vendredi 9 novembre 2012

MON PREMIER ROMAN

   
   Bien le bonjour et bienvenue dans un monde empli de magie… Comme promis, je vais vous parler de mon nouveau roman, qui est en fait une reprise du premier. Hé, oui ! Après cinq années d'attente, je suis parvenue à reprendre enfin les Sorcellyres !
   Je ne peux pas vous parler des Sorcellyres sans évidemment commencer par le début. En réalité, cette histoire date de primaire et a été de nombreuses fois écrite et rata-écrite. Je l'ai commencée à peu près en même temps que je démarrai Harry Potter et mon récit s'en est trouvé fortement influencé : la lettre pour entrer dans une école de Sorcellires (oui, avec un i à l'époque), le lieu coupé du monde pour faire ses achats… Bon, l'histoire tenait plus de la fantaysie que du fantastique, puisque l'histoire se déroulait dans un autre monde et qu'on y croisait des sangarennes (petits êtres ailés, équivalents des chouettes dans HP, mais bien plus dangereuses… et assoiffées de sang !), ainsi que des elfes ! Ces derniers avaient été chassés de la société et étaient considérés comme des monstres. Bon, je ne suis pas allée au-delà de la page 16, mais bon…
   J'ai d'ailleurs gardé l'histoire telle quelle et bien qu'elle date de très longtemps, je me suis dit que vous aimeriez peut-être en lire un extrait que voici (début du chap 1) : 


Minuit sonna. Une ombre la rue d’un pas rapide et s’arrêta devant le numéro quatorze. Elle se glissa dans le jardin en faisant le moins de bruit possible puis pris l’échelle qui était couchée à terre. D’un geste lent, elle la posa contre le mur de la maison. Un chat qui observait tout ce va-et-vient, décida que le moment était venu de savoir qui s’amusait à venir dans son jardin et qui voulait rentrer dans sa maison. Il s’avança de son pas léger et silencieux. Quand il fut à un mètre, il reconnut la personne qui avait déjà commencé à gravir les échelons. C’était sa jeune maîtresse, Loune, elle venait encore de faire une escapade nocturne, ce qui est strictement interdit chez la famille Lambarte.

Loune avança lentement et parvint jusqu’à sa chambre, elle

poussa doucement la fenêtre et sauta dans la pièce. Là, une mauvaise surprise l’attendait. Sa mère en robe de chambre, le visage livide, était assise sur le lit. Elle n’eut aucune réaction quand sa fille entra. Après un silence gênant, la mère prit la parole :
- Je sais que tu ne te souviens jamais de ce que tu fais la nuit, mais, bon sang de bonsoir, il faut que tu arrêtes de te balader quand le jour est tombé.   
Loune se balança d’avant en arrière l’air perturbé.
- Désolée maman.
Elle avait murmuré ces mots très timidement. Mrs Lambartre s’adoucit un peu.
-Je ne t’en veux pas vraiment, mais, il faut que tu arrêtes quand même de te balader la nuit.
Loune bailla et sa mère la laissa se coucher après s’être assuré que la fenêtre était bien fermée. Le lendemain matin, Loune se réveilla tard, elle étira un à un tous ses muscles et regarda sa chambre. Il y régnait un de ses désordres. Elle claqua des doigts comme le fait sa mère pour que soit impeccable, ce qui ne fit qu’empirer les choses. Loune laissa tomber et sauta de son lit. Ensuite, elle se regarda dans la glace de sa chambre. Elle vit une jeune fille, le teint pâle, ses yeux verts bouffis et ses cheveux noirs tombant sur ses épaules. Elle passa sa main au-dessus de sa tête. Une poussière bleue tomba. Quand le nuage s’évapora, Loune était habillé avec un jean slim, des botes en daims noirs, un haut marron et un boléro à capuche pourpre. Ses cheveux noirs étaient regroupés en une longue tresse. Loune se regarda dans le miroir, tourna sur elle même et, la mine satisfaite, alla prendre son petit-déjeuner.
Elle descendit d’un pas feutré pour ne pas réveiller sa petite sœur qui n’était encore qu’un enfant de six ans. La fin de l’escalier débouchait sur la porte d’entrée, le courrier était là, machinalement, Loune le ramassa. Il y avait deux lettres d’impôts, une pub pour du linge, un magazine d’ustensiles de cuisine et une lettre adressée à son nom. Tiens, qui peut m’écrire ? Se demanda-t-elle. D’un pas lent, elle se dirigea vers la cuisine vide. Ses parents étaient déjà au travail. Un sourire étira ses fines lèvres, au moins elle serait tranquille pour lire son courrier. Elle mis le reste du courrier sur la table, pointa son doigt vers le frigo puis vers le placard, sans lever les yeux de sa lettre. Aussitôt lait, bol, pain, confiture, céréales volèrent. Mais le bol se brisa sur le bord de la table ainsi que le pot de confiture, le bouchon du lait s’ouvrit répandant le liquide par terre, le pain et les céréales atterrirent dans le bocal de Fichte, le poisson rouge. Loune regarda, enfin, ce qui se passait. Elle poussa un cri muet. Elle se leva et aperçu le chat que l’on avait vu hier soir assis sur une des chaises. Il ronronnait. Elle lui murmura dans un souffle :
- Aide moi, Mistick, s’il te plaît.
Mistick leva ses yeux vert doré et dit à son tour.
-Tu t’es encore promenée cette nuit.
-Ah bon ?
-Si tu continues, ta mère va faire une crise.
-Oui, bon, tu peux m’aider ?
-       D’accord mais, après tu me montres ton courrier.
Loune soupira d’exaspération et d’étonnent, d’exaspération car on ne peut rien cacher à Mistick et d’étonnent, comment le chat était-il au courant de la lettre. Déjà, le vieux matou s’était mis au travail. Tout voltigeait dans la petite cuisine : les morceaux du bol et du pot de confiture se sont rassemblés, le lait fut nettoyé et la bouteille jetée, le pain et les céréales furent " pêchés " et jetés à leur tour. Pour couronner le tout, Mistik nettoya l’eau de Fichte et prépara le petit-déjeuner de Loune. Le gros chat s’effondra d’épuisement puis s’endormit sur le carrelage froid. Loune en profita, elle déchira l’enveloppe de la lettre et qu’elle lut à haute voix :

