mardi 4 septembre 2018

PORCELAINE

Bien le bonjour, tout le monde !

Cela fait longtemps (très) que je ne vous ai pas partagé une de mes lectures. Pour se remettre en train, rien de telle qu'une magnifique trilogie en bande dessinée que j'ai eu le plaisir de découvrir lors de mon stage en librairie. 


Porcelaine est une série en trois tomes dessinée par Chris Wildgoose et écrite par Benjamin Read (deux personnes absolument adorables avec qui j'ai eu énormément de plaisir à échanger lors de notre rencontre). La trilogie a été publiée en France par Delcourt entre 2014 et 2018. 

Mais que racontent donc ces tomes ? L'histoire tourne autour de Gamine, une orpheline des rues qui pénètre chez un homme riche pour lui dérober de l'argenterie. Cependant ce dernier, qui vit entouré d'automates en porcelaine, la prend sous son aile. La vie dans son manoir est confortable et douce. Néanmoins, Gamine est intriguée par la seule règle qu'elle ne doit absolument pas transgresser : ne pas pénétrer dans l'atelier de son bienfaiteur. 


Comment vous dire…? Cette histoire est un pur bijou. A chaque tome, Gamine grandit, passant du statut d'enfant à celui de jeune fille puis de femme accomplie à la fin de la trilogie. C'est un personnage très, très fort, d'une construction admirable. On la suit dans cet univers, à la fois si proche du nôtre et si lointain. Elle a compris très jeune qu'il fallait lutter pour sa survie et elle est prête à bien des sacrifices pour cela. Par contre, elle ne va pas jusqu'à fouler du pied ses principes et idéaux, bien au contraire. 

Les automates de porcelaine du sorcier qui sont au centre de l'intrigue sont incroyables. Ce sont des sortes de figures immuables qui prennent vie et qui vont devenir le centre de toutes les pensées de Gamine. Ce sont de puissants golems, mais fabriqués dans une matière d'une telle fragilité qu'on a peur qu'ils se brisent en un claquement de doigts. Et c'est aussi ce paradoxe qui les rend si intéressant. Ça… et ce que Gamine parvient à en faire !


Et à l'histoire de notre héroïne se mêle la grande Histoire. Devenue une puissante alchimiste dans le tome deux de ses aventures, elle se retrouve mêlée à la guerre et aux complots politiques qui en découlent. Ce tome-ci est certainement mon préféré pour tout un tas de raisons avec lesquelles je ne vais pas vous embêter ici (sinon, on y est encore demain !).

Et les dessins… Ah, parlons-en ! Les dessins sont aussi fantastiques, d'une grande finesse. Un véritable coup de coeur. Chaque décor est d'une grande minutie, chaque personnage a un superbe design. 

Et la fin est… époustouflante. Je ne vous donne aucun indice sur le déroulé de l'intrigue volontairement car c'est vraiment une série à découvrir et je m'en voudrais de vous gâcher ce plaisir de lecture. Je ne peux que vous conseiller de foncer. 

PS : lorsque je reviendrai sur Paris, je vous mettrai sur mes réseaux une photo de la dédicace que les auteurs m'ont dessinée !

Pour le moment, ce sera tout pour cet article, j'espère qu'il vous a plu. En attendant de vous retrouver, merci de m'avoir écouté jusqu'au bout ! N'hésitez pas à commenter et à partager. Et venez me rendre une petite visite sur les réseaux sociaux où je poste de nombreuses choses en dehors de mes articles.
 
A très bientôt ! 

marine.lafontaine@gmail.com

lundi 13 août 2018

BENDY AND BORIS, CHAPITRE 30

Bien le bonjour, tout le monde !

Le combat entre nos aventuriers et la sirène carnassière se poursuit sur le rivage. Je ne vous en dis pas plus et vous laisse découvrir de quoi il en retourne…

Bonne lecture !





