vendredi 10 février 2017

ENSEMBLE, C'EST NOUS, PARTIE 1

   Bien le bonjour, tout le monde !

  Chose promise, chose due, je vous met ici une petite fanfiction en deux partie qui reprend les personnages de l'animé Osomatsu-san. J'espère que cette petite histoire saura vous séduire. Les deux chapitres peuvent être lus séparément et la première peut même être lue par des personnes qui ne connaissent absolument pas l'histoire. 

   Sur ce, je vous laisse et je vous souhaite une agréable lecture… 



-         Osomatsu ! Osomatsu !
Ledit Osomatsu songea pendant quelques instants de ne pas répondre aux appels de sa mère. Il venait de commencer un manga qui le passionnait et ne souhaitait pas interrompre sa lecture. Surtout qu’il se doutait qu’elle ne l’appelait pas pour lui proposer d’aller jouer au pachinko ou à l’hippodrome. Si c’était pour encore qu’elle lui refile des corvées, non merci, il préférait encore jouer aux sourds ! Cependant, les cris se faisant de plus en plus insistants, l’aîné des sextuplets dut se résoudre à laisser de côté son activité oisive pour aller à la rencontre du dragon. Il le trouva dans le salon, en train de plier la lessive qu’il venait de décrocher.
-         Ah, Osomatsu ! s’exclama sa mère à sa vue. Tu tombes bien ! Je vais commencer à faire à manger, tu pourrais aller chercher tes frères ? Ils se sont encore dispersés dans la ville…
-         Ils reviendront quand ils reviendront, protesta le jeune homme en bâillant. Pas la peine d’aller les traquer.
-         Fais ce que je dis sans discuter, soupira son interlocutrice alors qu’elle soulevait avec difficulté le panier rempli de vêtements. Allez, file !
Osomatsu haussa les épaules, mais consentit à obéir. Il pourrait toujours continuer son manga plus tard, de toute manière. Le jeune homme enfila ses chaussures et s’élança dans la rue, non sans avoir lancé derrière lui le traditionnel “J’y vais !” auquel ne répondit pas sa mère, sûrement déjà passée en cuisines.
L’aîné se mit à réfléchir une fois dans la rue. Où pourrait-il trouver ses chers petits frères ? Hum, à cette heure-là, Jyushimatsu devrait être près de la rivière, en train de manier sa batte de base-ball pour s’entraîner. Il commencerait ses recherches par là. Lentement, d’un pas tranquille, le jeune homme se mit en route. Le nez en l’air, il observait la ville autour de lui, cette ville qui les avait vus grandir, lui et ses frères. Qu’est-ce qu’ils avaient pu en vivre, de drôles d’aventures, dans ces rues ! Il avait l’impression que cela remontait au moins à il y a une cinquantaine d’années !
Il sourit doucement à cette idée. Une petite chanson lui vint en tête et il se mit à la fredonner, un léger sourire aux lèvres. Dans le ciel, le bleu avait fui pour laisser place aux couleurs plus chaudes qui annonçaient la venue du crépuscule. Cela faisait longtemps qu’il ne s’était pas promené seul. D’habitude, il trainait avec au moins un de ses frangins. C’était un peu étrange de se retrouver ainsi, seulement avec soi-même. Un peu comme s’il lui manquait un petit quelque chose. Il avait hâte de mettre la main sur leurs bouilles !
-         Allez, on va se dépêcher un peu !
Il accéléra le rythme de sa marche. Bientôt, il vit poindre à l’horizon la rivière qui paraissait presque orangée sous les rayons rasants du soleil. Comme l’aîné s’y attendait, une silhouette noire en tenue de sport maniait une batte. Super, et de un !  
-         Jyushimatsu ! appela-t-il.
En entendant son appel, l’intéressé s’arrêta dans son mouvement de frappe. Il leva un regard surpris sur son aîné et son sourire s’élargit encore si cela était seulement était possible.
-         Osomatsu nii-san ! s’enthousiasma-t-il. Tu es venu jouer au base-ball !?
-         Non, non, une prochaine fois ! Viens, on doit aller chercher les autres ! Maman est en train de préparer le dîner.
-         Ouais ! Dîner ! Hustle, hustle ! Muscle, muscle !
A la vitesse d’une tornade jaune toute en rire, notre fou du base-ball préféré rassembla ses affaires et rejoignit Osomatsu en trois bonds. Ce dernier retint un pouffement à la vue du visage de Jyushimatsu couvert de terre et de sueur. Il ne savait décidément pas faire dans la demi-mesure…
