lundi 20 novembre 2017

BENDY AND BORIS, CHAPITRE 22


Bien le bonjour, tout le monde ! 

Récemment, je discutais de la fanfiction avec un ami qui m'a dit "Oui, mais je ne peux pas la lire, je ne connais pas les univers d'où elle provient". Mais c'est là l'intérêt de ce travail (et de bien des fanfictions) : ce n'est pas obligatoire de connaître les œuvres originelles. On est dans un univers alternatif qui ne fait qu'emprunter des personnages. L'histoire, elle, est entièrement nouvelle. Ce récit peut vous donner envie d'aller après vous plonger dans les histoires dont il est tiré (et j'espère que c'est le cas), mais vous pouvez le lire sans vous en préoccuper. 

Alors… Bonne lecture ! 


La soupe était fin prête ! Mugman, tout en chantonnant, touillait leur repas, un sourire heureux sur les lèvres. Boris, quant à lui, était en train de déballer leurs affaires. Il fouillait dans son sac à la recherche de bols pour tout le monde. C’est alors qu’un détail lui vint à l’esprit.
-       Oh, c’est vrai ! Je n’ai pris que pour quatre personnes sans prendre en compte Félix…
Celui-ci redressa la tête à l’entente de son nom. Avisant la mine déconfite du louveteau, il comprit rapidement ce qui l’ennuyait.
-       Tout va bien, Boris ! J’ai mon propre bol, lui apprit-il.
C’était là le grand avantage de posséder une sacoche magique : on avait constamment tout sous la main ! Encore fallait-il encore y accéder… Cela faisait mal au cœur au chat de devoir demander à Bendy de se pousser, mais il n’avait pas le choix s’il souhaitait goûter à la délicieuse soupe préparée par les cadets.
-       Bendy, si ça ne te dérange pas…
Le mécanicien lui jeta un regard surpris, puis il vit qu’il empêchait son idole de se mouvoir. Il recula d’un bond, embarrassé par sa propre attitude.
-       Whoa ! Je suis d… désolé ! bafouilla-t-il.
-       Non, pas de problème, sourit l’écrivain.


Il fouilla dans son sac et en tira un bol qu’il confia à Boris. Cuphead, qui les observait au loin, se mit à rire. Un attirail magique ? Voilà qui était bien pratique ! Qu’est-ce qu’il pouvait avoir d’autre là-dedans ?
-       Mec, tu as vraiment de tout, là-dedans ! s’exclama-t-il. Qu’est-ce que tu vas faire apparaître la prochaine fois ? Un lapin ?
Son rire s’accrut à cette pensée. Félix fit la moue. Comme s’il pouvait invoquer un… lapin ? Un lapin comme monsieur Oswald ? Oh, il voyait parfaitement Oswald sortir de son sac avec son craquant petit sourire en coin…  Félix sentit ses joues le brûler alors qu’il s’empourprait à vitesse grand V. Mais quelle stupide idée Cuphead venait de lui mettre dans la tête ! Il en avait le cœur tout frémissant !
Bendy lui jeta un regard étonné. Qu’arrivait-il donc à l’écrivain ? Il l’appela timidement, mais ce fut suffisant pour que le chat reprenne ses esprits. Il s’excusa pour son comportement, terriblement embarrassé. Voilà qu’il se comportait encore comme un collégien ! Heureusement pour lui, Boris revint alors vers eux avec deux bols de soupe fumants.
-       Enjoy your meal ! leur souhaita-t-il en anglais.
-       Merci, répondit le chat, soulagé par son intervention.
Mugman, quant à lui, s’assit près de son frère. Ce dernier était toujours allongé dans le creux des racines du chêne avec Jackpot qui avait élu domicile sur son ventre le temps d’une longue sieste. Il lui tendit son propre bol et tenta de répéter la même phrase que son ami :
-       Enjo… you mille ?
Son aîné lui sourit d’un air narquois.
-       Ouais, je ne sais pas ce que ça veut dire non plus, ricana-t-il.


Tous se mirent à déguster le repas préparé par les cadets. Félix souffla sur sa cuillère avant de l’enfourner dans sa bouche. La crème et les champignons semblaient fondre sur sa langue !
-       Huum, apprécia-t-il. C’est vraiment très bon !
-       Ce n’est pas de la soupe au bacon, mais c’est bon aussi, concéda Bendy.
-       Si je ne te surveillais pas, tu ne boirais que ça, soupira son benjamin.
Le mécanicien protesta vivement, ce qui fit rire l’ensemble de leurs compagnons de route. Le repas se déroula dans une ambiance bon enfant. Chacun prit son temps pour déguster leur bol sous les rayons lascifs du soleil. Bendy et Cuphead furent désignés pour la corvée de vaisselle et ils s’exécutèrent tous deux en râlant. Il leur fallut de longues minutes pour achever leur tâche car chacun prenait un malin plaisir à gêner les mouvements de l’autre.
Quand ils revinrent enfin s’asseoir, ils étaient trempés des pieds à la tête ! Cependant, ils avaient tous deux un sourire complice sur les lèvres. Pour parachever ce moment des plus plaisants, Boris sortit de son sac sa clarinette. Il la porta à sa bouche et joua un morceau guilleret qui acheva de mettre tout le monde d’excellente humeur.