Chère mademoiselle Lambarte.
Nous avons le privilège de vous annoncer que vous êtes admise dans l’enceinte de notre école de sorcellires. Vous trouverez ci-jointe la liste des éléments pour votre scolarité. La rentrée est fixée le trois septembre et attendons votre réponse avec impatiente (le vingt-cinq juillet au plus tard). Nous rappelons aux élèves que lors des grandes vacances, un bateau vous mènera à l’île de la décision. Après un repos d’un mois, nous vous conduirons à la route de passage pour l’achat de vos fournitures puis, encore un mois de repos. Suite au temps écoulé, vous rentrerez pour reprendre votre scolarité. 
Nous espérons vous voir bientôt entre les murs du collège de Sortéle.
Professeur Calouni Mirolde
Directrice
  
  Voili, voilo ! Le dessin située à côté de l'extrait correspond à peu près à l'image que j'avais d'une sangarenne à l'époque. Puis elles ont viré comme ça, oui le guerrier vert très bizarre, c'est bien ça. Autant vous dire qu'ils étaient encore plus dangereux que les petites fées qui ne devaient pas mesurer plus de 50cm.
   Dans ce premier essai, d'après le plan que j'avais fait, Keira serait apparue à partie du troisième tome. Je la décrivais précisément en ces mots “Keira était une Vandra (une vampire-dragon), mais rien n'indiquait sa nature, hormis son caractère de feu”. Par la suite, elle devint un personnage récurrent qui finissait par épouser un adjuvant de Loune. 

   Ensuite est arrivée l'influence Tara Duncan et Keira a fait son entrée. Cette jeune fille va subir beaucoup, beaucoup de modifications au cours des années à venir, mais elle va garder son caractère trempé et son indépendance. Dans le premier livre que j'ai écrit sur elle, elle vit avec sa mère et son beau-père, se baladait toujours avec une hache (oui, oui, je sais, c'est bizarre, mais bon…) et possède un vélo enchanté (ne regardez pas l'écran comme ça, enfin !). 
   C'est aussi à partir de là qu'est apparu le clan des Noyés. Ce camp composé de morts avait pour mission de protéger certaines personnes (une sorte d'entreprise de gardes du corps très puissants, en gros). Depuis, ce clan s'est toujours retrouvé dans mes récits, avec plus ou moins d'importance, la Noyée principale restant toujours Elena, celle qui devait protéger Keira. Avec mon papa, on avait d'ailleurs écrit un petit cross-over à ce moment-là entre son livre (cf l'article sur La machine à rêves) où Fulberte Chinchila (l'un de ses personnages, et mon préféré de son histoire) devient la soeur d'Elena. Par la suite, nous avons abandonné cette idée parce que les deux univers de nos récits divergeaient trop. 

   L'histoire s'est mêlée à l'ancienne pour donner un peu du n'importe quoi, dont voici un extrait (début chap 2) : 

