samedi 13 octobre 2018

BENDY AND BORIS, CHAPITRE 32

Bien le bonjour, tout le monde !

Je vous annonce avec plaisir que le chapitre 32 est enfin en ligne ! Malheureusement, ce sera le dernier pour un temps indéfini. En effet, l'histoire originale n'avance pas et je n'ai maintenant plus assez de matière pour écrire un véritable chapitre. Cependant, ne perdons pas espoir ! L'aventure continue, malgré tout. 

En attendant, je vous souhaite une belle lecture et rendez-vous demain sur mes comptes Wattpad et Tapas pour le 16e chapitre du Masque de la Princesse. Petit retour dans le temps du point de vue de Liam qui part secourir son ami, retenu dans le palais du terrible empereur… 

A bientôt ! 




Félix se tenait prêt à intervenir, tous sens en alerte. Il semblerait que les forces de leur terrible adversaire étaient en train de décroître. Avec un peu de chance, cette féroce bataille était enfin en train de s’achever. Cependant, il était encore trop tôt pour crier victoire. Et la suite des évènements allait malheureusement lui donner raison…


Bendy, lui aussi, refusait de baisser sa garde. Il ne laisserait pas cette sirène lui planter un couteau dans le dos. Alors qu’il se balançait sur l’un des derniers serpents de son ennemie, prêt à repartir à l’assaut, une vague froide le parcourut de la tête aux pieds. C’était comme si des griffes surmontées de givre étreignaient ses organes. Des étincelles noires explosèrent dans son cerveau, sa conscience s’étiola. Bon sang, que lui arrivait-il… ? Il…
Il était en train de tomber.
-       Bendy ! hurla Boris.
La réaction de l’écrivain fut instantanée. Il décrocha sa sacoche magique et la balança de toutes ses forces dans la direction du mécanicien dont le corps tombait comme une pierre, prêt à sombrer au cœur des ténèbres de l’océan. A peine l’objet eut-il touché l’eau qu’il se métamorphosa en bateau gonflable. Juste à temps !


Le corps du malade se fracassa à l’intérieur du bateau. Sans prendre garde au danger, Boris se précipita dans l’eau en appelant encore et encore son grand frère. Mais nulle réponse ne lui parvenut…

*

Bendy marchait.
Il marchait dans un univers vierge, d’une opalescence magnifique. Sa petite menotte était refermée sur une main lourde et grande. Il marchait, le regard fixé droit devant lui. Sans réfléchir. Sans même penser. Tout ce qu’il faisait, c’était mouvoir ses jambes. Où allait-il ? Qui était avec lui ? Il n’en avait aucune idée…
Une tâche sombre attira son attention. Une flaque ? Une flaque d’eau… noire… Ses doigts se dénouèrent et la silhouette à ses côtés s’évanouit comme un fantôme évanescent, mais le mécanicien ne s’en préoccupait pas.
Il s’accroupit et plongea son regard dans cette minuscule mare d’encre. Sur la surface lisse, un double lui renvoya ses yeux étonnés. Celui d’un petit enfant vêtu d’un ciré et de grandes bottes en plastique. C’était lui, ce gamin ? Etrange… Au fond de lui, il était sûr que ce reflet n’était pas le sien.


Alors qu’il se contemplait, elles se levèrent. Des silhouettes dénarchées. Elles avançaient d’un pas mécanique. Leurs têtes étaient ornées de cornes, dans le bas de leurs dos s’agitaient de longues queues. Qui étaient-ils ? Il l’ignorait… mais ce n’était pas grave. Bendy savait qu’ils ne lui feraient pas de mal. Non, il savait qu’ils pouvaient leur faire confiance.
L’une des ombres s’arrêta à ses côtés. Lentement, elle lui tendit une main pourvue de griffes redoutables. Le petit Bendy considéra un moment ses longs doigts fins avant de tendre les siens.


Alors que sa main allait toucher celle de l’apparition, une violente tousse de toux le secoua tout entier. Lentement, la blancheur du paysage sembla gonfler, comme si elle cherchait à avaler tout sur son passage. Les ombres décharnées vacillèrent puis s’effacèrent, comme gommées. L’enfant, lui, toussait, toussait. Il avait l’impression que si son corps se diluait, fondait pour ne faire qu’un avec son environnement. Tout disparut et le calme s’installa, précieux et omniprésent.
Puis le chatouilli reprit, dans le creux de ses poumons. Le petit Bendy se remit à tousser, comme s’il espérait évacuer quelque chose. Ses yeux papillonnèrent, mais il fallut quelques secondes pour que sa vue se rétablisse, agressée par la lumière du jour. Deux visages inquiets étaient penchés sur lui. L’écrivain le soutenait, angoissé à l’idée de le voir de nouveau s’évanouir.