Quand le louveteau acheva son morceau, il fut applaudi avec enthousiasme par Mugman.   
-       C’était super ! s’exclama celui-ci.
-       Merci, sourit l’apprenti mécanicien. J’en joue depuis des années.
-       Oh cool… 
-       Mais Bendy aussi est musicien ! Il jouait de la guitare, avant.
Félix émit un petit sifflement admiratif. Bendy, fier d’avoir attiré l’attention de son idole, décida de la jouer « à la cool » et de ne pas se montrer suffisant.  
-       C’était il y a longtemps, je ne pense pas avoir encore aujourd’hui la moitié du talent que je possédais à l’époque.
Il fut interrompu par Cuphead qui semblait rire sous cape. Il avait le rire facile, lui, aujourd’hui ! Se moquerait-il encore de lui ?
-       Pourquoi tu ris ? grogna le malade dans sa direction.
Le nervi du Diable lui adressa un sourire goguenard.
-       Rien, je t’imaginais juste essayer de jouer avec un instrument qui fait deux fois ta taille !
-       Petite merde ! jura son interlocuteur.
Il aurait voulu lui faire sa fête, mais il fut arrêté par les rires des deux cadets qui semblaient beaucoup aimer l’image que Cuphead venait de faire naître dans leurs esprits. Que Mugman s’amuse, le nez dans son écharpe, il s’en fichait, mais que son petit frère participe, non !
-       Boris ! rugit-il.
-       D… désolé, Bendy, s’excusa son benjamin, bien qu’il n’ait pas l’air désolé le moins du monde. Mais c’est une idée amusante !


Bendy sentait la moutarde lui monter au nez. Hors de question qu’il devienne la tête de turc de Cuphead, il fallait qu’il montre son autorité. Il se leva et agita un doigt menaçant sous le nez de son ennemi de la veille.
-       Très bien, maintenant, c’en est trop !
Sa tentative se solda par un puissant échec car Cuphead se mit à rire encore plus fort, amusé par son attitude. Félix, pour désamorcer la situation, décida d’attirer l’attention du frère aîné de Mugman.
-       Sinon, je me demandais, Cuphead… C’est bien une paille qui sort de ta tête ?
L’intéressé porta sa main par réflexe à la paille en question.
-       Oh, ouais, c’est une paille flexible ! Merci de l’avoir remarq… Oh !
Il venait d’avoir une idée de génie ! Que disait-il, un trait d’esprit de toute première qualité !
-       Attendez, les gars ! Je viens de penser à un truc ! En anglais, une paille flexible, ça se dit « Bendy straw » ! On doit absolument en faire notre nom d’équipe !  


Bendy, qui était tout de même le premier intéressé, protesta violemment. Cependant, ce nom semblait du goût de ses compagnons de voyage qui approuvèrent tous la trouvaille de Cuphead par de grandes exclamations enthousiastes. Et quand Félix donna à son tour son approbation, le mécanicien ne put que suivre le mouvement. Ainsi, il fut décidé que tous porteraient le nom de « bendy straw ».
Mugman, de son côté, était heureux. Cela faisait longtemps qu’il ne s’était pas senti aussi détendu ! C’était tellement agréable d’avoir des amis avec qui échanger sans complexe ! Il se rapprocha subrepticement de Boris jusqu’à ce que leurs épaules se touchent. 
-       Tu es le meilleur des meilleurs amis ! lui déclara-t-il dans un élan passionné.
-       Heu, merci, répondit l’intéressé. Tu es vraiment quelque chose, toi aussi.
Mugman allait poursuivre quand un raclement de gorge attira son attention. Depuis son poste d’observation, son grand frère l’observait. Il leva un doigt qu’il balança de droite à gauche. Son regard était un avertissement sans appel : non. Il ne fallait surtout pas qu’il s’attache aux deux frères mécaniciens. Mugman gonfla ses joues, frustré, attristé. Pour une fois qu’il avait vraiment un ami, il aurait tellement aimé se rapprocher de lui !


Pourtant, la position de Cuphead était clairement définie dès le départ. Certes, ils devaient faire en sorte que Bendy et Boris aient confiance en eux. Mais, en échange, eux, ils ne devaient absolument pas s’enticher des deux mécaniciens. Le Diable détenait toujours leurs vies, ils devaient toujours garder ça à l’esprit.
Toujours.
Bendy finit par se lever pour signifier que la pause était terminée. Il empoigna sa sacoche dont il passa la lanière par-dessus sa tête.  
-       C’est bon, monsieur Félix. Remettons-nous en route avant que je ne fasse quelque chose que je pourrai regretter, ajouta-t-il en jetant un regard noir à Cuphead.
L’écrivain se redressa à son tour, ne pouvant s’empêcher de s’inquiéter pour le malade. La crise qu’il avait traversé avait du l’épuiser, il n’était pas sûr qu’il puisse déjà repartir.
-       Tu es sûr que tu vas bien ? insista-t-il.
-       Oh, oui, je suis sûr !
Le chat le détailla du regard, suspicieux. Il croisa ses bras sur son torse, un sourcil haussé, nullement convaincu. Bendy comprit qu’il croyait qu’il lui mentait encore et s’empressa de le rassurer :  
-       Non, vraiment, je vais bien ! J’ai compris la leçon ! Je vous en faîtes pas, monsieur Félix !
Il agitait les mains, gêné, les joues légèrement empourprées. Sa volonté de convaincre son idole toucha cette dernière. Décidemment, cet enfant était vraiment adorable… 
-       Très bien, je te crois, cette fois, concéda le chat.
Tout à coup, un cri attira l’attention de l’ensemble des voyageurs. Boris, à quelques pas d’eux, les appela une nouvelle fois :
-       Les gars ! Venez vite !
Tous accoururent, inquiétés par l’urgence qui transparaissait dans la voix du louveteau. Ce qu’ils virent alors les laissa sans voix. La carte flottait dans les airs, juste au-dessus d’un ruisseau. Elle s’était entortillée sur elle-même et semblait pointer quelque chose, comme si elle cherchait à indiquer une direction.
-       L… La carte, balbutia Boris, les yeux écarquillés. Elle agit… bizarrement…


