mercredi 15 novembre 2017

BENDY AND BORIS, CHAPITRE 21

Bien le bonjour, tout le monde ! 

Les chapitres s'espacent, hé oui… Je suis de plus en plus occupée avec mon master et mes recherches de stage, mais ce n'est pas la seule raison. En fait, j'ai pratiquement rattrapé l'histoire originale. En ce moment, les personnages de Rouge sont dans une grotte et j'aimerais qu'ils en soient sortis avant de m'attaquer à ce pan de l'intrigue. C'est pourquoi je vais devoir ralentir mon rythme de publication. Mais je vous abandonne pas pour autant ! 

En attendant, vous pouvez toujours aller lire mon roman sur Wattpad et Tapas, par exemple ! Et je vais essayer de vous sortir de nouveaux articles sur différents sujets. D'ailleurs, si vous avez des demandes d'articles, n'hésitez pas à me les suggérer sur les réseaux, en commentaires ou par mail.

En attendant, je vais vous laisser et vous souhaiter une bonne lecture… 



Les compagnons de voyage commençaient à sentir la faim qui pinçait leurs estomacs. Boris se laissa glisser au sol, fatigué par leur course qui avait plus éprouvé son cœur que ses jambes.
-       Peu importe, nous sommes assez loin du village, de toute manière. Trouvons juste ce que nous cherchons et après, on cherchera à retourner ce truc à son propriétaire.
Le truc en question poussa un miaulement de mécontentement. Cuphead se mit à lui gratouiller le crâne et Jackpot fondit dans ses bras en ronronnant d’aise. Boris poussa un soupir. Il posa sa main sur l’épaule de Mugman et le foudroya du regard.
-       Quant à toi, tu vas payer pour la course…
L’intéressé détourna le regard en sifflotant, image même de l’innocence. Bendy, quant à lui, était toujours pelotonné contre le dos de son idole, aux anges. Dans sa tête, Coquette ne cessait de se dandiner, plus que ravi par cette situation.
-       Je veux rester ainsi pour toujours, soupira-t-il, rêveur.
-       Merde, mec, tu nous embarrasses à donf… grogna Badass.
Ce dernier poussa un soupir et croisa ses bras sur sa poitrine. Evidemment qu’il y avait de quoi se réjouir ! Ils étaient sur le dos de Félix Le Chat, bon sang ! Ce n’était tout de même pas rien ! Mais ils devaient revenir à la réalité et cesser leur caprice.
-       Maintenant, descends du chat, ordonna Badass, autoritaire. Tu le fatigues.
-       Je suppose que tu as raison… admit Coquette d’une petite voix.


Revenu à la réalité, Bendy dut admettre que les petites voix dans sa tête avaient raison. Il appela doucement son porteur pour attirer son attention et lui indiqua qu’il souhaitait mettre pied à terre. Surpris, le chat le laissa faire.
-       Je vais bien, monsieur Félix, lui promit-il. Merci.
-       Tu es sûr ? s’inquiéta son interlocuteur.
-       Ouais, je…
Il ne parvint même pas à achever sa phrase. Un violent vertige l’assaillit de sa vague glacée et le mécanicien sentit ses jambes se dérober sous son propre poids. Félix poussa un cri et le rattrapa avant qu’il ne s’effondre sur place. Ses bras serrèrent fort le corps menu contre le sien, oscillant entre l’inquiétude et la colère. Une de ses mains trouva sa place sur le sommet du crâne du malade. Sous ses doigts, il pouvait percevoir la forte chaleur qui habitait toujours le corps du mécanicien.
-       Bendy, pourquoi m’as-tu menti ? lui demanda-t-il, ne pouvant dissimuler l’anxiété qui habitait sa voix.
-       J… Je ne l’ai pas fait, murmura l’intéressé d’une voix chevrotante. Je ne me suis juste senti un peu engourdi…


