dimanche 30 juin 2013

DOPPELGANGER

   Vacances ! Ça y est, les épreuves de bac sont terminées ! Les vacances vont pouvoir commencer pour de bon ! Et pour fêter l'évènement, deux choses. Premièrement, le gagnant du concours “A vous la suite !” a été désigné ! Je ne publierai, en définitive, que le premier sur le blog, n'ayant malheureusement reçu que de candidatures. 
   La deuxième chose est la présentation d'un petit bijou de lecture que je tenais absolument à vous présenter. Cela faisait longtemps qu'un livre ne m'avait pas autant plu ! 

   Il nous vient directement des Etats-Unis, écrit par David Stahler Jr, ce livre est monstrueusement délicieux. Le titre tout d'abord m'a vivement interpelé. Je connaissais les dolppegängers, mais je n'avais encore jamais lu de romans à leur sujet.
   Alors vient la question “Qu'est-ce que c'est que ce machin ?” que certains doivent se poser. Alors, un dolppegänger est, selon le folklore allemand, un double, une sorte de jumeau maléfique d'un être humain. Traduit littéralement, c'est “celui qui se voit”. On dit d'ailleurs que voir son double annonce notre mort prochaine… Hum, que c'est réjouissant ! 

   Ce n'est pas le cas dans ce roman. Stahler Jr s'approprie cette légende et la transforme. Voici un extrait qui est assez parlant et qui, je pense, vous mettra l'eau à la bouche. 

"C'est l'une des étrangetés propres aux doppelgängers.Ce n'est pas parce que nous n'avons rien d'humain que les humains ne nous attirent pas. A écouter ma mère, il faudrait que nous les méprisions – ils sont faibles, nous leur sommes supérieurs. Mais la vérité, c'est que nous revenons sans cesse à eux. Nous avons besoin de vivre parmi eux, nous avons besoin d'être eux autant que nous avons besoin de les tuer. Ces deux aspects ont une importance identique. C'est peut-être la raison pour laquelle les doppelgängers détestent tant les humains : notre obsession, notre dépendance, notre désir nous sont intolérables. Telle est notre faiblesse." 

   Miam, je vais aller le relire, moi  ! Comment ça, je dois finir l'article avant ? Bon, OK, OK… 
   Le principe est le suivant : les doppelgängers, pour vivre, agissent comme des parasites ; ils tuent des êtres humains, puis s'approprient à la fois leur apparence et leur vie. C'est le cas de notre narrateur qui nous raconte d'abord son enfance, avec une mère heu… particulière, puis ses premiers meurtres. 
   Je ne veux rien vous dévoiler, ce serait un gâchis phénoménal, alors je vais m'arrêter là. Mais ce livre est vraiment à lire. Le narrateur nous dévoile, à travers ses yeux, une peinture de notre Amérique contemporaine, une face cachée et sombre. Cette histoire pourrait vous paraître lourde ou triste, car on parle quand même de meurtres et d'une famille où l'alcool fait des ravages, mais le tout est tellement bien mené par l'auteur que l'histoire n'en ait que plus prenante. 
   J'espère vous avoir convaincu parce qu'il serait réellement dommage de passer à côté d'une telle histoire !
   A la prochaine pour les résultats du concours ! 

Marine Lafontaine 

lundi 24 juin 2013

MÉDÉE, CHAPITRE 3

Voici le chapitre 3 de Médée, comme promis ! En espérant qu'il vous plaise ! Bonne lecture !

 
Les Bacchantes, armées de leurs lyres, devaient danser une folle ronde, remplissant les airs de leurs chants distordus. Toute à leur ivresse, elles ne tarderaient pas à arracher les têtes de ceux qu’elles croiseront sur leur chemin.
Ainsi va l’escorte de Bacchus.
Médée les avait souvent observées de loin. Ses orbes glacés parcouraient leurs chairs, à peine cachées sous les peaux de tigre qu’elles s’étaient jetées en travers de leurs épaules. Elle se souvenait avoir interrogé son aïeule, Sol Indiges, dieu du soleil, à leur sujet. Comment des créatures aussi joyeuses pouvaient-elles habiter une telle folie meurtrière ?
Aujourd’hui, elle comprenait.
Cette envie de rire, de danser, alors que seule la haine faisait mouvoir vos membres. Comme une lueur de folie, une baise rougeoyante… Il suffisait d’un souffle pour en faire un brasier destructeur… Alors si trois furies soufflaient à plein poumons dessus, nul doute que le feu qu’elles provoqueraient serait spectaculaire.
Médée leva une main blanche vers les feux qui dansaient dans le lointain. Des braseros avaient été allumés dans les rues alors qu’une parade répandait sa joie sur tous les habitants de Corinthe. Silencieuse, un étrange sourire gravé sur le coin des lèvres, la magicienne contemplait ces danseuses qui riaient, telles les Bacchantes, ces musiciens qui éclaboussaient le monde de leurs notes liquides. A ses côtés, Nérine demeurait immobile, le souffle quasiment suspendu, les yeux rivés sur sa maîtresse. Elle songeait à cette lueur folle qui se tapissait au fond de ses prunelles et un sentiment proche de la terreur glaçait son être. Bien qu’elle ait toujours craint sa maîtresse, c’était la première fois qu’elle se sentait elle-même en danger. Jupiter seul savait à quel point les pouvoirs de Médée étaient terrifiants ! des coups donnés contre le battant de la porte arracha la nourrice à ses sombres pensées.     
-                Prêtresse, vos enfants vous demandent, annonça une voix féminine.
-                Faites-les entrer, ordonna Médée d’un ton doucereux.
Phérès et Merméros entrèrent en trombe dans la chambre de leur mère. Cette dernière leur ouvrit les bras pour qu’ils puissent s’y réfugier.
-                Mère ! pépia Merméros avec innocence. Vous êtes belle !
-                Merci, mon fils, sourit cette dernière.
Médée était habillée d’un chiton, cette ample tunique noire, dont les longues manches étaient fendues en deux à partir du coude et retenu aux épaules par des fibules ornées de pierreries. Par dessus, Nérine avait ajusté une stola argentée. Les cheveux de Médée coulaient dans son dos, libres de tout lien. Curieux, Phérès détailla la toilette de sa génitrice et esquissa un fin sourire, saisissant avec facilité les différents messages qui émanaient de cette simple tenue. La qualité du tissu prouvait le haut statu social de Médée et la stola était tout vêtement qu’une femme mariée se devait de porter en public. Mais les cheveux lâchés étaient portés ainsi en signe de deuil. Sa mère jouait sur un habile paradoxe, proclamant ouvertement qu’elle était encore liée à Jason tout en dénigrant complètement son mari. Et ses couleurs, et ses pierres précieuses… Saphir, pierre de lune, perle et cristal…    
-                Mère, vous vous rendez à la réception en tant que prêtresse d’Hécate ? lui demanda-t-il.
-                C’est exact, Phérès. Lors d’un choix aussi important, il est normal qu’Hécate soit présente pour leur montrer les voies du destin… 
Elle lui grimaça un horrible rictus qui dévoila ses dents sombres. Phérès cilla à peine devant cette vision cauchemardesque. Dans quoi sa mère avait-elle planté ses crocs pour les maculer de sang ? Il fit courir son regard sur le sol de la chambre et fronça les sourcils en voyant, dans un coin de la pièce, une chouette effraie aux ailes brisées. Son esprit d’enfant ne s’en effraya pas pour autant, voyant ici encore la symbolique du geste de sa mère. La chouette effraie était un attribut de Minerve, la déesse qui avait veillé sur les Argonautes lors de leur épopée.
Elle était la déesse qui était à l’origine de la rencontre de la magicienne et du prince déchu d’Iolcos.
Elle était à l’origine de sa tragédie…
Médée tendit la main à ses fils. 
-                Venez, doux enfants, allons donc assister à la fête que nous offre votre pitoyable père.