Cuphead grogna, n’aimant pas trop la tournure que prenaient les choses. Mugman, lui, se demandait si toutes les cartes agissaient ainsi… Bendy, de son côté, avait du mal à croire ce qu’il voyait. Allons bon, voilà qu’elle prenait vie, celle-là ! En fait, seul Félix était vraiment très excité par leur nouvelle découverte. La carte leur ouvrait la voie ! C’était merveilleux ! Il retira ses chaussures et entra dans le ruisseau pour l’examiner. Le nervi du Diable se pencha alors sur l’épaule de Bendy, interdit.
-       La carte s’est transformée elle-même en cornet de glace ? le questionna-t-il.
-       C’est ça, répondit le mécanicien, désabusé par la naïveté du frère de Mugman. Ça ou bien elle pointe quelque chose.
-       Oh… C’est peut-être plutôt ça, alors.
Boris haussa un sourcil.
-       Oui, mais pointer quoi ? marmonna-t-il. C’est juste une rivière…


Félix remonta les jambes de son pantalon afin de s’avancer plus en avant dans le cours d’eau. Il s’accroupit et plongea sa main dans le liquide pour caresser le sol qui en composait le lit. C’était étrange… Pile sous la carte, on aurait dit que la terre n’avait pas la même consistance qu’aux alentours. Il pouvait sentir sous sa paume des arêtes en fer. Elles semblaient dessiner une forme…  
-       Intéressant, murmura-t-il. Ça m’est familier, d’une certaine manière… 
Avec ses doigts, il remua la boue et la vase. Sous les yeux stupéfaits de ses compagnons, un étrange symbole apparut alors. On aurait dit une sorte de… sirène ?
Ils l’ignoraient encore, mais ils venaient alors de trouver l’entrée d’un temple où était caché la première pièce de l’Ink Machine.

mercredi 15 novembre 2017

BENDY AND BORIS, CHAPITRE 21

Bien le bonjour, tout le monde ! 

Les chapitres s'espacent, hé oui… Je suis de plus en plus occupée avec mon master et mes recherches de stage, mais ce n'est pas la seule raison. En fait, j'ai pratiquement rattrapé l'histoire originale. En ce moment, les personnages de Rouge sont dans une grotte et j'aimerais qu'ils en soient sortis avant de m'attaquer à ce pan de l'intrigue. C'est pourquoi je vais devoir ralentir mon rythme de publication. Mais je vous abandonne pas pour autant ! 

En attendant, vous pouvez toujours aller lire mon roman sur Wattpad et Tapas, par exemple ! Et je vais essayer de vous sortir de nouveaux articles sur différents sujets. D'ailleurs, si vous avez des demandes d'articles, n'hésitez pas à me les suggérer sur les réseaux, en commentaires ou par mail.

En attendant, je vais vous laisser et vous souhaiter une bonne lecture… 



Les compagnons de voyage commençaient à sentir la faim qui pinçait leurs estomacs. Boris se laissa glisser au sol, fatigué par leur course qui avait plus éprouvé son cœur que ses jambes.
-       Peu importe, nous sommes assez loin du village, de toute manière. Trouvons juste ce que nous cherchons et après, on cherchera à retourner ce truc à son propriétaire.
Le truc en question poussa un miaulement de mécontentement. Cuphead se mit à lui gratouiller le crâne et Jackpot fondit dans ses bras en ronronnant d’aise. Boris poussa un soupir. Il posa sa main sur l’épaule de Mugman et le foudroya du regard.
-       Quant à toi, tu vas payer pour la course…
L’intéressé détourna le regard en sifflotant, image même de l’innocence. Bendy, quant à lui, était toujours pelotonné contre le dos de son idole, aux anges. Dans sa tête, Coquette ne cessait de se dandiner, plus que ravi par cette situation.
-       Je veux rester ainsi pour toujours, soupira-t-il, rêveur.
-       Merde, mec, tu nous embarrasses à donf… grogna Badass.
Ce dernier poussa un soupir et croisa ses bras sur sa poitrine. Evidemment qu’il y avait de quoi se réjouir ! Ils étaient sur le dos de Félix Le Chat, bon sang ! Ce n’était tout de même pas rien ! Mais ils devaient revenir à la réalité et cesser leur caprice.
-       Maintenant, descends du chat, ordonna Badass, autoritaire. Tu le fatigues.
-       Je suppose que tu as raison… admit Coquette d’une petite voix.