Keira le repéra tout de suite. La chevelure rousse dépassait d’un buisson situé sous le vieux chêne. La jeune fille hésita. Son regard passa de sa ceinture de fortune au buisson. Puis elle haussa les épaules, tant pis. Elle saisit sa hache et la lança avec précision et force.
            Cette hache, elle ne s’en séparait jamais. Elle l’avait trouvée en jouant aux archéologues avec ses amis. Le manche et la lame était en fer, d’un seul tenant. Quand à son tranchant, il était tellement aiguisé que rien qu’en caressant la lame, le sang pouvait goutter.
            La hache se planta dans l’épaisse écorce, juste au dessus des cheveux.
-     Hé, protestèrent ceux-ci, Keira, pas encore !
          La chevelure bougea et un garçon sortit du buisson. Il avait des yeux vert pleins d’étoiles. Tout était droit en lui. Des épaules à la silhouette en passant par les sourcils.
          Le nouveau venu croisa les bras et soupira.
-       Tu ne peux pas t’en empêcher ?
-       Non, avoua t-elle, j’aime tellement faire ça. C’est drôle de te faire peur.
-       On avait dit que tu arrêtais ! Allez, récite.
-       Pas le droit de faire du lancé de hache, de…
-       Et ça c’est quoi ?
-       Du lancé de hache, Chef !  déclara la jeune fille en se mettant au garde à vous du parfait petit soldat.
            Le jeune homme passa sa main sur son visage et soupira comme s’il parlait à une folle.
-     T’inquiète pas, Peter. Je ne recommencerai plus. promit Keira.
-     C’est ce que tu avais dit la dernière fois ! s’emporta Peter.
-     Et si on cherchait Jenn’. proposa la jeune fille pour changer de sujet.
-     J’arrive, ne vous dérangez pas !
          On entendit un craquement. Le bruit de quelque chose que l‘on traîne au sol et une jeune fille, un coati aux talons, se faufila entre les arbres du petit bois. C’était Jenny, dit Jenn’. Ses cheveux blonds lui arrivait aux épaules et ses yeux étrangement rose vif faisait penser à deux bonbons à la framboise. Les deux autres l’aimer pour son air sympathique, ses joues rebondit, son optimiste et aussi pour son côté mystérieux.
Bon, et cette pêche ? On y va ? s’impatienta l’arrivante.

   Voilà pour le deuxième essai des Sorcellyres. C'est vrai que dans cet extrait-ci, il n'y a pas de magie, mais la première fois que Keira utilise ses pouvoirs, il y a trop de personnages et je mettrai longtemps à vous dire qui est qui pour que vous compreniez l'extrait (désolée, je m'en repends !). 
   Me voici entrée en sixième et je m'attèle toujours à la même histoire. Je laisse tomber l'autre (je suis quand même allée jusqu'à la page 39, ce dont j'étais très fière à l'époque !). Mais ça y est, j'ai trouvé un filon ! Les deux anciennes histoires se mêlent à la nouvelle, je pétris le tout dans mon cerveau, j'y ajoute un peu de Naruto (je venais de découvrir les mangas, et j'avais lu celui-ci en tout premier) et pouf ! Tada, les Sorcellyres, mon tout premier roman, était né… 
  
   J'ai été cruelle avec Keira, à ce moment-là. Son pire ennemi qui cherche à la tuer, Aveuntaine, est en réalité son père et toutes les gens qui l'ont adopté sont morts sous ses yeux. De plus, elle est la porteuse d'une entité qui ronge son énergie vitale : elle est condamnée dès le début. Bon, tout n'est pas mauvais, quand même ! C'est une forte tête, ma Keira, et elle est charismatique. Sa puissance fait son charme et elle se retrouve très vite entourée d'amis fidèles dont quelques personnages récurrents tel que Frida. C'est une personne que j'aime beaucoup, donc je pense la faire encore apparaître par la suite. Il s'agit d'une fée violette, spécialiste dans la guérison et les plantes. Elle possède également un lourd secret que je vais peut-être réutiliser pour les nouveaux sorcellyres !




   Un élément, une entité. Une entité, un réceptacle. Keira était celui de l'Hydre de l'eau, et elle l'est toujours. L'histoire commence d'ailleurs par le moment où cette créature fut scellée en elle… 
   Extrait du premier chapitre !
 
-->
L’Hydre jeta un regard haineux aux sorcellyres, un peu plus bas. Comment avaient-ils réussis à l’emprisonner ? Leurs maudits sortilèges avaient eu raison de sa liberté. Mais, ils ne pourraient pas le garder éternellement ici. Un sortilège, c’est comme une peau de chagrin* Ça s’use. Oui, il n’avait pas à s’inquiéter, bientôt il serait libre, il dévasterait le reste du pays et il écraserait les sorcellyres. Il avait été conçu pour ça.
Il était gardé dans une grotte circulaire et puante.  De la moisissure courait le long des murs de roche et de l’eau tombait à gouttes régulières. Plic, plic, plic… Des coupelles de feu volaient au ras du plafond et leur fumée verdâtre frôlait les cloisons pour finir leur course au ras du sol.
Les sorcellyres discutaient entre eux. L’Hydre ne saisit pas grand-chose, mais il sut qu’on parlait de lui. Le sorcier guérisseur paraissait soucieux comme quand on lui donnait un travail trop grand. C’était un fainéant, mais il maîtrisait des techniques anciennes et interdites.  C’était plutôt inquiétant de le voir :
-       Je veux bien moi, se justifia-t-il alors que l’un de ses disciples le traitait de trouillard, mais il me faut un enfant d’un an.
-       J’ai ce qu’il vous faut, déclara avec une lenteur bien calculée une des disciple.
Le sorcier guérisseur tourna son visage ridé et inexpressif vers la jeune femme qui venait de parler. Elle rougit et dit.
-       Mon enfant…

