Ça y est, dans ce chapitre, vous allez découvrir de nouveaux personnages ! L'un d'entre eux vient du jeu vidéo Bendy and the Ink Machine, les deux autres sont issus de l'imaginaire florissant de Cartoon Network ! Qui sont-ils ? Et si je vous laissais le découvrir ?
Bonne lecture !
Bendy, Boris et Félix se rendirent à
l’auberge afin de récupérer les affaires des deux frères. Dans le couloir, ils
retrouvèrent Mugman et Cuphead qui étaient en train de verrouiller leur chambre
afin de rendre leur clé. Un sourire ravi apparut sur le visage du benjamin.
- Salut, les gars ! s’exclama-t-il.
Nous sommes prêts !
Le regard du nervi du Diable se posa sur
le chat. Il tira sur la cigarette qui pendait entre ses lèvres.
- C’est qui avec vous ? demanda-t-il.
Félix s’avança et souleva le bord de son
chapeau pour saluer ces nouveaux interlocuteurs.
- Félix Le Chat, archéologue, aventurier et
écrivain, se présenta-t-il avec un sourire. C’est un plaisir de vous
rencontrer !
Mugman répondit avec enthousiasme au
salut de son vis-à-vis, ce qui ne fut pas le cas de son aîné qui se contenta de
l’ignorer. Visiblement, aucun des deux n’avait jamais entendu parler de Félix,
ce qui ne surprenait guère Bendy. Des idiots étaient des idiots, après tout… Le
mécanicien ouvrit la porte de la chambre qu’il partageait avec son frère.
- Il se joint à nous, indiqua-t-il en
direction des deux frères. Faites avec ! ajouta-t-il avant de disparaître
à l’intérieur de la pièce.
- Il veut dire « si cela ne vous gêne
pas », tempéra Boris.
Cuphead haussa un sourcil, peu friand de
la façon dont on lui fourrait un inconnu dans les pattes. Il se tourna vers son
benjamin.
- Regarde ceux que tu appelles
« amis », grogna-t-il à voix basse. A inviter des cons à rejoindre
notre bande sans même nous consulter.
- Ils savent ce qu’ils font, répondit
doucement son frère d’un ton tout aussi étouffé.
Cuphead, nullement convaincu, tira une
nouvelle fois sur sa cigarette. Il décida de laisser passer et haussa les
épaules. De toute façon, peu importe, du moment qu’ils récupéraient la pièce de
l’Ink Machine.
Félix, de son côté, poussa un soupir. On
dirait que le plus grand des nouveaux arrivants ne l’appréciait pas énormément…
Boris se glissa à ses côtés, la mine anxieuse. Il avait longuement hésité sur
la démarche à suivre, mais… il ne pouvait tenir sa langue plus longtemps.
- Monsieur, puisque vous allez venir avec
nous, il y a quelque chose que vous devez savoir, lui souffla-t-il.
- Oh ?
Le louveteau avait un air si douloureux
sur le visage ! Il se pencha sur l’oreille du chat et lui murmura une
simple phrase, une phrase chargée d’une noirceur poisseuse. L’écrivain sentit
le poids des mots râper contre son canal auditif puis heurter son cerveau avec
une méchanceté glaciale.
Quatre mots. Quatre simples petits mots
qui fracassèrent la réalité du chat.
Bendy
a l’Inkness.
Boris recula d’un pas, le regard fuyant. Il
avait beaucoup réfléchi avant de décider de se confier à Félix. Bien sûr, si
Bendy savait qu’il avait parlé de sa maladie à son idole, il lui en voudrait !
Cependant, le louveteau préférait se montrer prudent. Si jamais son aîné avait
une crise, il fallait que le chat soit au courant pour savoir comment réagir.
- Il n’aime pas en parler, alors…
chuchota-t-il, des fantômes dans la voix.
- Je comprends, je m’amènerai plus le
sujet, promit l’écrivain. Pauvre enfant…
Le malade claqua la porte de la chambre,
arrachant un sursaut à l’écrivain. Il portait l’énorme bagage de Boris entre
ses petits bras.
- Tiens, ton sac à dos, frérot !
- Merci !
Le jeune loup récupéra ses affaires avec
un sourire. Le mécanicien ajusta la lanière de sa besace, excité par le départ,
et s’approcha de son idole en sautillant comme un moineau.
- On est tous prêts, monsieur Félix !
lui indiqua-t-il, fier comme un enfant qui aurait lacé lui-même ses chaussures.
Il se heurta au visage défait de
l’écrivain, interloqué. Il l’appela d’une petite voix. Pourquoi l’écrivain le
fixait-il avec un regard si triste ? Que s’était-il passé ? Il aurait
fait quelque chose qui l’aurait contrarié ? Le chat fit un pas en avant et,
sans un mot, il passa sa main dans les cheveux de son jeune lecteur. Un enfant…
Il comprenait désormais pourquoi les anges lui avaient remis la carte. Il
comprenait aussi cette lumière qui l’habitait.
