samedi 29 mars 2014

JE NE COMPRENDS PAS…

   Récemment, je suis passée par trois sortes de compréhension. Celle “Hein ? Quoi ? C'est qui ?… Heu, je ne comprends rien à l'intrigue !”, celle “Wtf ??” et celle “Mais pourquoi, pourquoi ont-ils fait ça ?!”.
   Bref, cette semaine, pas mal d'animés s'achevaient et chacun a apporté son petit lot d'émotions lors de l'épisode final. Aujourd'hui, on va se faire un double article shampoing avec, au menu : Tokyo Ravens, Hamatora The Animation et Noragami.

   Je reviendrais peut-être plus tard sur Noragami, car là les animés vont être assez survolés et que le sujet Noragami est un manga qui a encore devant lui un bel avenir… s'ils ne font pas comme l'animé… Bref, je m'égare, on va tout de suite commencer avec Tokyo Ravens !

   Tokyo Ravens, c'est l'histoire de Harutora Tsuchimikado, héritier d'une très célèbre famille d'omyojis. Malheureusement, il est incapable les esprits et c'est son amie d'enfance, Natsume, qui a été désignée comme héritière. Harutora mène donc une vie tranquille de lycéen jusqu'au jour où Natsume, qu'il avait perdu de vue depuis des années, refait surface dans sa vie et y met de le bazar. 

   Voilà un mauvais résumé, mais c'est pas grave, car, au final, l'animé n'est pas très bon. Si le départ était somme toute classique avec le héros qui, suite au décès d'une personnage proche, décide de prendre les armes aux côtés de Natsume, la suite est totalement emberlificotée. Sérieusement, au quatorzième épisode, je ne savais plus qui était mort, qui était revenu de l'au-delà, ce qu'il fichait là, quel était le but de un tel etc…
   L'histoire est assez brouillon, et pour une fois, j'aurai bien réclamé un épisode récapitulatif (ce que je déteste, en temps normal). Chaque épisode nous perd un peu plus. En plus, on a une pseudo histoire d'amour entre les deux protagonistes qui nous met plus sur les nerfs qu'elle ne nous attendrit et tout une montagne autour de la fausse intrigue au sujet de Harutora (ne me dites pas que vous n'aviez pas compris ?!) qui est tellement évidente que ça en devient rageant.
   Je n'ai pas une super mémoire des noms, mais je m'en sors toujours dans les animes grâce aux visages, mais là, je n'étais pas fichue de dire qui était censé jouer quel rôle. D'ailleurs, certains personnages faisaient parfois des apparitions éclairs et je ne savais même pas qui c'était ! 

   Un point positif dans l'animé, dites-vous ? Heu… Le professeur Ohtomo. Ce personnage est classe, mais ce n'est pas suffisant. L'animé est somme toute décevant. Surtout la fin… Enfin le dernier épisode… Il m'a plombé, le dernier épisode. C'était du grand n'importe quoi ! Bref… 


  Passons à Hamatora The Animation. Hamatora… Ah, Hamatora, Hamatora…
  
   L'histoire se déroule au Japon où on divise la population en deux parties : les gens normaux et les Détenteurs de Minimuns qui vivent cachés. Les Détenteurs possèdent des pouvoirs spéciaux qui ne s'activent que sous certains conditions (taper du pied, enlever ses lunettes, mettre un casque sur ses oreilles, mâcher du chewing-gum…). En ville, on retrouve Nice et Murasaki qui forment tous les deux l'agence de détectives Hamatora. 

   Voilà le point de départ qui en soit, n'est pas mauvais. Sérieusement, je me suis très vite attachée à Nice et Art, son ami policier. Ce dernier enquête sur une série de meurtres perpétrée par un fou furieux qui prélève les cerveaux des Détenteurs. Très vite, l'histoire prend donc une tournure assez sanglante où est développée tout une réflexion sur l'égalité et le désir de pouvoir, de force. Le méchant, le professeur Moral, est intéressant et ses réflexions sont plutôt bien menées. C'est un dangereux malade, mais ses intentions sont si étranges qu'elles en deviennent… heu… je n'ai pas de terme exact. Presque captivante, mais dans un sens plus tempéré, moins fort.

    Alors, qu'est-ce qui ne va pas avec l'animé ? Alors, la fin, la relation entre les deux détectives qui n'est absolument pas développée, la fin, l'histoire autour du Détenteur Interdit qui aurait mérité plus d'attention que ça, la fin et encore la fin. 
    Comme vous avez dû le comprendre, la fin ne m'a pas plus. En fait, le dernier épisode est classique avec un combat final entre le héros (qui dit lui-même ne pas en être un) et le méchant, la tension qui monte et tout le blabla. Le combat aurait pu être largement développé. On comprend même pas comment le dénouement a pu se produire. Puis, hop, dans la dernière minute, vient là avec mon “retournement de situation” qu'on voyait venir de trèèès loin avec ses gros sabots. Et la conclusion se fait à l'ultime seconde. Et là tu regardes ton écran avec de grands yeux en te disant “Mais pu***n, comment, pourquoi… Il s'est passé quoi là ?!”
    Si quelqu'un a une explication concrète, pourrait-il me la faire parvenir parce que là j'échafaude mille hypothèses dans ma tête et… et c'est le bordel. 

   Voici venu Noragami. Un personnage principal super cool, un design superbe, une histoire vraiment
intéressante, bref, ce manga avait tout pour devenir un animé super classe. Le manga est toujours en cours et si vous devez choisir entre animé et manga, lisez-le et ne regardez pas l'animé (ou alors jusqu'à l'épisode de l'ablution seulement).