Créuse était assise devant une coiffeuse entièrement édifiée à partir de marbre de Paros alors que des esclaves se pressaient autour d’elle pour arranger ses magnifiques cheveux d’une blondeur quasi irréelle. La princesse de Corinthe fixait son reflet droit dans les yeux, comme si elle menait un combat contre elle-même. Quand on frappa à sa porte, elle chassa ses suivantes d’un geste agacé de la main et se redressa.  
-                Entrez ! lança-t-elle.
Un homme coiffé de cheveux dorés pénétra ses appartements. Créuse sentit son cœur s’accélérer dans sa poitrine à la vue de son futur époux. Il portait le paludamentum, un manteau rouge, qui lui sied à merveille. La princesse ouvrit la bouche pour parler, mais Jason lui fit signe de se taire.
-                Douce Créuse, femme, que vous êtes belle ! lui déclama-t-il avec un sourire émerveillé.
-                Jason… 
Il l’observait avec avidité. Mais ce n’était pas la femme qu’il voyait. Sous ses yeux se dessinaient une gloire, une ascension au trône. Dans son regard brillait les joyaux de la couronne de Créon, couronne qui sera bientôt sienne. Il avait tant envie de poser ses doigts su cet amas de richesses, sur cet amas de pouvoirs… Oui, il voulait le tenir entre ses mains… Un hoquet étranglé le tira de son hallucination éveillée. Il remarqua ses mains posées sur les hanches rondes de Créuse et un sourire de loup vint se dessiner sur ses lèvres.
-                Ma chère et tendre, je suis las de vous attendre… 
-                Vous ne devriez pas être là, murmura la fille de Créon, le visage dévoré par un feu dévastateur qui rougissait ses joues.
Un délicieux frisson la parcourut toute entière alors que les mains de son futur époux migraient dans le bas de son dos.
-                Je vous veux toute entière… lui susurra-t-il au creux de l’oreille.
-                Oh, Jason… 
Elle hoqueta en sentant ses mains se faire plus aventureuses. Jason se recula alors, la laissant pantelante. Malgré la brume de plaisir dans lequel elle s’était plonge, Créuse put percevoir la vive inquiétude sur le visage de son fiancé.
-                Qu’avez-vous ? s’enquit-elle. C’est encore elle ? ajouta-t-elle d’une voix mauvaise.
-                De qui parlez-vous ? s’étonna le prince déchu. De Médée ?
L’air colérique qui planait dans les yeux de la princesse de Corinthe valait bien toutes les réponses.
-                N’ayez rien à craindre, lui assura-t-il. Non, en fait, mon désarroi trouve sa source ailleurs.
-                Qu’en est-il donc ? Parlez, je vous en prie !
Jason leva sur elle un visage si sincèrement peiné que la princesse sentit un aiguillon jaloux se planter dans sa poitrine. Depuis le premier jour, elle l’avait désiré. Elle avait désiré ce magnifique prince. Le poison avait depuis longtemps rongé son âme, elle était corrompue à jamais. Car, contre l’âcre jalousie dont elle était sujette, aucun remède jusque là n’avait eu d’effet. Elle se souvenait d’avoir contemplé le mariage de Jason et Médée du haut de son balcon, le corps tout entier secoué de haine.
Et aujourd’hui, alors qu’elle allait enfin avoir pour elle cet homme qu’elle désirait tant, quelque chose le préoccupait, prenait plus de place dans son esprit qu’elle.
Et ça, elle ne le supportait pas. 
-                Voyez-vous, Créuse, votre père a ordonné une loi que je ne saurai respecter.
Créuse se recula, l’air froid. De la femme amoureuse, elle passa au statu d’héritière de Créon.
-                Quelle loi donc vous importune ?
-                L’exil de la chair de ma chair, le sang de mon sang, les larmes de mes étoiles. Mes enfants, Créuse ! Je ne peux supporter qu’on les sépare de moi !
-                Si tel est l’ordre du roi, vous ne pouvez vous y dérober, répliqua la princesse d’une voix sans appel.
Elle se raidit en sentant des mains prendre en otage ses doigts. Elle voulut reculer, mais Jason la tenait fermement contre lui.
-                Je vous en prie, Créuse… Si vous parlez à votre père, il vous écoutera. Moi, non… ce sont mes enfants, ma seule fierté, ma raison de vivre ! Oh, j’aimerai tant qu’ils soient élevés par une femme aussi formidable que vous !
La femme refit surface sous le masque de froideur de la princesse. Son cœur battit plus fort dans sa poitrine. Jason souhaitait-il vraiment faire d’elle la mère de ses enfants ? Mais son humeur s’assombrit tout aussitôt. Les enfants de Médée… Elle eut un frisson de dégoût. Ils charriaient dans leurs veines le sang gâté de leur mère. Et rien que pour cela, elle comprenait pourquoi son père tenait à les exiler.
Pourtant, il était déjà arrivé à Créuse de s’amuser avec Merméros. Ce gamin innocent aux boucles claires et au rire jaillissant était une compagnie des plus agréable. Mais son frère… Si l’un avait hérité du côté lumineux de leur père, l’autre semblait avoir été façonné dans le même moule qui donna naissance à cette créature qu’était Médée. Phérès possédait ses yeux qui peuvent vous fouiller l’âme sans que vous ne puissiez rien y faire. Il avait dans la voix cette impulsion, cette étincelle malfaisante qui le liait à l’obscur. Oui, cet enfant était terrifiant… 
-                Jason, décida Créuse finalement, j’accepterai de parler à mon père en votre nom.
-                Oh, Créuse, vous êtes si merveilleuse !
-                Veuillez ne pas m’interrompre, je vous prie.
-                Oh, oui, bien sûr… Excusez-moi.
-                Je veux, qu’en échange, Médée me donne sa robe de mariage.
Jason eut l’air surpris, ne comprenant visiblement pas le pourquoi d’une telle demande. Mais Créuse n’avait pas choisi cette robe au hasard : c’était le seul objet qui appartenait encore réellement à Médée. Cette robe était splendide, une merveille, tissée à la main dans un tissu chatoyant et ce par la main même de Circée, sa tante, offerte pour son mariage. Du passée de la magicienne, de son passée glorieux et dorée de princesse de Colchide, c’était tout ce qu’il restait… 
Créuse voulait détruire Médée, définitivement. Elle voulait que ce monstre souffre, qu’il souffre autant qu’elle avait souffert durant toutes ces années en voyant l’homme qu’elle aimait dans ses bras. 
-                C’est l’unique condition, asséna-t-elle d’un ton bas et roque. Vous n’aurez pas de mal à la respecter, non ?
-                Non, je ne le pense pas, acquiesça Jason. Si tel est votre souhait, très chère, il ne saurait me tarder de le réaliser, bien évidemment !
Créuse sourit, un rictus plein d’amour et de haine.
Sa vengeance allait pouvoir s’accomplir dans son entièreté.