*

-       C’est très dangereux, Layla.
-       J’en suis consciente. Mai si ça peut nous débarrasser de l’Hydre de l’eau, je suis prête à payer le prix.
Le sorcier guérisseur soupira et prit dans ses bras le bambin.
Il le posa sur l’autel de pierre rouge entouré de bougies à demi consumées. Celui-ci sourit et attrapa son pied pour le mettre dans sa bouche, faisant glousser la disciple. Le sorcier guérisseur fronça les sourcils et donna une tape sur la jambe du bébé.
-     Un peu de sérieux, gronda-t-il, à demi attendri.
Il dessina une sorte de bande, traversant son visage, au sang d’Hydre. Le liquide rougeâtre coula sur les joues de l’enfant puis, à l’aide de son scalpel, il fit trois entailles dans la chair des tempes du bébé. Enfin, il écrivit un sceau dans la langue des dragons sur son poignet droit. Il répandit le sceau tout le long du bras de l’enfant

La cérémonie pouvait débuter.
Le sorcier guérisseur commença à psalmodier. Il enferma sa main droite dans sa main gauche, levant l’index et le majeur vers le ciel. L’Hydre commença à se débattre dans ses liens magiques : tout ça ne sentait pas bon du tout.
Le bambin se mit à pleurer et le monstre mythologique comprit ce qu’il allait se passer. Il avait déjà assisté à une cérémonie comme celle-là : On allait l’envoyer dans les veines du gamin ! L’Hydre de l’eau poussa un rugissement qui fit trembler les murs de la grotte. Ce genre de pratiques étaient interdites par la loi !
Déjà, son esprit devenait vaporeux et une force venue des fins fonds des astres le poussa vers l’enfant. Il eut une dernière pensée pour sa fille, abandonnée de tous. La dernière chose qu’il vit fut le regard triomphant de l’ennemi.

*
Le seau s’était rétracté sur le poignet de l’enfant, empêchant ainsi l’Hydre de s’évader. Dès qu’il essayait, il se brûlerait de toute part.
Le sorcier guérisseur s’épongea le front avec sa toge de cérémonie blanche, ornée d’une étoile rouge, tout en regardant d’un œil discret Layla bercer son bébé :
-     Un héros, lui murmurait-elle, un vrai héros.
-     C’est aussi grâce à vous, reprit-elle en se tournant vivement vers le vieil homme.
-     Layla, l’interrompit brusquement le sorcellyre, écoutez bien ce que je vais vous dire. (Il soupira en regardant sa plus fervente disciple.) Votre fille ne pourra pas rester sur Lavia. Dès la première relève, nous l’enverrons sur Terre. Personne ne devra l’approcher, même pas vous.
Un silence de mort s’abattit sur eux à la vitesse d’un aigle sur une proie.
En voyant le visage livide de la jeune mère, le dos du sorcier guérisseur se voûta comme sous le poids d’un trop lourd fardeau. 
-        Elle aura une famille d’accueil mais ce sera tout. tenta-t-il de la rassurer.
Layla plissa les yeux de colère et d’impuissance. Elle se leva et répondit.
-       Quand j’ai dit que j’étais prête à payer le prix pour nous débarrasser de l’Hydre de l’eau, je ne pensais pas à ça. (Puis elle dit d’un ton chargé de haine.) Soit !

   

 Bon, Layla a eu un rôle très dur à ce moment-là, mais en plus, par la suite, j'en fais une antagoniste de choix… C'est méchant, dis donc !
C'est partir de cette base-ci que j'ai écrit mon premier roman, ainsi que le deuxième… et la moitié du troisième. Je voulais terminer les aventures de Keira et compagnie en quatre tomes, mais c'est devenu très, très compliqué, entre les complots, les liens de parentés qui n'en étaient pas, les mensonges, machin qui avait tué machine, mais qui finalement il s'agissait du cousin de bidule, lui-même chargé d'une mission et devait protéger truc qui lui était l'héritier de machine et… Pfoui ! Voilà, quoi !  De nouveau, on a le droit au clan des Noyés qui doit protéger Keira pour éviter que l'Hydre ne s'échappe de son corps et ne dévaste tout sur son passage. 
Après avoir bloqué complètement au milieu du troisième tome, j'ai voulu de nombreuses fois reprendre l'histoire sans y parvenir. J'ai tenté plusieurs fois des débuts qui se révélaient mauvais ou inintéressant. Puis finalement, j'ai essayé le cycle de la Chrysalide, nouveau nom donné au clan des Noyés. Je voulais reprendre les différentes histoires présentes dans ma collection et les séparer… Et ça n'a pas marché ! Pourtant, j'étais bien parti, mais non, ça ne m'intéressait pas d'écrire ma collection comme ça. 
Et me voici, cinq ans plus tard, avec, je pense, un bon filon… J'ai transformé ma petite Keira en un gladiateur expérimenté et l'ai propulsé dans un monde proche de celui de L'épée de Vérité… Je vous en mets le premier chapitre ici ! Vous verrez bien si vous aimez !
 

-     Condenser l’eau…
Un frisson, un souffle de vent, peut-être. Dans le sous-bois, la lumière dorée du soleil était tamisée par l’épais feuillage des arbres.
-     Vaporiser l’eau… 
Les branches en charmille formaient une voûte, offrant aux rares promeneurs une ombre fraîche et reposante. Dans le lointain se mêlait le doux bruit des vagues, les sons furieux et multiples de la ville.
-     Dévier la lumière… 
Une journée paisible, une comme toutes les autres, dirait-on. Et c’en était une.