Le mécanicien sentait son cœur battre contre ses tempes. Il voulut se redresser, mais Félix ne semblait pas décidé à le laisser agir de nouveau à sa guise : il le gardait fermement enferré dans son étreinte. Mugman s’avança alors, soucieux de trouver un compromis qui conviendrait à tous.
-       Notre pause n’a pas été si longue que ça, Bendy, souligna-t-il. On peut se reposer un peu plus longtemps.
Cuphead, Jackpot sur l’épaule, jeta un regard soupçonneux à son benjamin, le sourcil haussé. Mais qu’est-ce qui lui prenait ? Que Bendy aille mal ou non, ils s’en fichaient ! Au contraire, plus il serait faible, plus il serait aisé de lui voler les pièces de l’Ink Machine. Il ne l’aurait toujours pas intégré dans sa petite caboche ?
Avant qu’il ne puisse protester, Boris approuva la proposition de son ami, arguant que lui-même avait besoin de repos après ce que Mugman lui avait fait subir. Celui-ci attrapa le louveteau par les épaules, ravi qu’il aille dans son sens. Il se tourna vivement vers Bendy et Félix, un immense sourire sur les lèvres.  
-       Boris et moi, on va vous cuisiner une délicieuse soupe aux champignons ! On s’est fait la promesse d’en faire une ensemble et je pense que c’est le bon moment de s’y mettre !
-       Dégage, grogna l’intéressé, toujours fâché contre lui.
Il poussa un soupir, mais accepta de rendre les armes. Après tout, ce n’était qu’une soupe.
-       Mais j’en suis. Uniquement pour mon frérot, précisa-t-il.


Bendy ne voulait pas que ses compagnons se donnent cette peine uniquement pour sa petite personne. Il n’était pas un boulet qu’ils devaient traîner à leur suite !
-       Pas besoin, les gars, leur assura-t-il, je n’ai pas si faim que ça… !
Son ventre ne trouva alors rien de mieux, pour contredire ses dires, que d’émettre un grondement de tous les diables. Mugman éclata de rire, déclarant que l’appel de l’estomac avait tranché. Rouge jusqu’à la pointe des oreilles, Bendy s’installa à même le sol, honteux. Les deux cadets de la bande retroussèrent alors leurs manches pour se mettre au travail. Cuphead, après avoir jeté un regard moqueur à son ennemi d’hier, alla se loger entre deux racines du chêne avec son nouvel ami à poils qui s’installa sur son ventre pour y faire une sieste.
Félix, quant à lui, se laissa tomber aux côtés de Bendy, vexé par son manque de confiance. Bendy lui coula un regard en biais, inquiété et attristé par son attitude. Qu’avait monsieur Félix ? Regretterait-il d’être parti avec eux sur les routes ? Le trouvait-il encombrant ? C’était lui, n’est-ce pas ? C’était sa faute !
-       Monsieur Félix, l’aborda-t-il timidement, vous ne semblez pas bien heureux. E… Etes-vous en colère contre moi ?
Sans bouger, le chat lui jeta un coup d’œil. Puis il se détourna de lui en poussant un lourd soupir. A ce son, tous les muscles du corps du malade se raidirent. Il avait vu juste ! Il était la source du problème… 


Le mécanicien se recroquevilla sur lui-même, les larmes aux yeux. Il avait déçu son idole… Son cœur lui faisait affreusement mal à cette pensée.
Félix lui coula un nouveau regard. La vue de son lecteur qui se retenait de pleurer lui fit comme un coup dans la poitrine. Peut-être qu’il avait été trop dur avec lui… Sa main vint trouver place sur la joue du malade et ses doigts cueillirent les perles qui menaçaient de rouler sur son visage. Ah… Il ne pouvait pas demeurer fâché contre cet enfant… Même si ce dernier essayait de bomber le torse et redresser les épaules, au final, son cœur était encore bien tendre. En tant qu’adulte, lui, il avait envie de le protéger, de le rassurer… Mais il ne pourrait jamais y parvenir si Bendy ne lui accordait pas sa confiance.


-       Je suis désolé, Bendy, s’excusa l’écrivain. Je ne suis pas vraiment en colère contre toi. C’est juste que je n’aime pas quand tu nous caches la vérité à propos de ta santé. Je sais que tu ne crois toujours pas en moi, mais…
-       N… Non ! l’interrompit vivement le malade, atterré par ce qu’il entendait. Ce n’est pas ça du tout !
Félix lui jeta un regard surpris. Comment ça ? Se serait-il trompé ? Sous son regard interrogateur, Bendy avait l’impression de n’être qu’un petit enfant. Il attrapa sa queue entre ses mains pour la faire tourner entre ses doigts. Ce geste, qui tenait du tic, l’aidait à se calmer. Ainsi, il parvint à mettre des mots sur les émotions qu’il voulait tellement transmettre à son idole.
-       J… Je crois en vous, lui avoua doucement le mécanicien. En fait, je dirai même que je crois énormément en vous. Et je veux juste vous faire une bonne impression… 
Il n’osait lever son regard vers Félix, conscient que celui-ci devait le fixer intensément. L’expression du mécanicien s’attrista. Ah… Il avait vraiment honte de son propre comportement… 
-       Je vous ai toujours admiré, confia-t-il. Et vous rencontrer avait toujours été mon rêve… Et maintenant que je vous connais mieux… 