Revenu à la réalité, Bendy dut admettre que les petites voix dans sa tête avaient raison. Il appela doucement son porteur pour attirer son attention et lui indiqua qu’il souhaitait mettre pied à terre. Surpris, le chat le laissa faire.
-       Je vais bien, monsieur Félix, lui promit-il. Merci.
-       Tu es sûr ? s’inquiéta son interlocuteur.
-       Ouais, je…
Il ne parvint même pas à achever sa phrase. Un violent vertige l’assaillit de sa vague glacée et le mécanicien sentit ses jambes se dérober sous son propre poids. Félix poussa un cri et le rattrapa avant qu’il ne s’effondre sur place. Ses bras serrèrent fort le corps menu contre le sien, oscillant entre l’inquiétude et la colère. Une de ses mains trouva sa place sur le sommet du crâne du malade. Sous ses doigts, il pouvait percevoir la forte chaleur qui habitait toujours le corps du mécanicien.
-       Bendy, pourquoi m’as-tu menti ? lui demanda-t-il, ne pouvant dissimuler l’anxiété qui habitait sa voix.
-       J… Je ne l’ai pas fait, murmura l’intéressé d’une voix chevrotante. Je ne me suis juste senti un peu engourdi…


Le mécanicien sentait son cœur battre contre ses tempes. Il voulut se redresser, mais Félix ne semblait pas décidé à le laisser agir de nouveau à sa guise : il le gardait fermement enferré dans son étreinte. Mugman s’avança alors, soucieux de trouver un compromis qui conviendrait à tous.
-       Notre pause n’a pas été si longue que ça, Bendy, souligna-t-il. On peut se reposer un peu plus longtemps.
Cuphead, Jackpot sur l’épaule, jeta un regard soupçonneux à son benjamin, le sourcil haussé. Mais qu’est-ce qui lui prenait ? Que Bendy aille mal ou non, ils s’en fichaient ! Au contraire, plus il serait faible, plus il serait aisé de lui voler les pièces de l’Ink Machine. Il ne l’aurait toujours pas intégré dans sa petite caboche ?
Avant qu’il ne puisse protester, Boris approuva la proposition de son ami, arguant que lui-même avait besoin de repos après ce que Mugman lui avait fait subir. Celui-ci attrapa le louveteau par les épaules, ravi qu’il aille dans son sens. Il se tourna vivement vers Bendy et Félix, un immense sourire sur les lèvres.  
-       Boris et moi, on va vous cuisiner une délicieuse soupe aux champignons ! On s’est fait la promesse d’en faire une ensemble et je pense que c’est le bon moment de s’y mettre !
-       Dégage, grogna l’intéressé, toujours fâché contre lui.
Il poussa un soupir, mais accepta de rendre les armes. Après tout, ce n’était qu’une soupe.
-       Mais j’en suis. Uniquement pour mon frérot, précisa-t-il.


Bendy ne voulait pas que ses compagnons se donnent cette peine uniquement pour sa petite personne. Il n’était pas un boulet qu’ils devaient traîner à leur suite !
-       Pas besoin, les gars, leur assura-t-il, je n’ai pas si faim que ça… !
Son ventre ne trouva alors rien de mieux, pour contredire ses dires, que d’émettre un grondement de tous les diables. Mugman éclata de rire, déclarant que l’appel de l’estomac avait tranché. Rouge jusqu’à la pointe des oreilles, Bendy s’installa à même le sol, honteux. Les deux cadets de la bande retroussèrent alors leurs manches pour se mettre au travail. Cuphead, après avoir jeté un regard moqueur à son ennemi d’hier, alla se loger entre deux racines du chêne avec son nouvel ami à poils qui s’installa sur son ventre pour y faire une sieste.
Félix, quant à lui, se laissa tomber aux côtés de Bendy, vexé par son manque de confiance. Bendy lui coula un regard en biais, inquiété et attristé par son attitude. Qu’avait monsieur Félix ? Regretterait-il d’être parti avec eux sur les routes ? Le trouvait-il encombrant ? C’était lui, n’est-ce pas ? C’était sa faute !
-       Monsieur Félix, l’aborda-t-il timidement, vous ne semblez pas bien heureux. E… Etes-vous en colère contre moi ?
Sans bouger, le chat lui jeta un coup d’œil. Puis il se détourna de lui en poussant un lourd soupir. A ce son, tous les muscles du corps du malade se raidirent. Il avait vu juste ! Il était la source du problème… 


Le mécanicien se recroquevilla sur lui-même, les larmes aux yeux. Il avait déçu son idole… Son cœur lui faisait affreusement mal à cette pensée.
Félix lui coula un nouveau regard. La vue de son lecteur qui se retenait de pleurer lui fit comme un coup dans la poitrine. Peut-être qu’il avait été trop dur avec lui… Sa main vint trouver place sur la joue du malade et ses doigts cueillirent les perles qui menaçaient de rouler sur son visage. Ah… Il ne pouvait pas demeurer fâché contre cet enfant… Même si ce dernier essayait de bomber le torse et redresser les épaules, au final, son cœur était encore bien tendre. En tant qu’adulte, lui, il avait envie de le protéger, de le rassurer… Mais il ne pourrait jamais y parvenir si Bendy ne lui accordait pas sa confiance.