Médée riait.
Nérine, glacée d’effroi, la voyait danser sur les cadavres des animaux qu’elle avait sacrifié en l’honneur des pieds. Ses pieds nus écrasaient les entrailles répandues sur le sol et sa tenue était maculée de sang. Elle en avait jusque sur le visage et dans les cheveux. 
-                Pluton, Proserpine, Hécate, Sol, oh, divinités tout puissantes ! s’époumonait la magicienne, bras levés vers le ciel, comme pour prendre à témoin les astres de sa folie. Minerve, entends-moi, vois ! Toi qui a choisi comme héros Jason, je vais te prouver que nous autres, infernaux, nous sommes plus aptes que lui à remplir quelconque mission. Ah, toison d’or, t’en rappelles-tu ?
Elle éclata de nouveau de rire. Les torches accrochées aux murs vacillèrent puis leurs flammes vira progressivement au noir, jusqu’à ce qu’une lumière crépusculaire envahisse la pièce où Médée s’était enfermée avec sa nourrice pour procéder à son macabre rituel.
La nièce de Circée eut un rictus terrifiant, qui aurait glacé le sang de n’importe quel mortel. Elle siffla, une stridulation stridente qui vrilla le crâne de Nérine.
-                Mes sœurs, furies, soyez présentes, plus horribles encore qu’au jour de mon mariage ! venez, présentez-vous à moi, avec vos mains ensanglantées, brandissez les torches soufflées de mon hymen brisé ! Faites payer à Jason qui a souillé nos vœux… 
La princesse de Colchide se ploya, comme si ses paroles lui coûtaient. Elle planta ses ongles aigus dans la chair tendre de ses paumes.
-                NON ! hurla-t-elle d’une voix suraiguë. Ne vous contentez pas de le poursuivre et de le tourmenter jusqu’au fin fond de ses cauchemars ! Son supplice doit être plus terrible encore ! Qu’il soit trahi, trahi, trahi par les êtres qu’il aime le plus au monde ! Que ses fils soient semblables à lui-même, semblables à moi ! Qu’ils soient capables de se jouer de lui, autant qu’il l’a fait avec moi ! Qu’ils soient capables de le poignarder, autant que je l’ai fait pour lui !
Nérine sentit les larmes envahir ses joues. Elle joignit ses mains dans une posture suppliante.
-                Oh, Hécate, déesse aux trois visages, si vous aimez votre prêtresse, sauvez-la de sa folie meurtrière !
Médée lui jeta un regard tordu, un regard où transparaissait son âme brisée, son amour bafoué, sa confiance piétinée. Elle offrit un sourire de travers à sa nourrice.
-                Allons, il est temps… 
-                De quoi parlez-vous, maîtresse ? murmura Nérine avec terreur.
Sans répondre, Médée ouvrit en grand les portes de la salle. Dans le couloir l’attendaient ses fils. Merméros et Phérès saisirent chacun une main de leur génitrice et lui sourirent avec une innocence trop belle aux yeux d’une femme à l’âme noire. Pourtant, elle ne se détourna pas. Elle assura sa prise sur les mains de ces petits êtres entre ses doigts froids.
-                Allons, il est temps, sinon, nous allons être en retard à la fête !        