Bendy était mourant.
Le chat s’efforça de sourire. Il ne
devait pas garder un visage triste, surtout pas face à son lecteur. Il fit
demi-tour et s’avança dans le couloir.
- Très bien, mettons-nous en route !
décida l’écrivain.
Et tous, même Cuphead, lui emboîtèrent le
pas.
*
A l’extérieur de la ville, on trouvait un
casino qui portait le nom fringant de « Maison du Diable ». Cette
vieille bâtisse avait été récemment rénovée et comptait rouvrir ses portes le
soir même. Son patron, un homme au sourire acéré nommé Black Hat, faisait donc
aujourd’hui un dernier tour pour vérifier les ultimes détails. Il était
accompagné d’un ouvrier fatigué qui en avait plus qu’assez du perfectionnisme
de son employeur.
- Tout est achevé ! lui asséna-t-il
alors qu’ils parcouraient la salle principale où on avait installé les
principaux plateaux de jeux. Chaque installation est surplombée par un lustre
rouge au milieu, lui-même étant entouré par deux lustres roses d’un côté et
deux verts d’un autre. Qu’en pensez-vous ?
Black Hat ne répondit pas tout de suite,
abîmé dans la contemplation de la composition des plafonniers. Finalement, un
claquement de langue agacé résonna dans le casino vide. Le patron haussa un
sourcil désabusé.
- Ceci est la pire des combinaisons de
couleurs possibles, décréta-t-il.
- Hé bien, ce n’était pas mon idée,
répondit calmement l’ouvrier.
Un toussotement attira l’attention de
Black Hat. Dr Flug, son plus proche collaborateur et accessoirement petit frère,
se tenait derrière lui. Visiblement, il était contrarié par sa remarque.
- Comment je suis même supposé réagir à
ça ? grogna-t-il. Je veux dire, engager quelqu’un pour fixer les lumières
quand tu as un génie sous la main, à savoir, moi !
- Hé bien, tu as tendance à être très
occupé avec tes affaires, répondit Black Hat comme s’il s’agissait d’une
évidence.
Il s’agissait là pour le patron d’une
manière de rappeler à son frère de manière détournée qu’il lui avait
effectivement demandé de lui apporter son aide pour les lampes. Mais le Dr Flug
avait répondu par la négative, plongé dans ses expériences ou autres activités
d’une inutilité totale aux yeux de Black Hat.
Embarrassé par ce reproche déguisé, Dr
Flug se mit à se tortiller.
- Ce n’était qu’une fois, marmonna-t-il. Et
c’était au nom de la science !
- Peu importe. Allons prendre nos cafés.
Tous deux s’installèrent sur des
tabourets hauts pour pouvoir déguster leur breuvage matinal selon un rituel qu’il
avait mis en place il y a bien des années. Black Hat, avant même de déguster sa
première gorgée quotidienne, lâcha son premier reproche.
- Pourquoi doit-on ouvrir si tôt tous les
jours, d’abord ? grommela-t-il.
Les
ordres sont les ordres, répondit simplement son benjamin en lui tendant sa
tasse de café.
Dr Flug poussa un soupir et se mit à
faire tourner sa tasse entre ses mains, inquiet.
- Dis, Black Hat, le « Big One »
veut me voir bientôt… lui confia-t-il. Tu penses qu’il me veut quoi ?
- Ne t’inquiète pas, répondit
tranquillement son interlocuteur en soufflant sur son café. Il veut
probablement te virer ou quelque chose de ce genre.
- Pff… Merci de me rassurer…
- Toujours heureux d’aider.
Le patron du casino poussa un soupir et
se perdit dans la contemplation de sa boisson chaude. Dr Flug l’observa,
surpris. D’habitude, son aîné essayait de pousser ses blagues plus loin.
Normalement, il aurait du lui dire que le « Big One » allait
certainement le torturer ou le dévorer ! Mais, pas aujourd’hui.
Aujourd’hui, Black Hat n’était pas d’humeur taquine.
- Qu’est-ce que tu as à l’esprit, boss ?
lui demanda-t-il. Ce sont les enfants, n’est-ce pas ?
L’intéressé poussa un soupir puis secoua
la tête. Il noua ses mains autour de sa tasse, comme s’il essayait de
s’imprégner de sa chaleur.
- Je me demande où ils sont partis,
avoua-t-il, soucieux. Cela fait si longtemps que je les ai vus pour la dernière
fois.
Blanck Hat plongea son regard dans sa
tasse. Il semblait fouiller le breuvage, il cherchait en lui les réponses à ses
interrogations les plus obscures, les plus intimes.
- Il
ne t’a jamais semblé que ces deux-là refusaient de grandir depuis le départ de
leur mère ? chuchota-t-il. Surtout Mugman…
Penser à ses fils, qui étaient partis en
vadrouille pour de mystérieuses raisons, rendait le patron du casino
mélancolique. Où étaient donc passés ces fichus garnements ?