-         Tu ne saurais pas où on pourrait trouver les autres ? le questionna-t-il.  
-         Huuuuuum… réfléchit l’autre. Huuuuuum. Ah ! Je sais, je sais ! Ichimatsu nii-san doit être en train de nourrir les chats de la ruelle près du pachinko ! C’est l’heure de nourrir les chats de la ruelle près du pachinko ! Alors il doit être en train de nourrir les chats de la ruelle près du pachinko !
Il n’avait cessé d’augmenter le son de sa voix à mesure qu’il parlait, obligeant finalement Osomatsu à plaquer ses mains contre sa bouche pour qu’il cesse d’importuner les passants.
-         J’ai compris, j’ai compris, s’empressa-t-il de répondre. Alors, on va allez le chercher là-bas, tous les deux, ça te va ?
Son petit frère hocha énergétiquement la tête. Dès qu’Osomatsu consentit à le libérer, le sportif lui jeta ses affaires dans les bras avant de lui attraper le bras.
-         Osomatsu nii-san, sur mon dos !
-         Hein ?
-         Allez, le dos !
Un franc rire fusa des lèvres du jeune homme. C’est avec plaisir qu’il accéda à la requête du plus jeune. Dès qu’il se fut installé sur les épaules de Jyushimatsu, ce dernier s’élança dans les rues en courant. Serrant le sac de sport étroitement contre lui, l’aîné des sextuplets profita du simple fait de partager un moment aussi joyeux avec le joueur de base-ball. Jysuhimatsu était d’un naturel spontanée et un incurable optimiste habité par une grande joie. Etre en sa compagnie, cela signifiait toujours être de bonne humeur, même s’il pouvait parfois entrainer son entourage dans des situations compliquées car il n’avait aucun sens de la peur.
Mais bon, c’était aussi cela qui faisait son charme !
Le cadet freina brusquement, manquant de déséquilibrer son frère perché.  
-         On y est, Osomatsu nii-san !
L’intéressé sauta à terre et jeta un coup d’œil à l’intérieur de la ruelle que lui indiquait le sportif. Mais pourquoi Ichimatsu aimait tant se terrer dans des endroits sombres comme ça ? Il faudrait qu’un jour ils en discutent quand même…  
-         Je vais le chercher, attend-moi là, Jyuchimatsu, indiqua l’aîné.
-         Roger !
Osomatsu lui sourit et lui ébouriffa les cheveux affectueusement avant de s’enfoncer dans la ruelle. Comme il s’y attendait, pas d’éclairage et la lumière déclinante de l’astre diurne ne l’aidait en rien à se repérer. L’aîné faillit bien se casser au moins deux fois la figure après avoir trébuché sur des objets qui traînaient de-ci, de-là. Qu’est-ce qu’il ne fallait pas faire pour sa famille ! Alors qu’il avançait à l’aveuglette, son pied dérapa dans une flaque et il bascula en avant dans un cri de surprise. Il serait tombé tête la première si une main ne l’avait alors pas saisi par le col pour le remettre sur pieds. Etonné de cette apparition inopportune, Osomatsu leva les yeux vers son sauveur et tomba avec stupeur sur le visage de Karamatsu !
-         Osomatsu, ça va ? le questionna le jeune homme. Ne t’en fais pas, je suis venu à ton secours !
« Mais comment fait-il pour se la jouer autant ? », se répéta son aîné pour la millionième fois, au moins. Il consentit néanmoins à ne pas ignorer le second fils, comme tous avaient pris l’habitude de le faire depuis tant d’années maintenant.
-         Merci, Karamatsu, heureusement que tu étais là ! Ichimatsu serait avec toi ?
-         Oui, brother ! s’enflamma son vis-à-vis. J’ai croisé my little Ichimatsu par hasard et il m’a proposé de l’accompagner pour qu’il assouvisse la faim des kitten !
A peine eut-il fini sa phrase qu’il reçut une sandale sur le sommet du crâne, lancée depuis le fond de la ruelle. Ichimatsu apparut tranquillement, taciturne. Sans un mot, il récupéra son bien puis posa un regard désabusé sur Karamatsu.
-         La ferme, Kusomatsu, dit plutôt que tu t’es imposé, lâcha-t-il dans un grognement. Ah, c’est toi, Osomatsu nii-san.
-         Ichimatsu, ça fait mal… gémit ledit Kusomatsu en frottant la partie endolorie de son crâne.
