vendredi 10 janvier 2014

FICTION PARTICIPATIVE

   Bien le bonsoir ! 

   Je pense qu'il est temps d'arrêter les propositions. Je n'en ai pas reçues énormément, mais on devrait pouvoir se débrouiller avec ça. 
   Je vous résume la situation. Nous avons trois personnages : un vampire appelé Arzhel (merci à SCribo de me confier son personnage), une nymphe nommée Marlyne (merci Eragon) et un certain Jack Cadillac qui m'a l'air tout indiqué pour devenir le personnage principal de cette fiction (merci Lafontaine pour tous ces détails, voilà un personnage riche que je vais me plaire à utiliser). 
   Ensuite, nous avons deux contraintes : Manon et Aline22 mont demandé un voyage dans le temps et un harem. Alors, je pense avoir trouvé à peu près ce que j'allais faire, on verra si ça marche ! 
   
   Alors, maintenant, il s'agit de trouver un titre… Vous allez peut-être trouver ça idiot, mais je ne sais pas quoi mettre ! Faut dire que je suis en plein dans mes révisions de bac blanc, donc je n'y avais pas pensé jusque-là… Alors, voyons voir… Le fabuleux voyage de Jack ? Un bien singulier voyage ? Jack Cadillac ? Heu… (20 minutes plus tard). Bon, en fait, je ne sais pas. Pour l'instant, on va mettre Rouge comme le rubis ! Hop ! Alors, chers lecteurs, voici le tout premier chapitre de Rouge comme le rubis !

    Ah, avant de vous lancer, j'ai une annonce à vous faire. Mercredi prochain (si tout se passe comme prévu), vous aurez une grande surprise sur le blog ! Alors je vous donne rendez-vous mercredi après-midi pour… hum, non, pas d'indice !
   En attendant, je vous laisse profiter de votre lecture. 


Jack huma le délicat parfum fleuri que dégageait le vin. Avec des gestes assurés, il faisait doucement tourner le verre qu’il avait en main. Les parfums d’agrume s’en trouvaient renforcés. Il abaissa ses paupières pour se laisser envahir par la délicieuse fragrance. Il avait à peine envie de le goûter… Quand il trempa ses lèvres dans le liquide, il eut comme l’impression de découvrir de nouvelles sensations. Le vin affleurait à peine sa langue avant de glisser dans sa gorge. Il laissait derrière lui une sensation de fraîcheur… 
Doucement, pour ne pas briser l’instant, il rouvrit les yeux. Il croisa des regards inquisiteurs qui semblaient le dévorer. Il eut un sourire charmeur.
-                Un vin de première qualité, admit-il. Mais il manque de tonus.
-                C’est l’une de nos meilleures bouteilles ! protesta le malheureux caviste.
-                Hé bien, il ne vous reste plus qu’à m’apporter la meilleure, ria le jeune homme.
Les filles assises à ses côtés gloussèrent. Il les avait ramassées quelques heures plus tôt et avait fait le tour de nombreuses caves en leur compagnie. L’une, Angélique, était une beauté à la tête bien faite. L’autre, Eveline, une jeune femme au caractère trempé et à la culture impressionnante. La journée en leur compagnie avait été agréable.
Jack riva sur le caviste son regard d’un bleu intense, des yeux qu’il tenait de sa mère soi-disant. Le caviste finit par capituler et repartit se perdre dans les ombres de sa cave. 
-                Le pauvre, soupira Angélique. Son vin était bon, pourtant.
-                La preuve que ton palet n’est pas assez éduqué, très chère, répliqua Jack en faisant la moue.
-                Je ne sens plus rien à force de boire, avoua piteusement Eveline. Je ne tiens pas ton rythme, Jack.
L’intéressé haussa les épaules. Les vins constituaient son seul loisir et ce depuis bien des années. Il avait bien commencé le piano et la peinture, mais s’en était assez vite lassé. A 32 ans, Jack était une personne riche, tranquille et sans but. Mais ce dernier point l’intéressait peu. Il habitait une magnifique propriété en Californie où les coyotes pouvaient aller à leurs aises et cela le contentait.
Le mois dernier, sur un coup de tête, il avait décidé de partir en pèlerinage sur la terre de ses ancêtres, la Dordogne. Il y avait rencontré des personnes intéressantes, découvert des caves superbes, contemplé de magnifiques paysages.
Alors pourquoi avait-il toujours cette impression de vide dans la poitrine ? 
-                Monsieur Cadillac, voilà quelque chose qui devait enfin vous contenter.
Le caviste, revenu sur ces entre faits, lui tendait une nouvelle bouteille. Sans même en lire l’étiquette, Jack se servit un verre. Il le tendit devant lui pour l’analyser avec minutie. La limpidité du liquide était frappante. Il avait une couleur orangée, voir tuilée, signe qu’il avait dû passer de longues années rangé dans son coin. Ensuite, Jack passa le verre sous son nez et haussa un sourcil.
-                Il n’a pas d’odeur, fit-il remarquer.
-                Essayez tout de même, rétorqua le caviste.
Le jeune homme appréciait peu le ton employé (mais reconnaissait l’avoir mérité) et obtempéra. A peine eut-il pris une gorgée que de forts parfums explosèrent. Un goût sucré intense de cassis le surpris. Il garda un moment le liquide dans le creux de sa langue pour en décortiquer les secrets. C’était étrange… Se mariaient avec une perfection inattendue les arômes de litchi et d’acacia. Une note d’acidité parvint ensuite. Les différents parfums fondirent pour laisser place au délicieux parfum de la griotte. Surpris par ce mélange qui se révélait bizarrement exquis, Jack avala le vin. 
-                Surprenant, murmura-t-il.
-                Ça te plaît ? questionna Eveline.
-                Oui, beaucoup. Merci pour cette dégustation, monsieur, ajouta-t-il en direction du caviste.
Un sourire triomphant naquit sur le visage de l’intéressé.
-                Yes, j’ai réussi ! se réjouit-il.
-                De quoi donc ? s’étonna Jack.
-                Ça fait des jours que vous écumez les caves de la région, monsieur Cadillac, s’amusa le caviste. Dans notre réseau, ça s’est très vite su : “Y’a un client, bon sang, il a bu la moitié de ma cave, im-pos-si-ble de le contenter ! Une vraie calamité !”. Alors je m’avoue assez fier d’avoir réussi. 
Devant la moue boudeuse de Jack, Angélique ne peut s’empêcher de rire. 
-                Ta réputation te précède, Jack- la terreur des cavistes, se moqua-t-elle gentiment.
-                Je ne te permet pas, s’offusqua faussement l’intéressé en prenant un air de lord outré.
Eveline se mit à le taquiner à son tour et cette riche journée s’acheva dans la bonne humeur générale. Jack acheta quelques vins de la cave puis les trois nouveaux amis se séparèrent avec la promesse de se retrouver.
Enfin seul, Jack consulta sa montre. 18h… Peut-être qu’il allait rentrer à l’hôtel. Une soirée télé le tentait bien ! Délaissant la file de taxis au profit d’une marche à pieds dans l’atmosphère nocturne bruissante de bruits, le jeune homme, ses bouteilles sous le bras, parcourut tranquillement les rues de Bergerac. Le charme de cette ville enchantait ses sens. Sa beauté résidait dans son patrimoine, splendide héritage d’un autre âge. Mais pas seulement, il fallait le reconnaître. Elle dégageait quelque chose de… particulier. Un peu mystérieux.
On avait l’impression de pouvoir y faire des rencontres étonnantes.