   Noramagi (Le Dieu Perdu en bon français) relate l'histoire du Dieu Yato, un Dieu mineur qui cherche à gagner en popularité. Pour cela, il accepte n'importe quel demande en échange d'une rémunération de 5 yens. Alors qu'il était en mission, il manque de se faire écraser par un camion. L'accident n'est évité de justesse qu'avec l'intervention d'une jeune fille, Hiyori, qui se fait percuter à sa place. Suite à cet évènement, bien que physiquement indemne, l'âme d'Hiyori se détache parfois de son corps. Elle demande alors à Yato de faire en sorte qu'elle revienne à son état normal. 

  Ainsi commence un animé du tonnerre. Le début suit vraiment la progression du manga, mais à partir de l'épisode 10… Le carnage commence… 
   Ils ont changé le méchant de l'histoire. C'est un certain Rabo qui vient mettre son grain de sel. J'ai vraiment été très déçue par la fin de cet animé alors que je le suivais vraiment avec enthousiasme. Le dernier épisode (enfin, les deux, trois derniers plutôt) sont cousus de fil blanc. L'histoire était très, très bonne jusque là, mais ils ont complètement changé la fin et ça a tout gâché. 

   Heureusement, il nous reste le format papier. Le manga n'est pas licencié en France donc on doit le lire en anglais sur internet, mais c'est un effort (pour ceux qui sont fâchés avec cette langue comme moi) qui en vaut la peine. L'histoire suit un tout autre chemin et jusqu'alors, elle est la hauteur de son départ magistral. 
   A lire ! 

   Marine Lafontaine

mardi 25 mars 2014

DUALED

   Bien le bonjour !

   Me revoilà avec un nouvelle fiche de lecture qui va porter sur un livre sortit tout récemment. Je l'ai lu d'une traite et je l'ai refermée, partagée. Sentiments mitigés. Je vais vous parler aujourd'hui de Dualed.  

   Dualed est donc un roman de Elsie Chapman qui sera apparemment le prélude d'une saga à venir. A voir, je reste septique pour le moment. 

   Le synopsis est très intéressant. On nous plonge dans un monde ravagé par la guerre. Une poignée de survivants se sont réfugiés dans la ville fortifiée de Kersh. Pour faire des citoyens des soldats très bien entraînés, le Conseil (je crois que c'est bien le nom…) met en place le système des Alter Ego. Entre 10 et 20 ans,  sans prévenir, vous pouvez être “activés”. Ce qui veut dire que vous avez un compte à rebours de 30 jours pour éliminer votre Alter Ego, votre clone, en quelque sorte, élevé dans une autre famille. Si, à la fin de ce délais, l'un des deux n'est pas mort, les deux sont condamnés à mort.

   Voilà un livre qui promet. Du suspens, on espère un énorme dilemme psychologique, un questionnement sur la place des individus dans la société… ce qui est fait. Oui, on doit tout de même le reconnaître, les questionnements assaillent notre héroïne, une jeune fille de 15 ans car les livres de dystopie ont toujours une fille comme personnage central, nommé West. Mais pas plus que ça. En réalité, les doutes du personnage sont délaissés au profit de l'action, mais ce qui, dans un sens, correspond exactement à l'état d'esprit de West qui est souvent en complet décalage avec son environnement, anesthésiée par la cruauté de son univers. 

   En réalité, le livre tient plus du scénario que du roman. S'il est adapté au grand écran, ce dont je ne doute que moyennement, je suis sûre qu'il emportera un vif succès. Car le roman est très bon dans un certain sens : suspens, émotion, action… C'est même pas mal du tout. Mais un roman de dystopie, au même titre que la Science-fiction, apporte généralement une critique sur notre monde actuel. L'héroïne, que ce soit malgré elle ou de son plein grès, va alors combattre ce système. Ce n'est pas vraiment la recette de Dualed qui, par son choix, nous surprend. Je n'en dis pas plus pour ne rien dévoiler. 

    Dualed est un bon moment. Je l'ai lu rapidement et j'en suis assez contente, malgré ses quelques défauts. J'attends de voir la suite. 

   Excusez-moi pour mon retard, je n'ai pas publié d'articles depuis longtemps, mais j'étais plongée dans mes révisions de bac blanc… avant d'apprendre que je n'avais pas de bac blanc… Bref… 
   Je vous promets de nouveaux articles très vite. Mlle Pumpkins ne devrait plus tard à nous envoyer de nouvelles histoires aussi. A très vite ! 

Marine Lafontaine

jeudi 13 mars 2014

FICTION PARTICIPATIVE, CHAPITRE 5

Je sais, je suis en retard, désolée, désolée ! Voici sans plus tarder le chapitre 5 de la fiction ! Enjoy !