Voilà,  l'intrigue est maintenant correctement installée, le prochain chapitre sera donc un des nœuds de l'intrigue ! Attendez-le avec impatience, s'il vous plaît ! A bientôt, n'hésitez pas à commenter et/ou faire un petit tour sur le blog ! 

Marine Lafontaine  

mercredi 19 juin 2013

TOP 10 OPENINGS

Bien le bonjour ! Ah, ça-y-est ! Première épreuve de bac passée ! Ça fait du bien ! 
   
     Un petit mot tout d'abord pour remercier tous les lecteurs d'Eros et Thanatos qui me laissent en plus de gentils petits messages, c'est franchement sympa ! Non, je dirai même plus, c'est génial ! Un merci tout particulier à Marie Tarkowska et Alixxe (elle se reconnaîtra, si elle lit cet article). 
     Pour fêter tout ça dignement, je vous propose un petit article musical, les meilleurs (selon moi) openings de mangas classés du dixième au number one ! Cette idée m'a été soumise par Alex67 grâce à mail (quelle jolie invention nous avons là. Vous pouvez, évidemment, faire de même et me proposer des sujets d'articles par mail !). 
   
     Alors, pour les néophytes, qu'est-ce qu'un opening ? Alors, ça se présente sous forme de chansons avec un petit clip et il sert d'ouverture à une série. Alors, je n'en connais pas énormément pour les séries (genre Heroes, Game of thrones, les Simpsons, Dity Sexy Money, NCIS… là, je viens de vous faire le tour des seules séries que je regarde ! Le meilleur opening reste celui de Game of thrones, à mon humble avis). 
     Par contre, comme vous vous en doutez, j'en connais beaucoup pour les mangas ! Je vous en ai déjà présenté d'ailleurs quelques uns très bon, comme celui de Darkan Than Black ou Mirai Nikki (je vous ai remis l'opening, mais impossible de supprimer la vidéo défaillante, ignorez-la simplement s'il vous plaît !). Bon, comme j'en connais beaucoup, j'ai dû vraiment faire un tri sélectif ! Sans plus attendre, les voici !!

    10 Je commence par un manga tout sympathique dont je n'ai encore jamais parlé. Il s'agit de Nurarihyon no mago (article promis pour les vacances, quoique… ).  

 

    09 Un manga dont je n'ai jamais parlé non et pourtant réellement bon, voici Blue exorcist !


   08 Décidément, c'est la foire aux nouveaux articles ! Encore un que je ne vous ai pas fait découvrir. ce coup-ci, il s'agit de Murder Princess, un manga très court, mais plutôt réussi ! 


   07 Heu… Bah, encore un… Cette fois-ci, il s'agit de Tactis, un bon animé également. 

  
   06 Décidément, je vais devoir vous faire un énorme article shampoing, moi ! En plus, c'est un excellent manga, celui-là. Voici l'opening de la deuxième saison de Kyo kara maoh ! (oui, le point d'exclamation fait parti du titre).   

 
    05 Et la liste, toujours plus longue… Attendez que je regarde mon top 10… Ah ouais ! Sur tout l'ensemble, je ne vous ai déjà présenté qu'un seul manga ! Bon… Je vais avoir du boulot… Bref, voici Juy oh sei.   


   04 Passons sans plus tarder à Guilty Crown


   03 Ça y est, on est sur le podium ! Et le n°3 est… Death note ! Non, je plaisante, je déteste leurs openings. Autant le clip est super, autant je ne supporte pas la musique. Non, il s'agit de D.gray-man, le troisième.  


   02 Voici Inu x boku SS… Comment ça c'est un nom à rallonge ? Ça va encore ! Vous connaissez Uragiri wa boku no namae wo shitteiru ? Ça, c'est carrément un titre à coucher dehors ! Littéralement, ça veut dire “La trahison connaît mon nom” un shonen-ai assez, heu, bah, chiant, tout ça à cause du personnage principal (ah moi, quand je n'accroche pas avec les personnages, c'est mort). Bref, voyons plutôt l'opening !


  01 Hé voici le number one ! Alors, pour tout dire, c'est le numéro pour le moment, mais je change tout le temps d'avis, donc ce top 10 ne sera sûrement plus d'actualité d'ici une ou deux semaines, en fait… Mais, pour le moment, je me le passe en boucle ! Voici l'opening de Attack on Titan !  


   Voilà mon petit top 10 ! J'espère qu'il vous a plu ! On se retrouve très vite pour la suite de Médée. En attendant, portez-vous bien !

Marine Lafontaine

lundi 17 juin 2013

OUPS… 

   Oui, oups, oups, oups… Heu… 
   Bah, en fait, on a dépassé les 6 666 visites depuis un moment, et je n'ai toujours pas fait le dessin que je voulais… Et moi qui voulait vous montrer Makum, un des huit personnages principaux de ma collection Soul sea ! Je vous le ferai pour les vacances, qu'en dites-vous ? 
   
    En attendant, Eros et Thanatos est enfin en ligne dans son intégralité ! Et comme je suis très gentille, je vous ai quand même fait un dessin ! Peut-être que certains d'entre vous le connaissent s'ils me suivent via ma page Facebook, il s'agit du portrait de Nathanaël et Azela, deux protagonistes de Eros et Thanatos. Je dois avouer que j'en suis assez fière ! C'est le deuxième dessin que je réalise aux crayons aquarellables, qu'en dites-vous ? 