-       Je suis désolé, Bendy, s’excusa l’écrivain. Je ne suis pas vraiment en colère contre toi. C’est juste que je n’aime pas quand tu nous caches la vérité à propos de ta santé. Je sais que tu ne crois toujours pas en moi, mais…
-       N… Non ! l’interrompit vivement le malade, atterré par ce qu’il entendait. Ce n’est pas ça du tout !
Félix lui jeta un regard surpris. Comment ça ? Se serait-il trompé ? Sous son regard interrogateur, Bendy avait l’impression de n’être qu’un petit enfant. Il attrapa sa queue entre ses mains pour la faire tourner entre ses doigts. Ce geste, qui tenait du tic, l’aidait à se calmer. Ainsi, il parvint à mettre des mots sur les émotions qu’il voulait tellement transmettre à son idole.
-       J… Je crois en vous, lui avoua doucement le mécanicien. En fait, je dirai même que je crois énormément en vous. Et je veux juste vous faire une bonne impression… 
Il n’osait lever son regard vers Félix, conscient que celui-ci devait le fixer intensément. L’expression du mécanicien s’attrista. Ah… Il avait vraiment honte de son propre comportement… 
-       Je vous ai toujours admiré, confia-t-il. Et vous rencontrer avait toujours été mon rêve… Et maintenant que je vous connais mieux… 


Un pauvre sourire vint s’inscrire sur les lèvres du malade. Il osa enfin regarder son idole et lâcha sa queue dans un soupir.
-       Hé bien, je me rends compte que vous êtes encore mieux que ce que j’avais imaginé.
Félix ne sut tout de suite quoi répondre, ému, ébranlé par l’aveu de son lecteur. Il murmura son nom alors qu’il sentait un tout nouveau sentiment éclore dans sa poitrine, comme une sorte d’affection paternelle. Il attira le malade à lui en passant un bras autour de ses épaules. Sa joue vint se poser sur le front du frère de Boris qui s’était mis à rougir comme une pivoine.
-       Tu n’as rien à prouver, gamin, lui assura-t-il. Tu es très facilement attachant.
La queue de Bendy se mit à fendre les airs à toute vitesse alors que la joie explosait dans son ventre. Monsieur Félix… l’appréciait ? C’était… extraordinaire ! Il n’en revenait pas ! Il avait l’impression de vivre un rêve éveillé.
Rêve qui fut piétiné sans vergogne par un Cuphead moqueur. Ce dernier trouvait le comportement de Bendy très, mais alors très drôle ! On aurait dit un bambin qui était en train de se faire câliner par sa môman chat ! Cela lui donnait furieusement envie de le taquiner… Avançant ses lèvres dans une moue de mamie gâteuse, le nervi du Diable se pencha en avant, comme s’il pincer les joues jouflues d’un bébé. Bendy lui jeta un regard en guise d’avertissement, avertissement que le frère de Mugman prit grand plaisir à écarter.  
-       Guilli, guilli, guilli ! minauda-t-il d’un ton qui laissait parfaitement transparaître toute sa moquerie.
-       La ferme ! cria le mécanicien.

 
Quel besoin ressentait-il de gâcher son moment privilégié avec le meilleur des écrivains de tous les temps ? Il allait le lui faire payer… Quand Cuphead lui adressa son sourire le plus railleur, c’en fut trop.
-       Monsieur Félix, si vous vouliez bien m’excuser pour une seconde… gronda-t-il.
Il essaya de se lever, mais le chat l’obligea à se rasseoir d’une pression sur son épaule. Certes, il était ravi de voir que Bendy semblait aller mieux, mais ce n’était pas pour autant qu’il allait le laisser se fatiguer inutilement dans une querelle avec son ami.
-       Oh non, jeune homme, tu ne vas nulle part, rétorqua-t-il.
-       Ouais, t’inquiète ! déclara Cuphead, décidé à pousser sa blague plus loin encore. Je vais aller te chercher ta tutute !
Sur ces paroles des plus philosophiques, il éclata de rire. Furieux, Bendy sauta sur ses pieds. Il n’était pas un bébé, bon sang de bois !
-       Connard, je vais t’exploser ! gueula-t-il.
Le rire de son vieil ennemi s’intensifia quand il le vit bondir comme un diable hors de sa boîte. Félix ceintura le mécanicien pour l’obliger à se tenir tranquille, mais lui-même ne pouvait réfréner les gloussements qui lui montaient aux lèvres. Ces deux-là formaient une sacré paire !
L’écrivain ramena son lecteur à lui, pouffant doucement. Bendy arrêta de gigoter quand il entendit le délicieux bruit de gorge qui émanait de son idole. Bon, s’il avait réussi à faire rire le chat, alors il pouvait passer l’éponge pour une fois… Il se pelotonna de nouveau contre lui avec un petit soupir d’aise. Il était tellement bien, là… Il aurait aimé que cet instant dure éternellement ! Le fumet de la soupe, les rayons du soleil, la chaleur de l’écrivain, les ronronnements de Jackpot, les chuchotis de Mugman et de Boris… Bercé par cette ambiance aux senteurs d’image d’Epinal, le mécanicien somnolait.   
Ah… 
C’était si agréable d’être en vie.

dimanche 12 novembre 2017

BENDY AND BORIS, CHAPITRE 20

Bien le bonjour, tout le monde !

Ça y est, on a atteint le chapitre 20 ! Youpi ! Qu'est-ce que c'est allé vite ! Dire que j'ai commencé à écrire cette fanfiction début octobre et que le document Word fait déjà 89 pages… Mais ce n'est pas tout ! 

Cette fanfiction est aussi publiée sur deux plateformes, à savoir Wattpad et Archive of our Own. Et elle a du succès sur les deux ! Sur la première, on est entré dans le top 1000 des fanfictions et on a accumulé plus de 1800 vues ! Sur la deuxième, bien que cela ait été mis en ligne plus tardivement et qu'il n'y ait pas les illustrations, on en est à 160 vues aussi. 