Quand Jack arriva en vue de son hôtel, il repéra instantanément de loin un homme en costume noir qui faisait le pied de grue sur le trottoir, serrant contre sa maigre poitrine une épaisse valise. Entre ses jambes, il tenait fermement un grand rectangle enveloppé de papiers bulles. A sa vue, il sembla surpris. Jack s’arrêta un instant, fronçant les sourcils. Cet homme était définitivement étrange… Pourquoi semblait-il si étonné à sa vue ? Il le vit ramasser son chargement avant de courir à petits pas vers lui. Jack, ayant peu envie de se laisser importuner par cet inconnu, voulut rentrer dans son hôtel, mais le quidam était déjà à sa hauteur. Il se posta devant lui et le scruta intensément.  
-                Vous… Vous êtes Cadillac Jack ? demanda-t-il.
Celui-ci haussa un sourcil.
-                Et vous êtes… ?
-                Ah, excusez-moi… Je m’appelle Rodolphe, Cadillac Rodolphe. Nous sommes de très lointains cousins.
Il insista sur le “très”, comme si, par cette inflexion dans le ton, il parvenait à nier toute trace de liens entre eux. Jack avait la désagréable impression que cet homme n’était pas là pour lui apporter de bonnes nouvelles.
-                Nous avons retrouvé chez nous des archives appartenant à votre branche, expliqua-t-il, l’air dédaigneux. Je suis venu vous les remettre.
-                Des archives ?
La famille Cadillac avait une longue, très longue histoire qui remontait quasiment à l’Antiquité même. Puis la famille s’était séparée en deux branches distinctes. La première, et de loin la plus influente, avait investi dans le marché automobile. L’autre avait été d’échec en échec jusqu’à ce que le père de Jack, Richard Cadillac, parvienne à s’implanter dans le marché de l’édition.
Rodolphe ouvrit maladroitement son attaché caisse et fourra dans les bras de Jack une liasse de papiers.
-                Voilà pour vous. Et ce tableau vous appartient aussi.
-                Un tableau… ?
-                Un ancêtre commun, en vérité. Mais nous ne voulons pas que cela soit mentionné, nous sommes bien d’accord ?
-                Hé, ho, grinça Jack. Ecoutez, mon p’tit monsieur, j’sais pas qui vous êtes, ni ce qui se passe dans votre tête de piaf. Mais continuez à me prendre la tête et je vais vous apprendre ce que c’est de me contrarier.
-                Vous… vous n’oseriez pas… ? balbutia son (très lointain) cousin, livide (à croire que la branche mineure Cadillac avait une réputation de racaille).
En guise de preuves, Jack brandit sa main gauche dont il manquait le petit doigt. Le visage de Rodolphe vira au blanc crayeux.
-                Sachez que je suis capable de tout, susurra-t-il avec un sourire mielleux tout en remuant ses quatre doigts sous le nez de sa victime. Après, à vous de voir…
-               
-                Allez, fichez-moi le camp.
Le cousin s’empressa d’obtempérer. Il fila ventre à terre sans demander son reste. Devant cette attitude pitoyable, Jack ne put s’empêcher de soupirer. Il ramassa les papiers tombés avant de s’intéresser au tableau. Curieux, il le scruta à travers le papier bulle. On dirait un portrait… Il souleva une papier de l’enveloppe pour lire un nom inscrit en bas, dans un petit encadré.
-                Arzhel, murmura-t-il. Alors cet homme serait mon ancêtre ?
Jack ignorait encore, à ce moment-là, que ce tableau allait bouleverser le cours de sa vie. 

To be continued ! 

Marine Lafontaine

2 commentaires:

Lafontaine a dit…

Bravo Marine, ton imagination t'emmène toujours sur des chemins suprenants !

Papa

FL a dit…

Et bien, ça commence fort ! J'ai hâte de lire la suite et de voir comment tu intègres toutes les contraintes suggérées par tes lecteurs dans l'histoire. Bravo !