Gassloth avait été ravagée pendant la guerre. Cette terre immense avait subi tant de dommages que les champs ne produisaient plus et que les rivières avaient encore un goût de sang. Il arrivait même que l’on aperçoive encore des armes qui, charriées par les flots, finissaient inéluctablement par couler dans la vase. Les citoyens avaient tout donné pour espérer remporter la victoire : leurs fils, leur nourriture, leur eau, leur argent, leur vie… Ils ignoraient tout des combats et sur ce qu’il se passait sur les champs de bataille. Ils avaient bien trop peur pour demander de quoi il en retournait, de toute manière ! Ainsi, dès qu’ils apercevaient des soldats, ils leur offraient tout ce qu’ils possédaient, espérant qu’ils partent le plus vite possible sans, entre temps, aller s’amuser avec leur femme.
Ryner leva la tête vers le ciel qui lui semblait trop bleu, trop vaste pour être honnête. Il semblait se moquer de lui et de sa condition misérable. Il se demanda vaguement si, dans les pays en paix, les nues étaient semblables. Aussi railleuses et belles…
Il se secoua. Evidemment qu’elles l’étaient ! Un ciel était un ciel, quoiqu’en en dise ! Pas de temps à perdre en réflexions poétiques ! Le jeune homme se chargea de son seau. La guerre reviendrait bientôt, c’était évident. Bientôt, le sang coulerait de nouveau. Encore et encore… 
Ryner avançait à pas lents pour ne pas renverser la moindre goutte d’eau. En ce moment, cette denrée s’achetait à un prix d’or. Avec l’argent qu’il en tirerait, il aurait assez de quoi payer le passage de la frontière. Mais si les soldats le coinçaient avec sa marchandise, il se ferait bastonner. La dernière fois, il s’en était tiré de justesse grâce à Chase, mais son ami (ou plutôt, sa connaissance…) ne pourrait pas intervenir à chaque fois.
Une fois le seau vidé dans une sorte de jarre, il estima le niveau de l’eau et jugea qu’il pouvait encore la remplir un peu. Il retourna près du puit et accrocha son récipient à un rochet. C’était un vieux puit construit à l’ancienne, avec sa manivelle manuelle. Tout se faisait avec la magie de nos jours… Ryner entendit le seau atteindre l’eau et attendit un moment avant de le remonter. Il avait retiré sa chemise pour éviter de l’imbiber de sueur. Ses muscles roulaient sous sa peau lustrée par la transpiration. Le soleil était à son zénith et aucun nuage était là pour faire obstacle à la chaleur de plomb qu’il diffusait. Ryner attrapa son seau et le décrocha. Une fois vidé, il le laissa près du puit, se demandant s’il servirait à un autre chanceux. Quoique peu étaient nombreux à se risquer aussi près des derniers champs de bataille, pour ne pas dire personne. On disait ces terres maléfiques, suintant d’une magie mortelle qui maudirait tous ceux qui s’en approcher. Mais pour le jeune homme, ces endroits représentaient son gagne pain. Des domaines laissés à l’abandon, des habitations intactes (ou presque)… Dans ces lieux désertés, on y trouvait de tout. Des monceaux de richesses, des souvenirs, des traces du passé, des morts, aussi… L’image d’un vieil album photo lui revint en mémoire. A l’intérieur, il avait trouvé toutes sortes de clichés aux couleurs altérées. Il l’avait brûlé avec son propriétaire, un vieil homme tout juste cadavre.
Il arrivait que certaines personnes viennent le voir pour qu’il aille fouiller dans leurs anciennes demeures, celles d’avant guerre, et en rapportent certains objets. Quand la somme en valait le risque, il acceptait. En fait, il ne montrait de la réticence que pour faire monter les prix. Les terres en lisière des anciens champs de bataille ne représentaient aucune menace pour lui, depuis le temps qu’il les parcourait. Elles étaient son territoire, un lieu qui n’appartenaient qu’à lui. On le prenait pour un fou, un individu marginal qui mettait les autres mal à l’aise, si bien qu’on s’écartait sur son passage.  
Ryner s’étira longuement avant de remettre sa chemise. Il jucha la jarre sur son dos avant de s’en aller à bons pas. S’il marchait suffisamment vite, il arriverait au prochain village avant la nuit tombée. Ne jamais rester dehors la nuit, c’était sa première règle de survie. Le jour lui appartenait, mais une fois le noir installé, les créatures qui se tapissaient sur ces terres reprenaient leurs droits. Elles se mettaient à déambuler à la clarté métallique de la lune, régaliennes et affamées. Pour en avoir déjà affronté à plusieurs reprises, le jeune homme savait à quel point elles étaient dangereuses et leurs crocs effilés.
S’il avait demandé à Chase des renseignements sur ces êtres, il lui aurait probablement fourni un exposé clair et concis sur leurs habitudes, leur nourriture, leur cycle de fécondation et autres détails sans intérêt à ses yeux. Mais Chase, lui, était passionné par la faune. Il l’étudiait à travers les différentes contrées du monde et revenait toujours avec des anecdotes qu’il jugeait passionnantes sur ses nouvelles trouvailles. Malheureusement pour lui, à chaque fois qu’il voulait partageait ses découvertes avec Ryner, ce dernier était toujours occupé ailleurs, par le “plus grand des hasards” ! Le destin faisait mal les choses, parfois… 
Ryner ne prit pas le temps de s’arrêter pour déjeuner, mâchonnant en cours de route des lanières de viande séchées. Il croqua également dans une miche de pain racornie. Il avait hâte de passer de nouveau dans la zone “vivante” où il pourrait acheter des aliments frais ! Cela faisait longtemps que la nourriture qu’il trouvait dans les maisons abandonnées était couverte de moisie et de poussières, à l’exception de quelques rares trouvailles conservées grâce à la magie. 