Je suis tellement heureuse de la tournure des derniers évènements et je vous remercie énormément pour vos lectures, vos commentaires, vos messages, vos votes… ! Echanger avec vous tous est un réel plaisir et, rien que pour cela, je suis vraiment contente de m'être lancée dans une si belle aventure. 

Allez, assez de bavardages et d'émotions. Je laisse place à un chapitre tout en légèreté…


Bonne lecture !




Il avait fallu de longues minutes avant que Bendy ne parvienne à calmer son petit frère. Celui-ci avait finalement séché ses larmes et avait trouvé la force de lui sourire, un peu maladroitement, un peu tristement. Le mécanicien l’avait alors embrassé sur le front, essayant par ce geste de lui transmettre toute la chaleur de son amour. Puis il s’était redressé et avait enfilé sa chemise.
-       Allons-y, déclara-t-il. Les autres nous attendent depuis un moment.
Son benjamin répondit par un faible hochement de tête. Cela faisait longtemps qu’il n’avait pas eu une telle dispute avec le mécanicien… Peut-être même pas depuis que Bendy avait décidé de l’accompagner dans sa quête pour l’Ink Machine ! Qu’est-ce qu’il avait protesté à cette époque, arguant que c’était bien trop dangereux pour son corps dévoré par la maladie !
Alors que c’est toujours moi qui suis secouru…
Un mouvement attira l’attention du louveteau. Il vit apparaître la tête de Félix par-dessus un rocher. Le chat, inquiété par leur absence qui traînait en longueur, avait voulu les rejoindre. Cependant, il était arrivé au beau milieu de la dispute. Ne souhaitant pas intervenir, il s’était caché en attendant que les choses se calment. Puis, doucement, quand les cris et les pleurs se furent éteints, il jeta un coup d’œil pour savoir s’il pouvait se montrer ou non. Ce fut à ce moment-là que son regard croisa celui de Boris. Il lui adressa alors un timide signe de main.


Le louveteau tourna vivement la tête pour s’assurer que Bendy ne regardait pas dans la direction de son idole, puis il reporta son attention sur l’écrivain. Il fallait absolument qu’il s’en aille ! Il n’était pas censé être au courant pour l’Inkness. Le louveteau s’avança prudemment afin d’essayer de lui parler sans être entendu de son aîné.
-       Monsieur, on vous rejoint vite, s’il vous plaît, allez-vous en avant que Bendy ne vous voit ! 
Mais ce qui devait évidemment arriver arriva. Le mécanicien, qui avait dénoté du coin de l’œil le déplacement furtif de son frère, se retourna pour lui demander ce qu’il fabriquait. C’est alors que ses yeux se posèrent sur son idole, toujours en grande partie cachée. L… L’aurait-il vu ? Rien qu’à cette pensée, la honte lui fit monter le rouge aux joues.
-       M… Monsieur Félix, q… qu’est-ce que vous faîtes ici ?!
L’intéressé sortit précipitamment de sa cachette, essayant d’agir comme s’il venait tout juste d’arriver. Il essaya de sourire afin de cacher son malaise avant de se lancer dans un mensonge des plus maladroits pour justifier sa présence. 
-       Je voulais juste voir où vous en étiez, les gars ! Il semblerait que tout aille bien pour vous, tant mieux !
Il parvint même à rire un peu dans le vain espoir de désarmorcer la situation. Cependant, Bendy n’était pas dupe et il ne comprenait pas pourquoi son idole était si mal à l’aise. Boris poussa un soupir et se posta aux côtés du chat. Mieux valait-il dire toute la vérité et ne pas s’enfoncer dans des mensonges qui pourraient mener à la confusion. Il posa sa main sur l’épaule de l’écrivain qui était toujours en train de chercher maladroitement ses mots.
-       Tout va bien, monsieur, lui assura-t-il avec le plus grand sérieux. Pas besoin de se cacher des choses les uns aux autres. Nous sommes une équipe, Bendy, ajouta-t-il à l’intention de son aîné. Je lui ai déjà parlé de ta condition.
L’intéressé écarquilla les yeux, sous le choc. Son regard halluciné passa du visage grave de son benjamin à celui, rembruni, du chat. Boris lui avait parlé… de l’Inkness ? Alors, il savait qu’il allait… Les larmes lui montèrent aux yeux alors que l’embarras cuisait ses joues. Non, non, non ! Il ne voulait pas que son idole le voit comme un malade ! Il voulait être admirable à ses yeux, être un aventurier de grande envergure comme lui, un héros !


Boris et Félix échangèrent un bref regard. Comment pouvaient-ils calmer Bendy ? L’écrivain s’avança doucement et posa ses mains sur ses épaules agitées de sanglots. Pauvre enfant… 
-       Pourquoi diable es-tu gêné par une telle chose ? lui demanda-t-il avec un sourire chaud. Tu ne l’as pas choisi, après tout… 
-       C’est juste que… balbutia le mécanicien, incapable de contrôler l’émotion qui l’habitait. Vous êtes mon… Et moi… 
Il ne parvenait à achever ses phrases, persuadé d’être pitoyable. Il ne voulait pas susciter la pitié ! Le visage de Félix devint plus sérieux. Il pouvait aisément suivre les pensées de son lecteur dans ses yeux noyés de larmes. Ce qu’il avait entendu alors qu’il était caché… Il ne pouvait laisser passer une telle chose. Cet enfant devait vivre, vivre à tout prix. Il fallait qu’il arrive à lui insuffler cette force.
-       Et quels étaient ces mots insensés à propos de ta mort ? Tu iras bien ! Nous sommes tous ensembles et nous allons sauver tout le monde, toi y compris, asséna-t-il.
L’écrivain passa ses mains sur les joues de son vis-à-vis afin de sécher ses larmes. Ah… Il s’était déjà tellement attaché à ce gamin ! Ils devaient trouver les pièces de l’Ink Machine… Ils le devaient absolument !
-       Maintenant, arrête de pleurer et fais-moi un beau sourire… chuchota l’écrivain.
Rasséréné, le mécanicien parvint à s’exécuter. Les paroles de Félix étaient un tel baume pour son cœur ! L’écrivain lui sourit, attendri.
-       Brave petit ! 


