dimanche 2 mars 2014

FICTION PARTICIPATIVE, CHAPITRE 4

 Bonsoir chers lecteurs ! Excusez-moi pour cette longue absence, mais je reviens enfin avec le chapitre 4 de Rouge comme le Rubis ! J'espère que vous l'apprécierez !

 
Marlyne suivait docilement ladite Jaide. Quand celle-ci lui fit signe de patienter alors qu’elle pénétrait l’univers odorant des cuisines, l’almée s’adossa à un mur et observa autour d’elle avec application, notant avec soin chaque détail dans un coin de sa mémoire.
-                J’ai enfin réussi à me rendre dans l’antre de la bête, murmura-t-elle avec un mauvais sourire.
Elle poussa un soupir de soulagement. Heureusement qu’elle avait croisé cette almée sur sa route… Si elle n’avait pas pris sa place, pénétrer le territoire du terrible seigneur Arzhel se serait révélé bien plus ardu. Peut-être que cela lui aurait pris des années encore !
“J’ai entendu dire que le roi en personne devait venir ce soir”, analysa-t-elle, sourcils froncés. “Ils devraient tous être bien occupés… Alors je dois le trouver avant demain et prendre la poudre d’escampette aussi vite que possible.” Elle jeta un coup d’œil aux portes closes de la cuisine. Jaide semblait occupée… Elle trouverait bien une excuse plus tard. Sans plus hésiter, Marlyne se détourna et commença son exploration.