Le combat se poursuivait avec fureur. Désormais, de larges fissures parcouraient le corps artificiel de la sirène. Bendy, fort de sa nouvelle apparence, labouraient la chair du monstre de ses redoutables griffes. Il avait l’impression de planter ses doigts dans de l’argile ! Mais en quoi était donc fait cette sirène ?
Sur le rivage, Boris le contemplait sans comprendre. Etait-ce réellement son frère là-haut qui se battait ? Cet étrange être filiforme aux yeux noirs ? Non… Il ne le connaissait pas… Jamais il n’avait su que Bendy pouvait ainsi se transformer. Félix lui coula un regard en coin, inquiet.
-       Boris, c’est déjà arrivé ? l’interrogea-t-il.
-       N… Non, répondit le louveteau sans quitter son aîné des yeux.
L’aventurier ignorait quelle attitude adopter. Tous avaient été choqués par la brusque métamorphose de Bendy. Cependant, il semblerait que le mécanicien soit toujours maître de ses pensées et mouvements. Peut-être qu’il se rongeait les sangs pour rien… 
Le mécanicien, de son côté, faisait face à son adversaire. Il n’avait pas remarqué que l’un des serpents qui ornaient sa chevelure s’était sournoisement glissé dans son dos, prêt à refermer ses crocs sur lui.


Mais c’était sans compter sur ses alliés qui veillaient sur ses arrières. Simultanément, les voix des deux frères au service du Diable s’élevèrent :
-       Bendy ! Attention ! cria Cuphead.
-       Bendy ! Baisse-toi ! hurla Mugman.
Ce dernier n’attendit pas de voir si leur ami exécutait son ordre pour tirer un puissant rayon d’énergie bleu. Le malade, dont l’attention avait été attirée par ce violent éclat de lumière, se jeta à terre pour éviter le mortel projectile. Le reptile fut frappé de plein fouet et réduit en cendres. Le mécanicien profita de l’opportuniter pour bondir et mordre la sirène au niveau du nez.
Demeuré en retrait, Cuphead n’en revenait pas. M… Merde… Mais, qu’est-ce qui lui avait pris de prévenir Bendy du danger ? Pourquoi avait-il eu ce stupide réflexe, comme s’il considéré le mécanicien comme… Non, hors de question ! Le nervi du Diable frappa son œil blessé à plusieurs reprises, comme s’il martelait une idée pour se la rentrer dans le crâne.
Tu t’en fiches ! Tu t’en fiches !
Le mécanicien pouvait bien mourir. Cela l’arrangeait, d’ailleurs ! Une fois qu’il serait hors course, il n’aurait plus qu’à récupérer la carte qui était en possession de son frère et plus personne ne pourrait alors bâtir de nouveau l’Ink Machine. Oui, c’était ça, qu’elle le tue, cette sirène ! Qu’elle fasse le sale boulot à sa place.
Il s’en fichait…
-       Cuphead ! Attention !
Le hurlement s’était soudainement élevé et avait déchiré l’atmosphère. Avant que l’aîné ne puisse réagir, Mugman avait bondi sur lui et l’avait percuté de toutes ses forces. Les jambes de son frère ne tinrent pas le coup et il s’effondra sur le sol.


Cuphead se redressa péniblement en se tenant la tête, légèrement nauséeux. La blessure qu’il avait reçue plus tôt ne lui permettait pas de conserver un bon équilibre. Sa nouvelle chute lui donnait la sensation qu’une armée de cloches se déchainait entre ses tempes. Il posa les yeux sur le combat pour évaluer la situation et le souffle sembla brusquement lui manquer.
Les hostilités étaient comme suspendues. Le haut du corps de la sirène reposait lourdement sur le rivage, mais sa queue était demeurée dans l’eau. Elle affichait un air revêche, particulièrement mauvais, les joues gonflées et les mâchoires en action, comme si elle essayait d’avaler… quelque chose…
Où est Mugman ?
Son visage creux semblait illuminé de l’intérieur. Une puissante source de lumière bleue jaillissait de ses orbites. Un bleu semblable à celui du pouvoir de… 


Le mécanicien laissa lui échapper une injure. Il bondit sur le sommet du crâne de son ennemie. De ses bras puissants, il attrapa deux serpents qu’il se mit à serrer contre lui. Il fallait qu’il se débarrasse de ces nuisibles à tout prix ! Ensuite, il pourrait venir en aide à Mugman. Cependant, alors qu’il luttait contre les reptiles, un son sourd s’éleva. Il reconnut avec stupeur le bruit qu’émettaient les deux frères quand ils utilisaient leur pouvoir… juste avant qu’un rayon d’une puissance phénoménale ne frappe la sirène en pleine face !


Sur le rivage, Cuphead s’avançait, le doigt levé, prêt à faire feu de nouveau. Sur ses joues roulaient des larmes d’horreur et de rage incontrôlables.
-       Recrache mon frère, salope ! s’époumonna-t-il.