Arzhel avait cédé. Ce parfum, il l’avait hanté des heures durant. Il imprégnait l’atmosphère tout entier, ça en devenait insupportable. Cette almée, ou peu importe qui elle soit, s’était baladée dans sa demeure. Il avait suivi son parcours grâce à son odeur qui marquait son passage. Il avait grignoté quelques griottes pour espérer tromper ses sens, mais même ces délicieuses cerises alcoolisées n’avaient su détourner sa soif grandissante.
Le sang de menteurs avait toujours eu place privilégiée à ses yeux. On disait parfois que les vampires avaient une affinité avec un sang particulier. En ce qui le concernait, aucun doute possible. Adultère, mensonge, arnaque, faux-semblant… Bon Dieu, il y avait tant de menteurs en ce monde !
Il plongea son nez dans le cou de la victime et se délecta du parfum que dégageait sa peau. Il remonta le long de la gorge, là où la peau était si fine. Il pouvait sentir contre ses narines le sang pulser sous la chair. Une délicieuse torture. Marlyne le fixait avec des yeux effrayés, tétanisée à la vue de ses crocs. 
-                Si vous me permettez, demoiselle… 
Sa victime tenta de se défaire de son emprise, mais le seigneur des lieux n’était pas à son premier coup d’essai. Il la maintint fermement sur le sol avec une aisance qui témoignait de l’habitude. Bien que ce soit contraire à sa règle éthique où il privilégiait l’élégance, il allait mordre cette femme immédiatement. Son dernier repas remontait loin, trop loin… Il avait vraiment… très… soif… 
Il apposa un bref baiser sur la gorge de Marlyne. Puis il écarta les lèvres. Ses crocs s’aiguisèrent sous l’appel du sang. Mais alors qu’il s’apprêtait à les plonger dans la chair de son almée, il sentit une présence près de lui. 
-                Qu’y a-t-il, Torja ? gronda-t-il en se redressant légèrement, maintenant toujours sa proie sous lui.
-                Je suis désolé de vous déranger, lui indiqua son secrétaire bien qu’il n’en ait pas l’air le moins du monde. Mais je pense vous avoir trouvé un musicien pour ce soir.
-                Bon sang de bois, Torja ! s’emporta son maître. Je t’ai déjà dit de ne pas me déranger quand je m’apprête à boire du sang ! J’étais vraiment près du but, mes crocs sont douloureux. Le prochain menteur que je croise, je ne pourrai m’empêcher de lui sauter dessus ! Laisse-moi me sustenter, j’arrive.
-                J’ai peur que cela ne soit pas possible.
-                Et pourquoi donc ?!
Torja referma sèchement le couvercle de sa montre à gousset.
-                Il est l’heure.

Jack détestait le costume ridicule qu’on l’avait forcé à enfiler. Ça lui collait à la peau, la matière était désagréable et l’habit en lui-même dégageait une drôle d’odeur… 
-                Arrête de t’agiter, souffla Jaide avec un sourire amusé.
-                J’ai l’air d’un clown, affublé de cette manière.
-                Tu es un musicien ce soir et rien d’autre. Tiens-toi tranquille maintenant.
Jack grimaça pour la forme, mais consentit à obtempérer. Son regard se balada dans la pièce emplie des femmes du harem. Elles venaient de tout horizon. Leurs langues mélodieuses aux accents différents se mélangeaient délicieusement.
Il sentit soudain le coude de Jaide lui rentrer dans l’estomac. 
-                Redresse-toi, il est là… lui souffla-t-elle.
Jack n’avait pas besoin qu’elle lui dise. Même avant qu’il ne rentre dans la pièce, il avait senti sa présence écrasante. Quand il croisa ses yeux de félins, il se sentit cloué sur place par l’intensité de ses pupilles.
“Il est…” Il ne parvint même pas à formuler la fin de sa pensée. Arzhel détourna son regard. Il alla s’asseoir dans un siège et croisa élégamment ses longues jambes. 
-                Bon, c’est vous le musicien ?
-                Heu… oui, balbutia Jack. Je joue… du piano.
-                Et bien faites. Voyons votre talent, ajouta-t-il, un sourire moqueur sur les lèvres.
“Punaise, on se ressemble, d’une certaine manière !” Jack déglutit bruyamment. Il s’approcha du banc que lui avait désigné Jaide quelques minutes plus tôt et s’y assit. Il pianota d’abord sur quelques touches pour vérifier que l’instrument était réglé. Depuis combien d’années n’avait pas touché à un piano ? Il avait pris toutes ses leçons avec Aron, mais elles remontaient à si loin !
“Alors, qu’est-ce que je peux jouer… ? Voyons…” Il jeta un coup d’œil à son ancêtre qui l’observait avec impatience. Il avait intérêt à s’y mettre, message saisi !
Il joua le premier morceau qui lui passait par l’esprit. Une musique de Yan Tiersen, pas très original, mais au moins, il se souvenait des notes. Malgré quelques erreurs, il parvint à restituer le morceau correctement. Quand il déposa ses mains sur ses genoux, un silence irréel plana dans la salle.
-                Je ne connaissais pas ce morceau.
La voix était surprise. En effet, vu son regard, Arzhel était réellement surpris. Surpris… et intéressé.
-                De qui est-il ?
-                Tiersen, répondit Jack. Vous ne connaissez p… ?
Mais oui, quel idiot ! Puisqu’il était dans le passé, Tiersen n’avait pas pu créer ce morceau ! Il n’était même pas né !
-                Très bien, je vous engage pour la soirée. Comment vous appelez-vous ?
-                Jack.
-                Bien.
Il fit signe à Torja d’approcher. L’impassible secrétaire obéit.
-                Torja va te trouver une tenue plus adaptée que tes vêtements de clown, indiqua le seigneur des lieux en haussant un sourcil. J’ignore qui t’as habillé ainsi, petit, mais c’est de très mauvais goût.
-                Hé ben merci, grommela Jaide à voix basse, l’air boudeuse.
Jack esquissa un sourire satisfait. Il avait réussi à gagner sa place au moins pour ce soir. Maintenant, il fallait qu’il trouve un moyen de rentrer chez lui… 
Une fillette entra soudain précipitamment la pièce, l’air affolée. 
-                Seigneur, le roi… ! Le roi est arrivé en avance !
Arhzel jura comme un charretier. Il claqua dans ses mains pour attirer l’attention de tous sur lui. 
-                On ne s’affole pas, on accueille comme il faut notre invité et surtout, on fait comme si c’était prévu !
-                Seigneur Arzhel déteste quand on le prend par surprise, gloussa Jaide à l’oreille de Jack.
“Un trait de caractère qui s’est perpétué à travers les âges”, songea celui-ci avec un soupir désabusé.
Autour de lui, une véritable machine s’était mise en branle. Chacun savait ce qu’il devait faire. On apporta à Arzhel son long manteau rouge, on peigna rapidement ses cheveux et on le parfuma. En un rien de temps, les filles se dévêtirent, se maquillèrent, se parèrent de joyaux. Le personnel arrangeait les coussins, Séchar et Ridaö apportaient des plats aux fumets salivants, on ouvrait les fenêtres, on secouait les rideaux, on arrangeait les compositions florales. Au cœur de ce tourbillon d’étoffes et de murmures, Jack demeurait stupidement inerte, bras ballants.
Arzhel frappa de nouveau dans ses mains. Les filles se positionnèrent, alanguies, tranquilles. Jaide se posa contre le piano, une jambe ramenée contre elle, l’autre repliée derrière ses fesses. Elle avait remonté ses longs cheveux en un chignon négligé et n’avait autour du cou qu’un simple collier doré. Le seigneur des lieux et son secrétaire passèrent dans les rangs pour modifier quelques détails. Quand ils s’estimèrent satisfaits, ils se reculèrent.   
-                Très bien, mesdemoiselles, nous revenons dans quelques instants. Jack, quand le roi franchira cette porte, tu te mettras à jouer, je suis clair ?
-                Oui, seigneur.
-                Parfait !