Dans les cuisines, Jack Cadillac, jeune héritier plein aux as, propriétaire d’une magnifique propriété en Californie… avait une spatule à la main. Il considérait l’instrument avec des yeux ronds, se demandant encore comment il en était arrivé là.
-                Jack, retourne-moi cette viande, nom de Dieu ! Cesse de rêvasser mon garçon !
-                Heu, oui !
“Pourquoi je suis obligé de faire ça, moi !?” Jaide, qui s’était assise sur le plan de travail pour l’observer, s’amusait vraiment des gestes maladroits du jeune homme. Bien que les cuisiniers aient tenté de la déloger, elle était décidée à ne pas bouger de son perchoir.
-                Tu n’étais pas censée t’occuper de l’almée toi ? lui demanda Séchar, le maître des lieux.
-                Mon cher petit chef, lui répondit Jaide avec un sourire moqueur, c’est une almée, justement. Je déteste ces filles… 
-                Excusez-moi, mais c’est quoi une almée ?
Jack était interpellé par ce terme. Il ne se souvenait pas de l’avoir entendu auparavant. L’aide du cuisinier en chef soupira devant tant d’ignorance. 
-                Une almée est une femme chargée d’en instruire d’autres, lui expliqua Séchar en hachant un oignon. Ces enseignements portent sur la couture, la danse, la poésie… 
-                Et les clientes sont soi des femmes aristocrates, soi des femmes de harem, comme nous, souffla Jaide. Je hais ce genre de personnes.
-                Pourquoi ? s’étonna Jack, captivé presque malgré lui.
-                Pourquoi ? ricana la jeune femme. Parce qu’elles nous traitent toujours avec condescendance. Nous ne sommes rien pour elles. C’est d’autant plus vrai maintenant que nous sommes devenues des putains de haute gamme.
-                Jaide, gronda Séchar. Nous en avons déjà parlé. Vous n’êtes pas des putains. Vous formez toujours un harem. C’est juste que le seigneur Arhzel n’a plus assez d’argent pour toutes vous entretenir correctement.
“Le seigneur Arzhel… murmura Jack pour lui-même. Mon ancêtre… ? Mais que dois-je faire ? Suis-je vraiment… dans le passé ?”
-                Tu sembles songeur, s’amusa la jeune femme en s’approchant de lui. Pour un voleur de pacotille, tu sembles bien élevé.
-                J’ai été bien élevé, rétorqua sèchement l’intéressé en fronçant les sourcils.
-                Oh…
Séchar, le voyant inactif, vint lui tirer l’oreille pour qu’il se remette au travail. Jack allait protester contre un tel un traitement, mais il se ravisa quand Séchar le foudroya du regard quand il ouvrait la bouche. Il se renfrogna et retourna s’occuper de la viande dans le four enfumé en grommelant. Jaide le suivit du regard. Ses yeux aigus glissèrent sur sa silhouette. 
-                Ce n’est pas un voleur, murmura-t-elle.
-                Tu es sûr ? lui chuchota Séchar.
-                Crois-moi, j’étais une voleuse à la volée avant d’être arrêtée et achetée par le père du seigneur Arzhel. Je sais reconnaître un semblable quand j’en vois un. Je pense que si ce Jack devait avoir a volé quoique ce soit, il se ferait remarquer immédiatement… 
-                Alors que fait-il là ? questionna l’aide cuisinier, sourcils froncés.
-                Je ne sais pas, Ridaö. Torja est sorti, mais dès qu’il reviendra, je lui en parlerai… En attendant, surveille-le, OK ?  
-                Bien.
Jaide se laissa glisser sur le sol dans un soupir.
-                Bon allez, faut que je m’occupe de cette fichue almée, moi… marmonna-t-elle.
Mais quand elle ouvrit la porte… 
-                Oh la connasse !
-                Qu’est-ce qui se passe ? s’inquiéta Ridaö.
-                Elle a filé ! Je vais me faire enguirlander par le seigneur Arzhel si je ne la retrouve pas ! Ridaö, viens avec moi !
-                Heu, oui !
Séchar et Jack se retrouvèrent seuls dans les cuisines en moins de temps qu’il n’en faut pour le dire. 
-                Bravo, mon garçon, te voilà monté en grade ! Tu es maintenant aide cuisinier !
-                Hein, mais… !
-                Allez, arrête de traîner et viens me battre ces œufs !
Jack obéit en grommelant. Alors qu’il se saisissait du fouet qu’on lui tendait, il faisait fonctionner à toute allure les rouages de son cerveau. A en croire les dires des trois personnes qu’il venait de rencontrer, il se trouverait chez un seigneur nommé Arhzel, fiancé à une comtesse qui portait le même nom de famille que lui. Que pouvait-il en conclure ? Comment avait-il atterri là ? Il ne se souvenait pas d’avoir quitté sa chambre… 
Et si… Et s’il était réellement dans le passé ? Non, impossible. Il devait bien exister une explication logique à tout ça !
-                Séchar !
Un nouvel arrivant venait d’investir les cuisines. Décidemment, ce lieu était pire qu’un moulin ! Il posa sur lui un regard parfaitement inexpressif.
-                J’ai croisé Jaide dans les couloirs, indiqua l’homme d’une voix neutre. Elle m’a dit que vous aviez recueilli un voleur.
-                Recueillir est un bien grand mot, grogna le cuisinier en continuant de faire monter sa crème. Mais je manque cruellement de main d’œuvre alors j’ai pris ce que j’avais sous la main. On l’a surpris près de la cave. 
-                Et que fait-il là ?
-                Et si vous me demandiez plutôt que de parler comme si je n’étais pas là ? coupa sèchement Jack.
Il n’ignorait pas qu’il n’était pas du tout, mais alors pas du tout en position de force, mais il n’aurait pas supporté bien plus longtemps que ces deux-là continuent de casser du sucre sur son dos alors qu’il se trouvait à trois pas d’eux. Aron avait toujours dit qu’il avait plutôt une fierté mal placée, surtout dans les mauvais moments.
Séchar se tourna vers lui, mauvais.
-                Tu ferais mieux de fermer ton bec, mon garçon. Torja pourrait très bien te faire fouetter pour avoir été surpris à rôder sur le territoire du seigneur Arzhel. N’aggrave pas ton cas.
-                Puisque je vous dis que je ne sais pas comment j’ai atterri ici ! s’emporta Jack. C’est la pure vérité ! J’aimerai bien rentrer chez moi, maintenant !
-                A t-il été fouillé ? questionna Torja.
-                Oui, bien sûr, répondit le cuisinier. Il semblerait qu’il n’ait rien volé.
-                Il t’est utile, Séchar ?
-                Moyennement.
-                Alors renvoie-le chez lui. Nous passerons l’éponge pour aujourd’hui vu que nous n’avons pas le temps de nous préoccuper de son cas. Mais si on t’y reprends, toi, je ne serai pas aussi coulant.
Jack soutint le regard de poisson mort du secrétaire sans sourciller. Séchar lui donna un coup de coude pour qu’il arrête. Torja poussa un soupir.
-                Fais-le moi dégager, Séchar.
-                Bien.
Le cuisinier saisit l’intrus par le coude pour le forcer à le suivre. Jack se dégagea brutalement, mais consentit à le suivre. Quand ils atteignirent la sortie, Séchar soupira.
-                Tu m’as l’air d’être une sacrée tête de mule, mon garçon. Mais ne reviens pas. Torja était préoccupé par la recherche d’un musicien et d’une nymphe pour ce soir, donc il n’a pas fait attention à toi, mais il ne te laissera pas repartir comme ça la prochaine fois.
-                Vous cherchez un musicien ? s’étonna Jack.
-                Oui. Jusque-là, aucun n’a su satisfaire le seigneur Arzhel. Allez, je dois y retourner. Prends soin de toi.
-                Attends Séchar !
Jack l’attrapa par le poignet. Une toute nouvelle idée venait de germer dans sa tête. Il ne pouvait pas quitter cet endroit, pas encore, pas avant d’avoir trouvé un moyen de rentrer chez lui.
Ni avant d’avoir rencontré Arzhel…