   Hum, je crois qu'il manque quelque chose à cet article… Vous voyez quoi, vous ? Ah, mais oui, vous avez raison ! Ça manque de musique ! Là, je vous propose un petit slam signé Grand Corps Malade que je trouve absolument magnifique. Appréciez la beauté de ce texte !

   
    Je compte sur votre aide pour qu'Eros et Thanatos puisse vivre à travers vous, à travers vos yeux et votre cœur. Pourriez-vous le partager autour de vous ? S'il vous plaît ! C'est vraiment important pour moi !

   Aussi, je vous remercie toujours d'être si nombreux à me rendre visite, merci encore. Merci à tous ceux qui laissent des commentaires sur les articles, merci à tous ceux qui viennent ici et qui, j'espère, prennent plaisir à me lire. Merci à tous !

Marine Lafontaine

jeudi 13 juin 2013

MÉDÉE

   Bien le bonjour ! Cela faisait longtemps que je n'avais pas mis d'articles en ligne ! Bon, comme je n'ai aucune envie de réviser mon bac pour l'instant (je le ferai après, promis !), je me suis dis qu'il serait grand temps que je vous présente concrètement Médée pour bien saisir le personnage de la fiction. Le troisième chapitre est en cours, mais je ne le mettrai pas en ligne avant un moment, je crois, après les épreuves, sûrement.
   Ah, au passage, Eros et Thanatos est envoyé dès demain chez les éditeurs ! Donc, pas de soucis, le livre sera très prochainement en ligne. Mais revenons à nos moutons… Des moutons bien sanglants… 
   Médée. Alors, Médée, c'est la fille du roi de Colchide, la nièce de Circée, la descendante de Hélios (ou Sol, en latin) et la prêtresse d'Hécate aux trois visages. Selon la légende, c'est une puissante magicienne, tout comme sa tante et une princesse d'une grande beauté. 
   Pour comprendre son mythe, nous devons nous intéresser en premier lieu à Jason. Son père était roi d'Iolcos et lui en était l'héritier. Mais il fut chassé du royaume par son oncle, Pélias, alors qu'il n'était encore qu'un enfant. Il fut apparemment élevé par des centaures et, une fois adulte, il revint pour réclamer son trône. Son oncle décida de le lui accorder s'il lui ramenait la toison d'or qui détenait le roi de Colchide. Ni une, ni deux, Jason monte un équipage. Est construit alors l'Argo qui est considéré comme le premier vaisseau à avoir bravé les mers. Dans son voyage, Jason était accompagné, entre autre, de Orphée, Pollux, Tiphys… Ils arrivent tant bien que mal en Colchide où ils rencontrent la famille royale. Mais le roi refuse de leur céder la toison, à moins qu'ils ne réussissent quelques épreuves. C'est là qu'intervint notre princesse. 
   Médée s'était éprise de Jason et décida de lui prêter assistance pour qu'il triomphe des épreuves. Jason doit labourer une terre aride avec des bœufs aux sabots d'airain qui crachent du feu, y semer les dents du dragon de Cadmos, desquelles germent des guerriers, les Spartes (les « semés »), qui l'attaquent. Heureusement, Médée lui fournit un baume protecteur contre les brûlures et le fer des taureaux, ainsi qu'une pierre faisant en sorte que les guerriers s'entretuent. Le roi, de mauvaise foi, ne veut pas leur donner la Toison d'or. Ils décident donc d'aller la chercher la nuit. Médée endort le dragon (qui était pourtant réputé pour ne jamais dormir… Remboursez ! OK, j'arrête mon délire). 
    C'est ainsi qu'ils s'emparent du trésor et qu'ils fuient. Pendant leur cavalcade, ils sont poursuivis par les flottes de Colchide. Pour les ralentir, Médée démembre son propre frère et jette les parties de son corps à l'eau. 

    Les voilà arrivés en Iolcos. Malheureusement, entre temps, l'oncle de Jason avait décimé toute sa famille. Pour se venger, Jason fait appel à Médée. Cette dernière fait une démonstration de ses pouvoirs aux filles de Pélias : elle fait rajeunir sous leurs yeux un mouton qu'elle avait jeté dans un chaudron. Elle les convainc de faire de même avec leur père, après l'avoir découpé en morceaux… Vous devinez la suite, non ? Bref, Jason et Médée partirent s'isoler en Corinthe où ils vécurent dix ans heureux avec leurs deux enfants : Phérès et Merméros. C'est ici que commence la tragédie… 
   Le mythe de Médée, à partir de là, a été repris par de nombreux grands écrivains tels Sénèque ou Corneille. Sous forme de pièces de théâtre, ils décrivent la folie meurtrière de cette femme qui, pour punir la trahison de son mari, va aller jusqu'à assassiner ses propres enfants. De là est né l'expression “complexe de Médée” qui est utilisé quand une femme se venge des actions de son mari en maltraitant ses enfants. 
   Personnellement, je connais plutôt la Médée de Sénèque que j'ai beaucoup aimé lire. Par contre, dans aucune pièce, les enfants n'ont de grands rôles, ce que je trouve dommage. Je vais remédier à cela, moi ! Bien sûr, des auteurs, des cinéastes et des peintres ce sont également intéressés au portrait douloureux de Médée, mais je ne vais pas vous en parler là, sinon on n'a pas fini !
   
L'histoire de Médée ne s'arrête pas là, puisqu'elle s'enfuit, épouse un nouveau roi (celui d'Athènes, je crois…) avec qui elle a un autre enfant. Mais elle doit fuir encore, elle retourne en Colchide, rétabli son père sur son trône (oui, apparemment, il n'y était plus !). Selon la légende, après sa mort, elle va à l'Elysée où elle devient l'épouse d'Achille… Hé beh !
  