Dr Flug aspira bruyamment son café,
détendu.
- Nan, ils vont bien, assura-t-il. C’est
juste qu’ils ont encore leur cœur d’enfant, tout comme leur oncle !
- Et
c’est une bonne chose ? ricana Black Hat.
Son vis-à-vis répondit à sa moquerie par
un faux rire. Son attention fut alors attirée par une forme mouvante sous une
des tables qui jalonnaient la salle.
- Hé, boss, regarde ça… Elle recommence,
grogna Dr Flug.
Black Hat suivit son regard, intrigué.
Quand il comprit qui était en train de remuer sous la table, il fit claquer sa
langue contre son palet, agacé.
- Pour l’amour de… ! jura-t-il.
Il reposa brutalement sa tasse sur le
comptoir et descendit de son tabouret. D’un pas vif, il se dirigea vers la
source de son désagrément. Il se posta près d’elle, bras croisés au niveau de
ses reins, fatigué par avance de la conversation qu’il allait devoir entretenir
avec son employée. Cette dernière, qui ne l’avait nullement remarqué,
poursuivait son exploration sous la table.
- Alice ? finit par l’appeler son
patron.
L’intéressée sursauta violemment. Voulant
se redresser à toute vitesse, la jeune employée se cogna contre le plateau de
la table. Etourdie, elle recula à quatre pattes puis s’assit sur ses talons en
tenant son crâne endolori. Black Hat leva les yeux au ciel. Pitié, pourquoi
tant de simagrées ?
- Qu’est-ce que vous faîtes ? gronda
le patron du casino.
- Riiiiiiien ! répondit la jeune fille
avec un sourire embarrassé.
Alice se leva d’un bond et défroissa sa
jupe d’un mouvement ample du bras. Elle adressa à son patron une grimace
entendue.
- Hé bien, tous ces chewing-gums ne vont
pas se nettoyer sous ces tables tout seul, boss ! déclara-t-elle. Après tout,
on ne voudrait pas que quelqu’un se retrouve dans une… situation collante !
Ravie par son propre jeu de mots, Alice
leva brutalement son bras en criant « Tope là ! », obligeant
Black Hat à reculer d’un pas pour ne pas se prendre sa main en pleine figure.
L’employée souriait de toutes ses dents, persuadée que sa blague allait dérider
ce patron qui était bien trop sérieux à son goût. Celui-ci, irrité par ce
comportement qu’il jugeait des plus futiles, refusa de lui faire ce plaisir. Et
puis quoi encore ? Il n’était pas un clown qui aimait se donner en
spectacle !
- Baissez votre main immédiatement, miss
Alice, lui ordonna-t-il d’un ton sifflant.
- D’acc’ !
Un profond soupir sortit de la poitrine
de Black Hat alors que celui-ci portait deux doigts à ses yeux afin de les
masser, exaspéré. En plus d’être incompétente, cette fille lui mentait. A
croire qu’elle le prenait vraiment pour le dernier des idiots…
- Vous ne trompez personne, Alice,
déclara-t-il. Vous êtes juste en train de chercher ce que vous avez perdu.
- Non, je… !
- Ne m’interrompez pas, miss Alice. Vous
l’avez cherché, vous ne l’avez pas trouvé, fin de l’histoire. Nous en avons
fini, ici. Maintenant, retournez au travail et que je ne vous y reprenne
plus !
- Oui, monsieur, grommela l’employée.
Black Hat s’éloigna rapidement, fatigué.
Il se rendit jusqu’à la fenêtre du casino qui donnait sur un magnifique paysage
de montagne. Mugman adorait se poster là pour observer la nature… Où pouvaient
donc être ses fils ? Tout ce qu’il souhaitait, aujourd’hui, c’était qu’ils
rentrent sains et saufs à la maison…
Comment aurait-il pu se douter, à seulement
quelques kilomètres de là, que Mugman se tenait au bord d’une des falaises qui
faisaient face au casino ?
Ce dernier ne bougeait pas, scrutant sa
maison, la maison qui lui manquait tant. Quand Cuphead passa près de lui, son
benjamin l’arrêta en pointant la bâtisse du doigt.
- Et si on allait faire un coucou à papa,
Cup ? lui proposa-t-il.
- On ne peut pas, Mug. On ne peut juste pas.
Sans lui laisser le temps de répliquer,
le nervi du Diable s’éloigna pour rejoindre Bendy, Boris et Félix qui avaient
poursuivi leur chemin sans les attendre. Mugman demeura un moment sur place, le
regard perdu dans le vide. Peut-être une prochaine fois, alors…
- Mug ! l’appela son aîné. Bouge-toi
et viens !
- J… J’arrive !
Mugman jeta un ultime coup d’œil derrière
lui avant de se mettre à courir pour rejoindre son frère et ses compagnons de
route.
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