Arzhel et Torja se pressaient vers la cour. Le vampire allait en franchir le seuil quand une main menue l’attrapa par le poignet. Il s’agissait de Dania, l’enfant qui l’avait prévenue de l’arrivée de sa majesté. Elle se hissa sur la pointe des pieds pour arranger la fleur à sa boutonnière.
-                C’est mieux, sourit-elle.
-                Merci. Tu devrais retourner dans tes appartements, maintenant, Dania.
-                Ah non, je vais m’y ennuyer ! protesta la fillette.
-                Ce serait tout de même plus prudent. S’il te plaît.
Même si elle aurait nettement préféré refuser clairement, Dania savait que Arzhel avait raison. Le roi avait des goûts étranges, autant ne pas le tenter… Elle soupira pour la forme, mais hocha la tête. Quand elle eut disparut, Arzhel se tourna vers Torja.
-                Fais attention à ce qu’elle ne rôde pas dans les alentours.
-                Compris.
Le vampire repoussa ses cheveux en arrière dans un mouvement élégant. Et d’un pas assuré, il pénétra dans la cour illuminée par une kyrielle de lampions en papier. L’espace clos avait été envahi par des serviteurs. Au centre de cette armée servile se trouvait Vactoir Vosare, un homme aussi gras qu’inélégant, jugea tristement Arzhel. Il n’était pas à proprement parler roi, mais il était un des nombreux dauphins qui prétendaient au trône de la région. Et il adorait qu’on l’appelle Votre Altesse…  
-                Votre Altesse, quel plaisir de vous recevoir dans mon humble demeure !
-                Epargne-moi tes simagrées de singe, Arzhel, répliqua le dauphin de sa voix traînante. Venons en directement à l’essentiel plutôt que de nous faire des ronds de jambes.
“Il est toujours aussi désagréable…”
-                Bien sûr, Votre Altesse. Les femmes vous attendent, veuillez me suivre.
Arzhel avait hâte que cette soirée se termine… En réalité, ce qui le motivait, c’était retrouver cette menteuse qu’il avait enfermé dans une chambre à l’étage. Rien que penser à elle, il sentait ses crocs le tiraillaient. “J’ai vraiment soif…”
-                C’est ici, Votre Altesse.
Il poussa la porte. Mais, contrairement à ce qu’il avait souhaité, la musique ne s’enclencha pas quand ils entrèrent dans la pièce. Au centre de la salle, les femmes s’étaient regroupées craintivement. Et près d’elles se tenait le pianiste, un couteau posé sur la gorge…
-                Quelque chose me dit que vous n’avez pas trouvé votre chambre à votre goût, petite menteuse.
Marlyne lui jeta un regard hautain. Puis un sourire psychotique vint étirer ses lèvres.
-                Vous êtes perspicace, seigneur Arzhel.