 Bref, voici le portrait Médée ! Chapitre trois à venir. Le concours “A vous la suite !” est bientôt terminé, n'oubliez pas d'envoyer vos participations. En attendant, merde à tous ceux qui passent le bac (ou d'autres épreuves) et bonnes révisions ! Je vais devoir sérieusement m'y mettre, moi…   
Marine Lafontaine  

mercredi 5 juin 2013

MÉDÉE, CHAPITRE 2

 
Pollux et Jason s’allongèrent sur des divans alors que des rayons de soleil venaient délicieusement les réchauffer. Des esclaves vinrent leur apporter des coupes de vin fraîches et des mets raffinés pour réveilleur leurs palais. Le voyageur se laissa aller goûta aux délices qui s’offraient à lui. Alors qu’il piochait dans une coupe de figues confites, Jason prit la parole sur un ton moqueur :
-                Médée t’effraie toujours autant à ce que je vois.
-                J’ignore toujours comment tu as pu te marier avec elle… Cette femme est plus effroyable que Pluton !
-                Tu risques de vexer le seigneur des enfers, là !
-                Je n’exagère pas !
Jason leva les yeux au ciel, agacé par tant de peur. Pollux tenta de le mettre en garde. 
-                Elle a accompli les pires infamies en ton nom, Jason. Sois prudent avec elle.
-                Elle ne met plus d’aucune utilité. Aujourd’hui, celle dont j’ai besoin, c’est Créuse pour pouvoir me hisser au trône de Corinthe. Puis je prendrai les armes et je mènerai mon armée à Iolcos.
Pollux perçut toute sa colère dans sa voix, mais jugea sage de ne pas relever. Il observa un moment cet homme qui avait autrefois mené les Argonautes à la recherche de la toison d’or pour reprendre le trône d’Iolcos, dérobé par son oncle, Pélias, alors qu’il lui revenait de droit. Quand ils étaient revenus, la famille de Jason avait été complètement massacrée sous les ordres de Pélias… Alors Médée avait agi. Pour venger son aimé, elle avait fait appel à des pouvoirs maléfiques qui n’avaient fait que noirci un peu son âme de magicienne. Peu à peu, elle glissait vers le nom de sorcière… 
Grâce aux machinations de Jason et Médée, Pélias périt de la main de ses propres filles. Puis le regret frappa ce couple et, sous les reproches d’Acaste, cousin de Jason, ils s’exilèrent en Corinthe. Mais voilà dix années que ces évènements ont eu lieu. En y réfléchissant, n’était-ce pas seulement un juste retour des choses ? C’était tout du moins la conclusion à laquelle était arrivé Jason. Pélias était destiné à mourir de sa main, il n’avait qu’accompli une simple vengeance, il avait équilibré la balance. Alors, maintenant, il exigeait son trône. Et pour cela, oui, il allait abandonner Médée et épouser Créuse. Il s’était servi des femmes durant toute sa vie, pourquoi cela serait-il différent maintenant ? Seule une chose l’inquiétait, en réalité…   
-                Père, père !
Pollux et Jason se redressèrent vivement à l’entente de cette appellation. Le voyageur vit avec stupéfaction deux enfants, jeunes et plein de vies, sauter dans les bras de Jason. Si l’un d’eux souriait avec entrain, l’autre gardait un visage absolument hermétique. Il se détacha rapidement de son père pour fixer Pollux de ses orbes brillants. Ce dernier sentit un frisson malsain descendre le long de sa colonne vertébrale. Il connaissait cette sensation… C’était comme lorsque Médée plongeait son regard dans le sien… 
-                Jason, souffla-t-il, les jambes tremblantes.
Il se heurta au visage d’un homme comblé. Surpris, il le fixa sans comprendre. Jason, lui, hissa l’un de ses fils dans ses bras, celui qui souriait avec joie à tout ce qui l’entourait.
-                Je te présente Merméros et Phérès, très cher ! Ce sont les enfants que j’ai eu avec Médée.
-                Tu as eu des enfants avec cette folle ?!
Merméros perdit instantanément son sourire quand il haussa le ton. Il enfouit son visage dans la tunique de son père alors que des ombres venaient danser dans les yeux bleus de son frère. Jason, lui, n’en prit pas ombrage.
-                Ne sont-ils pas magnifiques ? Regarde-les, Pollux, voit leurs visages si tendres. Ils sont ma fierté, ma raison de vivre. Dire qu’ils seront bientôt princes… 
Il baisa les cheveux clairs de Merméros avec une tendresse infinie et le serra contre sa large poitrine. Alors qu’il le choyait avec tout son amour paternel, il ne vit pas Phérès lever une main vers Pollux. Il ne le vit pas tordre sa bouche en un rictus de mépris et de colère. 
-                Ne dites plus jamais du mal de ma génitrice en ma présence, siffla-t-il d’un voix étrangement grave et basse.
En cet instant, oui, Pollux eut la confirmation que le sang de Médée coulait dans les veines de ce gamin. Il n’y avait qu’à voir ses yeux terribles ou ses cheveux aussi noirs que ceux de sa mère. Ils semblaient renfermer dans leurs fibres la puissante magie d’Hécate aux trois visages dont Médée était la prêtresse. Par l’enfer, cet enfant était un monstre engendré par un démon ! Phérès se détourna de lui, méprisant. Il leva sur son père un masque d’innocence et de pureté auquel se laissa prendre Jason qui le hissa à son tour dans ses bras pour lui prodiguer quelques tendresses.
-                Tu sais, Pollux, au départ, je devais être exilé avec Médée, lui expliqua doucement Jason alors qu’il câlinait ses enfants. Mais j’ai réussi à négocier avec Créon pour que je sois exempté de peine. Maintenant, il faut que j’arrive à le convaincre de laisser mes enfants près de moi. Il veut qu’ils partent avec elle, mais je ne le supporterai pas. Je les aime trop pour les laisser errer avec cette femme… 
Pollux se garda de toute réponse, remarquant l’éclat sauvage qui brillait dans les yeux de Phérès. Merméros, lui, jouait tranquillement avec un soldat d’argile, ne semblant visiblement pas se rendre compte de la situation. 
-                Seigneur ! Seigneur !
Une esclave courait vers eux. Elle s’inclina profondément devant eux, le souffle court.
-                Seigneur Jason, la magicienne vient de perdre connaissance dans la salle du trône. Nous ne savons que faire.
-                Hé bien ramenez-la à sa chambre ! répliqua le jeune homme avec agacement. J’ai d’autres chats à fouetter.
-                Vous voulez qu’on la… touche ? glapit la femme d’un air apeuré.
Jason leva les yeux au ciel. Mais pourquoi donc tous craignaient-ils Médée à ce point ? il soupira et fit signe à l’esclave de le précéder.
-                J’y vais, puisque seuls des pleutres vivent sous ce toit. Quand je serai au pouvoir, je compte bien procéder à certains changements, ici ! Tiens, Pollux, garde les enfants, veux-tu ! je te rejoins dans quelques minutes !
Pollux ouvrit la bouche pour protester, mais Merméros sauta dans ses bras avec joie qui le rendit muet de stupéfaction. Leur père se pressa à la suite de l’esclave et eut tôt fait de disparaître de leur champ de vision. Phérès esquissa un petit sourire et se tourna vers l’ancien Argonaute.
-                Il paraîtrait que vous étiez à bord de l’Argo, vous aussi, émit-il avec candeur. Je ne pensais pas un jour rencontrer un homme tel que vous.
-                Père nous a souvent raconté votre histoire ! acquiesça vivement Merméros.
-                Et comment vous vous êtes servis des pouvoirs de notre mère, ajouta son frère d’une voix doucereuse.
Pollux ne put réprimer un frisson. Phérès s’assit sur le divan dans lequel était allongé Jason un instant plus tôt. Merméros, visiblement plus jeune d’un ou deux ans, monta sur ses genoux pour se pelotonner contre son frère. Ce dernier invita l’adulte à s’asseoir en face de lui d’un signe de tête.
-                Racontez-la nous, Seigneur Pollux, votre version de l’histoire… 