Marlyne referma précautionneusement la porte derrière elle. Encore une chambre luxueuse. Pas de coffre, pas de sécurité. Il n’était sûrement pas caché là… La jeune femme se mordilla l’ongle du pouce droit, sourcils froncés. Où pouvait-il donc être ?   
-                Quand même pas dans le bureau où Jaide m’a conduite tout à l’heure ? murmura-t-elle. Si c’est le cas, je vais devoir attendre que Arzhel en sorte pour m’y introduire…  
Des bruits de pas précipitèrent lui parvinrent. Marlyne s’empressa de se couler derrière des rideaux pour ne pas se faire repérer. Elle jeta un coup d’œil à l’extérieur, curieuse de savoir qui courait. Elle vit Jaide, accompagnée d’un garçon. Ils devaient être à sa recherche… Elle attendit qu’ils soient sortis de son champ de vision pour partir dans la direction inverse à la leur. Elle continua à parcourir les nombreux couloirs qui transformaient la demeure en véritable labyrinthe. Elle s’arrêta à un carrefour, soudainement prise de doutes.  
-                Oh là là, s’exclama-t-elle en écarquillant les yeux. Est-ce que je me serai perdue ?
Elle observa autour d’elle, mais devait belle et bien le reconnaître : elle ignorait totalement où elle se trouvait. Elle avança de quelques pas hésitants et son visage passa de la totale et parfaite stupéfaction à la peur qu’une vague de colère vint submerger.
-                C’est quoi cette connerie de palais ? cracha-t-elle, furieuse. On n’a pas idée de construire de pareils bâtiments de nos jours, franchement ! Saleté !
Elle piétina un moment sur place comme une gamine en colère avant de se reprendre. Elle observa les alentours avec calme. Après une courte hésitation, elle se décida pour emprunter le couloir de gauche. Très vite, la lumière des candélabres mourut et elle eut l’impression d’être immergée dans  un autre monde. Quelle était cette partie du palais ?
Peut-être que c’était ici qu’il le cachait… 
Mais alors qu’elle s’avançait, une main surgie de l’ombre des cariatides pour la tirer brutalement en arrière. Marlyne porta la main à sa cuisse pour attraper le couteau qu’elle avait dissimuler, mais des doigts froids saisirent son poignet pour le tordre dans son dos.
-                Je l’ai attrapée, la petite menteuse…
Marlyne hoqueta et ses yeux s’écarquillèrent. Devant elle se dressait un homme habillé de rouge. Ses yeux de félin luisaient dans cette obscurité surnaturelle. Quand un sourire vint ourler ses lèvres, il dévoila des crocs d’une blancheur qui tranchait avec le noir qui poissait la peau de la jeune femme. Alors, un nom lui vint à la bouche et, sans s’en rendre compte, elle le prononça dans un murmure étranglé.
-                Vampire… 


… Ne me lancez pas la malédiction d'Oyashiro-sama, pitié ! 

A très vite pour la suite ! Je vous la promets pour la semaine prochaine ! 

Marine Lafontaine

2 commentaires:

Anonyme a dit…

Même si je n'ai strictement aucune idée de qui est Oyashiro-sama… Je crois que tu mérites sa malédiction !

Anonyme a dit…

Oyashiro-sama, c'est la divinité du manga Higurashi. C'est du genre, toi t'as fait un truc qui m'a déplu, bah tu vas être écorché vif !

Bon chap. Veut la suiiite !