Quand il atteignit enfin le nouveau village, la nuit commençait à s’installer. Sans perdre un instant, il parcourut rapidement les rues pavées en jugeant les maisons d’un simple coup d’œil. Il finit par trouver celle qu’il voulait : sur ses murs blanchis à la chaux étaient peints des symboles cabalistiques rouges, comme s’ils avaient été dessinés avec du sang… Ce qui était effectivement le cas.
Ryner n’eut aucun mal à faire sauter la serrure de la porte d’entrée. Quand il en franchit le seuil, il fut entouré pendant quelques secondes d’un halo vert qui s’éteignit quand il avança. La protection magique était donc toujours en place. Avec ça, il n’avait rien à craindre des bêtes ! Dans un grognement de soulagement, il déposa son précieux fardeau à terre et se massa les reins avant de se laisser choir dans un vieux canapé défoncé. Il pouvait déjà entendre les grondements affamés des créatures alors qu’elles laissaient leurs griffes traîner à même le sol, raillant les pierres des rues pavées. Ryner écouta un moment leurs pas lents et leurs bruits gutturaux, puis s’enroula dans sa couverture. Sans même prendre la peine de manger ou de boire, il s’allongea et s’endormit aussi sec.

La silhouette sembla surgir de nulle part. Les particules d’eau qui l’enveloppaient s’éparpillèrent brutalement, révélant son corps aux multiples blessures. Un râle d’animal blessé s’échappa de sa bouche alors qu’elle se laissait choir dans la poussière. Son dernier combat l’avait sacrément abîmée… Elle parvint lentement à glisser ses genoux sous elle pour se forcer à se relever. Si elle continuait ainsi, ils allaient la rattraper…       
-     Je ne veux pas… chuchotait-elle, au bord de l’évanouissement, retourner… dans… l’arène… 
Son regard embué par la douleur se posa sur sa gourde qui s’était renversée sur le sol au moment de sa chute. Elle la ramassa péniblement et la porta à ses lèvres. Seules quelques gouttes vinrent humecter ses lèvres.
-     Je m’en procurerai plus tard… murmura-t-elle.  
Un sifflement lointain lui fit dresser l’oreille. Ils l’avaient repéré !
-     Condenser l’eau, chuchota-t-elle avec empressement.
Aussitôt, les particules d’eau qui flottaient autour d’elle se rassemblèrent près de ses paumes ouvertes. Une vague de douleur contracta son visage. 
-     V… Va… haleta-t-elle.
Le contrôle lui échappa soudain et l’eau retomba à ses pieds en une pluie fine. Sans même prendre le temps de jurer, la jeune fille se mit à courir. Elle avait épuisé jusqu’à la moindre parcelle de magie en elle ! Le sifflement se faisait de plus en plus proche ! Elle ahanait, le souffle haché par l’effort. Ses jambes menaçaient à tout moment de la lâcher, mais elle les força à accélérer. Elle sonda les alentours de son regard aigu et parvint à distinguer quelques silhouettes qui la suivaient de près. Ses dents se serrèrent. La première attaque viendra… de la droite ! La fugitive  se jeta en arrière. Son corps exercé virevolta dans les airs avant s’atterrir sur le sol, accroupi parmi les broussailles. Deux… Non, six tueurs, tous entraînés à des sorts aussi dangereux que douloureux.
Une longue bataille s’annonçait… 