Jack n’avait aucun mal à comprendre ce qu’il se passait. Il servait d’otage. Encore. Il soupira. Dire qu’il pensait que cette période révolue.
Quand il était enfant, on l’avait plus d’une fois kidnappé à la sortie de l’école pour demander une rançon à son père. Il connaissait depuis longtemps les gestes à ne pas faire et les réflexes à avoir. Mais aussi, il n’était plus ce gamin de primaire. Il avait grandi.
Et il avait eu un très bon professeur en Aron.
Il consulta plusieurs personnes du regard. Jaide, affolée, Séchar, perdu, Torja… non, pas Torja. Quant à Arzhel, il faisait à peine attention à lui. Il souriait à celle qui le retenait en otage. Une jeune femme aux cheveux bleus. “Ils ont des couleurs pour le moins originale dans le passé… Bon, ce n’est pas tout ça, mais je ne vais pas rester comme ça plus longtemps, ça me gave.”
Il écrasa le pied de son agresseur avec son talon. Elle glapit de douleur et relâcha la pression de son couteau contre sa pomme d’Adam. Jack en profita pour se faufiler hors de son étreinte. Il saisit son poignet pour tenter de la désarmait, mais pour Marlyne, hors de question de reculer, pas après avoir été si loin. Elle affirma sa prise sur son arme de toutes ses forces. Elle balança sa jambe de toutes ses forces contre le torse de Jack.
Un craquement sec emplit l’air. Arzhel eut une grimace compatissante. Ouch. Elle devait bien lui avoir cassé une côte, cette sauvage.
-                Torja.
-                Oui, seigneur ?
-                Arrête-les.
L’ancien esclave hocha la tête. Il s’avança calmement vers Marlyne dont il saisit le bras. D’une torsion habile du poignet, il fit sauter simplement le couteau des mains de la jeune femme. Puis il balaya ses jambes de la sienne pour la faire tomber et la maîtriser. Leur affrontement n’avait pris que trois secondes. Mais c’était suffisant pour cet ancien gladiateur.
Marlyne n’était simplement pas de taille face à lui.
-                Emmène-la, lui ordonna froidement le vampire. Cette fois-ci, enferme-la dans un lieu d’où elle ne pourra pas s’échapper. Et Ridaö, occupe-toi du pianiste.
-                Oui, seigneur !
Le blessé et la prisonnière furent vite évacués. La pièce fut vite emplie de chuchotis. Arzhel, agacé, frappa de nouveau dans ses mains.
-                Mesdemoiselles, on se calme et on retourne à sa place.
-                Votre Altesse, reprit-il à l’adresse Vactoir Vosare. Je suis désolé que cette énergumène vous ait importuné. Je la corrigerai, soyez-en certain.
-                Je l’espère pour vous ! cracha avec mépris le dauphin. Maintenant va-t-en, je veux pouvoir profiter des femmes en tranquillité.
-                Evidemment.
Le vampire fit signe à son cuisinier de le suivre. Ils quittèrent tous deux la pièce et refermèrent la double porte derrière eux. Arzhel poussa un soupir affligé.
-                Séchar, demeure à proximité et assure-toi que Vosare ne manque de rien.
-                Bien, seigneur.
-                Hum.
-                Seigneur… qui était-ce ?
-                Une almée, soi disant.
-                C’était elle, l’almée… ?
-                Oui, il va falloir que je m’en occupe.
-                Et le gamin, il va bien, dites ?
-                Sûrement, sûrement, grogna le vampire, peu soucieux du sort du pianiste, en réalité.
Quoique… La façon dont il avait tenté de contrer la menace était intéressante. Imparfaite, mais intéressante.
A croire qu’il avait mis la main sur deux proies ce soir… 

Marine Lafontaine

lundi 3 mars 2014

LES ARTICLES QUI N'EXISTERONT JAMAIS… A PRIORI

   Bien le bonjour, tout le monde !

   Aujourd'hui, article très spécial qui va porter sur différents sujets que je ne compte pas aborder sur le blog. Mais puisque plusieurs d'entre eux sont considérés comme des classiques, j'ai pensé faire une liste de ceux que je ne veux pas faire.

   En tout premier lieu, et je serai très brève à ce sujet, on m'a envoyé un article commande sur Boku no pico… C'est juste hors de question. Je laisse la parole au Chef qui saura mieux vous expliquer que moi pourquoi non, c'est… non.

   Ensuite, pourquoi je ne ferai pas d'article sur Elfen Lied… Brrr… 
   J'ai un petit rituel avant de regarder un manga conseillé (car oui, on me l'a fortement conseillé) qui consiste à visionner à l'avance l'opening pour me faire une opinion. Déjà l'opening de ce manga fout juste la trouille !… Oui, je suis une froussarde, et alors ? Et il n'est rien comparé à l'animé.  C'est sanglant. Mais sanglant pas juste quelques hémorragies, non, mais sanglant genre je-suis-un-monstre-avec-des-bras-invisibles-qui-démembre/tranche/arrache/éviscère/etc-tout-sur-mon-passage. 

   Car oui, les personnages principaux sont des diclonius. Ces créatures ressemblent à de gentilles petites filles aux cheveux roses, mais ce sont des montres créés par les hommes et ce sont des p****n de machines à tuer ! 
   Je n'ai pas supporté Elfen Lied pour son hémoglobine qui coulait à flots, toute la violence qui allait avec, son scénario extrêmement sombre et sa nudité à outrance. Et, pour aller même dans le politiquement incorrect, l'histoire d'inceste qui existe entre le personnage central masculin et sa cousine. 

   Bref… Ensuite, pourquoi je ne ferai pas d'article sur Dragon Ball Z
   Ce manga, tout le monde le connaît, donc je n'ai pas besoin de le présenter, déjà. Même ceux qui ne s'intéressent pas aux mangas ont déjà entendu parler de ce monument. Personnellement, je m'y connais relativement peu à ce sujet et il faut dire que Dragon Ball Z est tellement grand qu'il est difficile de l'appréhender dans son entier.
   Il existe deux camps qui partagent l'œuvre d'Akira Toriyama : ceux qui vénèrent le manga et qu'ils le hissent au rang de religion et ceux qui trouvent ça ringard. Je ne vais pas me mêler de ça… mais je vais dire un mot là-dessus quand même. 
   Ce manga a été publié la première fois en 1989 et tout ce qui peut paraître cliché maintenant était simplement révolutionnaire pour l'époque (le héros qui vainc le méchant avec le pouvoir de l'amitié…). Si l'animé a certaines longueurs (je crois que les cinq minutes de Freezer en ont traumatisé plus d'un…), le manga est apparemment beaucoup plus rythmé. 

