lundi 2 janvier 2017

CEUX AU-DESSUS DE L'HOMME

   Bien le bonjour, tout le monde !

   Cela fait très longtemps que je n'ai pas parlé mangas. Alors je me suis dit que c'était l'occasion pour moi d'écrire un article que je souhaite publier depuis longtemps : une comparaison entre trois mangas où l'homme n'est plus le prédateur ultime. 

   Bien entendu, des êtres au-dessus de l'homme, il y en a la pelle dans l'univers du manga. Démons, anges, ESPers, djinns, fantômes, extraterrestres, robots et j'en passe ! Les simples mortels sont moins nombreux, les simples mortels sans talent sont même une minuscule minorité dans ce grand océan qui regorge de personnages redoutables. Ces êtres sont partout et l'emportent toujours sur le petit citoyen lambda. Et certains ont poussé l'idée plus loin jusqu'à faire régresser l'homme au statut de proie. 

  
 C'est de cela dont je souhaite vous parler aujourd'hui. Pour cela, je vais me baser sur trois œuvres japonaises : Parasyte (ou Kiseiju), Shiki et Tokyo Ghoul. Je ne vais vraiment m'approfondir sur leur histoire, mais sur le traitement de la relation homme-créature établie au cours de ces mangas. Mais, pour cela, nous allons d'abord procéder à un rapide résumé !


   Parasyte, un vieux manga de 1988, écrit par Hitoshi Iwaaki et adapté en animé en 2014. L'histoire est celle de parasites qui sont venus sur la Terre pour des raisons mystérieuses. Ces créatures ont besoin d'hôtes pour survivre. Shinishi, un lycéen ordinaire, échappe de justesse à la mort après qu'un parasite l'ait attaqué. Cependant, une sorte de fusion s'opère et humain et extraterrestre se retrouvent à partager le même corps. C'est ainsi que Shinishi se rend compte qu'il possède de nouvelles capacités… et qu'une menace plane sur l'humanité tout entière. 

   
   Passons à Shiki, un roman d'horreur de 1998 écrit par Fuyumi Ono. Par la suite, il fut adapté en mangas en 2007 puis en animé en 2010. Encore une fois, il s'agit d'une série qui a traversé les âges. On se retrouve dans les années 90, dans un village isolé Sotoba qui accueille de nouveaux résidents très mystérieux. Cependant, peu de temps après leur arrivée, des morts étranges surviennent. Qui sont vraiment les Kanemasa ? Et que se passe-t-il en fin de compte dans ce village où les morts semblent soudain revenir à la vie ? 


   Enfin, Tokyo Ghoul, un manga de Sui Ishida qui a débuté en 2011 et été adapté à partir de 2014. On suit le parcours de Kaneki Ken dans un Tokyo contemporain menacé par d'étranges créatures qui dévorent les humains : les goules. Kaneki en rencontre une un jour par hasard et il est gravement blessé. Pour le sauver, un chirurgien lui fait une greffe. Malheureusement, les organes qu'il reçoit sont ceux d'une goule, faisant de lui un hybride, ni tout à fait goule, ni tout à fait humain.

   Voilà pour un résumé assez (très) grossier. Nous avons donc trois univers assez différents. Leur point commun, c'est que les personnages principaux sont des hommes qui subissent une sorte de mutation, ce qui les fait basculer de l'autre côté de la barrière. Ils se retrouvent donc à un point d'équilibre. Shinishi apprend à connaître les parasites car l'un d'entre eux, Migi, vit dans sa main droite. Kaneki, lui, appartient aux deux mondes sans appartenir à un seul d'entre eux. Tous deux sont donc des ponts entre les deux univers et c'est pour cela qu'ils sont très intéressants. 

   Nous n'avons pas de personnage de ce genre dans Shiki. Vous vous en doutez, les morts sont causées par des sortes de vampires qui ont un objectif précis à l'esprit. Donc, tu es un shiki ou tu n'en es pas un, tu n'as pas réellement de stade intermédiaire. Et ce fait-là sert à l'histoire car les shikis ne veulent pas vivre avec les hommes et vice versa. Les goules et les humains non plus, me direz-vous. Certes, mais Shiki va plus loin dans la réflexion de séparation.