Le chat reposa ses mains sur les épaules du malade afin de le faire pivoter sur lui-même. 
-       Allez, maintenant ! Va t’habiller et vite !
L’intéressé hocha vigoureusement la tête avant de s’éloigner rapidement afin de s’exécuter. Félix le regarda se précipiter vers ses affaires en trottinant et croisa ses bras sur son torse, touché par son attitude qui pouvait être des plus enfantines par moment. Il trouvait ça adorable… Boris, qui se tenait toujours à ses côtés, mains ramenées dans le dos, lui adressa un beau sourire.  
-       Merci pour ça, monsieur Félix… 
-       Sans problème, lui répondit le chat.
Le louveteau le délaissa quelques instants pour aider son aîné à s’habiller. Ce dernier était en train de boutonner sa chemise d’un air rêveur. Boris eut un sourire amusé à cette vue et attrapa la veste du mécanicien pour qu’il l’enfile.   
-       Tu devrais arrêter de tant t’inquiéter, frérot, lui recommanda le malade, extatique. Tout ira juuuuuste biiiien…
Il avait chantonné ces deux derniers mots en gloussant bêtement comme un écolier. Décidemment, les paroles de Félix avaient énormément de pouvoir sur lui ! Boris haussa un sourcil moqueur.
-       Mais oui, mais oui, clairement, j’étais celui qui s’inquiétait, le taquina-t-il.
Ses paroles n’atteignirent même pas Bendy, perché sur son nuage doré. Quand il eut fini de se revêtir, le mécanicien courut vers son idole qui les avait attendu sans bouger.
-       Je suis prêt, monsieur Félix !
Le chat fit courir son regard sur lui, anxieux. Hum… Il trouvait que son lecteur était toujours bien pâle… Etait-ce bien raisonnable de se remettre en route si vite ?
-       Tu sais, on peut prolonger la pause si tu veux, lui proposa le chat. Tu sembles toujours fatigué. 
-       Oh non, répondit vivement l’intéressé. Je vais parfaitement bien !
-       D’accord, mais laisse au moins ton frère te porter. Ça t’irait, Boris ?
Les deux frères eurent un violent sursaut. Le mécanicien lança un regard noir à son benjamin. Si jamais il osait le traiter comme un bébé devant monsieur Félix, ça allait chauffer pour son matricule ! Le louveteau capta très bien son œillade incendiaire et tenta maladroitement de refuser la proposition de l’écrivain :  
-       Hé bien, j’adorerais, mais… Il n’aime pas trop ça… 


Félix leva les yeux au ciel. Ils faisaient bien des manières, ces deux-là !
-       Vous êtes toujours fâchés l’un contre l’autre, ou quelque chose comme ça ?
-       Quoi ? Heu, non, non ! lui assura Bendy.
-       Peu importe, grimpe, je vais te porter, moi !
Pour le chat, ce n’était que pure logique. Bendy était encore en colère contre son frère, alors il allait se substituer à lui, tout simplement. Mais il ne s’attendait pas à ce que sa proposition embarrasse à ce point le malade qui refusa par de multiples balbutiements et gestes désordonnés. Félix fronça les sourcils, irrité par le comportement de son lecteur. C’était pourtant tellement simple !
-       Désolé, Bendy, mais je dois insister. Je ne te laisserai pas marcher jusqu’à ce que tu ailles mieux.
Boris eut un rictus satisfait. Ah, là, ça allait être compliqué de dire « non » ! Finalement, après quelques négociations, ce fut un Bendy rouge de gêne qui accepta d’être hissé sur le dos de l’écrivain. Il s’agrippa à lui et cacha son visage dans sa nuque, embarrassé à en mourir.
Félix s’assura qu’il était bien accroché avant de se mettre en route, suivi par Boris. Tous deux rejoignirent rapidement Mugman et Cuphead. Ce dernier haussa un sourcil à leur vue et les accueillit par un grognement :
-       Vous en avez mis du temps.
-       Hé bien, on est là, maintenant, répondit joyeusement Félix.
Ils auraient pu alors se remettre tranquillement en route pour poursuivre leur quête, mais c’était sans compter sur l’enthousiasme légendaire de Mugman. Dès qu’il aperçut Bendy qui était sur le dos de l’écrivain, il sentit son esprit joueur exploser.
-       Hé, on fait la course ? s’exclama-t-il. J’en suis !