Gavriel prit une grande inspiration. Les yeux clos, la respiration courte, il se concentra, se coupant ainsi de tout ce qu’il pouvait se passer autour de lui. Il aurait pu avoir un tremblement de terre à l’instant même, il ne s’en serait même pas rendu compte. Ses sens déployés balayèrent un large champ d’action. Il caressa des zones étendues, effleura des contrées inconnues, souffla à travers des paysages lointains… Il voulut s’approcher d’un secteur tout en particulier, mais l’accès lui fut brutalement refusé. Ses mâchoires se serrèrent alors qu’un lent flux de douleur lui traversait le corps. Une protection magique… Cela faisait des années qu’il ne s’était pas heurté à une aussi puissante ! On le secoua brutalement par l’épaule, mais il n’y fit pas attention, totalement prit par sa lutte avec ce sort. On força alors l’accès à ses lèvres et un liquide brûlant glissa dans sa gorge. Il hoqueta et ouvrit les yeux. Il était allongé sur le flanc dans la poussière. Deux paires d’yeux le scrutaient avec inquiétude.   
-     Vous allez bien, Père Anachorète ? Excusez-moi de vous avoir réveillé, mais vous me sembliez très agité, s’excusa l’une des jeunes femmes.
-     C… ce n’est rien, bredouilla Gavriel, encore sonné par sa rencontre. C’est l’une des premières fois qu’un sort me résiste comme ça… 
Les deux femmes échangèrent un regard à la fois surpris et inquiet. Celle qui l’avait réveillé l’aida à se relever.
-     Le chemin est encore long jusqu’aux Terres Désertes, Père Anachorète, il vaut mieux continuer.
-     Ce serait préférable, oui… Je m’en remets à vous, mesdemoiselles !
La seconde, bien plus taciturne que son amie, s’approcha de Gavriel et le questionna :
-     Avez-vous pu localiser nos ennemis ?
-     Malheureusement, non, grimaça le jeune homme. Je suis désolé de ne pas pouvoir vous être utile… 
-     Ne regrettez rien, Père Anachorète ! s’empressa de le rassurer la première en souriant. C’est notre travail de vous protéger, après tout ! N’est-ce pas, Jennifa ? ajouta-t-elle en lançant un regard lourd de signification à sa collègue.
Celle-ci, pour toute réponse, haussa les épaules. Dans le clair de lune, son armure bleutée prenait un éclat métallique irréel. Accrochée dans le bas de son dos, sa large épée se cognait contre ses reins à chacun de ses pas. Gavriel offrit un petit sourire à la première guerrière, vêtue d’une semblable cuirasse. Cette dernière lui rendit poliment son sourire avant de lui indiquer d’un geste de tête qu’il était temps de se remettre en route.