    Pour illustrer mes dires, je vais devoir révéler certaines clés de l'intrigue, alors je déconseille d'aller plus en avant si ne connaissez aucune de ces histoires. 


   Les shikis ne sont pas nombreux et ils ne sont pas "passifs" contrairement aux goules que Kaneki va être amené à rencontrer à l'Antique, le café où il va travailler. Les goules se mêlent aux humains et vivent en secret. Les shikis, eux, souhaitent créer un idylle où ils pourront vivre en paix sans se cacher. C'est pourquoi ils choisissent Sotoba. Un lieu isolé où ils essaient de vampiriser tous les humains afin de mettre sur pied leur petit paradis. Et c'est cela, je pense, qui fait que Shiki est plus intéressant que Tokyo Ghoul

   Tokyo Ghoul avait un excellent départ. Le groupe de goules que rejoint Kaneki est très intéressant car ce sont des pacifiques noyés dans une masse de créatures toutes plus agressives les unes que les autres. Il y a des nuances, bien sûr, mais je trouve le propos mieux servi dans les autres œuvres. On est beaucoup plus dans le spectaculaire chez Tokyo Ghoul, si bien qu'on perd un peu au niveau du fond. 

   Pourtant, il est possible de servir le fond et la forme à la fois, ce que fait admirablement Parasyte, et c'est pourquoi je positionne ce manga en tête de ce petit classement. 


   L'histoire est excellente, servie par des personnages incroyables, tous plus poussés et réfléchis les uns que les autres, que ce soit Reiko Tamura ou celui qui fait un discours incroyable lors de l'assaut à la mairie (je ne pense pas qu'il ait de nom…). Le duo Shinishi-Migi est très, très intéressant également. Le lycéen va petit à petit apprendre à connaître ce qui gravite autour des parasites, ce qui va l'amener à remettre beaucoup de choses en question, notamment sa vision du bien et du mal. Quant à l'extraterrestre, c'est un passionné de connaissances, un dévoreur de savoir qui ne cesse d'apprendre. Il veut tout savoir sur le monde et va évoluer pas à pas. Dans un certain sens, on peut le dire, c'est un humaniste.

   Et, avec tout ça, on a un manga bourré d'actions, de retournements et d'émotions. Que demander de plus ? 

   Il faut savoir que ces trois mangas ne me faisaient pas du tout, du tout envie au départ. J'ai mis longtemps à me pencher sur eux, mais je ne l'ai vraiment pas regretté. Les trois sont bons, vraiment (même je commence à décrocher de Tokyo Ghoul Re:, le manga, nouvelle partie des aventures de nos amis de l'Antique). Certains passages sont très, très durs, dans les trois, et je n'arrive toujours pas à apprécier le design de Shiki (mais ses musiques, bon sang, ses musiques !). C'est pourquoi je ne les recommande pas à tous, mais ils sont très bien, donc, si la violence (parfois très poussée dans certains passages comme la scène de torture de Kaneki par Jason qui est très puissante, mais horrible) ne vous fait pas peur, je vous invite à vous plonger là-dedans. 


   J'aurai pu vous parler de tout cela encore longuement, car il y a beaucoup à dire en matière de comparaison sur ces trois œuvres. Ici, je ne me suis attardée que sur la relation entre les humains et les créatures, mais la question de l'adaptation (le fait de passer d'un support à un autre implique toujours des choix intéressants), l'animation, la musique… Il y a tant à dire ! Alors n'hésitez pas à me dire si vous souhaitez un autre article avec les mêmes sujets sur l'avant de la scène. Et je vais m'arrêter de blablater maintenant, parce que, sinon, la longueur de l'article va faire peur même aux plus téméraires !
  
 Voilà, ce sera tout pour cet article, j'espère qu'il vous a plu. En attendant de vous retrouver, merci de m'avoir écouté jusqu'au bout ! N'hésitez pas à commenter et à partager. Venez me rendre une petite visite sur les réseaux sociaux où je poste de nombreuses choses en dehors de mes articles. A très bientôt !
  
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    Marine Lafontaine

1 commentaire:

Lin Books a dit…

J'adore ces trois mangas, surtout Tokyo Ghoul, même s'il se perd un peu en ce moment.
Je ne sais pas si tu as remarqué mais l'auteur de Shiki est le même que pour les 12 Royaumes, petites perles de romans, traduit en français (pour une fois).