-         Je m’en fiche, tais toi.
Décidément, ces deux-là ne changeraient jamais… Toujours à se chercher des puces ! Osomatsu prit les choses en main avant que la situation ne dérape entre ses frangins. Il les saisit tous les deux par l’épaule et leur offrit un grand sourire.  
-         Allez, venez, Jyushimatsu nous attend. Maman est en train de préparer le dîner et elle voudrait qu’on ne rentre pas à pas d’heure pour une fois.
Ichimatsu approuva sans un mot et prit la direction de la rue principale, suivi par Karamatsu qui essayait tant bien que mal (surtout mal en réalité) de le mettre de bonne humeur. Osomatsu leur emboîta le pas en les couvrant d’un regard doux. Les disputes entre ces deux-là avaient toujours un côté drôle et tendre à la fois. Ils étaient opposés en tout point, oui, peut-être. Peut-être pas tant que ça, finalement.
Ils parvinrent enfin à la rue principale. Jyushimatsu les accueillit à grands cris et se jeta sur Ichimatsu pour réclamer un câlin en bonne et due forme. Osomatsu constata alors, en levant les yeux, que l’arrivée de la nuit se faisait de plus en plus imminente. Et il lui restait encore deux frères à trouver !
-         Les gars ! les interpella-t-il. Vous seriez où on peut trouver Choromatsu et Todomatsu ?
-         Concernant Totty, je crois qu’il allait au club de shogi aujourd’hui, indiqua Ichimatsu, un chat dans les bras.
Un autre félin apparut soudainement sur le sommet de son crâne et miaula d’aise. Ichimatsu cala le premier chat contre lui avec un bras et leva l’autre pour prodiguer quelques caresses à son nouvel ami à fourrure. Jyushimatsu voulut aussi en toucher un, mais ses grands gestes firent fuir les animaux. Karamatsu tenta bien de les rattraper, mais les deux intéressés se faufilèrent dans la ruelle et disparurent. Avant qu’Ichimatsu se déchaine contre leur frère à strass en prétendant qu’il avait causé la fuite de ses petits compagnons, Osomatsu l’attrapa par le poignet pour l’obliger à le suivre. Boudeur, mais obéissant, le fou des chats accepta l’injonction silencieuse et se mit en route. Soulagés qu’une dispute explosive ait pu être évitée, les deux autres se mirent à marcher dans leurs pas.
Bien vite, le babillage de Jyushimatsu s’éleva et occupa tout l’espace de la conversation. Karamatsu tentait bien de prendre la parole de temps à autre, mais son énergique petit frère ne lui en laissait pas l’occasion. Osomatsu et Ichimatsu, eux, écoutaient, un léger sourire aux lèvres. L’aîné avait gardé le poignet du plus jeune dans le creux de sa paume sans vraiment y penser. Il croyait Ichimatsu un peu gras à cause de son manque de sport, mais il pouvait sentir les os sous ses doigts. Est-ce que leur chaton préféré se nourrissait correctement, en fait ? Ah, il devait toujours se soucier des autres… 
-         Oh, oh, oh, my brothers ! Here we are 
Tous ignorèrent avec superbe la pose théâtrale de leur Karamatsu national et se dirigèrent vers la porte de l’établissement désigné. Osomatsu se planta à quelques pas du seuil et lança un sourire provocateur à ses frangins. Ces derniers comprirent immédiatement de quoi il en retournait et esquissèrent à leur tour des grimaces machiavéliques. Ils s’alignèrent tous et prirent une grande inspiration avant de hurler :
-         Tottyyyyyy ! Tottyyyyyy !
Il n’en fallut pas plus pour qu’une fenêtre à l’étage s’ouvre à toute volée et que leur cher benjamin leur apparaisse, tout rouge de honte. Osomatsu éclata de rire à cette vue. Todomatsu était si facile à taquiner.
-         Oh, Totty ! Tes frères sont venus te chercher !
-         Arrêtez ça, bande de neets merdeux ! éructa l’intéressé dans leur direction.
-         Oh, Totty, why ?! lui cria Karamatsu en posant un genou à terre. Reviens-nous, Totty !
-         J’ai compris, j’ai compris ! Je descend, attendez-moi là !
Il referma précipitamment la fenêtre sous le rire de ses aînés. Quelques secondes plus tard, il ouvrit la porte à toute volée, échevelé et soufflant. Oh, il y en avait un qui avait du récupérer ses affaires à la vitesse d’un éclair et fuir à toutes jambes…