Quand Médée reprit connaissance, elle se trouvait dans sa chambre. Seule. Elle se redressa péniblement, sonnée. Que s’était-il passé ? Elle se souvenait de s’être rendue auprès de Créon pour une audience importante, mais… La jeune femme frissonna alors qu’un sentiment de mal aise s’emparait de son être tout entier. Incapable de mettre un nom sur la cause de ses sentiments, elle quitta les draps. 
-                Nourrice ! appela-t-elle d’une voix forte.
Une vieille femme se présenta à elle presque instantanément. Elle s’inclina profondément devant sa maîtresse qu’elle avait pratiquement élevée. A son départ de Colchide, elle l’avait tout naturellement suivie. Son dos avait ployé par le poids des âges, ses capacités s’étaient amenuisées au point de réduire son rôle à une présence paisible et rassurante. Elle se saisit d’une étoffe moirée dont elle drapa le corps nu devant elle. Médée se laissa faire, simple poupée confiante entre les mains de Nérine.  
-                Nourrice, murmura-t-elle.
-                Oui, douce enfant ?
Le regard de la jeune femme était porté au dehors, elle observait avec une attentive fascination le soleil qui déployait sa lumière divine sur Corinthe.
-                Quel jour sommes-nous ?
-                Aux ides de mars.
-                Je vois… Nourrice… 
-                Oui ?
-                Etait-ce un rêve ?
Nérine ne répondit pas, se contentant d’accrocher une ceinture en tissus autour des hanches de la magicienne. Ses doigts encore habiles attrapèrent les mèches noires pour les serrer dans un chignon ouvragé. Médée se sentit vaciller, le corps douloureux, l’âme souffrant de mille tortures. Elle revoyait Créuse qui la dominait de toute sa hauteur, son rire satisfait, le triomphe qui faisait briller ses yeux. Elle la haïssait, et elle lui rendait parfaitement ce sentiment. Médée sentit un grondement naître dans sa poitrine. Elle émit un bruit de gorge, un feulement de chat en colère.
Mais le chat voulait devenir lion… 
Brutalement, la réalité la frappa en plein visage. Sa marque s’imprima violemment dans son être, jusqu’au plus profond de son âme. Elle planta ses dents dans ses lèvres pour retenir les gémissements qui menaçaient. Des perles de sang roulèrent sur son menton. De sa langue, elle goûta le liquide au goût doux amer. 
-                Pourquoi… geignit-elle alors que son corps ployait sous la douleur. Pourquoi… ?
-                Médée… Princesse… 
Nérine tenta de la redresser, mais Médée hurla et se dégagea brutalement. Son chignon n’était pas encore tout à fait attaché et il se défit alors qu’elle secouait la tête. Les mèches volèrent, sombres serpents. Ils créèrent un rideau protecteur sur le visage de Médée, un voile qui dissimulait la vérité à ses yeux. Cette fragile protection réussit tout de même à cacher les larmes qui mouillaient son regard. Elle aimait Jason de tout son être… Pour lui, elle avait trahi sa patrie, son père, elle avait démembré son frère et semé dans sa fuite ses membres pour ralentir leurs poursuivants. Elle s’était livrée aux plus noirs sortilèges, elle lui avait donné une famille… Mais, lui, maintenant qu’elle ne lui était plus utile, s’en allait rejoindre la couche d’une autre femme ? L’avait-il aimé ne serait-ce qu’un seul instant ? Avait-il ressenti une quelconque affection à son égard ? Ou n’était-elle à ses yeux qu’un vulgaire outil, qu’un corps qu’il avait engrossé ?
-                Impardonnable…
La voix avait la dureté du roc, le tranchant d’un glaive un jour de guerre. Médée redressa son dos, ses épaules, sa nuque, son menton. Un sourire illuminé vint tordre ses lèvres alors que ses doigts passaient dans ses cheveux pour les rejeter en arrière. Nérine se statufia à la vue du visage métamorphosé de sa maîtresse. Calme, sérénité, même, mais dans son regard se disputaient une vague lueur de folie et de haine mêlées. Dans quel sombre tourment Médée avait-elle jetée son âme ? Elle la vit lever une main blanche.  
-                Soyez présentes, déesses vengeresses des crimes ! Soyez présentes, mes sœurs !  
Un vent glacé souleva les tentures pendues aux fenêtres. Nérine vit avec horreur trois formes vaporeuses tourner autour de sa maîtresse qui riait en tournoyant sur elle-même, bras grands ouverts, comme pour accueillir ces soudaines apparitions.
La parole est aux tragédiens.
Car l’histoire de Médée vient bel et bien de commencer… 

Voici pour la mise en place de l'intrigue et de la plupart des personnages ! La suite est à venir bientôt ! 