Affaiblie par les assauts simultanés de Bendy et du nervi du Diable, leur terrible adversaire s’effondra sur le rivage. Cuphead ne lui laissa pas le temps de reprendre ses esprits. Il se précipita sur elle et plongea ses mains à l’intérieur de sa bouche pour la forcer à écarter les mâchoires.
-       Ouvre ! lui hurla-t-il.
Hors de question, non, non… Il ne perdrait pas son frère, personne ne le lui retirerait. Il avait déjà empêché le Diable de l’emmener au loin, il pouvait très bien tenir tête à une sirène. « Allez, fragin, le suppliait-il par la pensée. Tu m’as promis de ne jamais me laisser. S’il te plaît, ne me fais pas ça. S… S’il te plaît… »
La sirène poussa un râle cavernal, comme un animal blessé qui agoniserait. Elle se dégagea d’un mouvement de tête brusque. Le combat se poursuivait, mais, cette fois-ci, Cuphead était décidé à y participer. Dans un mouvement brusque, il arracha le bandage qui obstruait sa vue.


Puis il prépara son prochain tir.

*

 Mugman avait été gobé. Purement et simplement gobé, comme une mouche. Il avait du mal à le croire.
-       Je ne vois rien ! s’exclama-t-il.
Ses mains exploraient à tâtons ce qui l’entourait. On aurait dit qu’il se trouvait dans une sorte de grotte spongieuse. Il serait dans la bouche de la créature ? Il avait du mal à le croire. Mais où, alors ? Il n’arrivait pas à se repérer ! Le frère de Cuphead brandit son doigt et se concentra de sorte à ne faire naître qu’une étincelle sur le sommet de son ongle. Son pouvoir clignota puis se stabilisa, répandant une douce lumière bleue. On dirait qu’il avait atterri bel et bien dans une sorte de grotte… Où que se pose son regard, il ne tombait que sur des parois lisses. Il devait bouger et trouver un moyen de sortir !
Alors qu’il s’apprêtait à se mettre en route, un mouvement attira son œil. Puis une voix d’une grande timidité s’éleva dans son dos :
-       Q… Qui es-tu ?
Il fit volte face, les yeux écarquillés. Il y avait donc quelqu’un d’autre ici !
-       Qui est là ? lança-t-il à la ronde.
Un petit cri de surprise retentit. En effet, il y avait bien quelqu’un à quelques pas de lui, les bras levés devant son visage pour se protéger de la lumière qui agressait ses yeux. Lentement, une fois que sa respiration fut calmée, la craintive inconnue accepta de se dévoiler. Il s’agissait d’une jeune fille aux yeux ronds et à la tête coiffée d’une pieuvre violacée. Les yeux de Mugman détaillèrent cette mystérieuse apparition et dénotèrent un aspect de sa physionomie qui le glaça : le bas de son corps s’achevait en une queue de poisson.


Ce n’était pas une jeune fille. C’était une sirène ! Une petite sirène dont le visage lui était étrangement familier… Mais oui !
-       Hé ! s’exclama-t-il en la menaçant de son étincelle. Tu ressembles au monstre géant qui essaie de nous tuer !
L’intéressée se recroquevilla sur elle-même, apeurée.
-       Non, pitié, je n’ai rien à voir avec lui !
Mugman haussa un sourcil dibutatif. A y regarder de plus près, même si elles avaient des points communs, les deux sirènes ne se ressemblaient pas plus que cela… Et celle-ci avait l’air trop frêle pour être une quelconque menace. Cette dernière lui jeta un regard plein d’espoir.
-       Attends, tu viens de l’extérieur, n’est-ce pas ? S’il te plaît, dis-moi que tu es là pour me sauver ! Je ne veux plus rester ici… 
A la fin de sa phrase, sa voix se brisa et des larmes se mirent à rouler sur ses joues. La pauvre sirène tremblait, le corps secoué de spasmes alors qu’elle ne parvenait plus à endiguer ses sanglots bruyants.


Complètement désarçonné par le visage défait de son vis-à-vis, Mugman s’accroupit à sa hauteur.
-       Oh, mon dieu. Non, non, non, je suis désolé. Tu n’as pas l’air d’être impliquée dans tout ça.
Après quelques secondes d’hésitation, il déposa une main sur l’épaule de son interlocutrice pour doucement lui frotter le dos. Peu à peu, celle-ci parvint à de nouveau maîtriser sa respiration, au grand soulagement du benjamin de Cuphead qui n’avait nullement l’habitude de consoler des dames. Il finit par lui adresser un sourire qu’il espérait rassurant.
-       Ne crains rien, je vais trouver un moyen de sortir d’ici, lui assura-t-il. D’accord ?
Il accompagna sa tirade d’un clin d’œil. L’effet fut instantané. La sirène cessa de pleurer et ses joues se colorèrent délicieusement de touches coquelicots.
-       D… D’accord, murmura-t-elle, subjuguée.