-         Franchement, mais qu’est-ce que vous fichez là, encore ? s’emporta Todomatsu en fronçant les sourcils. Vous n’avez pas honte ?
-         C’est maman qui nous envoie, répondit Osomatsu. Le dîner ne devrait plus tarder à être prêt.
-         Oh… Bon, si c’est maman, je ne peux pas vraiment protester. Mais la prochaine fois que vous débarquez en bande comme ça, je vous renie ! Sauf toi Jyushimatsu… 
-         Ouais ! s’exclama l’intéressé, ravi.
-         Favoritisme ! protesta l’aîné.
Son vis-à-vis se contenta de lever les yeux au ciel. Il se dirigea vers le fou du base-ball qui se lança sur lui pour le câliner. Osomatsu poussa un soupir, un sourire amusé sur les lèvres. Peut-être qu’un jour, Todomatsu cesserait d’avoir honte d’eux… Il ne savait pas comment ils devraient procéder, mais il aimerait que leur benjamin puisse se montrer à leurs côtés avec une certaine fierté.  
-         Bien, il nous en manque un ! déclara l’aîné. L’un d’entre vous connaissait le programme du jour de Fappymatsu ?
-         Il ne devait pas encore aller voir un concert de Totoko-chan ? suggéra Todomatsu.
-         Hein, il y avait un concert de Totoko-chan aujourd’hui ?
-         Oui, mais on n’avait pas un rond… 
Ses frères ne purent qu’approuver tristement. Après délibération, les frères Matsuno décidèrent d’aller voir du côté de la poissonnerie. Avec un peu de chance, peut-être qu’ils apercevraient le visage de leur belle !
Cependant, ils n’eurent pas beaucoup de chemin à faire. En effet, juste après quelques minutes de route, ils aperçurent une sorte de néon en mouvement dans les rues envahies par l’obscurité nocturne. Interloqués, ils s’arrêtèrent et laissèrent l’étrange apparition venir à eux. Cette dernière finit par les remarquer et fronça les sourcils.   
-         Bah, qu’est-ce que vous faites tous là ?
Oh, le néon avait la voix de Choromatsu… Choromatsu ! Mais bien sûr, c’était Choromatsu ! Il avait sur la tête une sorte de couronnes de bâtonnets fluorescents verts. Oui, aucun doute, il revenait d’un concert, encore… Quel radin. S’il avait de quoi se payer ce genre d’extras, il pourrait prêter de l’argent à son frère adoré pour qu’il aille jouer au pachinko !
-         Maman nous appelle pour manger, indiqua tranquillement Ichimatsu.
-         Il est déjà si tard ? s’étonna le mordu d’idoles. Je ne m’en étais pas rendu compte. On devrait y aller vite, si on veut au moins l’aider à mettre la table !
Aussitôt, Choromatsu prit la fratrie en main et pressa ses frangins de les suivre. La voix de la raison, à ne pas en douter. Dire que quand ils étaient gosses, Osomatsu et lui faisaient toujours les quatre cents coups ensemble ! Il avait bien changé depuis… 
L’aîné des sextuplets ralentit son rythme de marche pour pouvoir se retrouver derrière les cinq autres qui se disputaient et se charriaient gentiment. Ces chers petits frères… Il ne souhaitait rien, vraiment, sinon de les avoir à ses côtés. Oh, il y avait bien des choses qu’il appréciait dans la vie, c’est sûr ! L’argent, l’alcool, les revues pour adultes, la bonne nourriture, Totoko… Mais ses frérots, ça… C’était indispensable. Il ne se voyait pas un jour se séparer d’eux, vivre sans eux. Ils étaient son soleil, il les aimait plus que tout au monde.
Alors, tant pis si tout le monde les considérait comme des parasites. Tant pis s’ils devaient finir leur vie sans avoir connu la moindre femme, sans avoir fondé de famille. Ils en étaient une, une belle, unie et forte famille. Et, à ses yeux, c’était tout ce qui comptait…
-         Osomatsu nii-san, qu’est-ce que tu fais ? l’interpella Todomatsu.
-         Tout va bien, brother ? s’alarma Karamatsu.
-         Tu as mal au ventre ? le questionna Ichimatsu.
-         Je te porte, je te porte ! proposa Jyushimatsu.
-         Allez, dépêche-toi, râla Choromatsu.
Un large sourire fendit en deux le visage d’Osomatsu. Il se mit à courir pour rejoindre ses frères. Et, tous ensemble, ils franchirent le seuil de leur maison. 

Marine Lafontaine

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