Ryner bâilla longuement. Sa jarre sur le dos, il parcourait de son pas vif  les grandes allées de la capitale. Il était arrivé ici dans la matinée même, bien décidé à vendre son eau sans finir en prison. Il leva les yeux vers l’imposant château qui ombrageait la ville de sa majestueuse masse. Son regard sombre parcourut pendant un moment les tourelles, les remparts, caressa les meurtrières et glissa le long des créneaux. Il se détacha de sa contemplation en entendant le bruit du pas caractéristique et rythmée d’une patrouille. Si elle le voyait, elle ne manquerait pas de l’arrêter et de l’interroger. Les patrouilles adoraient faire ça, surtout avec lui.
Le jeune homme se coula dans une ruelle et passa rapidement à une nouvelle rue où il se mêla à la foule. Il savait que cela ne suffirait pas à duper les soldats… Il retira habilement le large tissu rouge dans lequel il s’était enroulé pour avoir un peu plus chaud et le retourna pour de nouveau s’en draper et cacher ses cheveux blonds. Au soleil, le textile était maintenant d’une couleur jaunâtre. Sans cesser de marcher, Ryner fit couler les sangles de sa jarre le long de ses épaules et la coinça sous son bras. Puis il s’assit près d’un marchand ambulant. Adoptant une posture nonchalante, il s’appuya contre un mur et fit semblant de s’intéresser aux produits disposés sur le tapis en laine qui était posé à même le sol poussiéreux. La patrouille passa devant lui sans même lui accorder un regard. Ryner les suivit du regard jusqu’à ce qu’ils disparaissent de son champ de vision.   
-     Hé gamin, siffla le marchand, si t’as quelque chose à vendre, sors la marchandise ou bien dégage !
Pour toute réponse, Ryner dévoila sa jarre. Il l’ouvrit, exposant alors son contenu aux yeux des passants. Le soleil se déversa à l’intérieur et fit briller l’eau comme du diamant.
-     Par ici, messieurs, dames ! cria-t-il. De l’eau, qui veut de l’eau ?
Il vit aussitôt les clients du marchand se détourner de lui pour s’avancer, avide.
-     D… de l’eau ? chuchota une vieille femme aux lèvres desséchées. Elle n… n’est pas empoisonnée ?
-     Fraîche, potable et riche en minéraux ! promit Ryner avec un sourire charmeur. Et de plus, elle n’est pas si chère que ça ! Je vous fais le litre à vingt roys, qu’en dites-vous ?
-     Vingt ? cracha un enfant avec amertume.
-     Tu préfères aller en réclamer aux patrouilles, morveux ?
Pour toute réponse, le gosse fouilla dans la bourse accrochée à sa ceinture et tendit quelques pièces au jeune homme. Celui-ci les prit et les compta. Puis il lui fit signe d’approcher avec son récipient qu’il plongea dans l’eau claire. Puis il le rendit à son client qui en but avidement une gorgée. Son regard s’éclaira alors qu’un filet d’eau clair coulait sur son menton, traçant une raie blanche sur son visage noir de poussière et de boue.
-     Elle est… bonne, murmura-t-il avec émerveillement.
-     J’en veux ! cria une personne dans la foule qui s’était formée autour de la jarre.
-     Moi aussi !
-     Ne poussez pas, j’étais là avant vous !
-     Donnez m’en !
Ryner posa sur ses gens un regard suffisant empreint de mépris, mais ne fit aucun commentaire. Il accueillit les pièces dorées presque avec indifférence, mais s’empressait de les glisser dans sa propre bourse. Une rumeur se répandit soudain parmi les plébéiens. Certains s’empressèrent de se disperser sans même réclamer l’eau qu’ils venaient de payer. Craignant une patrouille, Ryner se redressa, prêt à décamper à son tour, mais il ne s’agissait pas de ça. A quelques pas de lui se dressait une silhouette à l’état pitoyable. Le jeune homme fronça les sourcils à la vue de ses vêtements en cuir et son crâne rasé.
Un gladiateur… 
Et vu ses blessures, il ne devait pas être en permission.   
-     De l’eau… réclama-t-il. Vite… 
Il avait une voix jeune, oui, presque celle d’un enfant… et féminine ! Les guerriers féminins étaient rares par les temps qui courraient. En général, ils appartenaient au clan de la chrysalide… et étaient donc impitoyablement exécutés. 
-     Je ne vends pas de l’eau aux personnes en fuite, déclara alors Ryner en récupérant sa jarre.
La jeune fille attrapa vivement le bord du récipient. Ses yeux brillaient de convoitise.
-     S’il-vous plaît… C’est une question de vie ou de mort.
-     Ne me faites pas une tête de chien battu, je ne vous en vendrai pas !
Elle le fixa intensément. Ses yeux noirs arrachèrent un frisson à Ryner. On aurait dit qu’elle était en train de sonder son âme ! Il se sentit tout à coup nu et extrêmement vulnérable, une sensation des plus désagréables. Il lui semblait que le monde tanguait autour de lui. Une impression de vertige l’obligea à s’agripper fermement à la jarre pour ne pas chuter. Ses dents se serrèrent à lui en exploser la mâchoire, mais il parvint à les desserrer pour siffler quelques mots :  
-     Dis donc, ma petite demoiselle, tu ne serais pas en train de légèrement jouer avec le feu, toi ?
-     Pourri… murmura la jeune fille d’une voix caverneuse. Tu n’accordes aucune importance à ton prochain, je…
Elle n’eut pas le temps de finir sa phrase qu’un bras l’attrapait par la taille pour la tirer en arrière. Un cri de surprise et de rage sortit de sa gorge alors qu’elle se débattait vainement contre quatre soldats qui tentaient de l’attacher. Ryner tressaillit en voyant les liens dorés qu’ils tenaient entre leurs mains.
-     Mais… Hé ! Qu’est-ce que vous faites ?!
Il voulut s’approcher, mais on le repoussa rudement. Son dos heurta la jarre qui tomba et se vida de son contenu. Un patrouilleur se pencha et recueilli un peu de liquide dans sa main.
-     De l’eau… 
Il se releva d’un bond et gifla Ryner à toute volée. Pris de court, le jeune homme n’avait pas réagi. Sa lèvre éclata sous l’impact et du sang souilla son menton.
-     Comment oses-tu présenter de l’eau à cette fille ?! rugit-il. Trahison, trahison !
Plaqué ventre à terre, le gladiateur avait cessé de se débattre. Il observait silencieusement l’eau qui se répandait dans la boue.
-     Je n’ai rien présenté à cette fille ! gronda Ryner. S’il y a des personnes en tort, c’est vous ! Je ne sais pas ce qu’elle a commis, mais certainement pas un crime assez grave pour mériter l’Ejih !
Pour toute réponse, le soldat posa sur lui un regard teinté d’un mépris sans nom. Rapidement, il se détourna et attrapa le lien doré qu’il noua autour des poignets de la fugitive. Mais pas la moindre trace de douleur ne parut sur son visage. Elle siffla comme un chat sauvage, mais il n’y avait que dans la colère cette stridulation, pas de la souffrance. L’Ejih n’avait strictement aucun effet sur elle. Le soldat obligea sa prisonnière à se relever puis détailla longuement Ryner du regard. Ce dernier porta la main à son foulard par réflexe en se demandant si son visage était assez bien caché ainsi. 
-     Mettez-le aux fers pour complicité et insulte envers un officier en service ! aboya-t-il. Et pour tous les autres que ce fils de charogne n’a toujours pas payé !
-     Ah, vous m’avez reconnu ? s’étonna faussement Ryner.
Il aurait aimé cracher à la figure de l’hautain personnage, mais choisit d’adopter profil bas pour le moment. C’était la seule chance qu’il avait de sortir sans prendre trop de coups. On lui brûla les poignets avec une corde rugueuse, mais sur laquelle aucun sortilège n’avait été jeté, contrairement aux liens de sa compagne d’infortune. On les mena sans ménagement à une sorte de roulotte aux parois renforcées. Ryner évalua le nombre de soldats dans un discret sifflement admiratif. 
-     Qu’as-tu donc commis pour déplacer deux patrouilles entières ? lança-t-il moqueusement à la fille.
     Pour toute réponse, l’intéressée lui jeta un regard brûlant de rage et de peur. Ce mélange ne surprit guère Ryner qui connaissait assez les prisons et ceux qui les occupaient pour savoir que cette fugitive supplierait bientôt pour sa vie.

Voici ce qui conclut mon article ! Merci de l'avoir lu jusqu'au bout, j'espère qu'il vous a plu ! A la prochaine !

Marine Lafontaine 
  

2 commentaires:

Aline22 a dit…

Pas mal ! t'as un bon style et l'évolution est intéressante !A retenir

Anonyme a dit…

C'est sympa comme progression !Bon courage