Elle l’avait enfin trouvé… Le héros qui la sauverait de sa prison !

samedi 30 juin 2018

MELISSA ET AMANDA

Bien le bonjour, tout le monde !

Aujourd'hui, c'est la Pride à Paris ! A cette occasion, pourquoi ne pas demeurer un moment dans la communauté LGBT et aborder le sujet de la transexualité, plus particulièrement des héros transgenres dans la littérature jeunesse ?


Aujourd'hui, je tenais donc à vous parler de deux livres en particulier que sont George d'Alex Gino et Celle dont j'ai toujours rêvé de Meredith Russo

Je vais commencer par George, car ce livre s'adresse à un public plus jeune que le second ouvrage. L'histoire porte sur le héros éponyme, un jeune garçon en primaire, qui désire jouer le rôle de l'araignée Charlotte dans la pièce de son école pour faire comprendre à tous qu'il est une fille. 


Ce bouquin est destiné aux 9-12 ans, d'après l'éditeur et je pense qu'on peut même élargir cette tranche d'âge car George est vraiment un livre à mettre entre toutes les mains. Il aborde un thème trop peu porté au public, surtout à un public jeune. Bien écrite et prenante, l'intrigue vous transporte dans le quotidien étouffant de George qui tente tant bien que mal de faire comprendre à son entourage que oui, elle est une fille.

On suit avec assiduité le récit cette Melissa, nom que George s'octroie en secret. Certaines scènes m'ont vraiment donné mal au ventre tant j'étais stressée pour le personnage ! Je ne peux donc que saluer l'auteur et les éditeurs (français et américains) qui ont eu le courage de porter cette histoire au grand jour. 

Il en va de même pour Meredith Russo avec son roman pour adolescent Celle dont j'ai toujours rêvé. L'histoire porte sur Amanda qui déménage et entre donc dans un nouveau lycée. Elle va s'y faire des amis, vivre ses premiers émois amoureux, rien de bien extraordinaire en somme. Mais Amanda a un secret. En effet, avant, elle s'appelait Andrew. 


Un roman bien écrit qui se lit avec une grande facilité. On s'attache très vite à Amanda qui manque terriblement de confiance en elle. A travers ses amis et l'amour, elle va parvenir peu à peu à grandir et s'affirmer. Tout ce qu'elle souhaite, c'est juste vivre en étant elle-même.

Si George évoquait les premiers pas et l'acceptation de soi en tant que fille, Celle dont j'ai toujours rêvé nous transporte plus loin. Amanda, en effet, a déjà sauté le pas des hormones et de la chirurgie, ce qui nous offre d'avoir un autre point de vue sur la transexualité. 

Cela permet à l'auteur d'évoquer la douleur du corps qui change, le regard d'autrui, le soutien psychologique qui est nécessaire aux transexuels pour qu'ils puissent s'accepter eux-même. Ainsi, Meredith Russo va aussi parler à demi mot de l'horreur que peuvent vivre au quotidien ces personnes au point que certaines choisissent la mort qui leur apparaît comme le seul échappatoire possible. 

Alex Gino et Meredith Russo sont tous deux transgenres. S'ils ont choisi de porter leurs héroïnes, c'était donc en connaissance de cause puisqu'ils ont vécu des situations semblables à celles de Melissa et Amanda. Et ce qu'il faut en retenir, je pense, c'est que les personnages qu'ils ont mis en scène sont des jeunes filles ordinaires avec leurs sentiments, leurs doutes, leurs certitudes et leur soif de vivre. Pourquoi les discriminer alors que, tous ce qu'elles souhaitent, elles, c'est pouvoir exister ? Peut-on vraiment leur reprocher cela ? 


A Paris, des arc-en-ciels ont été peints au niveau des passages piétons. Ces peintures n'ont eu de cesse d'être vandalisées. Pourquoi ? Pourquoi se battre contre le droit de s'aimer ? Voilà bien quelque chose qui me dépasse… 

Alors, voilà, aujourd'hui, nous allons marcher dans la capitale. Et je suis très fière de participer à cette manifestation qui est une magnifique expression de joie et d'amour.

A très bientôt ! 

   marine.lafontaine@gmail.com


PS : le premier chapitre du Masque de la Princesse sort demain ! J'espère que vous serez au rendez-vous !