Sans laisser à quiconque le temps de répondre à sa proposition (qui était plus une affirmation qu’autre chose, en réalité), Mugman fondit sur Boris. Il passa vivement ses bras sous ses cuisses et le souleva. Le pauvre louveteau, afin de ne pas se retrouver le nez dans la poussière, fut bien obligé de s’agripper à celui qu’il semblerait être devenu son partenaire de course.
-       On y va, Boris ! cria celui-ci.
-       Quoi ? hurla en retour l’apprenti mécanicien.
Sans prendre la peine de répondre, Mugman se lança à corps perdu dans la course. A cette vue, Félix ne sentit son sang ne faire qu’un tour. Et puis quoi encore ? Il n’allait certainement pas laisser passer l’occasion de s’amuser !
-       Hé, ce n’est pas juste ! s’exclama-t-il en voyant son adversaire s’éloigner.
Il fit sauter Bendy sur son dos pour être sûr qu’il ne glisserait pas durant leur cavale et bondit dans les pas du frère de Cuphead en riant. Celui-ci, d’ailleurs, les observa s’en aller à fond le train, blasé, découragé. C’était vraiment ça sa vie, maintenant… ? S’occuper d’enfants casse-cou ? Il était tombé bien bas… 


Quant aux coureurs, ils étaient très concentrés sur leur destination, bien que cette dernière n’ait pas encore été définie. D’ailleurs, Félix eut la bonne idée de soudain s’en préoccuper.
-       Au fait, est-ce qu’il y a une ligne d’arrivée ? demanda-t-il.
-       On va en faire une ! répondit aussitôt son adversaire avec un sourire espiègle. Pourquoi pas… Cet arbre !
Le végétal en question était un immense chêne centenaire qui se déployait avec majesté dans leur champ de vision. Félix hocha la tête pour donner son approbation. Ce serait une parfaite fin pour leur jeu improvisé ! Il jeta tout de même un coup d’œil par dessus son épaule, mais n’aperçut pas Cuphead. Où pouvait-il être passé ? Malgré son souffle court, il prit alors une nouvelle fois la parole :
-       Peut-être qu’on devrait ralentir pour ton frère !
-       Nan, décréta Mugman, une légère touche de mépris dans la voix. Ça lui apprendra, à ne pas savoir s’amuser !


A peine eut-il prononcé ces mots qu’une silhouette passa à la vitesse de l’éclair entre les deux coureurs ! En moins de temps qu’il ne faut pour le dire, Cuphead les avait dépassé et atteint l’arbre ! Il s’arrêta dans un nuage de poussière, à la manière d’un bolide. Un sourire suffisant sur les lèvres, le nervi du diable se tourna vers ses adversaires et passa une main dans ses cheveux afin de les remettre en place. Ah, voilà qui faisait du bien ! Ce n’était pas parce qu’il refusait de participer aux enfantillages de Mugman qu’il allait le laisser le battre ainsi, non mais ! C’était lui, l’aîné, il se devait d’être le meilleur !
Il adressa un clin d’œil aux vaincus, extrêmement satisfait.
-       J’ai gagné, proclama-t-il.


Bendy grogna un « frimeur », appréciant peu que cette tête de nœud ait pu battre son idole. Cette dernière approuva le grand gagnant de leur course et le félicita. Ce ne fut pas le cas de Mugman qui contesta immédiatement le résultat de leur jeu.
-       Non, tu n’as pas gagné ! Tu devais avoir quelqu’un sur ton dos !
Cuphead haussa les épaules et pivota sur ses talons. Tous virent alors avec stupéfaction qu’un minuscule félin était fermement agrippé à leur compagnon de route, les griffes plantées dans son manteau. Mais qu’est-ce qu’il faisait là, c’lui-ci ?
-       J’ai trouvé ce chat, déclara le nervi du Diable. Donc, oui, j’ai gagné.
Les concurrents s’approchèrent, surpris par cette trouvaille pour le moins inattendue. Félix examina rapidement le chat. Son poil bicolore était peigné et l’animal semblait bien nourri. Son cou était orné d’un imposant ruban où était accrochée médaille gravée d’un nom.
-       Où l’as-tu trouvé ? lui questionna-t-il. On dirait qu’il a un propriétaire… 
Cuphead parvint à décrocher le pauvre animal, encore effrayé par la course effrénée qu’il venait de vivre. Il le cala contre lui à la manière d’un bébé et le détailla du regard à tour. Entre deux doigts, il saisit l’insigne, curieux.  
-       Je suppose qu’il se baladait juste dans les alentours, déclara-t-il. On dirait que son nom est « Figaro »… Bizarre comme nom, pour un chat.
Il fit courir son regard sur Félix et Mugman qui avaient toujours leurs compagnons de route sur leur dos. Cette vue lui fit monter un sourire aux lèvres. Il se mit alors à gratouiller le menton du chat, joueur.
-       Vous avez tous vos partenaires, alors ce petit sera le mien à partir de maintenant, leur apprit-il avec une certaine fierté. Et son nom, c’est « Jackpot ».


Le chat, comme s’il n’approuvait pas cette nouvelle appellation, mordit le doigt de Cuphead. Ce geste ne mit pas en colère l’aîné de Mugman, au contraire, il trouva cela adorable. Bendy, toujours perché sur le dos de Félix, poussa un soupir. Mais qu’est-ce qu’il ne fallait pas entendre… 
-       Tu ne peux pas faire ça, crétin, il n’est pas à toi.
-       Qui trouve, garde, mon frère, chantonna l’intéressé.
Et c’est ainsi, à l’issue d’une course, que Jackpot rejoignit leur drôle d’équipe.