Marine Lafontaine

mardi 4 juin 2013

SUICIDE PÂTISSIER

    Bien le bonsoir ! Aujourd'hui, j'ai une bonne nouvelle à vous annoncer ! Les corrections d'Eros et Thanatos sont officiellement terminées ! L'impression et l'envoi devraient s'effectuer dans la semaine ou lundi prochain au plus tard. Le livre sera donc disponible sur le net bientôt. Une fois que cela sera fait, j'aurai un service à vous demander. J'aimerai que vous le partagiez avec vos connaissances, tout votre entourage. C'est très important, c'est mon rêve que vous tenez entre les mains. Je compte sur vous ! 


   Pour fêter ça, je vous propose un petit One-shot dont l'idée m'est venue un matin en me réveillant. Sans plus attendre, voici :
 
SUICIDE TISSIER


      Je n'en peux plus… 
    Mon regard erre un moment à travers l'appartement. Des vêtements en jonchent le sol dans un capharnaüm des plus incroyables. Je suis pourtant une personne ordonnée !… Mais la proposition qu'il m'a faite m'a ébranlé. J'ai passé mes nerfs sur mon armoire en la vidant de tout son contenu. Il faudrait que je range, quand même… Avec un soupir, je ramasse un gilet et je le jette sans plus de considération sur une chaise. 
    L'attente est insupportable ! Il m'a pourtant dit qu'il me rejoignait dans l'heure ! Qu'est-ce qui lui prenait autant de temps !? 
    A pas lents, je gagne la cuisine. Sur la table repose l'objet de mes tourments. Je le fixe lentement. Suis-je réellement prête à gâcher plus de six ans de travail ? Le geste était simple, mais effroyablement difficile à la fois. Je me détourne pour ne pas céder et regagne le salon, rageuse. Il me l'a promis ! Il a dit qu'on le ferait ensemble ! Il ne m'a quand même pas abandonnée à mon sort ? Il ne m'a quand même pas laissée seule face à ça ?! 
     Je me laisse tomber sur le canapé, tentant vainement de calmer les battements de mon cœur trop frénétiques à mon goût. Mais il ne semble pas décidé à me laisser en paix… Pour occuper mon esprit tout droit dirigé vers la cuisine, j'allume la télé. Manque de peau, je tombe sur les infos ! Je grogne, énervée, alors que les malheurs du monde défilent sous mes yeux. Un frisson de dégoût passe sur ma peau. Pourquoi les hommes sont-ils aussi… humains ? Y'en a t-il un seul sur cette misérable planète qui ait du respect pour son prochain ? 
    Un seul qui respecte ses promesses ? 
    Je foudroie mon horloge en plastique du regard, comme si tout était de sa faute ! Il a plus de trois heures de retard ! Je mords mon coussin, délicieusement tentée par l'idée d'en finir au plus vite. Une fois l'acte accompli, le bordel de ma tête sera calmé. Plus d'hésitations, de regrets… 
   Une musique s'élève. Je bondis comme une furie sur mon portable. 
-    Allô ?!… Ah, c'est toi, papa… 
    J'entends son rire dans le combiné. Tss… Qu'est-ce qu'il est agaçant ! La tête toute à mon dilemme, je l'écoute à peine faire les éloges de ma jeune sœur, née il y a plus d'un mois.  
-  Quand viens-tu nous rendre visite ? me demande mon géniteur d'une voix peinée. Cela fait si longtemps que nous ne t'avons pas vue. 
-    Quand j'aurais le temps, je réplique. Maintenant, excuse-moi, papa, mais je raccroche. 
    Je n'attends même pas sa réponse. Hésitante, je jette un regard par-dessus mon épaule, mais la porte de l'entrée est aussi immobile que tout à l'heure. Je balance le coussin dessus, les tripes nouées. J'en ai marre ! Je vais craquer ! Mes pieds me guident de moi-même vers le lieu de tous mes problèmes intérieurs. Mes dents mordillent mes lèvres, alors que je glisse doucement sur la pente du péché. Pour renoncer à toute tentation, je cours à ma chambre où je me jette sur mon lit. Le réveil posé sur ma table de chevet égraine le temps avec un malin plaisir. L'attente se fait lancinante, je commence à ronger mes ongles. 
   On sonne huit heures. A cette vue, toute ma volonté est balayée. Je sors de ma chambre, automate mue par un seul désir : en finir. Lentement, je me saisis du couteau rutilant. J'observe un moment mon reflet dans l'acier et, un court instant, j'hésite de nouveau. Ne serait-il pas plus sage de l'attendre ? Puis je secoue la tête, comme amusée de mes propres pensées. 
    Tant pis pour lui ! 
    
    Ce gâteau, je vais me le faire toute seule ! 


    Voici la chute ! Ça vous a plû ? Si oui, tant mieux, si non… bah… tant pis ! Alors, vous êtes vous laissé abuser par le titre ? Avouez, vous avez bien pensé à un moment ou un autre qu'elle allait se suicider ! Mais non ! Se goinfrer ou ne pas se goinfrer, telle est la question !

Marine Lafontaine