Un pauvre sourire vint s’inscrire sur les lèvres du malade. Il osa enfin regarder son idole et lâcha sa queue dans un soupir.
-       Hé bien, je me rends compte que vous êtes encore mieux que ce que j’avais imaginé.
Félix ne sut tout de suite quoi répondre, ému, ébranlé par l’aveu de son lecteur. Il murmura son nom alors qu’il sentait un tout nouveau sentiment éclore dans sa poitrine, comme une sorte d’affection paternelle. Il attira le malade à lui en passant un bras autour de ses épaules. Sa joue vint se poser sur le front du frère de Boris qui s’était mis à rougir comme une pivoine.
-       Tu n’as rien à prouver, gamin, lui assura-t-il. Tu es très facilement attachant.
La queue de Bendy se mit à fendre les airs à toute vitesse alors que la joie explosait dans son ventre. Monsieur Félix… l’appréciait ? C’était… extraordinaire ! Il n’en revenait pas ! Il avait l’impression de vivre un rêve éveillé.
Rêve qui fut piétiné sans vergogne par un Cuphead moqueur. Ce dernier trouvait le comportement de Bendy très, mais alors très drôle ! On aurait dit un bambin qui était en train de se faire câliner par sa môman chat ! Cela lui donnait furieusement envie de le taquiner… Avançant ses lèvres dans une moue de mamie gâteuse, le nervi du Diable se pencha en avant, comme s’il pincer les joues jouflues d’un bébé. Bendy lui jeta un regard en guise d’avertissement, avertissement que le frère de Mugman prit grand plaisir à écarter.  
-       Guilli, guilli, guilli ! minauda-t-il d’un ton qui laissait parfaitement transparaître toute sa moquerie.
-       La ferme ! cria le mécanicien.

 
Quel besoin ressentait-il de gâcher son moment privilégié avec le meilleur des écrivains de tous les temps ? Il allait le lui faire payer… Quand Cuphead lui adressa son sourire le plus railleur, c’en fut trop.
-       Monsieur Félix, si vous vouliez bien m’excuser pour une seconde… gronda-t-il.
Il essaya de se lever, mais le chat l’obligea à se rasseoir d’une pression sur son épaule. Certes, il était ravi de voir que Bendy semblait aller mieux, mais ce n’était pas pour autant qu’il allait le laisser se fatiguer inutilement dans une querelle avec son ami.
-       Oh non, jeune homme, tu ne vas nulle part, rétorqua-t-il.
-       Ouais, t’inquiète ! déclara Cuphead, décidé à pousser sa blague plus loin encore. Je vais aller te chercher ta tutute !
Sur ces paroles des plus philosophiques, il éclata de rire. Furieux, Bendy sauta sur ses pieds. Il n’était pas un bébé, bon sang de bois !
-       Connard, je vais t’exploser ! gueula-t-il.
Le rire de son vieil ennemi s’intensifia quand il le vit bondir comme un diable hors de sa boîte. Félix ceintura le mécanicien pour l’obliger à se tenir tranquille, mais lui-même ne pouvait réfréner les gloussements qui lui montaient aux lèvres. Ces deux-là formaient une sacré paire !
L’écrivain ramena son lecteur à lui, pouffant doucement. Bendy arrêta de gigoter quand il entendit le délicieux bruit de gorge qui émanait de son idole. Bon, s’il avait réussi à faire rire le chat, alors il pouvait passer l’éponge pour une fois… Il se pelotonna de nouveau contre lui avec un petit soupir d’aise. Il était tellement bien, là… Il aurait aimé que cet instant dure éternellement ! Le fumet de la soupe, les rayons du soleil, la chaleur de l’écrivain, les ronronnements de Jackpot, les chuchotis de Mugman et de Boris… Bercé par cette ambiance aux senteurs d’image d’Epinal, le mécanicien somnolait.   
Ah… 
C’était si agréable d’être en vie.

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