   Niveau manga, qu'y a-t-il encore… ? Ah oui ! Je ne ferai pas d'article sur Judge, Doubt et autres mangas de ce genre ! J'ai déjà donné avec Higurashi et King's game, je vais m'arrêter là… Mais je ferai une exception dans les mangas dit de psychopathes (oui, ceux qui nous font dire : “Oh putain, c'était horrible ! Comment on a pu créer une histoire aussi affreuse ?!… Où est la suite ?”) avec Berseker. C'est au programme. 
    Dans un style différent, je ne ferai pas d'article non sur Seikon no Qwaser. Et non de justification, c'est comme ça, c'est tout… Bon sang, ce manga c'est de l'ecchi à outrance ! Ça en devient insupportable, ça casse toute l'intrigue !
   Bref…

   Au niveau des romans, je ne refuse en général aucun sujet. Enfin, si, parfois… Notamment le cas de Twilight (et autres romans dit de morsure).  
    Ces romans ont tellement été critiqué ou loué que quoiqu'on en dise dessus, on est sûr qu'on aura en retour une avalanche de réponses plus ou moins… violentes. Après, on ne va pas hurler avec les loups et jetter des pierres sur l'auteur. Son histoire a la qualité incontestable d'avoir séduit un large public et que ce soit en bien ou en mal, ses livres ont fait énormément parler d'eux. Après, personnellement, j'ai testé les romans et je me suis ennuyée, en toute franchise et sans jugement hâtif. Quant aux films… Je ne préfère pas en parler. 

   Restons dans le culte avec Cinquante nuances de Grey. Non, non, non et non, je ne parlerai pas de ça (mais alors t'es en train de faire quoi, là ? Tais-toi, ma conscience !). 
   J'ai testé aussi (oui, je l'ai fais !). Au début, c'est une petite amourette, absolument niaise et assez surréaliste comme on en voit partout, mais ça tombe dans le sexe très vite. Et ça aurait pu être sympa. Je pense. Mais non. 
   Le délire du personnage principal masculin, c'est d'être le dominant au lit. Et la femme doit lui être soumise (il y a même un contrat de confidentialité). Et je ne suis pas féministe, mais… Ça m'est restée en travers de la gorge. Après, toute l'histoire est basée sur cette relation domination soumission, c'est le parti pris de l'auteur… Chacun son point de vue.
   En plus le personnage principal féminin est une gourde insupportable !… Voilà, ça, c'est dit.  La seule chose que j'ai aimé, en fait, c'est le CD…
   J'ai refermé le livre et je l'ai rendu à son propriétaire. 

   Après, oui, aussi, pas d'article sur Vampire diaries. Là, je suis calée, j'ai lu la plupart des tomes. D'ailleurs, pendant un temps, j'ai vraiment aimé, bien que ce soit un peu long parfois… et carrément tiré par les cheveux par endroits.
   Ce qui m'a refroidi, en fait, c'est que la mort ici, c'est juste une petit grippe. On s'en remet. Après, OK, ce sont des vampires, donc voilà. Mais même quand un personnage est censé être mort, genre archi dead, vraiment mort quoi, bah… il revient. A force, c'est même plus intéressant quand un personnage meurt, ça n'a plus d'impact… c'est moi où je fais de quelques cas une généralité ?
    Bref… Après, ça va être très con, mais j'ai détesté Le journal de Stephan où l'on suit la transformation des deux frères. Il y a pourtant un rebondissement du tonnerre dedans, mais… j'ai pas aimé du tout.  
     

   Voilà qui est tout je crois bien ! Hum, aujourd'hui, je me suis fait une foule d'ennemis je crois, mais c'est pas grave !
   A très bientôt alors ! N'oubliez pas que vous pouvez me suivre sur Twitter, Facebook et Google +, mais aussi devenir membres du blog ou vous abonner. Vous pouvez aussi me suggérer des articles par mail (marine.lafontaine@sfr.fr).

Marine Lafontaine
   

dimanche 2 mars 2014

FICTION PARTICIPATIVE, CHAPITRE 4

 Bonsoir chers lecteurs ! Excusez-moi pour cette longue absence, mais je reviens enfin avec le chapitre 4 de Rouge comme le Rubis ! J'espère que vous l'apprécierez !

 
Marlyne suivait docilement ladite Jaide. Quand celle-ci lui fit signe de patienter alors qu’elle pénétrait l’univers odorant des cuisines, l’almée s’adossa à un mur et observa autour d’elle avec application, notant avec soin chaque détail dans un coin de sa mémoire.
-                J’ai enfin réussi à me rendre dans l’antre de la bête, murmura-t-elle avec un mauvais sourire.
Elle poussa un soupir de soulagement. Heureusement qu’elle avait croisé cette almée sur sa route… Si elle n’avait pas pris sa place, pénétrer le territoire du terrible seigneur Arzhel se serait révélé bien plus ardu. Peut-être que cela lui aurait pris des années encore !
“J’ai entendu dire que le roi en personne devait venir ce soir”, analysa-t-elle, sourcils froncés. “Ils devraient tous être bien occupés… Alors je dois le trouver avant demain et prendre la poudre d’escampette aussi vite que possible.” Elle jeta un coup d’œil aux portes closes de la cuisine. Jaide semblait occupée… Elle trouverait bien une excuse plus tard. Sans plus hésiter, Marlyne se détourna et commença son exploration.