-       B… Boris… murmura le malade, épuisé.
Le soulagement s’abattit sur les deux amis qui fondirent sur le mécanicien pour l’enlacer. C’était passé… Tout allait bien ! Bendy avait retrouvé son apparence première, il semblait maître de ses pensées et de ses gestes. Les joues de ce dernier se colorèrent immédiatement de tâches rougeâtres. Bon sang, il était toujours aussi gêné quand son idole le câlinait ainsi… 


Son regard fouilla les alentours, surpris.
-       Cuphead… Mugman… Où… ?
Interloqué par son nom, le nervi du Diable jeta un coup d’œil par-dessus son épaule. Un sourire joyeux vint s’inscrire malgré lui sur ses lèvres à la vue du mécanicien qui se remettait difficilement sur pieds. Il lui offrit un salut de la main.
-       Lève-toi et brille, mon pote ! On a encore quelqu’un à sauver, ici !
-       Cups ! s’exclama le mécanicien avec soulagement, heureux de voir son ami debout et, visiblement, en forme.
Le frère aîné de Mugman fut surpris de voir que le malade avait de nouveau changé d’apparence.
-       Pourquoi te retransformer si tôt ? Tu étais plutôt cool sous ton autre forme !
Ces deux phrases troublèrent profondément Bendy. Comment ça ? De quoi parlait donc son compagnon de route ? Il n’eut pas le loisir de lui poser la question. Son regard dévia vers le ciel et un hoquet lui échappa. Tous focalisèrent leur attention sur un même point : la sirène.
Tout du moins, ce qu’il restait d’elle.
Sa tête, détachée de tout corps, flottait au-dessus des flots, une expression haineuse gravée sur les traits. De larges fissures courraient sur ses joues et son front. Des tessons se détachaient de sa chair pour sombrer dans l’eau dans des sons sourds.
-       Bon, j’ai toujours besoin d’aide, grogna Cuphead en se mettant en position d’attaque, prêt à intervenir au premier geste de la sirène.
-       Quand est-ce que c’est arrivé… ? ne put s’empêcher de murmurer Boris, secoué par cette vision cauchemardesque.


Le dernier round avait sonné.

*

A l’intérieur de la tête, Mugman poursuivait sa tâche. Il devait à tout prix récupérer le rouage ! Il éait si concentré sur sa tâche qu’il n’aperçut pas les failles qui craquelaient le sol sous ses pieds. Quant à Maria, elle dévorait tant son héros du regard qu’elle ne se rendit compte de rien également. Lorsqu’un craquement plus fort que les précédents attira son attention, il était déjà trop tard.
Les fissures l’avaient atteintes.
Dans un hurlement de terreur, Maria sentit le sol s’effriter sous son poids avant de s’écrouler, purement et simplement.


Mugman réagit avec une rapidité stupéfiante. Il se jeta sur son amie dont il parvint à saisir le poignet juste à temps. Il la remonta, passa un bras autour de sa taille pour la plaquer contre lui.
-       Je te tiens ! lui assura-t-il.
-       Mugman ! hoqueta la sirène, terrifiée.
Sous son élan, le frère de Cuphead chuta en arrière, sur les fesses. Maria s’accrocha désespéremment à lui, tremblante.
-       Merci, merci, merci, merci ! ne cessait-elle de répéter, le visage enfoui dans l’épaule de son sauveur.
Ce dernier n’osait pas bouger, les bras noués autour de la jeune sirène. Bon sang, c’était la première fois qu’il faisait un câlin à une fille, il n’osait plus esquisser un mouvement ! Mais son amie refusait de le lâcher, terrifiée à l’idée de, une nouvelle fois, chuter dans ce gouffre. Il fallut attendre de longues secondes pour que ses tremblements cessent. Lorsqu’elle accepta de reculer, son regard croisa celui de son héros. Un feu dévastateur envahit alors leurs deux visages et ils se détournèrent, gênés et heureux à la fois de leur promiscuité.  


Mugman reprit ses esprits et se pencha au-dessus du vide, intrigué. Il aperçut alors les vagues en contre-bas et comprit que, pendant tout ce temps, ils avaient effectivement été à l’intérieur de la sirène que ses amis combattaient. Il fit signe à Maria de ne pas bouger et passa sa tête par l’ouverture afin de vérifier les alentours. Ses yeux ne tardèrent pas à trouver ses compagnons qui se tenaient sur le rivage, mais surtout…
-       Frangin ! s’exclama-t-il.
Tous levèrent la tête en entendant cette exclamation.
-       Mugman ! s’écria Félix, ravi de revoir le benjamin.
Cuphead, quant à lui, demeura silencieux, stupéfait. Puis un délicat sourire vint soulever le coin de ses lèvres. « Je savais que tu t’en sortirais, bâtard… »


 

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