mourir dans les airs
quelques secondes après leur naissance. Un spectacle éphémère d’une beauté sans
pareille. Et dire que je ne pourrai bientôt plus contempler telle
merveille…
Je m’approchai d’une perle. Elle était
plantée dans le sable à quelques pas de moi. Les grains de la plage
s’infiltraient entre mes orteils à chacun de mes pas. Je savais… que c’était
la dernière fois. Et je ne pouvais m’empêcher de ressentir de la tristesse et
de la colère. Pourquoi devait-on être considérés comme des adultes à l’âge de
treize ans ? Que se passait-il, après ? Pourquoi nous ne pouvons plus
être les créateurs de notre propre environnement ? J’ai envie de demeurer
un enfant toute ma vie pour voir encore toutes ces beautés.
Pourtant… Je m’accroupis près de la
perle dont je caressai lentement la surface. C’était doux au toucher, et froid.
Pourtant, je sentais une vie palpiter sous mes doigts. Qu’il était étrange,
notre monde… Et que je l’aimais. Il était temps, n’est-ce pas ? Je posai
ma joue contre la perle et fermai les yeux un instant. Je savais que, quelque
part sur la plage, plus loin, d’autres devaient accomplir le même rituel. Car,
nous aussi, nous avions un chant du cygne à pousser.
Je me redressai. Avec des gestes que je
voulais le plus assuré possible, je dégageais ma dernière perle. Jamais elle ne
m’avait parue aussi lourde ! Il fallut que j’y mette toutes mes forces
pour parvenir à la soulever. Quand j’y parvins enfin, son poids ne s’allégea
pas tout de suite, à mon plus grand étonnement, si bien que je faillis basculer
en avant, entrainé par la perle. Je parvins à la soutenir avec mes genoux
fléchis et je la plaquai contre mon torse, l’enserrant fermement dans mes bras.
Je sentis alors mon précieux fardeau devenir chaud à travers mes vêtements.
J’écarquillai les yeux. Que se passait-il ? C’était… si
agréable…
Je vis soudain le ciel où flottaient les
perles. Je compris alors que j’étais allongé sur le sable. Les ondes dorées
avaient envahi l’espace du ciel. Elles se croisaient, s’entremêlaient,
expiraient ensemble, s’unissaient dans un ballet absolument incroyable. Emu
jusqu’aux larmes, je demeurai sur le dos, incapable de me remettre sur mes
pieds. Je n’avais jamais contemplé notre monde depuis ce point de
vue… C’était idiot, j’aurais dû le faire plus tôt. On a le couvercle le
plus beau jamais créé. D’ici, je parvenais à distinguer quelques engrenages qui
se mouvaient avec douceur.
Un sourire me monta aux lèvres.
J’inspirai pleinement l’air iodé. Il était délicieux, j’aurais voulu y croquer
à pleines dents. Je savais, que, bientôt, je ne pourrais plus profiter du
monde. Remettre les étoiles à leur place dans le ciel, brosser les feuilles des
arbres, peindre le bleu de la mer, balayer la poussière du désert, organiser
les fleurs des champs, piquer les plumes sur les corps des oiseaux, planifier
le parcours des choses de l’univers… Ce ne serait plus mon rôle. Mais ce
n’était pas si grave… Je ferai d’autres choses. Et eux, les enfants de
tous les bords du monde, hé bien, ils garderaient tout en ordre pour nous.
Je me relevai lentement. Tiens, qu’est-ce
que je faisais là, allongé sur la plage ? Aucune idée… Autour de moi,
il n’y avait rien. Mon regard se tourna vers le ciel. J’étais persuadé qu’il y manquait quelque chose, mais
quoi… ? J’étais incapable de le dire. J’avais l’impression de me réveiller
d’un très long rêve. Mais bon, ce ne devait être que mon imagination.
Marine Lafontaine
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