Dans les cuisines, Jack Cadillac, jeune héritier plein aux as, propriétaire d’une magnifique propriété en Californie… avait une spatule à la main. Il considérait l’instrument avec des yeux ronds, se demandant encore comment il en était arrivé là.
-                Jack, retourne-moi cette viande, nom de Dieu ! Cesse de rêvasser mon garçon !
-                Heu, oui !
“Pourquoi je suis obligé de faire ça, moi !?” Jaide, qui s’était assise sur le plan de travail pour l’observer, s’amusait vraiment des gestes maladroits du jeune homme. Bien que les cuisiniers aient tenté de la déloger, elle était décidée à ne pas bouger de son perchoir.
-                Tu n’étais pas censée t’occuper de l’almée toi ? lui demanda Séchar, le maître des lieux.
-                Mon cher petit chef, lui répondit Jaide avec un sourire moqueur, c’est une almée, justement. Je déteste ces filles… 
-                Excusez-moi, mais c’est quoi une almée ?
Jack était interpellé par ce terme. Il ne se souvenait pas de l’avoir entendu auparavant. L’aide du cuisinier en chef soupira devant tant d’ignorance. 
-                Une almée est une femme chargée d’en instruire d’autres, lui expliqua Séchar en hachant un oignon. Ces enseignements portent sur la couture, la danse, la poésie… 
-                Et les clientes sont soi des femmes aristocrates, soi des femmes de harem, comme nous, souffla Jaide. Je hais ce genre de personnes.
-                Pourquoi ? s’étonna Jack, captivé presque malgré lui.
-                Pourquoi ? ricana la jeune femme. Parce qu’elles nous traitent toujours avec condescendance. Nous ne sommes rien pour elles. C’est d’autant plus vrai maintenant que nous sommes devenues des putains de haute gamme.
-                Jaide, gronda Séchar. Nous en avons déjà parlé. Vous n’êtes pas des putains. Vous formez toujours un harem. C’est juste que le seigneur Arhzel n’a plus assez d’argent pour toutes vous entretenir correctement.
“Le seigneur Arzhel… murmura Jack pour lui-même. Mon ancêtre… ? Mais que dois-je faire ? Suis-je vraiment… dans le passé ?”
-                Tu sembles songeur, s’amusa la jeune femme en s’approchant de lui. Pour un voleur de pacotille, tu sembles bien élevé.
-                J’ai été bien élevé, rétorqua sèchement l’intéressé en fronçant les sourcils.
-                Oh…
Séchar, le voyant inactif, vint lui tirer l’oreille pour qu’il se remette au travail. Jack allait protester contre un tel un traitement, mais il se ravisa quand Séchar le foudroya du regard quand il ouvrait la bouche. Il se renfrogna et retourna s’occuper de la viande dans le four enfumé en grommelant. Jaide le suivit du regard. Ses yeux aigus glissèrent sur sa silhouette. 
-                Ce n’est pas un voleur, murmura-t-elle.
-                Tu es sûr ? lui chuchota Séchar.
-                Crois-moi, j’étais une voleuse à la volée avant d’être arrêtée et achetée par le père du seigneur Arzhel. Je sais reconnaître un semblable quand j’en vois un. Je pense que si ce Jack devait avoir a volé quoique ce soit, il se ferait remarquer immédiatement… 
-                Alors que fait-il là ? questionna l’aide cuisinier, sourcils froncés.
-                Je ne sais pas, Ridaö. Torja est sorti, mais dès qu’il reviendra, je lui en parlerai… En attendant, surveille-le, OK ?  
-                Bien.
Jaide se laissa glisser sur le sol dans un soupir.
-                Bon allez, faut que je m’occupe de cette fichue almée, moi… marmonna-t-elle.
Mais quand elle ouvrit la porte… 
-                Oh la connasse !
-                Qu’est-ce qui se passe ? s’inquiéta Ridaö.
-                Elle a filé ! Je vais me faire enguirlander par le seigneur Arzhel si je ne la retrouve pas ! Ridaö, viens avec moi !
-                Heu, oui !
Séchar et Jack se retrouvèrent seuls dans les cuisines en moins de temps qu’il n’en faut pour le dire. 
-                Bravo, mon garçon, te voilà monté en grade ! Tu es maintenant aide cuisinier !
-                Hein, mais… !
-                Allez, arrête de traîner et viens me battre ces œufs !
Jack obéit en grommelant. Alors qu’il se saisissait du fouet qu’on lui tendait, il faisait fonctionner à toute allure les rouages de son cerveau. A en croire les dires des trois personnes qu’il venait de rencontrer, il se trouverait chez un seigneur nommé Arhzel, fiancé à une comtesse qui portait le même nom de famille que lui. Que pouvait-il en conclure ? Comment avait-il atterri là ? Il ne se souvenait pas d’avoir quitté sa chambre… 
Et si… Et s’il était réellement dans le passé ? Non, impossible. Il devait bien exister une explication logique à tout ça !
-                Séchar !
Un nouvel arrivant venait d’investir les cuisines. Décidemment, ce lieu était pire qu’un moulin ! Il posa sur lui un regard parfaitement inexpressif.
-                J’ai croisé Jaide dans les couloirs, indiqua l’homme d’une voix neutre. Elle m’a dit que vous aviez recueilli un voleur.
-                Recueillir est un bien grand mot, grogna le cuisinier en continuant de faire monter sa crème. Mais je manque cruellement de main d’œuvre alors j’ai pris ce que j’avais sous la main. On l’a surpris près de la cave. 
-                Et que fait-il là ?
-                Et si vous me demandiez plutôt que de parler comme si je n’étais pas là ? coupa sèchement Jack.
Il n’ignorait pas qu’il n’était pas du tout, mais alors pas du tout en position de force, mais il n’aurait pas supporté bien plus longtemps que ces deux-là continuent de casser du sucre sur son dos alors qu’il se trouvait à trois pas d’eux. Aron avait toujours dit qu’il avait plutôt une fierté mal placée, surtout dans les mauvais moments.
Séchar se tourna vers lui, mauvais.
-                Tu ferais mieux de fermer ton bec, mon garçon. Torja pourrait très bien te faire fouetter pour avoir été surpris à rôder sur le territoire du seigneur Arzhel. N’aggrave pas ton cas.
-                Puisque je vous dis que je ne sais pas comment j’ai atterri ici ! s’emporta Jack. C’est la pure vérité ! J’aimerai bien rentrer chez moi, maintenant !
-                A t-il été fouillé ? questionna Torja.
-                Oui, bien sûr, répondit le cuisinier. Il semblerait qu’il n’ait rien volé.
-                Il t’est utile, Séchar ?
-                Moyennement.
-                Alors renvoie-le chez lui. Nous passerons l’éponge pour aujourd’hui vu que nous n’avons pas le temps de nous préoccuper de son cas. Mais si on t’y reprends, toi, je ne serai pas aussi coulant.
Jack soutint le regard de poisson mort du secrétaire sans sourciller. Séchar lui donna un coup de coude pour qu’il arrête. Torja poussa un soupir.
-                Fais-le moi dégager, Séchar.
-                Bien.
Le cuisinier saisit l’intrus par le coude pour le forcer à le suivre. Jack se dégagea brutalement, mais consentit à le suivre. Quand ils atteignirent la sortie, Séchar soupira.
-                Tu m’as l’air d’être une sacrée tête de mule, mon garçon. Mais ne reviens pas. Torja était préoccupé par la recherche d’un musicien et d’une nymphe pour ce soir, donc il n’a pas fait attention à toi, mais il ne te laissera pas repartir comme ça la prochaine fois.
-                Vous cherchez un musicien ? s’étonna Jack.
-                Oui. Jusque-là, aucun n’a su satisfaire le seigneur Arzhel. Allez, je dois y retourner. Prends soin de toi.
-                Attends Séchar !
Jack l’attrapa par le poignet. Une toute nouvelle idée venait de germer dans sa tête. Il ne pouvait pas quitter cet endroit, pas encore, pas avant d’avoir trouvé un moyen de rentrer chez lui.
Ni avant d’avoir rencontré Arzhel…

Marlyne referma précautionneusement la porte derrière elle. Encore une chambre luxueuse. Pas de coffre, pas de sécurité. Il n’était sûrement pas caché là… La jeune femme se mordilla l’ongle du pouce droit, sourcils froncés. Où pouvait-il donc être ?   
-                Quand même pas dans le bureau où Jaide m’a conduite tout à l’heure ? murmura-t-elle. Si c’est le cas, je vais devoir attendre que Arzhel en sorte pour m’y introduire…  
Des bruits de pas précipitèrent lui parvinrent. Marlyne s’empressa de se couler derrière des rideaux pour ne pas se faire repérer. Elle jeta un coup d’œil à l’extérieur, curieuse de savoir qui courait. Elle vit Jaide, accompagnée d’un garçon. Ils devaient être à sa recherche… Elle attendit qu’ils soient sortis de son champ de vision pour partir dans la direction inverse à la leur. Elle continua à parcourir les nombreux couloirs qui transformaient la demeure en véritable labyrinthe. Elle s’arrêta à un carrefour, soudainement prise de doutes.  
-                Oh là là, s’exclama-t-elle en écarquillant les yeux. Est-ce que je me serai perdue ?
Elle observa autour d’elle, mais devait belle et bien le reconnaître : elle ignorait totalement où elle se trouvait. Elle avança de quelques pas hésitants et son visage passa de la totale et parfaite stupéfaction à la peur qu’une vague de colère vint submerger.
-                C’est quoi cette connerie de palais ? cracha-t-elle, furieuse. On n’a pas idée de construire de pareils bâtiments de nos jours, franchement ! Saleté !
Elle piétina un moment sur place comme une gamine en colère avant de se reprendre. Elle observa les alentours avec calme. Après une courte hésitation, elle se décida pour emprunter le couloir de gauche. Très vite, la lumière des candélabres mourut et elle eut l’impression d’être immergée dans  un autre monde. Quelle était cette partie du palais ?
Peut-être que c’était ici qu’il le cachait… 
Mais alors qu’elle s’avançait, une main surgie de l’ombre des cariatides pour la tirer brutalement en arrière. Marlyne porta la main à sa cuisse pour attraper le couteau qu’elle avait dissimuler, mais des doigts froids saisirent son poignet pour le tordre dans son dos.
-                Je l’ai attrapée, la petite menteuse…
Marlyne hoqueta et ses yeux s’écarquillèrent. Devant elle se dressait un homme habillé de rouge. Ses yeux de félin luisaient dans cette obscurité surnaturelle. Quand un sourire vint ourler ses lèvres, il dévoila des crocs d’une blancheur qui tranchait avec le noir qui poissait la peau de la jeune femme. Alors, un nom lui vint à la bouche et, sans s’en rendre compte, elle le prononça dans un murmure étranglé.
-                Vampire… 


… Ne me lancez pas la malédiction d'Oyashiro-sama, pitié ! 

A très vite pour la suite ! Je vous la promets pour la semaine prochaine ! 

Marine Lafontaine